
phofphates terreux, en laiffant à nu la foude dans
les liqueurs qui les furnagent. On n’ eft pas aufli
fur de la decompofition par la potaflë , & il.Terrible
, comme je fai déjà dit dans l'hiftoire du phofphate
de potajfe , que ce foit »ne exception à 1’ attraction
plus forte en général de la potaffe pour
les acides j que ne l’eft celle de la foude, mais il
eft bien certain que la prééminence d’attraétion
pour l’acide pofphorique exifte dans la ftrontiane
& dans la chaux.
Le phofphate de foude décompofe les fulfates,
les nitrates, les muriates calcaires , magnéfiens ,
alumineux 3 barytiques & firontianiques, à l ’aide
d’une attraction double.
On ne connoît pas encore la proportion des
eompofans de ce fel.
Depuis que les chimiftes ont reconnu toutes
les propriétés du phofphate de foude 3 ce fel eft devenu
fort utile.
En médecine on s’en fert comme d’un purgatif
laxatif, qui réunit à cette propriéré l’avantage
de n’avoir qu'une faveur un peu falée & nullement
défagreable.
On i’a propofé & employé avec fuccès pour la
foudure des métaux, à là place du borax beaucoup
plus rare & plus cher que lui.
En minéralogie 3 on le compte, d’après la proportion
de Bergman, parmi les plus utiles réactifs
pour éffayer au chalumeau uhe foule de fubf-
rances minérales, & les diftinguer les unes des-'
autres. . , . . . :
A mefure qu’on en étudiera davantage les, belles
propriétés', us ufages fe multiplieront, & il de-:
viendra alors une ides préparations les plus importantes
des ateliers & manufactures chimiques.
Phosphate de soude et d’ammoniaque.
On pourroit croire que ce fel triple eft un des
•plus anciennement connus, & celui qui devroit
avoir été le plus exactement & le plus foigneufe-
ment examiné, puilqu’il exifte conitammenr dans
l’urine dç f homme , & puifqu’ il a été le lujet de
tant de travaux fucceflifs de Margraff, de Pott,
de Haupt, de Schloiîer, de Rouelle le cadet, du
duc de Chaulnes, de MM. Prouft & Weftrumb.
Cependant toutes ces'recherches ayant été faites
à des époques* où la fciencè ne fourniffoit pas
de moyen exaCt de réparation des fels les uns
des autres, & où il ne lui étoit pas encore permis
de porter un.grand intérêt à la confédération des.
trilules, on n’avoit prefque rien dit fur ce fel
triple avant que j’oulîe publié les expériences
faites dans le laboratoire de l’Athénée de Paris en
179O, année où je donnai,, dans foixante leçons,
tmè'.anâlyfe très-détaillée des compofés animaux.
'On n’avoit fongé, avant cette époque, qu’ à la
réparation dé ces deux fèls, & bn .n’avoit fait
que donner divers procédés pour remplir cet,objet.
C ’elt en les répétant que je me fuis convaincu
qu’ ils adhéroient beaucoup l’un à l’autre ? qu’011
; ne les féparoit point exaCtemeur, & qu’ils ref-
toient toujours unis après léur prétendue purification.
11 m’a paru que lorfque l’une des deux ef-
pèces pouvoit être obtenue fé parée de l’autre,
c’eft qu'elle étoit excédenre à la plus forte fatu-
ration de la combii aifon fàline triple.
En purifiant le fel fufible entier de l’urine,
c’eft-à-dire , le fel triple phofphate ammoniaco de
foude3 qu’on en obtient par l’évaporaion & la première
criftallifation, je me fuis apperçu que U
quantité de phofphate d‘ammoniaque dimintioic à
mefure que là purification avançoit; c’eft-à-dire,
que les portions ou levées des criftaux qu’on ob-
tenoit, contenoient d'autant moins de ce dernier
fe l, qu'elles approchoknt davantage de la fin de
l'opération , de manière qu’il peut exifter des fels
triples d’une même nature, mais de proportions
réellement différentes, de phofphate de foude & de
phofphate d'ammoniaque.
Quelle que foit.la proportion de ces deux corn-
pofans , le phofphate triple de foude 6* d'ammoniaque
s’effleurit à l’air, & verdit la teinture de violettes.
Après une longue expofition à l’air , il pafte entièrement
à l’état de phofphate acide de foude, &
il paroît que l’ammoniaque du phofphate ammonia-
cal fe diflipe , comme l’avoient annoncé autrefois
Rouelle le cadet & le duc de Chaulnes, qui avoient
vu qu’on perdoit toujours une grande partie de
ce fel én le purifiant par des diffolutions & des
criftallifations fucceflives à l’aide de l’eau chaude.
Les diverfes variétés de fels triples obtenues
dans la purification du fel fufible entier de l’urine
& par les levées fucceflives de criftaux qu’on en
retire , donnent toutes de l’ammoniaque par l’addition
de la chaux. Diftiilé dans une co-nue, ce
fel triple fournit de l’eau, de l’ammoniaque, un
peu de phofphate ammoniacal enlevé avec l'eau,
& il ne relie que du phofphate acide de fonde
pour réfidu. Cent parties de fel fufible de l’ urine,
purifiées par une première difiolution & crifta li-
fâtion , analyfées par plufieurs procédés réunis,
m’ont donné pour réfultats :,
Acide phofphorique............ ........... r • •• • 32
Soude............................................... . 24
Ammoniaque,.............. .= . . . . ................« . 19
Eau...................................... • . . . . . . . . . . . 25
Cette fingulière efpèce de fel triple, 1 e phofphate
de foude & d 'ammoniaque , fait un objet de
recherches trës-intéreffmtes pour les chimiftes,
puifque la nature la préfente conftamment dans
l’urine & dans plufieurs autres liqueurs animales,
où elle joue fans doute un rôle remarquable.
Phosphate sursaturé de soude. Comme
on connoît un phofphate de fonde avec excès d’acide
, il exifte aufli un phofphate avec excès de
foude, & c’ett celui qu’on prépare dans les j>har-
maciès lorfqu’on veut avoir ce fel'en beaux crif-
taux : il eft bien reconnu qu’il ne criftallife pas
bien lorfqu’on n’a point fur fat u ré la diflolution de
fa baie. Ainfi je donnerai comme un des caractères
de cette variété de fe l, d’être beaucoup plus
criftallifable que le phofphate de foude , & que le
phofphate acide de foude : il eft d’ailleurs bien re-
connoiffable & bien cara&érifé par fa propriéré
alcaline qui fe détèle* foit dans fa faveur, foit
dans fon aélion fur les couleurs bleues.
Phosphate de strontiane. ï) ne peut avoir
de fynonymes puifqu’ il n’a été reconnu qu’en décembre
1797 par quelques notions qu: en a données
M. Vauqueiin dans un Mémoire iu à l’infti-
tut, à l’occauon du fuifate natif de ftrontiane,
de Beuvron , département de la Meurthe , Ik
trouvé depuis affez abondamment à Montmartre
près Paris ; c’eft la feule fois encore qu’on a parlé
de ce fel.
On l’obtient fous la forme de poudre blanche;
cependant il paro'ù qu’il peut prendre l’état crif-
tallin puifqu’il eft dilioluble dans un excès d’acide.
Il n’a point de faveur. Il y a lieu de croire qu’il
exifte dans la nature quoiqu’on ne l’y ait pas encore
trouvé.
Comme le phofphate de baryte, on peur préparer
celui de ftrontiane par deux principaux moyens :
l’un eft d’unir immediarernènt la ftrontiane à l’acide
phofphorique; l’autre, de mêler iesdiffolu-
tions de nitrate &r de muriate de ftrontiane avec
celles de phofphates alcalins ; il fe précipite du
phofphate de ftrontiane pur, tandis qu’on n’eft pas
afîuré de la pureté de celui qui eft préparé par le
premier procédé.
Le phofphate de ftrontiane te fond au chalumeau
en un émail blanc , & répand , iorfqu’il eft en
pleine fufion, fur le charbon qui lui fert de fup-
port, une-lueur phofphorique purpurine, qui peut
fervir à le caraétérifer.
R paroît parfaitement inaltérable à l’air.
11 eft complètement indifibluble, à moins qu’on
n’aide fa diAblution par l’acide phofphorique ; ce
qui le diftingue du phofphate de baryte, qui n’eft
pas de même difloiuble dans fbn acide.
Indécompofable par les corps "combuftibles &
par toutes lt-s bafes , excepté la baryte , on le décompofe
entièrement par l’acide fulfurique feulement.
Les acides nitrique & muriatique ne le
décompofent que juCu’ à l’état de phofphate acide
de ftrontiane : cette différence d’avec le phofphate
de baryte vient manifefttment de la propriété qu’a
la ftrontiane de former un phofphate acidulé, propriété
dont ne jouit pas le précédent.
En effet, l’ acide phofphorique le diffout très-
bien & le rend difloiuble dans l'eau, comme le
phofphate de chaux, dont il diffère cependant en ce
que celui-ci eft de même décompofable en acidulé
par l'acide fulfurique, tandis que cet acide décom-
pofe entièrement le phofphate de ftrontiane ; ce qui
vient de la grande attradfion de cette terre pour
l’acide du foufre, 8c de la non-diflblubilité du
fuifate de ftrontiane par c-t acide, qui rend au
contraire le fuifate de chaux difloiuble.
M. Vsuquelin a trouvé que cent parties de
phofphate de ftrontiane contiennent :
De ftrontiane.......................................... 58,7b
D ’acide phofphorique........................... 41,2.4
Il n’eft pas étonnant qu’un fel inconnu jufqu’ i
ce jour foit encore fans ufage.
Phosphate de tantale. Entièrement inconnu.
( Voye1 l'article TANTALE. )
Phosphate de tellupe. Il n’a encore été
ni préparé ni examiné. ÇVoye^l'article T ellure.)
. Phosphate de titane. Il n’a encore été ni
préparé ni examiné par les chimiftes. ( Voye% l'article
T itane. )
Phosphate de tun g s t èn e . Aufli inconnu
que les trois fels précedens. ( Voye[ l'article
T ungstène. )
Phosphate d'urane. On n’a encore que
très-peu examiné ce fel métallique. On fait feulement
que l’acide phofphorique s’ unit à l’oxide
d’urane , & qu’il forme avec lui un fel folide ea
flocons, d’un blanc-jaunâtre , très-peu dilfolubies
dans l’eau. ( Voye1 l'article LJrane . )
Phosphate d’y t t r ia . La terre que M. Ga-
dolin a découverte en 17- 4 , & qu’on a nommée
yttria à caufe de la pierre qui la contient & qui a
été trouvée à Ytterbi, n’a point encore été combinée
avec l ’acide phofphorique. ( Voye[ l'article
Y t t r ia )
Phosphate de zinc. Comme le zinc eft un
des métaux qui décompofèle plus facilement l’eau ,
on ne doit pas être étonné que l’ acide phofphorique
foible attaque ce métal avec promptitude
& dégagement de gaz hydrogène. Il fe forme af-
fez rapidement une poudre blanche, qui fe précipite
au fond de la diflolution , & qui eft du phofphate
de zinc. On forme le même fel par une double
attraction , en verfant dans une diflolution de
fuifate , de nitrate ou de muriate de zinc une dif-
folution de phofphate de potafle , de foude ou
d’ammoniaque. Le phofphate de £inc fe précipite
fur le-champ en pouflièrq blanche , lourde & in-
diftoluble , dont on n’a point encore çxaminé les
propriétés chimiques.
Le zinc, chauffé fortement avec l’acide phofphorique
vitreux, forme un verre opaque d'une
part, & un phofphure métallique. ( Voye£ l'article
Z inc. )
Phosphate de zircone. Le peu de tems qui
s’eft écoulé depuis la découverte de la zircone ,