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& par une forte de conta# doux & ondueux ij de
forte quelles méritent j par ce caractèrela dénomination
portée dans cet article. - '
Pierre o r ien ta l e : nom donné par les lapidaires
à plufieurs efpèces de pierres gemmes ou
précieufes en général, lorfque leur tiflu eft très-
fin, leur dureté très-grande , leur;poli bien vif,
leur tranfparence & , comme ils difent, leur eaü
parfaite. On a remarqué en effet que les pays orientaux,
& furtout les Indes orientales, font riches
en belles pierres> quoiqu'il rie faille pas porter
cette opinion trop loin , & penfer qu'aucune partie
des Indes- occidentales ne produifé1 pas -de
pierres aufli belles que les orientales. Il y a au Pérou
& au Bréfil quelques pierres aufli belles que
celles dé Çolconde, de Surate, du Vifapour, &c.
Pierre o s s ifr ag e : nom ridicule donné par
quelques auteurs à refpèced’incruftation calcaire,
plus connue fous celui è'pftéocole t parce qu’onjui
a voit attribué la propriété de recoller lès os rompus,
ou de favorifer la formation du cal. On ne
croit plus depuis long-tems à cette vertu imaginaire.
;
Pie r re pesante : dénominationfrançaife, employée
pendant quelques années pour défigner le
t-ungftein des Suédois. On fait que le tungftein eft
le tunftate de chaux natif des-chimiftes français.
( Voyei V article T ungstène. )
Pierre philosophale : nom donné au prétendu
fecret ou plutôt à l'art il'ufoire de faire de
l’or. Cette expreflion n’eft prife qu'en mauvaife
part, êc pour défigner une tentative ridicule ou
impoffïble. ( Voye\ l'article A lch im ie .)
P ierre p l ian t e , l’une dés dénominations
données' à la pierre fLxible. ( Voye^ ce dernier
article. )
Pierre p o n c e , pierre légère, fpongieufe,
remplie de pores ronds ou aîongés^* qui paroiffent
être le produit du dégagement d'un gaz ou d'une
effervescence : aufli attri-ue-t-on l'origine des
ponces à des vitrifications volcaniques. Cette pierre
eft rude au toucher ; elle raie le verre dur éc l’a-;
cier par le frottement quoiqu’elle foit très - fragile
Son tiflu eft formé de fibres brifantes & farinées,
fitu es dans toutes fortes de diredioris.
La ponce eft grife-perlée ou grife-blanchâtre :
il y en a de bleuâtres & de rouges. Sa légèreté ,•'
qui. eft de 0 ,914, la Tait fouvent nager fur l ’eau.'
Elle fond en un émail blanc au chalumeau. M. Kla-
prrnh l’a trouvée compofée de 0,77 de lilice, de
0,17 d'alumine, de 0,02-ou 0,03 de fer, & de 0,03
de foude & de potaffe. Elle eft en maffes diffémi-
nées quelquefois fur les eaux de la mer , prefque'
toujours dans le voifinage des volcans. Eile fe
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préfente quelquefois en morceaux épars dans des
couches d'autres produits volcaniques pulvérulens.
Lorfqu’elle forme elle-même des couches1, celles-
ci ne font pas adhérentes, mais compoféesde morceaux
de toutes groffeurs, qui femblent avoir été
projetés. C ’eft ainfi qu’on la trouve à Campo-
Bianco, dans l’ïle de Lipari & aux environs d'An-
dernach.
On trouve dans la ponce des fpinelles pléonaftes,
des criftaux de feldfpath* du mica, des noyaux de
verre vert. Le plus grand nombre des lithelogiftes
penfeilt que la pierreponce eft une-forte de verre de
volcan filé, & il ne refte qu’à favoir quelle eft la
fubftance naturelle que le feu volcanique a portée
a cet état. Parmi celles auxquelles on en a attribué
l’origine, il faut diftinguer furtout l’obfidienne,
le pétrofilex, le granit, le pechftein ou pétrofilex
réfîriite ou le réfinité, comme les plus probables
auteurs de ce produit naturel. Les obfidierines v1-
treufes de Hongrie , chauffées , fe convertiffent
en une Leone tout-à-fait femblable à une pierre
ponte blanche.' M. Cordier a rapporté dé Ténériffe
des obfidiennes brunes & d'un vert-foncé, adhérentes
à des poncés, & préfentant un paflage non
interrompu ae la première dé ces pierres à la ponce
rude vitreufe & à la ponce légère & foyeufe.
Il y a quelques volcans où l'on ne trouve pas
de ponce , comme ceux de l'Ethna, du Velay &
du Vivarais. On n’en trouve que très-peu aux environs
du Vefuve. Elle eft fort abondante aux îles
de Lipari & de Vaîcano. C’eft de Gampo-Bianco,
fitué à trois milles du port de Lipari, qu’on recueille
prefque toutes les ponces répandues dans
le commerce. La ponce fert à polir les corps durs,
à ufer la peau, à des conftrudions , à la préparation
d'un ciment fous l'eau;
Pierre poreuse : nom générique donné à
toute pierre plus ou moins chargée de cavités &
de pores, & plus particuliérement appliqué au tuf.
( Voye\ ce mot. )
Pierre po u rr ie : efpèce d’argile maigre 8c
fèche, d’un tiflu très-fin, fans liant, ne faifanc pas
de pâte avec Peau , qui fe dxvife & tombe en
pouflière très-tenue par le plus léger frottement.
Elle eft employée pour polir la furface de quelques
métaux ÿ & furtout des alliages de cuivre.
Pierre pré cieu se. Dans le commerce on emploie
encore cette dénomination pour défigner les
pierres fines , dures, bien tranfparenres ou fufeep-
tibles d’un poli vi f , joignant à ces propriétés
celle d’une-inaltérabilité plus ou moins parfaite,
& qu’on emploie taillées ou fculptées pour la fabrication
des bijoux. Ce font furtout le diamant,
le rubis, le faphir, la topaze, l'émeraude, l'hyacinthe
& même le grenat, l'améthyfte, le péridor,
laehryfohte , le béni, les prafës, Paigue-marine,
les opales, les agates & les criftaux de roche. On a
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rejeté depuis long-tems cette dénomination vague j
& erronée dans la minéralogie.
Pierre précieuse a r t if ic ie l l e . On imite
la couleur, l’éclat & le brillant des pierres précieufes
naturelles, par des compofitions vitreufes,
dont l’art a pouffe fort loin la beauté. Elles con-
fiftent prefque toutes dans des combinaifons de
filice, de potaffe, de borates , de phofphates ,
d’oxides de plomb, & de divers autres oxides
ui donnent la couleur particulière & diftindive
e chacune d’elles.
Pierre pu a n t e . On nomme pierre puante,
pierre fétide i pierre porc ou pierre de porc une variété
de carbonate de chaux, qui répand une odeur fétide
de gaz hydrogène fulfuré, analogue à celle
des oeufs pourris quand on la frotte , ou quand
on lafcieoula brife, &c. Elle eft le plus ordinairement
d’un gris-foncé ou noirâtre; Souvent les
marbres de cette nuance ont une odeur très-fétide
quand on les frappe. Tel étoit le bas-relief
noirâtre placé au.deffus de la porte de l’églife des
Mathurins de Paris. Quand on l'a enlevé de ce
lieu pour le tranfporter au Mufée des monumens
français, fitué rue & couvent des ci-devant Au-
guftins, près l’Abbaye , il répandit fous le marteau
une odeur fi forte, que les ouvriers répu-
gnoient beaucoup à continuer cet ouvrage.
5 On croit communément que cette odeur puante
eft due à du foufre très-divifé, que contient cette
variété d epierre. On confond fouvent avec elle
celle qui eft colorée par un bitume, & qui répand
aufli une odeur forte & fétide. Le marbre de Na-
mur eft de cette forte, & c ’eft probablement à
cette efpèce qu'appavtenoit le bas-relief des Mathurins
, dont je viens de parler.
Quelques minéralogiftes ont donc diftingué ;
deux variétés ou fous-variétés de chaux carboria-
tée fétide i l’une qu'ils nomment chaux carbonatêe
bitumineufe, & l’autre chaux carbonatêe fétide ; l’une
6 l'autre donnent de bonne chaux : la première
eft employée pour des conftrudions. En Dalmatie,
on met le feu à la bâtiffe une fois faite. Lorfque
le.bitume eft brûlé & la pierre blanchie, on pofe
la bâtiffe & la couverture,
Pierre r é fr a c t a ir e : dénomination.employée
pour défigner toute pierre qui réfifteaufeu
fans fe réduire en pouflière & fans fe fondre, &
qui peut par - là fervir à la conftrudion des
jours,.des fourneaux, tels que les quartz, les
grès, Sic.
Pierre s a l iv a ir e .H fe forme quelquefois-
dans les conduits des glandes falivaires, des con- i
crétions calculeufes qui obftruent.ces canaux , &
qui fortent-Spontanément, ou qu’on eft obligé
d’extraire. J’ai eu occafion d'analyler quelques-
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unes de ces concrétions fi mal-à-propos nommées
pierres , & je les ai trouvées formées en grande
partie de phofphate de chaux. ( Voy.e[ les articles
C a lculs & C o n cr é tio n s a n im a l e s . )
Pierre sa v o n e u se , l’un des noms donnés à
la ftéatite, fmeèlite ou au talc, & quelquefois
aux pierres ollaires à caufe de leur afpett doux
& de leur conta# gras & favoneux. On en trouve
d’affez molle & cî’affez tendre pour fe délayer dans
l’eau & la faire mouffer à la manière du favon :
alors on s’en fert pour dégraiffer & nétoyer le
linge.
P ierre sc in t il l a n t e . On nomme ainfi toute
pierre qui a la propriété d’ étinceler par le choc du
briquet, comme les quartz, les filex, les agates,
les jafpes, les granits, les porphyres, &c.
Pie r re so n o r e : nom donné quelquefois à
des pierres affez dures pour produire du fon par le
choc d’ un corps dur comme un marçeau : tels
font le bafalte & la lave.
Pie r re spé culaire : nom donné à une variété
de fulfate de chaux , qui préfente des lames
faifant l’office de miroir : on la nomme aufli quelquefois
miroir d'âne. Elle fe. trouve furtout dans
les carrières dè; Montmartre près Paris. ( Voye{
larticle SU L F A T E DE CHAUX,. )
P ie r r e tom bé e du ctel. On ne doute plus
aujourd'hui qu’il ne tombe.de l'atmofphère des
r pierres d’une nature particulière » prefque toujours
femblables entr’elles & toujours différentes de
celles qu’on connôît fur la Teire. On en a traité
très en détail à l’article Pie r r e s -a tm o s ph é r iqu
e s . ( Voye^ces mots.)
Pie r re tu b u l a ir e : efpèce d’incruftation
calcaire ou de tuf dépofé rapidement par l’eau ,
&qui, ayant une forme affez femblable à des tiges
de rofeaux , paroîc avoir eu ce végétal pour bafe..
Lzpierre c\m a fervi.à bâtir la ville de; Pafti en Italie,
a été nommée ainfi à caufe de fa forme.
Pie r re v e r t e : l’un des noms donnés au jade
ou à la pierre des Amazones. ( Voye% ce dernier
article. )
P ierre v itr è sc en t e : mot fynonyme de celui
de pierre vitrifiable•.
Pie r re v it r if ia b l e : ancien nom donné aux
pierres filiceufes ou infufibles par elles-mêmes,
mais feules capables, lorfqu’elles font pures comme
le quartz blanc, de fe convertir en beau verre
par l’addition des alcalis.
i j Pie r r e v it r io l iq u e : nom donné autrefois
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