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çombuftible, & fe rend fur-le fol du terrain ou
cTun petit fourneau entouré de trois murs feulement:
il coule fur ce fol , lequel, pour cet effet,
doit être incliné en devant ; il fe rend dans un
baflin, où on le puife pour le mettre en faumon
ou en lingot.
Le cuivre, moins fufible que le plomb, refte en
très-grande partie combiné avec du plomb & en
grumeaux fur le fol ou aire du fourneau ; l’autre
partie eft entraînée avec le plomb dans le baiiîn de
réception, d’où on le fépare & on l’enlève en
écumant.
Ces deux procédés & un grand nombre d’autres,
à l’aide defquels on fepare le cuivre du
plomb , font fondés fur la différence de fufibilité
& de denfité du plomb & du cuivre, qui détermine
une féparation de ces deux fubftances à une
température très-voifine de celle où le plomb fe
folidifie; mais quelques foins que l’on mette dans
cette réparation , il refte toujours un peu de cuivre
dans le plomb 3 tandis que le cuivre réparé entraîne
avec lui une quantité de plomb plus ou moins
grande. La quantité de cuivre refte dans 1 e.plomb,
& celle de plomb, entraîné par le cuivre fépare,
yarie avec la température à laquelle cette réparation
a lieu.
De la rêdullion de P oxide de plomb , ou du traitem ent
des litharges. ,
On retire l’argent des minerais qui le contiennent
3 dans un grand nombre d’ufines, à l’aide du
plomb. Le plomb fe fépare de l’argent en l’ oxidant :
c’eft du traitement de ce plomb oxidé dont nous
allons parler ici.
L’oxide de plomb féparé de l’argent s’obtient
fous plufieurs états, auxquels on donne des noms
différens : tels font Vàbftricht3 l’écume des coupelles
, le mafficot, l’oxide jaune de plomb , la
litharge, le plomb oxidé & fondu qui coule de la
coupelle pendant .l’affinage , le fond de coupelle,
l’oxide qui s’imbibe dans les terres dont la coupelle
eft formée., &c. &c.
Tous ces oxides font réduits enfemble ou fépa-
rément dans trois efpèces de fourneaux : i°. des
fourneaux à manche; i°. des fourneaux connus
fous le nom de fourneaux écojfais; $°. des fourneaux
de réverbère. Comme le traitement des litharges
dans les hauts* fourneaux ou les fourneaux à manche
produit un déchet confidérable, à. caufe du
plomb entraîné dans les fcories, qui en contient
quelquefois jufqu’à vingt & vingt-quatre pour
cent, nous ne décrirons ici que les deux méthodes
pratiquées avec avantage 3 celle du fourneau écof-
fais & celle du fourneau à réverbère. La première
méthode eft employée à l'École^-pratique de Pe-
fey j la fécondé, à la fonderie de Soulavcn.
Du traitement des litharges au fourneau écojfais.
On appelle fourneau écojfais un très-petit fourp
l o
neau, dont le vide intérieur a la forme d’un pa»
rallélipipède reift angle àom . 35 de côcé, fur om,
7c de hauteur environ. Le foi eft forme par une
plaque de fonte un peu inclinée. Une languette
oblique eft placée fur le devant; elle fert à diriger
le plomb fondu dans une rigole, d’où il cotile
dans une chaudière de fonte de fer, conftarnment
échauffée pour le recevoir & le maintenir liquide:
fa tuyère, prefque horizontale , eft placée à peu
près au milieu de la face du fond. Dans les fourneaux
écoftais de Peléy, l’air eft fourni 'par un^
trompe.
On remplit le fourneau avec du charbon. Lorf-
qu’il eft allumé, l’on charge deffus quatre conques
de litharge concaflee en petits fragmens de la
groflèur d’une noix : on donne peu de vent, dans
la crainte d’oxide r le plomb réduit.
Au bout d’un tems très-court, l’oxide eft en
cônraét avec les charbons; celui qui eft touché par
les gaz carbonés fe revivifie, fe liquéfie, tombe
à travers le combuftible , arrive fur la plaque de
fonte ,. d’où il coule dans la chaudière , que l’on a
foin de chauffer par-deifous avec du mauvais bois.
On met du charbon embrolîé par-dedans , afin de
maintenir le plomb liquide & de l’empêcher de
s’oxider.
Le fervice du fourneau eft fait par trois ouvriers
: un maître fondeur, qui dirige le travail &
moule le plomb; un chargeur y qui remplit je fourneau
& prépare les litharges ; un aide, qui fend&
fcie le bois pour la chaudière, & apporte le charbon
près du fourneau.
Le maître fondeur n’a d’autre travail que de
feccuer de tems en tems le charbon par-deffous,
à l’aide d’un ringard qu’il pafte dans l’ouverture
inférieure de la poitrine du fourneau, & de ramener
dans le milieu les matières qui s’accumulent
dans les coins. Le mouvement donné aux charbons
facilite l’écoulement du plomb, &r les morceaux
ramenés au milieu du fourneau étant plus
échauffés , expriment & rendent plus facilement
le plomb qu’ils contiennent. On fort par-devant
les fcories qqj s’accumulent dans le bas.
On continue à charger fur le fourneau un quart
de van de charbon du poids de quatre kilogrammes
environ, & de la litharge,• jufqu’à ce que
l’on en ait paffé cent myriagrammes. Alors on vide
le fourneau > on le recharge en charbon, & l’on
jette par-deflus lès fcories qui ont été retirées
pendant le travail précédent, que l’on continue à
charger avec du charbon, julqu à ce qu’elles foient
toutes palTies.
Dans ce fécond travail on donne plus de vent
que dans le premier, parce que les fcories font
plus difficiles à fondre que la litharge, & que le
plomb, étant environné de verre terreux, eft plus
difficile à oxider.
Le maître fondeur remue également le charbon
avec un ringard, en travaillant les fcories : il
ramène au milieu du fourneau les morceaux .qui
» accumulent;
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s’accumulent dans les angles ; il fort les fcories
trop dures & trop compactes.
On appelle pojle la durée du travail de trois
ouvriers. Il eft de huit heures pour le fourneau
écoftais. Lorfque le pofte eft terminé, trois nouveaux
ouvriers viennent remplacer ceux qui travaillaient.
Pendant la durée d’un-pofte^ on paffe dans le
fourneau écoftais cenr myriagrammes de litharge y
ou cinquante.myriagramrnes de fond, de coupelle:
On brûle huit vans de charbon, aïiifi.près de cent
quarante à cent cinquante kilogrammes, & l’on
retire.de la litharge quatre-vingt-huit pourcent
d e p lom b , f k des fonds de coupelle cinquante pour
cent feulement.
Il faut, en traitant,les.fonds ;de coupelle, doiv
ner plus de vent que pourdalitharge, parce que les
terres & les cendres y (combinées avec à’ oxide de
p lom b 3 les rendent plus durs & plus, réfraéhires.
Les feoriés^provenantes des fonds de coupelles,
font abondantes ; celles de la litharge font peu
confiderables. Ces fcories* exigeant, pour rendre
leur p lo m b , une température plus haute que celle
que Ion obtient au fourneau écoftais, font traits
dans un. fotwieau à : manche, 'de jï in; 7 de’hàu-
teur environ.: ..Le;p l o m b . :que* l’on en retire peut
porter à qoàtr.e-ving:bdix pour cent celui que. bon
obtient deda litharge.y &: àpfoi-xante-dix pour cent
celui qu’on obtient des fonds de coupelle.
: Le travail de cent myriagrammes de litharge ou
de cinquante myriagrammes de fond de coupelle,
pour les. traiter dans le foutneau écofidis, exigent
une dépenfe de 13 fr. yo cent, environ.
Du traitement de la litharge au fourneau. de
\ réverbère.
Ncus allons décrire , pour faire connoî: re ce
travail, les méthodes, que l’on fuit à Pouliaoën dans
la ci-devant Baftè-Bretagne,-
Le fourneau de réverbère , appelé . coupelle ,
dont on fe fert à Pouikoën , eft repréfenté p/^m-
cke X I3:première clajfe} f ig . i 3 2 , 3, 4 ,• y, 6 & 7. ?
L’omnet cent fifixante-quinze myriagrammes de
lithargè'fur le fol du fourneau : les fondeurs, avec
leurs fpatules de fer, retendent également fur
toute l’aire. L’on fait du feu dans la chauffe, fait
avec dès fagots, foie avec du gros bois ; bientôt
la litharge devient pâteufe ; on la retourne avec
■ des fpatules j ce que l’on répète fouvent afin d’ex-
pofer fucceftivement toutes les parties au courant
de la Amine.
11 faut éviter de chauffer trop fortement le fourneau
, dans la crainte de fondre la litharge & de
vaporifer.
Lorfqu^elle eft arrivée à une température voi-
finede celle à laquelle elle pourroit fondre, l’on
jette deffus du charbon de bois groftiéremem
pilé 5 on remue de nouveau la matière afin de faciliter
& d’augmenter ,1e contaét des deux fubftam
Ch im ie . Tome V .
p l : o : 6 5 f,
ces; alors l’oxigènë à \ x p lvm b . t e combine -avec ie
charbon;celui-là fe r<f: vivifie, de coule daiis ie bai
fin du fourneau : on p■ rt dette 1de nouveau charbo;
fur la litharge à m-.fui:e . que le premier fe confumi
par l'oxigène de la.In
thattge ,
& par celui de i’ai
qui pénètre dans de fo
uni; au.
• Quand il y a; beauiîotip de plomb de raffenhl
dans le baiim du fourn au , ou te perce, pour h
taire couler dans!"ie baftin de réception,. place ai
dehors j ce qui arrive allez fouvent dans.ee travai
à caufe de la facile revivification de la: h charge.
: A meftire que la litbarge dimiuue on !en ajout(
de 11 c 11 velle dans le fo tir ne au, de manière que l’oi y _en inet-deux cent cinquante d’en enlever le.s cra.ffes, que l’omntyxrpiaogfrea mà munees hav*auntet température .pour en exprimer le plus' de p lom b eqnuc’iol ree fdt ep qouffairbalne t;e eàl lceisn qeuna nreteti epnonuer ncte ncte.pendant danPso uler feonulrenveearu ,f aàc illae mfine ndt el els' ocpréarfafetsio ,n ,o nun’j eptetue ldieq ucihdaiutéx &: c reetnted tceertrtee loesp érreaftiroonid pirlu, sd fiamciilneu.e leur danLso lref qbuaefllien pdloem rbé cae ppteiordnu , dl'eo nla j egtrtaen dfeu,r cfhaa lfeuut-r ffiecse:q 'uuni l.epse qf üdren argéfei-nnec ,; foonn ta geintele lveé pelso m ber :i flueisc ec çoafn- pmoorutele advee pcl odmesb cduanilsl edress, dlein gfeort ièqruees ld’eo nf ear ; fooinn ld’ye UiVLee sc hlianugfofetrs aduep ara vant. font appelés p lom b venant de cette opération, p lom b d e lith a r g e ou p lom b m a r c h a n d 3 pmoiunre raleis d, iqltuini gcioienrt iednet cdeelu li ’aqrugee nlt' o&n' qoubet ile’onnt adpes
pelle p lom b d !oe u v r e . neaOun .dpee ùrté vfoenrbdèrere p ,a re fnevmiraoinn eq, udaatnrse umn ilfleeu li rfyoruiar-
qguraamtrme-évsi ndget lpitohuarr gcee n, bqeurit rpelnodmebn td caonms mceutnteé:mopeént
craratifot?n s'^ qfuani s fyo ncto menpfrueintde ret rcaeitléuei sq uaiu r effoteu rdnaenasu k-às •m \aOncnh oeb. tient par fëmairie environ huit cents mylreia
grammes de craftéscSi ces c ralfes-rendoient tout tonp loqmuabt rqeu 'velilnegstl-ehounitti epnonuern tc:,e notn dret i irèroit envi-:, tharges, conféquemment moins que pl’loonm ebn thréest ilrie
à PLeaf ceoyn. fo...mmation du bois-, pendant une femaine, edfut dceh adribxo-hnu, idt ef iècreesn t (à v icnegntt- dveinugxt cmorydreiasg )r a; mcmeleles leongvriarmonm ;e sU. nde e- braénfqinuee. dCe ecthtea, u.fxo,n &te houcict uàp dei x.,n keiuf
foounydrieeurrssp ar.pjofte de douze heures j lavoir: cinq 6ç. quatre manoeuvres. .
Du traitement des minerais ou des fulfures de plomb.'
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