
les métaux ; qu’il eft extrêmement foluble dans
l’ammoniaque, pour laquelle il a une forte affinité j
enfin , qu’il décompofe affez facilement les mu-
riates alcalins , & en dégage les bafes alcalines.
En fondant rapidement du muriate de fonde avec
de Y oxide d'argent yon obtient du muriate d’argent
& de la foude.
O x id e d ’ a r s e n ic : b l a n c . Plufieurs chimiftes
nomment encore ainfi ce que j’appelle acide arfe-
nieuxj & en effet ce compofé eft peu fenfiblement
acide. Je conviens] avec M. Berthollet, qu’il ref-
femble à beaucoup d’autres oxides par fa facilité
d’union avec les alcalis 5 mais je l’ai claffé parmi
les acides foibles, foit parce qu’il devient acide
arfeniqüe par une addition d’oxigène , foit parce
que cette manière de le nommer comme de le
confidérer favorife finguliérement l’étude de la
fcience en généralifant les idées de ceux qui Te
livrent à cette étude. Je dois dire ici-en général, ;
que j’ai prefque toujours eu cet objet en vue , &
que c’eft pour le remplir que j’ai plus recherché
la netteté d’idées & d’expreffions, que la grande
précifion -qui n’y eft pas cependant étrangère.
O x id e d ’ a r s e n ic n o i r . C ’eft ce corps que je
regarde comrçe le' feul & le véritable oxide d'ar-
fcnic ; il fe forme par la feule expolition de l’arfenic
métallique à l’air * il eft le produit d’une combuf-
tion fpontanée qui a lieu à froid 5 c’eft à cet état
que paffe eonftamment l’arfenic métallique expofé
à l’air. Il eft volatil comme le métal lui-même. Il
a une faveur âpre 5 il eft vénéneux. On le vend
fous le nom impropre de cobalt & pour tuer les
mouches. Son ufage eft dangereux.' (Voye^ l'article
A r s e n i c . ) ~
O x id e s d ’ a r s e n ic s u l f u r é s b l a n c e t
r o u g e . On a donné ces noms , dans la nomenclature
méthodique, aux compofés jaune & rouge
qu’on nommoit autrefois en chimie , & qu’on
nomme encore dans le commerce & dans les fabriques
orpiment & réaigar. On a été long-tems
fans avoir une connoiffance précife fur la nature
de ces deux compofés & fur. leur différence. Le
réfultat des derniers travaux faits fur ces corps
par MM. Prouft & Thénard conduit à regarder
l'orpiment & le réaigar comme des fulfures d’ar-
fenic fans oxigène , & ne différant l’un de l’autre
que par la proportion de foufre plus grande dans
l ’orpiment que dans le réaigar. Ce ne font donc
pas des oxides d 'drfenic fulfurés, mais des fulfures
d’arfenic , & on trouvera le détail de leur analyfe
à ces derniers mots.
O x id e d ’ a z o t e . Ç ’eft le nom que doit porter
la bafe de l’efpèce de gaz non acide Formé dans la 1
décompofition de l’acide nitrique par les corps
combuftibles : on l’a nommé ga^ nitreux depuis j
fa découverte par M. Prieftley. Il n’eft pas foluble *
dans l’eau, & on l’obtient à travers ce liquide
dans des cloches. 11 pèfe 0,07 plus que l’air atmof-
phérique. Sa faveur eft acerbe & âpre fans avoir
d’acidité. La chaleur & la lumière ne l’altèrent
pas ; mais l’étincelle électrique , fuivant la découverte
de Van- Marüm 3 le fépare en deux gaz , le
gaz azote & le gaz acide nitreux.
H ne rougit pas les couleurs bleues végétales ;
il tue les animaux, & il éteint les corps en com-
buftion 5 il retarde & arrête la putréfaction des
matières animales.
Le caractère qui le diftingue le plus éminemment
, c’eft de fe convertir en vapeur rouge foluble
d’acide nitreux par l'addition du gaz oxigène
ou de l’air atmofphérique qui contient ce dernier
gaz. Au moment où s'opère cette converfion en
vapeur rouge acide par l'addition du gaz oxigène,
il y a condenfation entre les deux gaz & dégagement
de calorique. Il fembie donc, comme Mac-
quer l’avoit le premier fait appercevoir, & comme
je l’ai bien fait voir depuis lui, que, dans cette
opération, il y ait une véritable combuftioh accompagnée
de chaleur, de changement des corps
& même de flamme ou de lumière, puifque. la
rutilation repréfente affez bien ce phénomène. La
formation d’un acide par cette opération eft encore
un caraCtère de combuftion.
Beaucoup de corps combuftibles décompofent
le gaz oxide d*a7ote à -une haute température. Il
enflamme même le gaz hydrogène, qui alors brûle
en vert le- charbon, le phofphore & le foufre à
cette élévation de chaleur. Il brûle, par le feul
contaCt, les gaz hydrogène O^lfuré & phofphuré,’
& le pyrophore qu’il allume > il eft également dé-
compofé par les fulfures métalliques à chaud , <k
par les fulfures alcalins, ainfi que par les hydro-
fulfures même à froift. Dans ces derniers cas il fe
change fou vent en gaz oxidule d’azote. ( Foyeç ce
mçt. )
. Enfin, une de fes propriétés les plus caractéristiques,
c’eft la manière dont il agit fur l’acide nitrique
qui l’abforbe même à froid, & prefqu’en
quantité égale à la fienne, & qu’il convertit par-là
en acide nitreux, & même en vapeur acide ni-
treufe. Il eft auffi abforbé par l ’acide fulfurique ,
qu’il-condenfe jufqu’à le rendre concret.
Plufieurs chimiftes l’ont dit compofé de 0,32
d’azote, & de 0,68 d’oxigène. Je donnerai ici le
tableau des proportions qu’on admet aujourd’hui
dans les divers compofés de ces deux corps ou de
l’azote oxigené.
Oxigène. A^ott
Acide nitrique............................8 0 . . . . . !20
Gaz acide nitreux...... .............70. . r . . .30
Gaz oxide d’azote ou nitreux.. .60. . . , . . .40
Gaz oxidule d’azote ................. ’..40 . . . . . . .60
v r <>ye 1 tes articles OAZ NITREUX , LrAZ OXTDE
ET. ACIDULE D’AZOTE 3 ACIDE DU NITRE^ CH IMIE.)
O x id e de b i sm u t h . Le bifmuth, comme on
l’a vil à fon article, s'oxide lorlqu’il elï fondu avec
le contaCt de l’air ; il fe couvre d'une pellicule
grife-terns , qui prend toutes les couleurs-de l’arc-
en-ciel. Cet oxide chauffé paffe au jaune-citron-
fa le ; il fe fond en verre d’un jaune-verdâtre à un
grand feu. Ces oxides font faciles à réduire par les
corps combuftibles, furtout par les huiles & les
grailles. ( Voye£ Varticle Bismuth.)
O x id e de b i sm u t h b l a n c p a r l ’a c id e n i t
r iq u e j c’eft ce qu’on nomme blanc de fard ou
magiftère de bifmuth. On l ’obtient en mêlant à une
grande quantité d’eau la diffolutîon nitrique de
bifmuth. Il fe précipite une poudre blanche brillante
& comme perlée, qui retient un peu d’a:
eide, &: que les vapeurs dé foufre, dé phofphore
& d’hydrogène fulfurénoirciffent avec une grande
facilité. ( Voye£ les articles Bism u t h b l a n c de
f a r d 6* M a g i s t è r e d e b i s m u t h . )
; O x id e d e b ism u t h j a u n e . C ’eft, comme on :
l’a déjà d it> Y oxide de bifmuth gris chauffé quelque
tems avec le contaét de l’air. ( F ’oyei Y article Bi s m
u t h , & Carticle O x id e d e b ism u t h . )
O x id e de b ism u t h s u b l im é . On a déjà'dit
que les oxides de bifmath font, à une haute température
, volatils j c’eft pour cela qu’on a propofé ce
métal pour la coupellation. ( Voye^ ce dernier mot.)
Quand on chauffe long-tems du bifmuth dans un
creufet, on trouve au haut de ce vafe des aiguilles
à'oxide blanc ou jaunâtre, nommées autrefois fleurs
de bifmuth.
O x id e d e b ism u t h v i t r e u x . Les oxides de
bifmuth font fufceptiblesde fe vitrifier à une haute
température j ils reffemblent, par cette pjopriété,
aux oxides de plomb. ( Voye^ l'article Bi sm u t h . ) 1
O x id e de c a r b o n e h y d r o g é n é . C ’eft le
corps qui réfulte de l ’aétion de l’acide carbonique
qu’on a fait paffer dans un tube de porcelaine
rouge de feu rempli de charbon en poudre. Je l’ai
décrit aux articles G a z & O x id e d e c a r b o n e .
( V^oye^ ces mots. )
O x id e d e c é r iu m . L e métal qui porte ce nom
a été découvert, en l’an 1804, par MM. Berze-
lius & Hifinger, chimiftes fuédois, dans un minéral
de Baftnas en Suède, nommé tungjlein, &
qui avoât été effayé autrefois, par Schëèie & Del-
buyar, fous le nom de wolfram. ,
• MM. Hifinger & Berzelius, dans le travail qu’ils
ont publié fur le cérium , ont diftingué deux oxides
de ce métal, l’un blanc au minimum, l’autre rouge
au maximum d’oxidation. "
Au moment où Yoxide de cérium eft précipité de
fes diffolutions dans les acides par les alcalis, il a
une couleur blanche & fe trouve au minimum. Il
devient jaune par l’expofition & l’agitation à l’air;
il prend une couleur rouge de brique fi on l’expofe
à la chaleur rouge dans un creufet ouvert, & paffe
au maximum d’oxidation par fuite de la double
aétiôn de la chaleur & de l’air.
L'oxide r0tige ne fe fond pas feul. Traité au chalumeau
avec le borax, il fond facilement & avec
bourfouflement. Le globule frappé avec la flamme
extérieure prend une couleur de fan g , qui, par le
refroidiffement, paffe au vert-jaunâtre, & finir
par devenir incolore & d’une tranfparence parfaite.
Fondu par la flammé intérieure , ces chan-
gernens ne (e préfentent pas : il fe réduit alors en
verre incolore 3 mais expofé un peu de tems dans
la flamme extérieure, les mêmes phénomènes fe
produifent. Si l ’on emploie trop d'oxide de cérium,
le verre reftemble à un émail opaque jaunâtre.
Ces changemens fe manifeftênt plus aifément avec
le phofphate de foude & d’ammoniaque. Si l’on
fond enfemble deux globules clairs & incolores,
dont l’un foit fait avec du borax & l’autre par le
phofphate , ils donnent un verre tranfparent, qui,
en fe refioidifiant, devient opaque, de couleur de
perle.
Ces caraélères pris enfemble diflinguent affez
bien Y oxide de cérium de Y oxide de fer. Le dernier
préfente bien les mêmes changemens de couleur,
mais fon'verre , après êtré-réfroidi, a une couleur
verte-foncée, déteignant. Les globules de borax &
de phofphate Fondus enfemble donnent un verre
opaque, dont la couleur eft un peu plus, foncée, f
Les oxides blanc & rouge de cérium fe combinent
aux acides, & conftituent avec eux des ful-
fates, nitrates & mariâtes, foit au minimum, foit
au maximum d’oxidation.
M. Vauquelin , en répétant tou tes les expériences
des chimiftes ci-deffus cités, a beaucoup ajouté
aux propriétés déjà reconnues aux oxides de cL
rium. -
Après avoir reconnu i’éxiftence de l‘oxide blanc
& de Yàxide rougé de cérium , il examine lue«Hivernent
l'adion de la chaleur, de l’air, des alcalis
& des acides fur ces oxides ; il termine par l’ex-
pofition des procédés qu’ il a mis en ufage pour
opérer la rédudion de Y oxide rouge de cérium. '
Nous omettrons ici-ce qu’il dit de l'adion des
acides fur les divers oxides de cérium, parce que
cette adion ; appartenant à l’hilîoire des fels de ce
métal, trouvera fa place dans Us articles qui traiteront
en particulier de la nature & des propriétés
de ces combinaifons falines.
L’oxide au minimum, expofé au feu du chalumeau
, paffe promptement au rouge, & quelle que
foit la chaleur qu’on lui applique par ce moyen, il
ne fond point ; fes parties ne s'agglutinént même
pas : cela indique que Y oxide de cérium eft réfrac-
taire. Le borax en détermine la M o n . Si l’on ne
met qu une petite quantité d oxide, il donne un
globule jaune, tranfparent; mais fi le borax en eft
furfaturé j la perle devient opaque en refroidiffant.