
parfait de métal. La pierre attire l'aimant par tous
fes points. Si on lapulvérife, l'aimant enlève une
très-grande quantité de cette poudre. On peut
en extraire des parties de fer métallique, a (fez
grandes pour les foumettreau marteau. On trouve
dans les pyrites un peu de fer combiné avec le
foufre j & probablement une plus grande quantité
de ce métal eft combinée avec le nickel.
« Nous obferverons que cette defcription s'accorde
parfaitement avec toutes celles qui exiftent
déjà, en grand nombre, de corps femblables tombés
dans d'autres contrées, à différentes époques,
& avec des échantillons que nous avons eus fous
les yeux de pierres tombées dans l’Inde, en France
& en Ecoffe. L'analyfe chimique prouve auffi que
leur compofition eft la même, & il eft reconnu
des minéralogiftes & des chimiftes , que, parmi
les productions multipliées de la terre , il ne s'en
eft jamais trouvé de pareilles. Ces confîdérations,
•jointes aux faits que nous allons citer , mettent
hors de tout doute le phénomène de Wefton.
« Des pierres tombant des nuages font un événement
arrivé fréquemment en Europe, en Afie
& dans l'Amérique méridionale. Les favans ont
pendant long-tems rejeté les récits qu'on en fai-
îb i t , comme marqués au coin de l ’ignorance 8c
de la fuperftition. Depuis un petit nombre d'années
néanmoins des faits multipliés ont démontré
t’exiftence de ces phénomènes, de manière à triompher
de l’incrédule le plus opiniâtre. Il eft reconnu
aujourd’hui que, non-feulement ils ont eu lieu
dans les tems modernes, mais encore que tout ce
■ que les hiftoriens anciens en racontent, porte le
iceau de L’authenticité. Comme c'eft la première
fois qu'on a entendu parler, dans cette partie de
l'Amérique, de pierres tombées du ciel> nous croyons
devoir, tant à ceux qui n'ont prêté qu’une bien
légère attention à ce phénomène, qu'aux perfon-
nes qui héfiteroient encore à en admettre l'exif-
tence, le détail fuccinÇt d'événemens femblables
qui ont eu lieu dans d’autres pays, avec les preuves
qui viennent à l'appui.
» Le 7 novembre 1492-, à Enfisheim, dans }a
Haute-Alface, une pierre deux centfoixante
livres, tomba de l’atmofphère. Tous les écrivains
contemporains s'accordent à dire que le même
jour, entre onze heures & midi, on entendit à
Enfisheim une forte explofion, & que, bientôt
après, on vit tomber cette pierre dans un champ à
peu de diftance de la ville. On la voyoit, il n'y a
pas encore long-tems, dans l'églife paroifliale
d’Enfîsheim.
» En 1762, deux pierres tombèrent auprès de
Vérone : l'une d'elles pefoit deux cents livres, 8c
l’autre trois cents livres. Trois ou quatre cents
perfonnes furent rémoins de cet événement.
» En 1790, le 24 juillet, une pluie de pierres
tomba auprès d'Agen, dans la Guienne. Sur les
neuf ou dix heures du foir environ, on apperçut
un météore qui parcoùroit l'atmofphère avec une
rapidité incroyable. Bientôt après on entendit une
forte explofion, immédiatement fuivie d’une forte
pluie de pierres, qub fe fit fentir dans une très-
grande étendue de pays à la ronde.
“ Au mois d'avril 1802, la même chofe arriva à
l’Aigle. M. Biot, membre de l’Inftitut national de
France, qui fe rendit fur les lieux pour conftater
le phénomène, en a vu les effets. Eccléfiaftiques,
militaires 8c laboureurs, hommes, femmes & en-
fans, tous s’accordent à rapporter cet événement
au même jour, à la même heure & à la même
minute. Ils difent avoir vu les pierres defcendre le
long des toits des maifons, fracaffer les branches
des arbres, & rebondir en tombant fur le pavé.
Iis difent avoir vu la terré fumer autour d’ elles,
& que ces pierres étoient encore chaudes au moment
où ils les ramaffèrent. Les collections minéralogiques
formées avec le plus grand foin dans
cet endroit, n’en contiennent aucune de cette
efpèce. Celles qui s'y trouvent aujourd'hui datent
de l'époque de ce météore.
» Depuis quinze ans on a vu de femblables phénomènes,
accompagnés des mêmes circonftances,
avoir eu lieu en Portugal, en Bohême, en France,
dans la Grande-Bretagne, dans l'Inde 8c dans
l'Amérique méridionale.
*> Les favans ont émis fur ce point différentes
opinions. Quelques-uns lesont fuppofées des pierres
ordinaires frappées de la foudre, & que celle-ci
avoit fondues en partie. Mais cette théorie n'a
pas trouvé jufqu’ici beaucoup de partifans. Une
hypothèfe moins imaginaire, c’eft que ce font des
maffes de matières lancées par les volcans j mais
elle eft encore fufceptible d'objeCtions férieufes.
Ces fortes de corps ne fe trouvent pas auprès des
cratères des volcans, & l’on ne fâche pas que
ceux-ci en vomiffent de femblables. Dans plufieurs
circonftances ils font tombés à plufieurs centaines,
& même à plufieurs milliers de milles des volcans
connus. M. Edouard King fuppofe que ces fubf-
tances fortent des volcans, non en maffes folides,
mais en cendres ou en pouffières. Les cendres,
félon lui, en defcendant d'un nuage, fe conden-
fent, prennent feu & produifent de fréquentes
exploitons. Il prétend encore que les pyrites métalliques
qui font en fufion fe criftallifent & fe
confolident fur-le-champ, & tombent en malle
fur la terre. Cette explication préfente évidemment
des difficultés beaucoup plus grandes que
celles qu’il cherche à écarter. Je ne répondrai à
ces hypothèfes qu'en citant le phénomène qui
! parut à Sienne en 1794. Dans cette circonftance
on vit les pierres tomber, non d'un météore mouvant,
mais d'un nuage lumineux. D ’autres favans
donnent à ces pierres une origine encore plus extraordinaire;
ils prétendent qu’elles fortent de la
lune. En admettant que des corps puiffent être
lancés hors de la fphère de l'attraCtion de la lune,
ils doivent décrire autour de la terre une fedtion
conique, & alors toutes les difficultés qui accom*
pagnent I'hypothèfe précédente, font les mêmes
pour celle-ci. Au relie, ce fujet eft encore enveloppé
des plus épaiffes ténèbres ; & tant que nous
n’aurons pas un plus grand nombre de faits & des
obfervations plus exactes, il nous fera impcffible
de l’expliquer. »
Pierre atramentaire. C’eft par une expref-
fïon tout-à-fait impropre qu'on a nommé pierre
atramentaire un fel naturel fufceptible de donner
de l’encre avec la noix de gale : c’eft le fulfate de
fer natif, dont la fragilité, la faveur acerbe & la
diffolubilité font bien éloignées de la dureté 8c des
autres propriétés des fubftances pierreufes. ( Voye1
Sulfate de fer.)
Pierre biliaire. On nomme très-improprement
pierre biliaire l’efpèce de concrétion criftal-
line extraétiforme ou réfiniforme qui fe forme fou-
vent dans la véficule du fiel de l'homme ou des
animaux. Cette forte de concrétion a été décrite,
avec affez de détails, à l'article Calculs biliaires.
Pierre eranchue : nom donné à quelques
concrétions calcaires formées, par dépôts, dàns la
terre, & qui ont la figure de branches plus ou
moins tortueufes. On les range à côté des ftalac-
tites : on cite furtout celles que l’on trouve aux
environs de Riom.
Il ne faut pas confondre, avec ces pierres figurées
,les madrépores foffiles qui ont la forme d’arbres,
& qu'on rencontre dans des terrains co-
quilliers.
Pierre brûlée. Dans tous les pays volcanifés,
dans le Puy-de-Dôme, à Andernack, &c. oh
nomme ainfi une lave grife- foncée, dont l'afpeét
rappelle en effet l'aCtion du feu, & dont on fe
fert, foit pour bâtir, foit pour fabriquer des meules.
Leur dureté & leur peu d'altérabilité à l'air
les rendent très-propres à cet ufage. La pierre de
Volvic, qu'on emploie fi utilement pour les conf-
truélions à Clermond-Ferrand, eft de ce genre.
Pierre calaminaire. On nomme fort improprement
pie/re calaminaire , 8c moins mal calamine ,
une mine de zinc, de forme 8c d’apparence pierreufes,
compofée d’oxide de zinc, fouventd'oxide
de fer, d'acide carbonique, de filice & de matière
calcaire. ( Voyez les articles CALAMINE, Mines
& Zinc.)
Pierre calcaire. C ’eft le nom commun du
carbonate de chaux natif, dépofé dans la terre en
couches plus ou moins épaiffes, folides 8c dures,
compactes ou grenues, de couleur variée, d'un
grain très-différent, 8c qui varie beaucoup dans
toutes fes propriétés extérieures, ainfi que par les
Matières qui y font mêlées. Ce corps, qui fert à
une foule d’ufages 8c furtout à bâtir, a ère décrit
à l'article Carbonate de chaux , efpèce de fel
qui joue un grand rôle dans le fyftème chimique
& dans les arts. Ses caractères les plus tranchés
font de faire effervefcence avec les acides même
foibles, & de donner de la chaux vive par 1’aCtion
du feu.
Pierre caverneuse : nom donné quelquefois
à des pierres d’aigle, à celles qu'on nomme très-
improprement melons pétrifiés, & en général qui,
ayant une cavité intérieure plus ou moins tapiffée
de criftaux, ont reçu également la dénomination
de géodes r
Pierre changeante , chatoyante : noms
donnés à des variétés d'agate ou de calcédoine,
qui envoient des reflets colorés & variables, fui-
vant leur pofition par rapport à la lumière qui les
frappe & à l’oeil qui les reçoit. On attache plus
particuliérement cette qualité & cette dénomination
aux pierresI qu’on nomme dans le commerce
oeil du monde, oeil de chat, oeil de poijfon, &c. 8c
qui ne paroiffent être que des efpèces d’agates
orientales d’un tiffu très-fin. ( Voye% ces noms &
ceux d’AGATES dans ce Dictionnaire ou dans les
ouvrages de minéralogie. )
Pierre cloisonée î nom donné quelquefois,
en hiftoire naturelle, à des carbonates de chaux,
dont les criftaux lenticulaires font difpofés entre
eux à angles droits ou croifés, de manière à re~
préfenter des loges ou vides formés par des fortes
de cloifons. Le ludus helmontii eft la principale
variété connue de pierre cloifonée. ( Voyez les ouvrages
de minéralogie. )
Pierre coquillière : dénomination générale
de toutes les maffes ou des lits de carbonate de
chaux informe qui contient des coquilles plus on
moins nombreufes, entières & reconnoiffables, &
qui quelquefois femble en être entièrement compofée.
( Voye£1article CARBONATE DE CHAUX:,)
Pierre cornéennè ou fimplement la Cor-
néenne, Pierre de corne, Roche de corne :
efpèce de pierre difficile à déterminer, voifine da
fchifte argileux, dubafalte, de la horneblende.
Voici comment on peut la caraCtérifer 8c la décrire
d'après le Traité élémentaire de minéralogie de
M. Brongnrart, ouvrage rédigé avec beaucoup de
clarté 8c de méthode.
C'eft une pierre compacte, folide, à caffure terne,
unie , irrégulière, répandant l’odeur argileufe par
rinfuftation , difficile à caffer , tenace prefque
comme le bafalte, difficile à rayer par le fer 8c
recevant la trace du cuivre ; fufible en un émail
noir-brillant, agiffant fur l’aiguille aimantée. Elle
préfente trois variétés.
l°r La contienne compacte , à caffure rabote ofe*