
il®. Il réfulte de Tanalyfe ci-deffus, que quatre
grammes ou cent centigrammes du minéral de Tille*
de-F rance font compofés ;
De fe r .---------- 16$ centigrammes.
Acide phofphorique. . . . . . 77
Eau.......... * ..................... 125
Alumine................... 20
Silice combinée à du fe r .. . c
Perte.................................... o
; 4C0 '
Ou que cent parties contiennent :
p e r ................................. 41,25 centigrammes.
A cid e ................ 19,15
Eau................... 31,25
Alumine......................... 5 ( voyez n°. 16.)
Silice ferruginée........... 1,25
P e r te ... . . . . . . . . . . . . . 2
100
§. III. Nouvelles expériences fur les deux parties
tranfparetite & opaque du minéral de L Ifie-de-
" France.
i° . Quelqu’exa&itude qu’on eût apportée au
•travail chimique qui vient d’être décrit, il reftoit
encore, dans fon réfültat, une incertitude d’après
une objection faite par M. Haiiy, & il étoit important
de faire difparoîtrê cette incertitude. Le
profeffeur de minéralogie voyant que le minéral
de TIfle-de-France étoit formé de lames tranflu-
eides prefqu’incolores, & de portions opaques
plus colorées en bleu, formant la pouffière dont
les lames lui paroiffoient recouvertes ou tachées,
penfoit que ces deux matières pourroient bien
être différentes Tune de l’autre, & il avoit paru
long-tems porté à croire que la portion opaque &
bleue-foncée étoit du phofphate de fe r, femblable
au bleu de Vorau, analyfé par M. Klaproth, &
que la partie tranflucide n'étoit pas de la même
nature.
Pour réfoudre cette difficulté, j’ai invité M. Laugier
à faire tout ce qui lui feroit poffible pour
ifoler quelques fragmens de ces deux parties différentes
du minéral de TIfle-de-France,. & pour
les foumettre chacune à un examen ifolé. J’avoû-
rai que la grande proportion d’acide phofphorique
&r d’oxide de fer trouvée- dans-le minéral entier
ne me latffoit aucun doute , mais il falloir auffi
n’en lâîffer aucun à notre collègue, dont l ’opinion
eût laifle fubfifter ce doute pour tous ceux qui
s’occupent de minéralogie. Je vais donc indiquer
les expériences fur chacune dès deux parties dont
le minéral de TIfle-de-France eft formé j je décrirai
d’abord ces deux parties, & j’expoferai la maniéré
dont on a-traité ch:2cune;d é,lles.
2®, Le phofphate de fer natif eft compofé de petites
lames-fséilès-- à réparer ,qui ferablentêtre des
prifmes quadrangulaires très-comprimés, & dont
les faces les plus étroites, taillées en bifeau , font
très brillantes. Préfentées au jour, le plus grand
nombre de ces lames font en partie tranflucides
& en partie opaques, ou, pour mieux dire, comme
coupées , tantôt tranfverfaiement, tantônobli-
quement, par de petites zones d’une fubftance qui
laifTe plus difficilement paffer la lumière. .Quelques
unes font totalement tranflucides, mais elles
n’en ont pas moins une teinte verdâtre. On pour»
roit croire d’abord que cés deux nuances indiquent
la préfence de deux fubflances de nature
différente, ou bien encore, puifque Tanalyfe re»
pouffe cette idée, que la même fubftance y exifte
fous deux états différens ; mais un examen plus
approfondi des~deux portions traitées féparément
ne permet d'adopter ni Tune ni l ’autre de ces
conjectures. ,
3°. Des lames complètement tranflucides , pul-
vérifées féparément & en certaine quantité, ont
donné une poudre bleuâtre, qui, frottée fur du
papier blanc ,lui-ont communiqué une teinte bleue*
verdâtre j une même quantité de lames en partie
opaque ont fourni une poudre bleuâtre un peu
plus foncée, & ont laiffé fur le papier une teinte
bleuâtre également plus foncée & moins verte.
40. Les deux fortes de lames, chauffées fu-cc?fli*
vement au chalumeau, ont pris une couleur jaune
de fer au premier contaél de la chaleur. En augmentant
la chaleur, elles fe font fondues toutes
•deux en un globule brillant métallique du même
diamètre, & que l’oeil du minéralogifte le plus
exercé n'auroit pu diftinguer.
y°. Les deux matières pulvérifées , jetées en
égale quantité dans quelques gouttes d'acide nitrique
étendu d’eau, s’y font diffoutes fur-le*champ
avec la même= facilité A & fans le fecours de U
chaleuF. 6°. Que cor.clure de ces faits, fl ce n’eft que ces
deux fubflances, qui diffèrent en apparence, font
réellement de la même nature? On trouve d’ailleurs
l'explication de cette différence apparente
dans les faits nombreux de ce genre, qui s'offrent
chaque jour aux chimiftes. Par exemple., fi Ton
prend une diffolution faline tel le me nt- faturée que
le fel n’ait précifément.que la quantité d’eau né-
ceffaire à fa criftallifation, & que Ton y projette
une petite quantité du même fel en poudre fèche,
voici ce qui arrive : la portion de fel diffoute
prendra bientôt la forme criftalline à l’aide de
l’eau dont elfe eft faturée, tandis que la portion
ajoutée, ne trouvant pas d’eau pour fa diffolution
& ne pouvant criftallifer, reliera, fous l’appapence
d’ une petite maffe informe, à l’endroit même ou
elle fera tombée y & au milieu des criftaux dont
elle troublera b tr.an-fparenee î dans ce cas pour-
roit-on dire que le criftal tranflucide qui entou-
reroit la petite maffe opaque ffçvoït d’une autre
nature qu’elle,•.■ parce qu’il-àuroit néceffairement;
une teinte plus foncée h fans doute.
7®.. Un autre fait vient à l’appui de cette explî- 1
cation naturelle. Si Ton traite au chalumeau un ,
criflal du phofphate de fer complètement lucide, il \
décrépite fortement, & faute loin du fupport. Au
contraire , un criftal opaque ne décrépite pas fen-
flblement. Cette différence n’a-t-elle pas pour
caufe, dans le premier cas, la préfence de l’eau
de criftallifation, &r, dans le fécond, la privation
totale de ce liquide ?
8°. Enfin, la pefanteur fpécifique du phofphate
de fer n’eft que de 2,6 5 elle eft donc inférieure à
celle que Ton rencontre le plus ordinairement dans
les fels métalliques opaques j mais il faut d’abord
obferver que le tiffu du phofphate de fer natif ou fa
contexture lamelleufe laiffe des interftices nombreux
& confidérables entre fes lames, & qu’il
doit en réfulter une incertitude qui ne permet pas
de compter d’une rigoureufe manière fur l’expérience.
En fécond lieu, ce fel natif contient ,
comme on Ta vu, une grande quantité d’eau de
criftallifation (31 pour 100) , qui doit diminuer
de beaucoup fa pefanteur fpécifique, comme on
le voit pour le fulfate de fer 8c le fulfate de zinc
tranfparens, contenant auffi beaucoup d’eau, &
dont la pefanteur eft bien inférieure à celle des
minéraux métalliques falins 8c opaques.
Phosphate de glucine. M. Vauquelin a examine
cette combinaifon, 8c en a dorlné les propriétés
parmi celles qui lui ont fervi à câràôlérifer
la glucine. Il n’y a encore que lui qui en ait parlé,
ainfi que des divers fels formés par cette bafe.
Le phofphate de glucine eft fous la forme de pouf-
fièr.é blanche ou d’tine matière n.ucilagineufe, fans
faveur fenfible. On ne fait pas s’il exifte dans la
nature ; il n’a encore été qu’un produit de l’art.
M. Vauquelin Ta obtenu en précipitant des dif-
folutions de nitrate, de fulfate 8c de mur la te de
glucine par celle du phofphate de foude fans excès
de cette bafe: il s’eft formé tout à coup un précipite,
abondant d'apparence muqueufe. On peut
l’obtenir auffi en chauffant le nitrate 8c le muriate
de glucine avec l’acide phofphorique vitreux , ou
en combinant directement l’acide phofphorique
avec cette terre pure.
Le phofphate de glucine n’eft pas décompofable
par le feu 3 il eft fufible à une grande chaleur. Il
fe fond au chalumeau en un globule vitreux tranf-
parent, qui conferve fa tranfparence en refroi-
diffant.
Le ph&fpkate de glucine pa-voît être inaltérable â
T air, & n’avoir ni déliquefcence ni efflorefcence.
Ce fel eft infoluble dans l’eau, à moins qu’on
ne Taiguife d’acide phofphorique : il y a donc , à
ce qu’il parort, un phofphate acide ou acidulé de
glucine.
Les acides fulfurique 8c nitrique décompofent
le phofphate de glucine, qu’ils commencent par dif-
foudre complètement, l’acide muriatique le dé-
compofe auffi mais plus difficilement que les deux
premiers. L’aci le phofphorique s’y unit, le pQïfê-
a l'état d’acidule. & le rend beaucoup pi us diffo-
luble qu’ il n’étoit.
Tous lès alcalis 8c toutes les terres, fi Ton en
excepte l’alumine, la zircone 8c la filice, font fuf-
ceptibles de décompofer le phofphate de glucine ,
8c de lui enlever fon acide en ifolant fa bafe.
Le phofphate de glucine n’a encore aucun ufage,
& Ton ne peut prévoir s’il fera jamais utile.
Phosphate d’iridium. Entièrement inconsu.
Phosphate de magnésie. Le phofphate de
magnifie étoit abfolument inconnu, & n’avoit pas
de fynonyme dans la fcience avant que Lavoilter
én eût parlé en 1777. Depuis lui, M. Vauquelin,
qui a préparé ce fel, l'a décrit avec beaucoup plus
de détails , 8c je l’ai moi-même fournis à quelques
recherches.
Ce fel artificiel fe criftallife en prifmes hexaèdres
, à pans irréguliers ou inégaux, coupés obliquement
à leurs extrémités. Souvent il eft fous
forme pulvérulente j il a une faveur un peu fraîche
, légèrement douceâtre, mais en général très-
foiblè.
On ne de eonnoît pas encore parmi les foffiles.
Je l’ ai trouvé abondamment dans le calcul intef-
tinal du cheval, & depuis dans quelques calculs
véficaux humains, dans l’urine, dans les os, 8cc.
Dans ces deux genres de calculs il eft à la vérité
en état de fel triple ; mais les os le contiennent
pur, ainfi que Turine humaine, avant qu'il fe dépofe
en concrétion dans la veflîe. On n’a point encore
rencontré ce fel parmi les fofliles.
Comme les concrétions inteftinaîes des chevaux
ou les calculs véficaux blancs de l’homme, qui
contiennent abondamment ce fel, fontaffez rares,
8d comme il y eft d’ailleurs combiné avec le phofi-
phate d’ammoniaque dont il eft très-difficile de le
féparèr fans décompofer ces phofphates, on prépare
celui-de magnéfie en diffolvant immédiatement
cette terre dans l’acide phofphorique, en
ajoutant allez d’eau pour le diffoudre, & en le
faisant criftallifer par une évaporation bien ménagée.
On Ta ordinairement en prifmes comprimés
très-alongés.
J’ai trouvé 8e décrit un moyen plus fûr de l'obtenir
, & en criftaux de plufieurs centimètres de
longueur, & de quelques millimètres d’épaiffeur:
il faut pour cela mêler parties égales de diffolu-
tions de fulfate de magnéfie 8c de phofphate de
foude. Il ne fe paffe rien de fenfible au moment
du mélange, mais quelques heures après il fe
forme dans la liqueur des criftaux tranfparens &
irréguliers de phofphate de magnéfie, par le jeu des
attractions électives doubles entre les deux fels
mêlés ; il reftedans le liquidé, du fulfate de foude
en diffolution.
Le phofphate de magnéfie perd promptement fon
eau de criftallifation par Taétion du feu > il £è