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dms le commercé, ou Uthafge a or y chryfiti's, à j
caufe de fa couleur. La partie qui a épïouvë une !
plus grande chaleur, qüi ëft plus avancée dans fa j
vifriÏÏcatipn, 3c donc la couleur eft d’un jaùnè- |
pâle, eft dëfignée fouis le nom clé litliarge a 'argent, |
(irgyritls; enfin, au moment ou te fourneau châutfe j
le plus fortement, cét Oxide fe fond plus cOmplé- |
terne nt & coule Tous la formé de gouttes ou de j
ftalaélitps : c’eft la lithar'gc fraîche. Çhïand tout lé j
plomb eft ainfi oxide iSc ‘vitrifie , l’ argent refte Téul |
8c pur au fond du fourneau ; il à befoin d’êtrè
affiné pour en extraire un peu ‘de plomb c^u’ il rë-
tieht éncofè entre fes pâftiës. Ôïi reprend ënfifitè
;1 e<plomb oxidé,par cette opération : On le fond à |
trayers le's charbons dans un grand fourneau; il;
fe réduit, cède fon oxigèrie àu carbone rouge,
'& reparoït Tous la forme de plomb métallique au*
fond du fourneau : on lé coule en fautfioris, & on
ie débite dans le commerce. Lés minés de ptqmb ,
autres que les fulfurës, & ne contenant pas d'air-1
ger.t cdmmè eux , font traitées par Ta réduction ‘
8c la fufion à travers les charbons; 8f ksphof-
phates, eh fe décônïpofànt ainfi, offrent üiïe'
flamme phofphon'qùe qui s’élève au dTfus des
fourneaux, & qu’on diftingiie facilement à fa cou-:
‘leur 8c à fon odeur. ( Voje-^ Varticle Plomb, Métallurgie.
)
Le plomb expofé à l'air fe tëfntt pfômptément,
perd facilement le peii d’éclat qui le car'éténfe
devient d’abord gris-foncé 8c fâle ,'énfuitè d’un
gris blanc qui forme à fa fur face, une véritable
Touille. On s’apperçoit bientôt qu’il eft plus altérable
par l’air'froici, que ne l’éft l’étain ; car, tandis
que celui-ci n’offre qu’une couche très-fuperfi-
cielle, un gris léger qui biffe toujours âp'perce-
voir fa'couleur métallique, celui-là prélentë Une
oxidation plus profonde, & fe rëcoujre d’unë
couche épaiïfet d’oxi-ie qui augmente peu à peu'
de vol urne, qui fe foulève mêihe‘én ëfpèces d’é-
caîlles de deffus le plomb qu elle enduit, 8c qui
finit par pénétrer toute la maffé du plomb lOrfqu’il
n’a que peu d’épaiffeùr ; cependant le maximum de
fon altération eft long à opérer, 8c l’intérieur des
lames ou des couches de ce'métal eft long té ms
défendu par la couche légère d’oxidè qui fe pro4
^ duit à fa fuperfide. Lés âlchimiftes entprétrndii
q u e, par une longue ëxpôfiriôn à Pair,le plomb fé
charigeoit en argent. .Leur erreur vient de ce que
les plombs employés, il y aquatre Ou cinq cértts
ans, aux couvertures dès édifices, n’étoiènt pas
bien purifiés : l’âigènt qu’on ÿ avôit biffé, ayant
réfifté à l’air tàridis que le plomb 's*y eft détruit
peu à peu , les a trompes , parce1 qu’ils ne1 fe font
pas affurés .de la nature primitive de ce plomb
argentifère., , .
Quand on fond du 'plomb ‘en cdntàél avec l’ât-
mofphière„ ilf e forme à Ta Turface une pètlicule
irifée, dont la nuance jauhe-dôféeT’ënjporte cependant
fur lès aüuês cÔuléurs qui la teignent, *&
qui bièhtôt’fait placé â ùn"gris-foiicé uniforme .-Si
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on èhîèvë cette première pellicule, qui n’adhère
point au métal fondu placé au deffous, il s’en reforme
une fécondé, 8c on peut convertir a nfi une
quantité donnée de plomb en pellicules, à 'force
ci’ én ïënouvek-r la furface dans l’air. Ces pellicules
, chauffées & agitées enfuite toujours en ccn-
taél avec l atiùofphère, fe convert fient en une
p~6udre grifâtre , mêlée de parcelles jaunes ou
fégërehiént'vërdâtres : celles-ci font de hoxide ce
plomb. au premier’ état d’bxidation que ce métal
eft fufceptible d’épVOUYër. La portion gr'ife nMt
que du métal très - divifé , qu’un acide 'léger,
com'nte le vinaigre, biffe feul en poudre noire^
ën dilfolvMit l’oxide jaune.
Il £iüc remarquer que fi l’on chauffe le plomb
beaucoup àu deffus de la température néceffaiie
pour le fondrè 8c pour opérer Toxidâtion fimpte
dont jè viens de parler, le :métal élevé -en va peut
dans l’air :s’y brûle plus rapidement, répand une
fumée blanche ou jaunâtre, d’une odeur par tic u5-
lière , qüiTe co'nderife ën un oxide d’un jaone-vei-
dâtrè fur tés cdrp's froids, 8c que quelques auteurs
de't hiniié 'dnt'iiOrUmë 'fleurs de plomb. Cef-te voia-
tilifation du plomb tondu de cette oxidation qu il
éprouve dans l’ air, font les ç au les dés dangereux
effets qu’il produit chez ceux qui fottt expolésd
Ta vapeur , 2c expliquent les maladies auxquelles
lës plombiërs font pius particuliérement expoles.
La pouïfière même du plomb 8c de fes oxides , 1 emportée OuTraTrfportée par l’air ;doit par le tra-
I vail fait fur le plomb Iui-ineme én le grattant OU'ën 1 le limant, Toit dans les diverfes cifconftâncés où
j fon oxide eft répandu dahs l’atmofphè-e, même
] avec des vapeurs étrangères, comme celle dés
! huiles volatiles, produit les mêmes affections dans
! les hommes qui la reçoivent par la bouche , par
S le poumon 8ç par la peau.
I Cet oxide jaune ,du plomb eft nommé dans lès
| arts majficot : il paroït qu’il contient de fix à fept
î parties d oxigène fur cent. On en diftingue même
j deux efpèces dans l‘e commerce, à raifon de fa
] nuance : l’urie qu’on nomme mdffttot blanc} l ’autte
! qu’on déligne par le nom de majficot jdurîe. C ’èlt
j une couieur fà'e qui n’a aucune beauté , qui rite
/ quëlquèfôis fur 1e ‘verdâtre , 8c qu’on prépate
\ neanmoins en grand dans quelques manufaêtures^
h à caufe de l’ufage qu’on en fait fréquemment dans
| les arts. Le moyen de la fabriquer confifte fimplt-
j ment dans fon agitation perpétuelle avec le-coUtaél
| de l’air, fans "y employer un feu violent, qu'i don-
I neroit un autre rélultat dont je vais faire mention.
On réuflït bien mieux , dans les ateliers en grand >
‘à faire l ’oxide jautie de plomb, que dans les laboratoires
oïl l’on travaille en petit. On »’ emploie
préfqüe plus aujourd’hui , au lieu de ce mafficot,
qu'un muriate de plomb d’un beau jaune , connu
fous le nomade jaune de Naples. On en reparlera
plus bas. . ’ V"'"’ .
Tl y a unTê'cond état d’oxidation du plomb; c’elt
‘CélüTo'ù il prend une-belle couleur rouge de feu
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on plus ou moins orangée, qu’on nommé dans ie$
arts minium , oxide de plomb rouge dans la Nomenclature
méthodique. Toutes les fois.que , dans les
laboratoires de chimie , on chauffe long-tems , &
fans cependant employer un feu capable de vitrifier
l’oxide jaune de plomb, on en change quelques
parties en une pouflière rouge; mais jamais on ne
réuffit à rendre cet oxide entièrement rouge ni
d’une belle couleur : c’eft même une forte de fe-
cret ou une opération délicate, 8c qui demande
une manipulation foignée 8c exercée, que celle
par laquelle on prépare cet oxide dans quelques
manufactures. U y a quelques années qu’o.n ne fa? j
briquoit d’oxide de plomb rouge qu’en Hollande ;
8c en Angleterre : aujourd’hui il y a plufieurs éta-
filiffemens français où l’on fait cette préparation
auflï belle que dans ces deux pays. Dans une efpèce
de fourneau de réverbère où l’on fait fondre Iq
plomby on pouffe la chaleur jufqu’à ce que la malle
foit d’un rouge-cerife : on agite perpécuelîement-
le plomb en tirant la partie oxidée fur les. cotés,
8c l’on fait entrer l'air néceffaire à cetre oxidation
par les portes qui fervent à mettre leTaois ou , te
charbon de terre. La première oxidation dure
quatre ou cinq heures : en l’y biffant pendant
vingt-quatre heures, en le retirant du four pour
le faire refroidir.à l’air, 8c en y jetant un peu
d’eau avec ’laquelle onTagite, on obtient, fuiyant
la defeription donnée par Jars dans les Mémoires
de tAcadémie pour 177Ol'le véritable malficor ,
qu'on broie enfuitè fous une meule, 8c qu’on délaie
dans l’ eau afin de l’avoir très-divîfé en une
pouftière fine 8c bien égale, 8c d’en fépar«. r en
même teins tes parties de plomb non oxidees, qui
fe précipitent l,es premières au f md de 1 eau. Cet
oxide jaune ou mafficot , trajté de nouveau dans
le fourneau de réverbère pendant trent,e-fix heures,
donne l’oxide roage ou minium, après l’avoir
expofé en malle élevée qu’on fiîlonne fur b largeur,
8c qu’on aplatit à fon Commet. Il paroït que
fart de fabriquer ce dernier oxi.de, furtont pour
l’avoir d’une belle couleur rouge-brillante , con-
fifte , quand il eft devenu rouge de cerife dans le
fourneau à chaud , à le laiffer refroidir très-lentement
, en fermant avec foin les ouvertures du
fourneau, 8c que cette pratique a pour objet de ne
donner qu’une certaine dofe d’ oxigène,à cet oxide;
car j’ai vu , dans une belle manuiaêlure de Paris,
cet oxide retiré-bien chaud du fourneau, 8c d’une
coule-ur rouge très-riche, pâlir fingulié.rement ,à
l’air , 8c devenir d’une .couleur brunâtre ou pref-
que fauve-fale , tandis qu’il çonfervo.ic fa nuanc.e
orangée quand on le faifoit refroidir dans le fourneau
clos hermétiquement.
L’oxide àe^plomb rouge varie plus ou moins de
couleur, de puis l’orangé-clair très-éclatant <|U on
recherche dans quelques arts, i.ufqu’au rouge-
cerife prefque foncé:on en voiràutant de nuances
quïl y a de manufactures diverfes. On eltime
Communément que cet oxide .g augmenté de dix
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pour cent en poids, 8c qu'ainfi cent parties de
plomb en donnent cent dix de minium ; cependant
les auteurs varient entr'eux fur la quotité de cette
augmentation de poids. Les uns admettent quinze
pour cent ; tes autres le portent jufqu’à vingt pour
çent. Wallerius 8c Wafferberg ont adopté cette
dernière donnée; mais elle eft reconnue pour une
erreur, 8c il réfulte des dernières expériences de
M. Vauquelin, que la proportion la plus confiante
de l’oxigène dans l’oxide rouge de plomb eft de
0,09. Cet oxide eft en partie réductible dans une
cornue , 8c donne une petite quantité de gaz oxigène;
mais ce nteft que la plus légère portion qui
repaffe à l’etat métallique, 8c il eft très-vraifem-
blable que cette portion n’eft pas dans le meme
état que le refte de l’oxide : on le rédurt complètement
par plufieurs moyens que je ferai con*
noître plus bas.
L'oxide jaune 8c l'oxide rouge de plomb i chauffés
fortement, Te fondent avec une grande facilité.
De tous les oxides métalliques, ce font ceux
qui éprouvent le plus vîte 8c avec le plus d’énergie
cé changement remarquable. L’oxide vitreux
de plomb eft le corps le plus fondant, le plus vitrifiant
que l’on connoifîe. Aucun vafe ne peut lui
réfifter ; il traverfe furtput les creufeis poreux
comme l’eau paflfe à travers le papier. Pott a rer
marqué qu’on ne pouVoit pas confeuver ce verre
fondu plus de trois quarts d’heure dans le creufet
le plus folide & le plus réfraCtaire ; 8c Macquer
obfervoit à ce fujet qu’il étoir irnpoftible d’avoir,
à caufe de cela, du verre de plomb bien pur. Les
chimiftes fe font occupés à l’envi de chercher des
compofitions de terres capables de lui réfifter; &
quoiqu’ils n’ aient point encore réfolu cette efpèce
de problème, puifqu’il n’y a aucune terre qui
puiffe y réfifter pbftinément, ils en ont cependant
affez approché. La porcelaine dure ou fortement
cuite, comme celle de Sèvres, eft la matière qui
réuflït le mieux , 8c qui fe laiffe moins aifémenc
entamer ou perforer que tes autres par ce fondant
fi violent 8c fi énergique»
L’oxidation du plomb a de tout tems été un des
phénomènes qiii, en raifon de l’augmontation de
poids que le métal y éprouve, a oiccupé fortement
le génie des .chimiftes 3 des phyficiens 8c des phi-
lofophes. Son hiftoire ëft liée en quelque forte à
la marche 8c aux progrès de l’efprit humain. Après
les efforts infruélueux faits pat Cardan, Sca-
HgeT & une feule d’autres hommes d’un gran,d
mérite, pour l’expliquer, Jean Rey, médecin du
Périgord , en a le premier Toupçonné la caufe ,
quoique pendant plu*: d’.un fièçle 8c demi après
lui, ,8c malgré le? inpéni^ufes machioes découvertes
.en phy.fiqce -Tp • is le milieu du dix fep-
tième fiècîe jufqu’iuk dçux premiers tiers du dix-
huitièm^, elle ait tncore échappé aux recherches
8c à la fagaçiré de Ne ,,de Boy le , de M.tyow,
de H des", <le Stahl ^'k Boerhaave 8c de tous les,
I phyficiens. 11 étoit refeivc à Lavcfier, comme oü
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