
memes principes que les maffes météoriques juf-
qu a prefent connues j elles contiennent feulement
un peu moins de magnéfie, & un peu plus de fer.
** Ces réfultats font tout-à-fait d'accord avec
ceux que M. Vauquehn avoit déjà obtenus en ana-
y i^ntries Pre«Tiiers échantillons envoyés de l'Aigle
a M. Fourcroy.
" Au refte, quelle que foit l'origine de ces
pierres, on ne doit pas s'étonner de trouver quelques
différences dans les rapports des fubftances
qui les compofent, puifqu’elles font unies par une •
«mpie agrégation, & non par une combinaifon
intime.
" Je me fuis borné, dans cette relation, à un
umpie expofé des faits} j’ai tâché de les voir
comme tout autre les auroit vus, & j'ai mis tous
lues foins a les préfentér avec exactitude. Je laiffe
a a iagacité des phyfîciens les nombreufes confé-
quences que l'on en peut déduire, & je m’effi-
merai heureux s'ils trouvent que f ai téuffi à mettre
hors <ie doute un des plus étonnans phénomènes
que les hommes aient jamais obfervés.
Analyse d'une pierre tombée de Catmosphère; par
AI, Laugier.
“ La fient dont on donne ici l’analyfe, efi tom- :
bée, le i y vendémiaire an xii , fur les dix heures
ou matin ^ dans la commune deSaurette près d’Apt.
departement de Vauclufe. Sa chute a été accompagnée
des phénomènes que l’on remarque en part
nie cnconiîance. Elle a été envoyée à M. Chantai
, mimftre de l'intérieur, qui, après l'avoir mi fe
lous .es veux de l'inftirut national, a bien voulu
en faire don au Muféum d'hiftoire nyurelle. Les
proftfleurs, adminiü a eurs de cet étabhffemtnt,
de h ratlt de s'affurer fi cette pierre contenoit les
ntemes principes que celles qui ayoient été precé-
demment analvfées, ont chargé M Laugier, aide-
chumite pour les analyfes, de l'examiner.
” Voici le réfultat de l'examen qu’il en a fait.
Propriétés phypquesm
“ La pierre d’A p t, dépofée au Cabinet du Muféum
d hiftoire n .tutelle, pèfefept livres fix onces.
Elle ne diffère pas, en apparence, des autres pierres
de même genre, qui, comme l'on fait, fe reflem-
blent toutes, fi ce n'eft que leur caffure eft plus
ou moins grenue, & que les globules de fer & les
pyrites qu’elles renferment y font diverfement
difféminés. Néanmoins, de toutes les pierres déjà
connues , les pierres tombées à l'Aigle au mois de
prairial an x i , font celles avec lefquelles elle fem-
ble avoir le pins d'analogie par fes caraétères extérieurs.
Son grain efl fin ; fa couleur efl grife ; fa
croûte noire & peu épaifle. Les globules de fer
& pyriteux qu’elle contient en abondance font fi
peu volumineux, qu'ils font à peine vifibles dans
U caflure fraîche.
Première expérience.
» Six grammes de h pierre d’Apt, réduits en
poudre autant que les globules de fer qu'elle contient
en abondance ont pu le permettre, ont été
traités avec une fuffifjnte quantité d’acide nitrique.
Après une ébullition foutenue pendant une
heure, on a décanté l’acide, & on en a ajouté une
nouvelle portion, que l'on a fait digérer de la
même manière. Le tout a été étendu d'eau & jeté
fur un filtre. Le réfidu, lavé & féché convenablement
, pefoit 2,96 centièmes.
Deuxième expérience,
» Une portion de ce réfidu, placée fur (les charbons
ardens, bruloit avec une flamme bleue., 8c
exbaloit une odeur d'acide fuifureux. Pour déterminer
la quantité de foufre que le réfidu pouvoit
contenir, on l’a introduit dans.une petite cornue
de verre adaptée à un récipient, & on l'a fournis
à la fliftillation : le foufre s'eft fublimé à la voûte
; de la cornue. Lorfqu'il ne s'eft plus dégagé de
; vapeurs fulfureufes, on a déluté l’appareil j on a
pefé le réfidu : il avoit perdu 0,28 centigrammes.
Cette perte doit être attribuée au foufre, & peut-
être à une très-petite quantité d'humidité que le
réfidu auroit pu contenir.
Tro/jîeme expérience,
» La diffolution de l’expérience n°. 1 , contenant
un excès d’acide fuffifant pour ne pas permettre
la précipitation de la magnéfie, on y a
verlé une diffolution d’ammoniaque : il s’y eft
forme fur le-champ un précipité rouge abondant,
que l’on en a féparé parle filtre, après avoir fait
bouillir pendant quelque tems le mélange pour
faciliter l’ifolement complet de l’oxide de fer,
dont l'excès d’ammoniaque, fans cette précaution
, retiendroit une certaine portion. L'cxide
de fer bien lavé & encore humidè a été mis en
digeftion avec une diflolution de potafife cauüi-
que, dans l’intention d'en féparer l’alumine qui
auroit pu y être mêlée. On a verfé dans la diffolu-
tion alcaline filtrée une diffolution de muriate
d’ammoniaque } mais au lieu d’un précipité , on
n a obtenu qu’un léger loue he : d’oû l'on peut
conclure que la pierre ne contenoit aucune portion
d'alumine , au moins d’une manière bien fenfibie.
L’oxide de fer lave & rougi .dans un creufec de
platine pefoit 176 centigrammes. On a remarqué
que cet oxide avoit une couleur noire & un afpeéi
comme vitreux : on l’a mis à part, dans l’intention
de l’examiner.
Quatrième expérience*
*» Comme il étoit vraifemblable qu'une portion
de foufre de la pierre d’Apt avoit été brûlée à
l’aide de l'acide nitrique, & convertie en acide
fulfurique, on a jugé nëceffaire ,_dans la vue de
déterminer exa&emenxJa proportion de ce corps
tombuftible, de verfer dans la diffolution^ d’où
l'on avoit féparé le fer, une fuffifante quantité de
nitrate de baryte : on a en effet obtenu un précipité
abondant de fulfate de baryte , qui, féché &
pefé, a donné 1,88 centigrammes. Cette quantité
repréfente 2é centigrammes de foufre.
Cinquième expérience.
n La diffolution de l'expérience n°. 3 étoit
prefqu’incolore} elle n’offroit pas fcnfiblement
cette teinte verdâtre ou bleuâtre qui annonce
dans ces fortes d’analyfes la préfence du nickel.
On y a verfé une diffolution de potaffe cauftique
qui y a bientôt occafionné un précipité léger &
floconeux qui caraêlérife la magnéfie : on a fait
bouillir quelque tems le mélange pour hâter Te
dégagement de l’ammoniaque & favorifer la précipitation
de la magnéfie. Celle-ci, lavée & fé-
chée à l’air, avoit une couleur légèrement gri-
fâtre j mais elle a blanchi par la calcination, &
les 80 centigrammes qu'on en a obtenus fe font
diffous aifément dans l’acide fulfurique étendu
d’eau , à l’exception d’une quantité inappréciable
de fulfate de chaux > ils ont fourni de beaux crif-
taux en prifmes quadrangulaires, dont le poids
correfpondoit exactement à celui de la bafe qui
les avoit formés.
Sixième expérience,
» Le réfidu filiceux de la première expérience
ne paroiffant pas très-pur, à en juger par fa couleur
grife-fale, & par les petites molécules noirâtres
qui y étoient difféminées, on a jugé indif-
penfable de le traiter de nouveau : on l’a donc
fait fondre dans un creufet de platine, avec trois
parties de potaffe cauftique. La maffe avoit une
couleur Verte-foncée, qu’elle a communiquée à
l’eau dont on s’eft fervi pour la délayer. On a
verfé dans le mélange de l'acide muriatique , qui
y a développé une couleur rougeâtre : un léger
excès d’acide a fuffi pour diffoudre lextout, & la
diffolution verdâtre a été évaporée à ficcité après
avoir donné, vers la fin de l’évaporation, une
gelée abondante. Le réfidu pulvérulent, de couleur
jaupe-cirrin-foncé, a été de nouveau délayé
dans l’eau diftillée, & , à l’aide d'un léger excès
d’acide ajouté dans le mélange pour rèdiffoudre
-la partie colorante que l’évaporation la mieux
foignée a coutume de féparer, on a obtenu de la
filice parfaitement blanche, dont le poids, après
la calcination , étoit de 1,95 centigrammes.
Septième expérience.
» La diffolution muriatique de l'expérience
précédente ayant été mêlée avec de l’ammoniaque
liquide , a donné un précipité ferrugineux qui,
après le lavage & la calcination , pefoit 76 centigrammes,
& dont la couleur étoit un peu moins
rembrunie que celle du fer précédemment obtenu.
La potaffe cauftique ajoutée dans la diffolution
n’y a occafionné aucun précipité, à l’exception
d’une petite quantité, évaluée un centigramme,
d’une fubftance rougeâtre, dont la nature
ne tardera pas à être connue.
Huitième expérience,
» Jufqu’à préfent cette analyfe n'avoit offert
aucune trace de la préfence du nickel trouvé dans
toutes les pierres de la nature de celle que nous
examinons. On avoit pouffé la recherche de cette,
fubftance jufqu’à faire évaporer à ficcité les deux:
diffolucions dont on a parlé ; mais les muriate &
nitrate de potaffe obtenus parfaitement blancs,
n’avoient annoncé en aucune manière l’exiftence
d’une fubftance métallique colorante. La feule
reffource qui reftoit pour découvrir le métal dont
il s'agit, étoit d'examiner les deux portions de
fer qui d’ailleurs, par leur couleur noire te leur
afpeél vitreux, excicoient la curiofité. On a donc
jugé convenable de traiter le fer avec deux parties
de potaffe cauftique. La maffe obtenue étoit
verdâtre : un cercle d’un vert très-beau occupoit la
partie fupérieure du creufet, & l’eau verfée deffus
prenoit une couleur verte-foncée très-belle. Le fer
feul ne pouvant donner lieu à ce phénomène, on
conclut qu'il devoit être attribué à une fubftance
étrangère foluble dans la potaffe, dont il falloit
reconnoître la nature. On a procédé à fon examen
de la manière fuivante : une portion de la diffolution
alcaline a été chauffée dans une capfule de
porcelaine ; au premier contaét de la chaleur, de
petites molécules d’un jaune-fale très-différent de
la couleur du fer fe font réparées : à mefure que
leur nombre augmentoit, la couleur verte s'affoi-
bliffoit, & biencôt elle a difpartl entièrement.
Évaporée à ficcité, & dès l’inftant où la potaffe
privée d’eau a pu réagir fur la fubftance jaune , le
réfidu a repris la couleur verte : chauffe plus fortement
dans un creufet, il eft devenu bleuâtre a
puis rofe. 11 eft facile de reconnoître à ces variations
de couleur le caméléon minéral deSchéèle ,
ou la combinaifon artificielle de la potaffe & de
l’oxide de manganèfe.
» La diffolution alcaline verte a perdu encié-
retnent fa couleur par fon expofition à l’air durant
deux fois vingt-quatre heures : il s’eft formé
en même tems un précipité jaunâtre qui, recueilli
fur un filtre, eft devenu brun à l’air, & noir par
la calcination. En fe diffolvant dans l’acide muriatique
, il a exhalé une odeur très-prononcée de
gaz acide muriatique oxigéné : fa diffolution 1
donné par le carbonate de potaffe un précipité
blanc > le pruffiate de potaffe y a formé un préci