
oxide uni à des acides, fous la forme de Tels de
plomb. Ce dernier état même, quoique moins
abondant que le premier, eft le plus fréquent 6c
le plus varié des mines de plomb. Je reconnois
huit efpèces bien diftinâes de mines de plomb j
i° . le fulfure, 2°. lefulfate, 30. le phofphate,
muriate, yQ. 1 arfenite,/ 6°. le molybdate , 7°* le chroma te, 8°. le carbonate. Je vais indiquer
les principaux cara&ères de chacune de ces mines.
Le fulture de plomb natif eft une mine très-re-
connoiflüble parla cohleur grife très-brillante &
fpéculaire, fon tilTu lamelleux, fa forme cubique,
la fragilité. On le nommoit autrefois galène. Il eft :
tiès-abondant & en filons continus dans la nature.
On le trouve en cubes ifolés ou groupés, en octaèdres
également ifolés, & provenant du décroit
fement des petites molécules cubiques fur tous
les bords, & fur les angles tout à la fois, en lames
tres-larges, en lames très-étroites, en tiffu
comme grenu, en pii fines hexaèdres, ou en colonnes
qui paroilfent être du plomb falin paffé à
tétât de fulfure. Il n’y a pas un feul morceau,
fine leule variété de fulfure de plomb qpi ne contienne
de 1 argent 3 quelquefois même les mineurs
rapportent aux mines d'argent les fulfures te plomb,
qui font très-charges de ce métal précieux. Telle
eft fur tout celle que M. de Born a nommée, dans
fon. Catalogue minéralogique , mine d'argent grife ou
M « * « le weiffgittig des Saxons, dans laquelle-
M. Klaproth a trouvé 0,4g de plomb, 0,20 d'argent,
Q*i 2 <fo foufre, ©,©8-. d’antimoine , 0,02 de
for , 0,07 d alumine & un peu de fîlice 5 mine très-
compliquée-, comme on v o it, dans fa compofï-
-tj.on , 6c dont vraifcmblablement beaucoup d'autres
variétés de fulfure teplomb3 anal y-fées avec le
meme foin* préfenteront de.nouveaux exemples.
On obierve> en général , que les variétés, de cette
m;ne à trèsrpetites facettes ou à tiffu, grenu font
plus, chargées d argent que, le-s autres. Celles que
1-on trouve délignées comme efpèces particuliè-.
res dans plufieurs minéralogiftes, parles noms de
gplene martiale, galène antimoniale, ne doivent
donc être regardées que comme des variétés qui
ne diffèrent que par les propor tions dedeurs prin-
cipes, ou 1 addition de quelques métaux au fulfure
te plçty-b.. Encore, en examinant quelque jour ,
avec- plus.d attention les mines, pourroit-on bien
r^CnPîlQ*rre <lue/^e^fer, & furtout l'antimoine-,
neft qu.interppfé entre les propres molécules du
fojfyre de plomb., dont l'abondance 6ç la prédominance
doivent- d ailleurs les faire ranger parmi
çe .fej4ç ce dernier métal.
. Le folfurq te plomb eft la plus frequente & la
plus. abpnçUnçe tes mines, de ce métal: On le.
trouva en maftes. & en couches cpnftdérables à.
plus ou mpjrçs de. profondeur;, fouvent placéen-
tje dpu^ liljèfes. de. quartz, noirâtre., chargé lui?
même d'argent, fuivant lobfervation de Dolo^
iBieu- C'eft cette mine qu'on exploite le,plus fou-
v».çntrpoji{: eo extraire làplçimb. M. Monnet a. vu
du fulfure te plomb s’tffleurir, fé brûler à l’air,
& fe. convertir en fulfate de plomb.
| <* Le même mineralogifte a le premier trouvé du
! fulfate de plomb natif en rnalfe blanche ou noi-
} râtre, ftriée, friable, en ftala£tites. Le doéfeur
| Withering Ta reconnu depuis dans l’île d'Angle-
| fe y , en octaèdres réguliers d'un petit volum\
\ Il eft de couleur jaune, uni au fer 6c mêlé d'ar-
| gde. M. Monnet l'avoit dit réductible par le char-
i bon, 6c provenant de l’efflorefcence & de la ful-
! fatifation fpontanée de certains fulfures ou pyr.itts
de plomb friables : celui dont a parlé M. Withering
n'eft réductible ni au chalumeau ni par le.
charbon.
M. Gahn, chimifte 8c médecin fuédois,: élève
de Bergman, a découvert le premier le phofphate
de plomb verdâtre du Brifgaw. M. Tenan 3 confirmé
la découverte de Gahn. M. Klaproth a
trouve dans le plomb de Brlfgaw près de 0,19
d'acide phofphorique, & 0^7.3 de plomb. M. Gillet
Laumont ayant obtenu des çriftaux de plomb jaunâtre,
nomme plomb fpathique dlHuelgouèt, traité
au chalumeau, un bouton irréductible, & ayant
obfervé dans les fourneaux où l'on traite cette
; mine, une flamme jaunâtre voltigeante, foup-
i çonnant que ce plomb fpathique pourroit bien,
| être un phofphate, entreprit fon examen chimi-
; que*, & trouva, en,le traitant avec l’acide- nitr
ique , le moyen d'en féparer l'acide phofpho-
rique. Ce phofphate de plomb eft en gros.canons
i ou prifmes hexaèdres réguliers, jaunâtres ou rougeâtres}
il a donné, par la diffe&ion, à M. Haiiy,
un dodécaèdre en triangles ifocèles, avec le piifme
compris entre les deux pyramides. En le: fondant
au chalumeau, il criftallife en polyèdre régulier
dans fon refroidiffement. Depuis les premières
i découvertes- on a trouvé beaucoup de variétés
; de cet oxide de plomb faturé diacide phofphorique.
On en connoît aujourd'hui de blancs tranf-
parens , de .blancs & de gris opaques , de jaunes,
de verts-jaunâtres .& de bruns. Je l'ai trouvé en
mamelons verts dans une mine de Pont-Gibaut,
1 département du Mont-d'Or, contenant de l’arfe-
niate mêlé au phofphate:de plomb. Son abondance
me paroit telle,, qu'on pourroit en:extraire facilement
& à peu de frais le phofphore dans les
lieux où elle exifte.
Le muriate de plomb natifa. été trouvé, dans le
-Derbyshire & en Bavière. 11 eft d’un jaune-ver-
datre , tranflucide & tendre , quelquefois criftal-
hfeen cubes, fufible en globules au chalumeau.
Ii.fe brife en éclats lorfqu'on le chauffe trop bruf-
quemenr. L’acide muriatique s'en exhale à une
haute température, & 1 e-plomb eft réduit. M. Kia-
prothia trouvé, dans.celui d'Angleterre , quacre-
V4ngt-cmq centièmes d’oxide de plomb, neuf
décide muriatique & fix. d’acide carbonique.
L arfenite de plomb ouplombarfenié a été découvert,
au commencement de 1800, par M. Chamr
peaux, ingénieur des mines. .} il. eft, ou en filamens
foyeux, d’un beau jaune, amianthiformes,
légèrement flexibles, très-faciles à brifer, ou en
concrétions minces fur du quartz ou fluate de
chaux. Celles-ci font d’un jaune moins décidé que
les filamens, fouvent verdâtres , compactes, d’un
$fpeâ gras & d'une caffure vitreufe. L’arfenite
te plomb a été trouvé dans une montagne près
Saint-Prix , département de Saône-&-Loire. Il fe
réduit facilement au chalumeau , en exhalant
promptement une forte vapeur arfenicale. Sa réduction
eft accompagnée d’une effervefcence qui
annonce que farfeniç y eft à l’état d'oxide.
M;M. Vauqueîin & Lelièvre ont reconnu cette
.mine pour de l’arfenite de plpmb.
Le molybdate de plomb a été découvert par
M. Klaproth dans la mine de plomb jaune de Bley-
berg. On le nomme, dans les cabinets , plomb
jamé. C ’eft M. Wulfen qui l’a décrit pour la première
fois en 1785. M. Heyer croyoit y avoir
trouvé 1 acide tungftique 3 mais la préfence de l’acide
molybdique, annoncée par M^Klaproth, a
ete confirmee par une bellè analyfe qui en a été
faite par MM. Vauqueîin & Macquart, $£ qui eft
inférée dans le Journal des Mines, n°. 17 ,pag. 23.
Ce fel natit varie dans fa couleur depuis le jaune-
pale, jufqu au jaune-orangé. Il a une caffure demi-
tranfparen.te & lamelleufe 3 il efteriftailifé en lames
rectangulaires., carrées, terminées quelquefois
par des bifeaux : elle pèfe 5,486. Tous les acides
puilfans le decon^pofent : les alcalis cauftiques le
diffolyent fans altératioji 5 il eft réduâiible par le
çforb<>n. D’après l'analylè des chimiftes français
cites, il contient 0,64 doxide de plomb, dans lequel
il y a cinq parties d'oxigène fur cinquante-neuf de
plomb, 0,28 d'acide molybdique, ©,04 de carbonate
de chaux , & 0,04 de lïlice.
Le chromate de plomb eft une nouvelle fubftance
découverte en odobre 1797, par M. Vauqueîin ,
& formée de l’acide métallique du chrome. ( Voy.
u mot dans U Supplément, j Ce lel nouveau étoit
connu auparavant fous le nom de plomb rouge de
§iberie : ç eft aujourd'hui du chromate de plomb
natif, Çe minéral eft d’un rouge-ponceau-clair :
fa poufftère eft jaune-orangée. Ii a une forme de
prifrms rhomboidaux, ûriés , & terminés par des
fommets mal prononcés fubtétraèdres : il eft très-
Les alcalis fixes purs le diffolv.ent fans le
décompofer, Les carbonates alcalins le déeompo-
fiînt au contraire très facilement par la voie hu-
»mde, & forment du carbonate de plomb qui refte
indifloluble, & du chromate de potaffe ou de
foude, dont la diffolution eft d’une couleur jaune
Vn peu orangée. 11 colore en vert les; flux de bo-
pte & de phofphjte de foude, avec Lefquels on
l.5- fond au chalumeau j il eft décompofé pat l’a«
Çide muriatique, qui donne d,u muriate de plomb.
çriftaux , & de Lapide chromique diffous dans
-,e3W * avec fa couleur orangée. L'acide fulfu-
Wqne le decornp-ofe auffi} mais il eft difficile d’en
sparer l’acide, çhjomique. L’acide nitrique le
diffout à chaud fans le décompofer , & le laiffe
précipiter en refroidiffant : cent parties de ce chro-
mate de plomb contiennent, d’après i'analyfe de
M. Vauqueîin , à très-peu près 65,12 d’oxide de
plomb & 34,88 d'acide chromique. M. Vauqueîin
a trouvé, à côté des çriftaux de plomb rouge,
d’autres çriftaux verts, qui font une combinaifon
dfoxide de plomb & dè chrome à l’état d’oxide
vert. Lehman & Mongez croyoient que le plomb
rouge étoit minéralifé par l'acide arfenique.
La huitième & dernière efpèce de mine de
ptomb faline que je diftingue, eft le carbonate de
plomb ; je le range le dernier dans l’ordre de fes
fels natifs, parce que l'acide carbonique eft celui
qui y tient le plus foiblement. Le carbonate de
plomb 3 très-facile à reeonnoître parmi les autres
mines de ce métal, par fa difl’olubilité dans l'acide
nitrique , accompagnée d’une effervefcence
très-marquée & de dégagement d’acide carbonique,
par fa prompte réduction fur les charbons
ardens > étoit nommé autrefois plomb fpathique ,
plomb blanc , parce qu'il a fouvent cette couleur,
& parce qu'il a le tiffu lamelleux & le chatoyane
des lames, qui caraélérifent ce qtron défignoie
autrefois fous le nom beaucoup trop général de
fputh en minéralogie : il eft très - varié dans fa
forme & dans fa couleur. Les lois de fa ftru<fture
n’ont pas pu encore être déterminées par les travaux
de M. Haiiy. A l aide de la diffe&ion , il a
eu pour réfuitat des coupes parallèles aux faces
d’un dodécaèdre formé de deux pyramides droites
, réunies bafe à bafe ; d’autres coupes parallèles
aux pans d’un prifme hexaèdre réguliep,
compris entre deux pyramides : c’eft ce qu'il a obtenu
de la criftallotomie du carbonate de plomb de
Sibérie, tandis que celui de plufteurs autres lieux
lui ont donné, pour réfultat de leur divifîon mécanique,
des oêlaèdres : on trouve quelquefois
cette dernière forme pour forme fecondaire ; fouvent
celle-ci eft le prifme hexaèdre, avec des fec-
rions au des facettes diverfes aux bords des bafes.
Rarement le prifme eft terminé par des pyramides-
hexaèdres. Le_plus ordinairement le carbonate de
plomb eft en aiguilles fines & bfillantes, en efpèces
de canons ftriés , irréguliers , canelés & c-a-
naliculés_ dans leur intérieur, en ftabébtes, en
incruftations. On en trouve qui paffe à l'état de
fulfure de plomb dans une portion de fes couches.
La couleur n’eft pas moins variée dans cette efpèce.
Il y a des morceaux tranfpacens comme du
verre : fouvent ils ont une demi-tranfparence feulement
, & quelquefois une opacité & une blancheur
mattes : il en eft de jaunâtres, de verdâtres
&c de verts-foncés. Ces derniers font fouvent
en prifnaes hexaèdres plus ou moins gros, très-réguliers,
femblables par la forme à des émeraudes.
J’en ai rencontré qui conrenoient du phofphate,
fans doute mélangé Amplement avec le- carbonate
de plomb.. Pelletier a. indiqué dans la couleur noire-
qu'ils prennent fubitemtnc par le eomaéi du fuL