
dans oeuvre eft de quatre-vingt-trois centimètres
3 & leur petit diamètre eft de foixante-dix-
huit y l’épaiffeur du bois eft d’environ neuf centimètres.
La bonde a treize centimètres de diamètre.
Sur les deux fonds il y a deux plaques de font«
non entièrement maflives, & portant chacune un
tourillon ; une d'elles (fig. 2 ) eft dentée fur l'on
bord & communique le mouvement au tonneau.
Ce mouvement eft donné par une grande roue hydraulique
ayant feize mètres de hauteur, & l'extrémité
de fon arbre aboutit dans la fai le d'amalgamation
( au milieu de la largeur) & porte une roue
dentée de 4,8 mètres de diamètre qui engrène avec
deux lanternes (de 2*3 mètres) , une de chaque
coté : chacune d'elles porte un arbre qui court
parallèlement aux rangées des tonneaux , & chaque
arbre porte cinq roues dentées d 3 d (fig. B ) ,
de 1,89 mètres, chacune defquelles meut deux
tonneaux, ainfî qu'on le voit dans la figure. Un tonneau
fait environ vingt tours dans une minute. Le
tourillon de chaque tonneau, qui eft adjacent à la
roue dentée , peut être avancé & reculé d'environ
un décimètre, à l’aide d'une manivelle , ainfi
qu!sm le voit fig. 1 5 de forte qu'on fait ceifer l'engrenage
& par conféquent le mouvement à volonté
, & on le rétablit de même. On peut ainfi
arrêter un tonneau féparément, tandis que les autres
continuent leur mouvement.
Au deffous de chaque rangée de tonneaux, il y a
une efpèce d'auge deltinée à recevoir ce qu'ils renferment
lorfqu'cn les .vide, & ces auges font percées
d'ouvertures par lefquelles les matières tombent
dans des cuves placées dans la falle qui eft
au deifous.
Le plancher de la f^lle eft marqué par les lignes
droites pon&uées qu'on voit dans les fig. A & B.
On a en outre conftruit', entre les rangées de tonneaux,
des planchers garnis d'une petite baluftrade
à leur extrémité, ainfi qu'il eft indiqué dans la
fië’
Les principaux travaux de l'amalgamation des
minerais confiftent, i° . a remplir les tonneaux,
2^. a amalgamer, 3°. a faire 1 effai, 40. à étendre
d’eau, 50. à vider les tonneaux.
1. Remplir les tonneaux. Lorfque les tonneaux
font entièrement vides & qu'on veut les remplir ,
on ôte les bondons, on tourne leur orifice en
haut î on fait entrer dans chacun environ trois
quintaux d'eau, de la manière expofée plus haut
te repréfentée en d, (fig. A.)
On introduit enfuite le minerai de la manière
fuivante : on pofe fur l'orifice le châflis deftiné à
empêcher le minerai de tomber à terre , puis on
detrouffe 1 extrémité du tuyau b\ on la fait entrer
dans le trou du tonneau, & l'on donne quelques
coups fur le tuyau de bois : ces coups ou fecouffes
font defeendre le minerai qui eft dans la cailTe a y
pendant cette opération, l'ouvrier étrangle de tems ‘
en tems le tuyau en le tordant, afin d’interrompre i.
la chute du minerai & d'avoir la facilité d'introduire
la main dans le tonneau, 8e de bien étendre
ce qui y eft déjà tombé. Lorfque les dix quintaux
de minerai font dans le tonneau, on le bouche &
on le laifle tourner pendant une heure un quart
ou une heure trois quarts, afin que le minerai 8e
1 1 eau fe melent bien & forment une pâte homo-
| gène, femblable à de la bouillie. Si au bout de ce
: tems ■* lorsqu'on ouvre le tonneau, on trouve quelques
parties ou ma fies de minerai qui ne fe font
pas délayées dans l'eau, ce qui arrive principalement
en hiver, on remet encore le tonneau en
mouvement pour une demi-heure.
Quand le minerai eft bien délayé dans l'eau, on
introduit le mercure dans les tonneaux : pour cela
on arrête & débouche le tonneau qu'on veut remplir
y on met les cinq quintaux de mercure dans le
vale qui eft à l'extrémité de celui des deux tuyaux
g , qui eft voifin du tonneau} enfuite on baiffe l'ajutage
qui eft vis-à-vis l'orifice du tonneau, on y
adapte 1 entonnoir, & l'on donne , à l'aide d'une
jonpette, le fignal que tout eft prêt pour recevoir
" , n?ercure > alors celui qui eft dans la chambre où.
elt le vafe lève le tampon ( ce tampon eft à vis)
qui bouche l'ouverture inférieure du vafe, & le
mercure paffant par cette ouverture, &~en fuivant
Je tuyau, va fe rendre dans le tonneau. Lorfque
tout y eft entré, on retire l'entonnoir ,-on recueille
avec foin les gouttelettes de mercure qui peuvent
y eae reftées, on relève l'ajutage, on referme le
tonneau 8e on le remet en mouvement. On pafie
enfuite à un autre. Le mercure eft apporté dans la
chambre des vafes à l'aide de petits cabeftans : il
arrive par une efpèce de cheminée, comme par un
puits, & vient dp la chambre d'amalgame qui eft
au deffous. On le monte dans de petits vaiffeaux
qui contiennent un quart de quintal 5 on en monté
trois quintaux à la fois.
Chaque tonneau contient encore environ trois
quarts ou fept huitièmes de quintal de petites plaques
de fer qui ont trente-fix millimètres de long 8c
delaige, 8e neufd epaiffeur : elles font de fer forgé*
Ces plaques reftent dans les tonneaux lorfqu'on
les vide , de forte qu'il n’en faut pas mettre chaque
fois qu'on les remplit 3 on en ajoure feulement
de tems en tems ce qu il en faut pour remplacer le
fer qui a été corrodé & détruit par les acides.
2. Amalgamation. Lorfque le mercure eft dans les
tonneaux on les met tous en mouvement, & c'eft
à compter de ce moment que commence l'amalgamation
proprement dite j elle dure de feize à
dix-huit heures ; elle fe fait de la manière la plus
avantageufe, lorfque la viteffe des tonneaux eft
telle qu iis font de vingt à vingt-deux tours par
minute. Si la viteffe étoit plus grande, le mercure,
en vertu de fa grande pefanteur 8e de la forcé
centrifuge qui l’anime, fe tiehdroit trop coriftarri-
ment près dës parois, & ne féroit pas affez également
en contaôt avec tout le minerai.
De quatre en quatre heures oh arrête chaque
tonneau, on l'ouvre & on examine fi la pâte qu il
contient a le degré, de confiftancé necefiaire. ..
elle eft trop épaiffe , on ajoute un peu d eau } 1
elle étoit trop claire (ce qui eft beaucoup plus
rare), on l ’épaifliroit en y ajoutant quelques livres
de miserai.
Le fuccès de l'amalgamation dépend fur tout du
degré de confiftancé de l'efpèce de bouillie qui
remplit les tonneaux : cette confiftancé eft au point
le plus convenable, lorfqu après avoir plongé dans
la maffe une fpatule de bois, on la retire recouverte
, centimètres de profondeur. On a bien foin de placer
d'un enduit ayant à peu près partout de iix a
douze millimètres d’épaiffeur > que, lorfqu on tient
la fpatule verticale, la matière en découlé lentement,
8e que les gouttelettes de mercure y lont
uniformément difféminées. Si la matière eft trop
épaiffe , les gouttes de mercure ne changent pas affez
fouvent de place 5 elles reftent comme empâtées
dans lamafie qui les enveloppe, ne fe mettent
pas en contaét avec toutes les molécules de ruinerai
, 8e ne leur enlèvent pas tout l’argent qu elles
contiennent. Si au contraire la matière eft: trop
claire, le mercure a trop dé facilité à aller prendre,
dans le tonneau, la place qui lui eft indiquée par fa
pefanteur fpécifique, 8e il ne refte pas afiéz mêle
avec le minerai. #
Pendant l'amalgamation , les muriates d argent,
decuivre, &c. font décompofes par le fer (a 1 état
métallique) qui eft en conta ét avec eux ; l'argent,
le cuivre, &c. font mis à nu , & le mercure s en
empare. Cette diffolution de l'argent, du cuivre,
de la petite quantité d'or qui fe trouve dans les
minerais, &c. eft encore favorifée par la chaleur
qui fê produit par la décompofition des fels a bafe
métallique. Lorfqu'on remplit les tonneaux, toutes
les fublxances qu'on y met ont la température de.
l ’atmofphère j mais au bout de huit à dix heures
de mouvement„ le mélange prend une température
de 30 à 35 degrés du thermomètre de Réau-
mur, mêmeaians le plus fort de l'hiver (1). Cette
élévation de température contribue infiniment à
rendre la combinaifon de l’argent avec le mercure
plus prompte & plus exaêie : cela eft furtout prouvé
parles différens. effais qui ont été faits dans des tonneaux
de différente grandeur. Dans les grands tonneaux
, la chaleur eft plus forte que dans les petits,
& dans les grands, les minerais cèdent leur argent
plus promptement & plus exactement. Pendant que
l'amalgamation fe fait, le fulfate de foude qui s'eft
formé pendant le grillage , les autres fels terreux
& le muriate de fer, fe diffolvent dans l'eau.
3. EJfai. Au bout de dix-huit heures de mouvement
on arrête les tonneaux, & l'on prend dans
chacun, avec une cuiller faite exprès, & au milieu
de la maffe, un peu de matière que l'on met dans
line écuelle-de terre (cuite), ayant environ dix-huit
( i j A F re yb e rg , le thermomètre defeend alfez fouvent a
i 5 ôc 20 degrés. Je l’y ai vu à 26 <Je Réaumur.
ces écuelles dans le même ordre que les tonneaux
, afin qu'on fâche bien de quel tonneau vient
la matière que chacune d'elles renferme. On lave
enfuite cette matière ; ce qui fe fait en rempliflant
l'écuelle d'eau, en remuant la pâte aveclamam
dans cette eau pour l'y bien délayer, en yerfan
enfuite avec précaution dans une fécondé ecuelle
cette matière bien délayée : le mercure avec 1 a-
malgame qui refte au fond eft mis dans un v ale,
& dans la fuite on le joint au mercure qui lort des
tonneaux. La matière eft encore lavee dans la le-
conde ecuelle, afin d'en bien réparer le peu d a-
malgame qui pourroit encore y reftey adhèrent,
on la verfe enfuite dans une troifieme ecuelle, ou
on la laiffe fe dépofer au fond. On decante 1 eau ,
l’on fait fécher la matière fur une plaqué de tôle
qu'on met fur le feu, puis on en prend une petite
partie, qu'on foumet à l’effai docimaftique ordinaire
pour favoir quel eft fon contenu en argent.
Lorfque ce contenu n'excède pas un huitième
d’once par quintal, on regarde 1 amalgamation
comme finie } dans le cas contraire on remet les
tonneaux en mouvement pendant quelques heures.
Ce huitième d’once, qu'on abandonne dans les minerais,
provient en partie de l ’argent qu ils retiennent
encore, & qui ne leur a pas ete en*eve
par le mercure, & en partie des petites particules
d’amalgame qui reftent adhérentes à la matière fou-
mifé à l’effai, | . ,
Le fer à l'état métallique, qu on tient dans les
tonneaux, fert non-feulement à decompoier le
muriate d’argent, mais encore il garantit le mer-
• cure de l’oxidation, en abforbant tousses acides
qui deviennent libres parla décompofition des tels
terreux & métalliques. Auflitôt que le ier vient a
manquer, une partie du mercure eft attaquée oC
' oxidée.Cet oxide porte le nom de mercure fouette ;
on en a deux efpècesj la première eft une poudre
d’ un noir-grifârre-foncé, qui fe manifelte principalement
dans le lavage à l'écuelle dont nous venons
de parler : cet oxide forme une petite bande
qui fe dépofe tout autour du réfidu} il doit principalement
fon origine.aux acides, q u i, ne trouvant
pas du fer qui s'en empare, attaquent le m*Lr~
cure. Dès qu'en lavant le minerai deftine à ieflai
on apperçoit cet oxide, on met dans le tonneau
une plus ou moins grande quantité de plaques de
fer, félon que l'oxide eft plus ou moins abondant-,
&' on le voit diminuer ou même difparoître entièrement.
La fécondé efpèce de mercure fouetté , la
feule même qui en doive porter le nom, n eft.autre
chofe que du mercure réduit, par la divifion
mécanique, en molécules d’une fineffe extreme ;
elle paroît prefque comme une écume d argent,
& fumage l’eau. Elle fe forme lorfque les minerais
contiennent beaucoup de chaux } ce qui fait que
la bouillie des tonneaux eft onêtueufe, graffe &
vifqueufe y alors l’adhéfion des molécules de mer-
| cure à cette bouillie eft plus forte que leur adhe