aux variétés de fulfate de fer natif._( VoyC{ Var-
t i d c Sulfate de fer . )
PINCHEBÉCK : ëfpè’cé d’alliage de cuivre &
de zinc., &c. qui imite la couleur de l'or. ( Voye\
les articles C ü i y R E JAUNE & S lMILOR. )
PlNîTÇ nom d'une pierre trouvée d’abord
dans la miné de Pini à Sçhneeberg en Saxe » &
Enfant partie d’un granit à gros grains, & depuis,
par M. Coq j dans un porphyre gris, fur la routé
de Menai dafis le département du Puy-de-Dôme.
Cette pierre eft en prifmes hexaèdres réguliers,
bviins-ro’jgeâtres, opaques 8c lamelle ux , faciles
à brifèr, à caffure ràboteüfe, préfentant des joints
parallèles aux faces d’un prifme hexaèdre régulier.
La pinite eft infufïble au chalumeau j elle
happe â la langue ; elle eft entamée par le fer : fa .
pouftière eft onétueufe, & exhale l’odeur argileufe ;
par l’infufflation. Sa pe fauteur fpécifique eft de
2,92. Elle fe rapproche de la ftéatite & du mica;
elle en diffère par fa forme primitive & fon infu- ;
fîbilité.
Il paroît auffi que les deux variétés de pinite?
connut s 3 favoir, celle de Saxe & celle de France,
diffèrent entr’eiles par la compofition.
La pinite de Saxe La pinite de France •
-■ à dôùné;: a donné
à M. Klaproth : à M. Drapier :
- Silice.-:.. ;.... .2.9,50. . ..................46
Alumine.< . .,i.ô3,7y. . .> .. ......................42
Fer oxide.. 6 , 7 9 . ; . . 2,50
Il y a eu en perte d’eau 8c de gaz 7 , &r en
perte réelle 2,50. '
Cette pierre n’eft donc pas encore parfaitement
connue.
PIPETTE. On nomme ainff, dans les laboratoires
de chimie , un tube de Verre foufté en
boule , 8c courbe à angles droits vers la moitié de
fa longueur, & terminé au-delà de la boule fou-
flee par un tube aminci à fon extrémité en une '
pointe plus ou moins aiguë. On en fait de p!u-
fieurs volumes différens pour la boule, 8c dont les
tubes ont un diamètre varié. Les uns peuvent contenir‘
trois ou quatre décilitres, les1 autres feule- :
ment un ou deux : on s’ en fert pour décanter les
liqueurs claires de deffus les précipités,,. fans les j
agiter , 8C pour avoir ceux-ci débarraffés de la
plus grande quantité poffible de liqueur. Pour s’en
fervir, on place l’extrémité pointue dans les li- ;
queius, au deffus des précipités} on met l’autre j
extrémité dans la bouché., & en afpirant on fait
monter les liquides dans ia boule. Lorfque celle -
ci ëft pleine ou prefque pleine, on enlève l’inftru- ;
ment de la liqueur, on vidé celle-ci’dans *un autre
vafe en lailfant l’extrémité fupédeiire de l’inftru-
mënc ëfi contai avec l’air qui pretfe furie liquide g
8c le fait defcendre. On recommence cette ma*
noeuvre allez de fois pour obtenir toute la liqueur
à décanter. C ’eft à caufe de la forme & du
placèmeht de l’infiniment dans la bouche à la panière
d’une pipe, qu’ on lui a donné Je-nom trivial
de pipette. C ’eft un fiphon commode pour décanter
les liqueurs les plus âcres fans agiter les
poudres ou les flocons qu’elles furnagent. IJ elt
très-utile 8c très-employé dans les laboratoires
d’analyfes exa&es.
PlSS ASPHALTE: nom donné à un bitume noir,
liquide, mais épais comme une forte de poix, que
d’on regarde comme une variété de l’afphalte.
( J^oye[ ce mot dans le Supplément. ) U y a beaucoup
depijfafpkalte dans les montagnes qui environnent
le Puy-de-Dôme, près de Clermont-Ferrand.
On appelle ces montagnes pays de la poix,
puy de pege. Le bitume fuinte entre les pierres, s’y
attache 8c s’y étale , & ne s’écoule qu’à l’aide du
tems 8c de la chaleur. On diroit que , comfiie le
.inaphte , il eft le produit d’une diftillation fouterr
raine. On l’emploie pour la préparation des. ci-
mens expofés à l’eau , pour des maftics & pour
quelques préparations'pharmaceutiques.
PLATINE. Le platine, qu’on nommoit, avant
l’établifl’ement de la nomenclature méthodique,,
la platine j eft le métal le plus intraitable: &: le plus
indeftruélible de tous; il n’étoit pas connu des
chimiftes avar.t le milieu du dix-huitième1 fiècle.
On vendoit cépendant fous ce nom d’origne efp^-
gnole, & qui lignifie petit argent, quelques bijoux
blancs peu eftitnés , avant qu’on connât diftindle-
mentce métal. Antonio de Ulloa, mathématicien
efpagnol, qui accompagna les académiciens français
dans le fameux véyage du Pérou > entrepris
pour déterminer la figure de la Terre, eft le premier
qui en donna une notion un peu exa&edans
la relation de fon voyage, publiée à Madrid en
1748.' On affure que Charles W ood, métallurgille
anglais; en avoir apporté de la Jamaïque en 1741'.
Le même homme décrivit quelques expériences
fur ce nouveau métal, dans tés Tranfactions philosophiques
des années 1749 8c 17 30.
Ces premiers effais, qui annonçoient des propriétés
très-extraordinaires, firent un grand bruit
en Europe , à une époque où la découverte d’un
métal, furtout aufti fingulier que paroiffoit l’être
'celui-ci , étoit un phénomène hors de tout ce
qu’on avoit ofé efpérer. Alors les plus grands chimiftes
de l’Europe travaillèrent à l’envi \q platine,
& recherchèrent fes caraétères diftin&ifs. Schef-
fer, chimifte fuédois , dont Bergman a publié les
leçons, donna en 1752 , dans les Mémoires de l’Académie
de Stockholm , la première fuite exadte
d’expériences d’après lesquelles U rapprocha ce
mé tal de 1’ or par fes propriétés, & l’appela or blanc»
Levais, chimifte anglais , à qui , parmi beaucoup
d’autres travaux, on doit uneHiftoire de l’argent &
de l’ or très-complète pour le tems où il a écrit,
a fait & publié dans les Tranjaftions philofophiques
pour 1734, un travail fuivi & très-complet fur le
platine. Margraft a ccnfigné dans les Mémoires de
Berliny pour 1757, le détail de fes expériences fur
ce métal. Tous, ces premiers travaux ont été recueillis
8c rapprochés en France par Morin dans
un ouvrage publié en 1758, qui avoit pour titre :
La platine^ l’or blanc ,ou le huitième métal. C’eft une
compilation méthodique de tout ce qui avoit été
fait jufque-là.
Macquer & Baumé entreprirent en commun,
à cette dernière époque, un grand nombre d’expériences
intéreffantes fur le platine ; elles fo»t
conlignées dans les Mémoires de l’Académie des
fciences pour 1758. Buffon a rapporté, peu de tems
après, dans, le premier tome de fes Supplemeas,
une fuite de recherches qu'il avoit faites en commun
avec MM. Miliy & Guyton. M. de Sickin-
gen a fait aufti fur le platine des recherches nom-
breufes & utiles, qu’il communiqua à l'Académie,
& dont Macquer a donné un extrait detaiilé. dans
fon Dictionnaire de Chimie. Delifle a préfenté, dans
le mçme tems à peu près, à l’Académie des fciences,
un travail fur ce métal.
Après cès recherches déjà très-multipliées,
MM. Achard, Lavoiiïer & Pelletier ont donné
■ fucceflivement des moyens d’obtenir le platine
pur, celui de le fondre, & de nouvelles connoif-
fances fur fes combinaisons. Bergman a écrit une
Diifertation particulière fur la naturë de Les précipités
par différens réaêtifs alcalins. M. Chaba-
non, alors profeffeur de chimie en Efpagne , s’eft
occupé des procédés propres à traiter ce métal en
grand, & y a réufli. A Paris, des artiftes habiles
fe font auffi appliqués avec ardeur à ce genre de travail.
MM. Carochez, ingénieur ,& Jeannety, orfèvre
, ont trouvé également des procédés utiles
pour purifier le platine & pour le forger. Le premier
en a conftruit des miroirs de télefcope y & le
fécond en fabrique tous les jours des lames , des
fils, des creufets, des capfules, & toutes fortes
d’uftenfiles qui fervent en phyfique & en chimie.
Les travaux plus récens & plus exaéts de M M. Four-
croy, Vauquelin, Defcotils, Tennant &c Vollaf-
ton ne laiffent' prefque plus rien à defirer pour
la connoiffance des propriétés du platine. Ils ont
découvert que la mine de platin/e^contenoit plu-
fieurs autres métaux nouveaux auxquels ils ont
donné des noms particuliers ; & ils. ont obtenu par
des procédés qu’on fera connoîrre plus bas, le
platine dans un état de pureté inconnu jufqu'alors.
De ces différens travaux réunis réfulte une connoiffance
déjà affez avancée des propriétés du platine
, quoiqu’il p ait encore beaucoup de chofes à
defirer pour compléter l’hiftoire de ce métal. La
’doctrine pneumatique n’a rien fait fur le platine ,
que d’apprendre à le pl icer fur 1.t même ligne que
l'Or, par rapport à fon oxidabilité difficile, à iôn
peu d’atwaêUon pour l’oxigène , & conléquemment
à fon inaltérabilité par le plus grand nombre
des corps.
L z platine 3 purifié parles procédés qui feront
bientôt indiqués, eft d’un blanc moins beau que
l’argent, & qui tire un peu fur le gris de fer. Quand
il eft bruni, il tire fur le noir & n'a point l’éclat
blanc deTargent; fes parties martes font un peu
grifes & un peu ternes. Il n’a point l’afpeél aufti
brillant & auffi agréable que l'argent & que l’or ;
& la plupart des hommes, quoique ne pouvant
pas le confondre avec d’autres métaux, n’en pour-
roient pas prendre à la vue feule la même idée -,
ni lui accorder la même eftime qu’à ces deux métaux
précieux qui attirent leurs legards & excitent
leur admiration.
Ce métal eft le plus derife & le plus pefant de
tous les corps naturels. Quand il eft foiblement
battu ou forgé, fa pefanteur eft à celle de l'eau
comme 20,850 eft à. icoo ; quand il eft fortement
écroui, elle va jufqu’à 20,98O, fuivant les expériences
de Borda. Sckingen Ta portée jufqu’ à
1 1,061 & M. Chaoanon à 24,00p. Sa dureté
n’eft pas la plus grande que l’on trouve parmi les
métaux : en raifon de cette propriété, M. Guyton-
Morveau lui affigne le fécond rang parmi les métaux
duétiles , après le fer & avant le cuivre.
L’élafticité du platine paroît être affez forte : fa
duéiilité eft grande. Quoiqu’ il foit affez difficile à
traiter, on le réduit en fils très-fins & en feuilles
très-minces. M. Guyton lui donne le fécond rang
parmi les métaux confédérés dans cette propriété ;
il le place entre l’or & l’argent. On le plie facilement
; & la réfiftance & la cohéfion de fes molécules
dans les iames qu’on en fabrique , permettront
d’en faire quelque jour un grand nombre
d'ufages d'une haute importance. M. Guyton a
fait les dernières & les plus exactes expériences
fur fa ténacité ou fur la cohéfion de fes molécules.
Il le place après le fer St le cuivre, & avant l'argent
& l’or. Il a trouvé que des fils de ces cinq
métaux, tirés à la même filière , & de deux millimètres
de diamètre, pottoient les poids fuivarvs
avant de fe rompre :
Fer................................ 249,659 kilogrammes.'
Cuivre........................... 157,389
Platine.......................... 124,690
Argent.. . . . *. . . . "■ 8f,o6f
O r . . p . | . . . ! . . . . . . | 68,216
Le platine y comme tous les autres métaux, s'échauffe
vite, & eft très-bon condu&eur du calorique.
Borda a trouvé que fa dilatation eft de 5*973
pour un degré du thermomètre de Réaumur, 8c
TT?lcô Pour urï degré du thermomètre décimal.
C'eii de tous les métaux le plus difficile à fondre.
Il s’ éloigne encore du manganèfe & du fer par-
cette propriété. M. Guyton - Morveau eftime
fa füfibrlité à 160-hx; c'eft-à-dire, à un degré
encore inconnu, ou fupérieur à la dernière limite