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» (c) Si on ajoure à une diffolution de nickel
de l’ammoniaque pure en excès , on a une couleur
qui reffemble à celle du cuivre ammoniacal, mais
elle change quelquefois, en moins de deux heures
, en rouge d’améthyfte & en violet. En ajoutant
de l'acide, ce violet fe change en vert5 mais,
par l’addition de l'ammoniaque, cette couleur
redevient- blanche & fe change comme auparavant.
Si on ajoute à la dilfolution du nickel une
quantité de dilfolution de cuivre qui ne change
pas fenfiblement la nuance, la couleur bleue qui
réfulte en ajoutant de l’ammoniaque, ne s’altère
plus > même fi on ajoute un peu de cuivre ammoniacal
au nickel ammoniacal quand il eft rouge
d’améthyfte, cette dernière couleur difparoît tout
de fuite. 11 fuit de là qu’une diffolution (nitrique)
du nickel, à laquelle on a ajouté de l’ammoniaque,
n’eft pas pure lorfqu’ elle refte blanche 3& comme,
jufqu’à préfent, on n’a pas fait une dilfolution
de /»tfo/ammoniacal qui fut rouge d’améthyfte(i),
il eft confiant que le nickel qu’on a combiné avec
l’ammoniaque a toujours contenu du cuivre (2).
5» Je prie les lecteurs de vouloir bien fe contenter,
pour le moment, de ce que j’indique fur
les propriétés du nickel abfolument pur, jufqu’ à
ce que j’aie le tems de faire un plus grand nombre
d’effais avec ce métal ( qu’on ne peut regarder
comme pur que lorfqu’il eft réduitperfe). Mais
j ’ajouterai encore une remarque relative à la difficulté
du procédé de rédu&ion. J’ai démontré,
avec une évidence mathématique ( dans Schriften
über die neuerem gegenftande der Ckemie ) , que i’o r ,
dans les émaux rouges, n’eft pas oxidé, mais en
état métallique. L’or ne fe fépare de l’émail qu’à
une chaleur beaucoup plus confidérable que celle
qui eft nécelfaire pour le fondre, à caufe de fa
grande divifion. 11 fe fait avec le nickel une chofe
pareille : comme la couleur de l’or très-divifé eft
rouge, celle du nickel également divife eft brune-
noirâtre î l’émail de la porcelaine , mêlé avec lui,
montre cette couleur 3 & comme le nickel fond
plus difficilement que lu i, & comme il faut un
degré de feu plus confidérable pour en féparer le
métal, que pour le,fondre, il eft facile de voir
pourquoi j’avois de la perte en mêlanr l’oxide de
( i) M. Vauquelin décrit la couleur comme bleue , qui tire
fur le violet ou le pourpre. Annales de Chimie, tome X L V ,
pag- 231. ^
. (2) I l y a à peu près un an & demi que j’ai déjà remarqué
ce changement de couleur en expofant au feu un mélange
de l’ammoniaque avec l’oxide de nickel contenant du cobalt 3c du cuivre , 3c en répétant fouvent cette opération, dans
l ’elpérance de féparer le cuiVre du nickel, dont j’ai féparé le
cobalt après, comme je l’ai dit dans ce Journal, tome I I ,
premier cahier, pag. 6 1 , 6cc. L e fel triple C de l’ammoniaque,
au nickel 8c de l’acide fulfurique) éprouvoit quelquefois le
même changement de couleur lorfqu’ il avoit un excès d’ammoniaque
: dans ce tems-là j’attribuoisxe changement à un
refte de cobalt. Dans de certaines circonftances que je ne puis
encore déterminer, la couleur de rouged’améthyfte repafle
au bleu par le feul repos. - . - <
nickel avec l’émail , pour le réduire, comme je
l’ai dit n°. io , & auffi pourquoi la perte étoit
moir.s confidérable quand je ne faifois que couvrir
l’oxide avecTémaii.
» Dans le dernier cas, l’oxide & l’émail ne pou-
voient pas fe combiner en auffi grande quantité
que dans le premier, parce qu’ils fe touchoient
dans moins de points ( i ) . »
IV°. Faits pour fervir a Vhifioire du nickel, par
M. P rouf. Oftobr,e 1806.
cc N i t r a t e . Cent parties de métal diffoutes
dans l’acide nitrique, & diftillées jufqu’à parfaite
décompofition, laiffent de cent vingt-cinq à
cent vingt-fix d’un oxide gris-verdâtre. Cette proportion
d’oxigène qui, comme nous l’avons vu ,
conftitue le maximum du cobalt, n’eft pour le ni-
ckel que celle de fon minimum ; auffi la décompofition
de fon nitrate n’eft-elle accompagnée d’aucun
des phénomènes que l’on remarque durant
celle du cobalt & du manganèfe, ou en d’autres
termes , le nickel n’attire pas affez l’oxigène pour
s’élever, comme ces derniers, à fon maximum
aux dépens de l’acide nitrique.
» Cet oxide , diftous dans de nouvel acide, &
diftillé, n’augmente pas de poids: l’acide nitrique
n’a donc qu’une manière d’oxiderle nickel, tandis
qu’en variant la température, il peut imprimer au
cobalt ces deux oxidations.
m Pour reconnoître fi l’oxide de nickel ne retient
pas de'cobalt, il faut le diffoudre dans l’ acide muriatique,
& faire chauffer. S’il eft pur, il ne donne
aucun indice d’acide marin oxigéné5 mais il en
donne au contraire pour peu qu’ il en contienne.
En voici la rai fon : le cobalt, diftillé avec l’acide
nitrique, s’élève toujours à fon maximum, & par
conséquent à cet état où il peut donner de l’acide
marin oxigéné. De plus, l’oxide de nickel s’obf-
curcit dans fa nuance, à propoition de celui de
cobalt qu’il retient, puifque ce dernier eft parfaitement
noir.
» L’oxide gris ou l’oxide au minimum fe diftout
dans tous les acides, & donne des diflolutioiis
qui ne diffèrent point de celles que le métal pourrait
donner avec les mêmes acides. -
« N lT R A T E au minimum d*acide. J’ai fait confié
L ’auteur prie ic i , dans une note, tous les chimiftes
qui ont l’occafion d’employer un feu aufli fort 8c auffi long,
de répéter fes expériences fur le nickel; ifpropofe à ceux qui
n’ont pas cette occafîon, 8c qui défirent malgré cela de faire
des expériences fur ce métal, de vendre de celui qu’il a fa it ,
à 3 écus de Prufïè ( 12 liv. j le gros. Il prévient qu’il ne pour-
roit donner à une perfohnè qu’ un gros 8c demi jufqu’à trois
gros , à moins qu’on ne le deftinât à faire des expériences ; il
pourrait alors en donner fept à huit gros. Dans tous les cas ,
il donneroit des baguettes , des plaques 8c de l’oxide fait
avec le métal pur. I l demeure Wilhelmfiraffe, n°. 8 6 , à
Berlin.
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noître, en parlant du nitrate de cuivre, que fa •
diftillation , arrêtée à un certain point, produifoit ;
des encroûtemens criftallins d’un beau vert, fur 1
lefquels l’eau n’avoit aucune aéhon. Le nitrate de j
nukel, diftillé à un degré à peu près femblable, j
donne auffi un produit de ce genre : c’eft une 1
poudre faline verte que l’eau ne peut diffoudre , j
mais que- l'application de la,chaleur ou de l’acide j
fulfurique décompofe en féparant le nitrique, j
Cent parties de nickel ont donné, par ce moyen , j
cent quarante-deux de ce nitrate ; mais cent par- j
ties de métal ne donnent que cent vingt-cinq |
d’oxide: il y a donc dix-fept parties environ d’a- j
eide fixées fur cet oxide.
«Ces faits nous conduifent à une remarque qui j
intéteffe par rapport à l’extraétion du nickel. S i, j
par exemple , on économife la potaffe dans la 1
précipitation de fes diffolutions l du fulfate , par j
exemple , il eft à craindre que- le précipité ne r
vienne à contenir une portion de fulfate au mini- j
mum : alors, fi on calcine ce précipité dans les j
vues de le réduireenfuite avec le charbon, il peut j
fe produire durant la fonte du foufre, qui mêlera
du fulfure au métal, &: en diminuera la pureté 3 ce
qui m’eft arrivé une fois. Il faut donc s’affurer d'abord
de la pureté des précipités en les faifant
bouillir dans de l'eau aiguifée de potaffe.
» Cent parties dé nitrate de nickel, auffi fec qu’il
eft poffible, ont rendu , par la diftillation, vingt .
parties d’eau & vingt-cinq d’oxide gris , dont cinquante
cinq d’acide. Mais tout cela n'eft pas rigoureux
, parce que les premières vapeurs de l’acide
commencent à fe mêler avec les dernières
portions de l’eau de criftallifation.
53 M u r i a t e d e n i c k e l . C ’eft une criftallifation
d’un beau vert-pomme affez foncé. Elle eft toujours
grenue & groupée comme lè chou-fleur 3
elle attire fortement l'humidité. ^
35 L’ébullition & la concentration n’en altèrent
pas la nuance , comme cela arrive au muriate de
cobalt. Ses traits defféchés fur le papier font jaunes.
C ’eft cette couleur qui fait verdir ceux du
muriate de cobalt.
• 33 C e muriate perd dans la diftillation cinquantecinq
centièmes d'eau. Lé réfidu ou le muriate anhydre
eft une maffe jaune, du ton de l'ocre de
fer 5 mais fi elle refte expofée à l’air, elle reprend
avec l’humidité fa couleur verte, & redevient
hydromuriate.
33 Le muriate jaune ou anhydre, pouffé à une
chaleur rouge, donne des réfultats qui imitent de
près ceux du muriate de cobalt, vapeurs acides
fimples, mêlées d’oxigène, partant des points où
le verre attire l’oxide. Ce fel ne fond pas, mais la re-
torte fe remplit de fleurs nacrées très-légères, dont
la nuance un peu dorée fe rapproche de celle d’un j
hyacinthe clair. Ces fleurs tardent au moins deux
jours à reprendre l’humidité, & à revenir au vert/
fi bien même que je crus d’abord avoir affaire
à un oxide de nickel. L’acide muriatique les dif-
fout difficilement , même aidé de la chaleur.
Elles le furnagent affez long-tems comme line
huile, & finiffent par s'y diffoudre.
>3 Le muriate de nickel réfifte donc auffi puiffam-
ment à fa décompofition , que ceux de cobalt,
de manganèfe, de fer , & c. &c.
s» Cent parties de muriate de nickel ont rendu,
par le carbonate de potaffe, de foixante-une à
foixante-deux de carbonate métallique5 ce qui
fuppofe de trente-trois à trente-quatre d'oxide ,
comme nous le verrons tout-à-l’heure.
33 S u l f a t e d e n i c k e l . Il y en a d e u x , l’ un
fimple , & l'autre potaffe. Le premier criftallife
en prifme h e x a è d re , à faces in é g a le s , terminées
par une pyramide irrégu lière ; le fécond en cubes
rhomb o id au x, du m ême volume que ceux du fulfate
d e cobalt.
33 Le fulfate fimple perd quarante-fix centièmes
d'eau3 fon réfidu, cinquante-quatre, eft d’un jaune-
clair qui revient au vert à vue d’oeil fi on dirige
deffus l’haleine, ou qu’on le place fur un
papier humide. Chauffé dans une retorte lutée,
une heure de feu rouge ne parvient pas à le fondre
3 il donne cependant l’acide fulfurique 3 c’ eft
qu’une portion de fulfate fe conftitue fulfate au
minimum d’acide, car en lavant le réfidu de l’opération
, une partie du fulfate fe diffout, & l’autre
refte en poudre verte.
33 Cent parties de ce fulfate ont donné foixante-
quatre de carbonate velouté, d’un vert-clair.
33 Le fulfate potaffé perd vingt-quatre centièmes
d’eau. Le réfidu eft aufli une poudre jaune
que l'humidité ramène au vert 3 ainfi il y a pour
le nickel> comme pour beaucoup d’autres métaux,
des fels hydratés & des fels anhydres.
33 Le fulfate moins riche en bafe , puifquil eft
uni à une portion de fulfate de potaffe , ne donne
que vingt-fept à vingt-huit de carbonate pour
cent.
33 L’un& l’autre n’effleuriffent pas & n’attirent pas
l'hmidité. Ils font tranfparens, & brillent du plus
beau vert d’émeraude. S’ils contiennent encore
du cobalt, leur couleur eft moins belle à caufe du
rouge qui en rabat l’éclat. Je ne fais point encore
fi une proportion fixe préfide à l’union des deux
fulfates , mais je le préfume, en me fondant fur ce
que je n’ai point vu de fulfates potaffés qui diffé-
raffent d’intenfité dans leur nuance 5 ce qui de-
vroit pourtant arriver fi ces deux fels s’attiroient
indiftin&ement en toutes fortes de proportions.
33 Le fulfate potaffé de cobalt étant plus folu-
ble, moins prompt à criftaliifer que celui de nickel
3 leur réparation fe trouve fondée fur ces différences.
On y réuffit donc à l'aide de criftallifa-
tions répétées : ce moyen eft long peut être , mais
il eft fur, il eft facile, & conduit plus qu’aucun
autre à des récoltes abondantes.
33 Le fer, l’arfenic, le cuivre, le bifmurh, font