
fnnt lés' deux corps dans des vâffTeatrx fermés.
Celui-ci eft en fublinie rouge-orangé V il às été
bien décrit par Mafgraff près d’un demi - fiècle
avant Pelletier.
Photomètre , inftrument pour mefurer la lumière
: on le dèfire plutôt qu1on ne P a encore obtenu.
Ce qu’ori a propofé à c'ét égard corififte plutôt
dans des efpèces de méthodes ou d’expériences approximatives
j que dans l’inftrument lui-même, cependant
il pourroitêtre très-utile ; il pourroitmême
devenir bientôt indifpenfable d’avoir un moyen de
mefurer la lumière qui paroît fbrtir dé certaines
combinaifons, & poffeder pour cela un inftrument
comparable au calorimètre.
Bouguet a donné deux méthodes pour mefurer
exaétement l’inteniïté de la lumière : Prieftîey en
a fait mention dans fon Hiftoire de la vifioti , de la
lumière & des couleurs.
La première, que lé comté de Rumford a adoptée
dans la conftruétion de fon photomètre, éft fondée
fur ce que deux lumières tombant avec une
égale obliquité ïiir la même furface-, il l’on inter
pofe un corps opaque, l’ombre formée par l’interception
de la lumière la plus forte , fera ferifible-
ment plus noire, & fi on éloigne cette lumière
■ plus forte jufqu’ à ce que lès deux ombres fe trouvent
avoir la mêmë intehfité , le carré des diftan-
ces donnera le rapport des quantités de' lumière
fournies. L’exactitude peut être portée à un quatre
vingt-dixième du tout. Une chandtlîë qui
n’eft pàs mouchée ne rend- plus que moitié de lumière
j elle diminue quelquefois jufqii’au fixième
avant que l’on en foit averti par la fatigue que les
yeux éprouvent. La lumière fournie par une
même quantité de matière comfcuftible feroit donc
plus que doublée , fi l’on pouvoir faire des chandelles*
qui ne fuffent pas fujètés à cet inconvénient.
On peut, de la même manière, déterminer s’ il
y a plus d’avantage à brûler plufieurs petites chah*
déliés, au lieu d’une plus grofiè, fi on obtient
plus ou moins de lumière, à égale dépenfe, dans
un tems donné.
On fait que la lumière décompofe l’ acide muriatique
oxigënë en dégageant fon oxigène. M. de
Saufluré, en fuppofant que la décompofition de
l’acide foit reiative;à l’ intenfité de la lumière , tâcha
d’en dfcfîèr un inftrument dont l’üfage féroit
de mefurer J’intenfité de la lumière, & il l'appela
photomètre. L’acide- muriatique oxîeéné ne pareil
pas propre, à remplir lé but auquel M. de Sauffure
le propofe. iQ. Get acide ne contient pas conftam-
ment la friênie quariticé d'oxigène, & il eft impof
fible de robteniUcoriftarriment identique , car 1^
matiè rés mêmes dont on fe fert pour le faire y apportent
déS'châhgemenî.' êonfidérablès ; 2P. l’acide
»uiriâtique oxigënë contient pour l’ordinaire du
gaz acide tarboniquè 3 '3°. Eoxigène eft très-peu
adhérent à l’acide 3 & ilfèTépare même au moyen
d’une (Impie preflîon de l’atmofphère, & par! action
.dû ca;ioriq;:e 5 40. enfin, il fe dégage d’autres
fluides' aériformés de l’acide muriatique oxigéné
qu’on e x p o à la lumière.
On voit-, d’après cette courte notice fur les plus
importantes recherches faites à cet égard, qu'on
eft encore loin d’avoir • un véritable photomètre, &
ue cet inftrument peut encore devenir le fujet
es méditations & des travaux des phyficiens &
des chimiftes.
PIERRES. On nomme pierres des matières naturelles
ou fofliles, qui forment des couches horizontales
ou inclinées des montagnes, & qui joignent
à une infîpidité plus ou moins prononcée ou
abfolue, l’indiffoîubilité dans l’eau, & une parfaite
incombuftibilité. L’étude des pierres & leur
defcriprion , utiles à une foule d’arts, forment la
partie delà minéralogie qu’on connoît fous le nom
de lithologie. Je vais donner, dans cet article générai
, une idée fuccinte de la nature, de la clarification
des pierres , en renvoyant à tous les articles
qui fuivront les notions relatives à toutes les matières
pierre ufes, juftement ou faufièment appelées
ainfi, mais cara&érifées chacune par un nom particulier.
Il eft bien reconnu aujourd’hui qu’aucune des
matières terreufes & alcalines, aucune des bafes
falifiablés n’exifte ifolée ou pure dans la nature,
& que l’art eft toujours obligé d’êfnployer des procédés
plus ou moins compliqués pour réparer chacune
d’elles, & les obtenir dans fon état de pureté.
Les compofés d’où on les extrait confti-
tuent les efpèces de foffiles qu’on nomme pierres,
& qui, réduites en molécules plus ou moins Arles
par le mouvement des eaux, forment lès terres
naturelles.
Les pierres font donc, pouf lés chimiftes, des
compofés plus ou moins multipliés de matières
terreufes ou alcalines entr’elles & quelquefois avec
quelques oxides métalliques. Gëux-ci- leur donnent
la couleur qui les diftinguë : bh y trouve quelquefois
aufli de la potaffe, dê li foudef ou ces
deux alcalis enfemble. Il eft aifé de concevoir que
c’eft à la diverfe proportion de leurs principes
conflitüâns, que les pierres doivent leurs différentes
propriétés, leur forme , leur dureté, leur
pefanteur, leur fufibilité ou leur qualité réfractaire.
Quoique l’hiftoire de ces compofés naturels ap-
partienné plus particuliérement à la minéralogie ,
dont elle conftitue, fous le nom dé lithologie, une
partie importante j les nombreux ufages que l’on
fait, même en chimie,des matières pierreufes» la
lumière que cëtte Science commence à répandre
; fut la riatute des piètres naguère iriconnue 5 l’efpe-
rance bien fondée que les- ânaîlyfes exactes donneront
bientôt à cette branche de l ’hiftoire naturelle
le degré de certitudè qui lui manque encore»
m’engagent à eomprendré dans le fyftème chinaique
qui doit embraffer toutes les productions de
la nature, comme toutes les: créations de l’art,
ces combinaifons de terres entr’elles.
Sans entrer dans le détail de toutes les propriétés
qii on a reconnues aux pierres, ni même des
nombre ufes variétés que la nature en offre , il fuf-
fira, pour l’objet que j’ai en vue, de préfenter ici
dans autant de paragraphes particuliers, a°. l’en-
femble général des caractères que'l’on a diftingués
dans les pierres 3 & dont on s’efl fervi pour les faire
reconnoître 5 z°. une notion des méthodes litho-
logiques fondées fur ceux de ces caractères qui
tombent fous les fensj 30. une notion des fyftèmes
qui ont été établis fur leur nature ou leur compofi-
tion intime 3 4®. la marche que fui vent le s litholo-
giftes les plus modernes , en s’étayant fur l’une &
l’autre de ces méthodes j 50. enfin, les procédés
généraux ou la méthode d’analyfe que les chimiftes
emploient pour connoître les principes confti-
tuans des pierres.
§. I. Des propriétés caraftérifiiques'des pierres.
Il eft prefque fuperflu de faire obferver ici que
les pierres & les terres naturelles dans lesquelles les
premières fe changent par le mouvement des eaux,
forment ordinairement la première divifion des
minéraux ou des foftiîes que les naturaliftes partagent
en quatre "claftes ; fa,voir : les pierres , les
fèîs, les corps inflammables & les métaux j que
cette diftinCtion , ce partage des minéraux en quatre
claftes, eft fondé fur des propriétés phyfiques,,
oppofées en quelque forte les unes aux autres 3
que les pierres le diftinguent par leur dureté, leur
infîpidité, leur i nd i fTo 1 u b i 1 i t é & leur non combuf-
tibilité : elles conftituent d’ailleurs la plus grande
maffe du globe, tandis que les trois autres iclaffes
des corps rie font jamais qu’en portions difféminées,.
en tas, couches ou filons féparés, qui ne peuvent
être confidérés que comme des acceftoires de la
maffe même de la terre.
Comme en comparant l’enfemble des pierres à
celui des trois autres claftes de minéraux ou de
fofliles, on a trouvé des caraCièrés propres à les
faire diliinguer , on a de même rencontré, en.
comparant les différentes pierre entr’elles, des
caractères capables de les faire reconnoître , &
d’établir entr’elles des diftinCtions non équivoques.
Les propriétés fur lefquelies ces caractères
font fondés, qu’on a beaucoup mieux étudiées
dans les tems modernes, qu’on ne l’avoit fait dans
la fuite des fiècLs qui fe font écoulés depuis Arif-
£<>te jufqu’à nous, font aujourd’hui diftingués en
trois genres j favoir : les propriétés ou caraCtères
phyfiques, les pro > ri étés ou caraCtères géométriques,
les propriétés ou caraCtères chimiques.
Lfquiftons rapidement ce que chacun dè-ces genres
de propriétés'préfente à l’obfervateur.
Càraftèrcs tirés des propriétés phyfiques des pierres.
H faut remarquer d’abord que le nombre des
propriétés fur lefquelies font fondés les caraCtères
fpécifiques & diftinCtifs. des fubftances pierreuiés
doit être conftdérable, & qu’on doit les emprun-,
ter dans tout ce que ces compofés naturels peu vent
offrir de différences fenfibles, parce que les êtres
naturels minéraux non perpétués par une génération
confiante, comme celle des végétaux & des
animaux, n’ont ni grandeur, ni forme extérieure,
ni coùleur coriftaram.ent identiques, parce qu’in-
dépemians les uns des autres & fans nulle con-,
nexion néceffaire, comme celle de la fuçceflion
génératrice entre les individus qui conftituent
une èfpèee femblable, il n’y a pas de véritables
efpèces dans les minéraux. La latitude étant plus
grande dans les différences qui peuvent exifter
entre ces êtres, quelque femblables qu’ ils foient
d’abord , il eft évident qu’ il faut avoir recours à
un plus grand nombre de propriétés pour les distinguer
avec fuccès. C ’eft pour cela qu’on a multiplié
les confidérations faites furies propriétés
phyfiques des pierres.
Il y a huit propriétés phyfiques qu’on a coutume
d’obferver avec foin aujourd’hui dans les
matières pierreufes : A , la denfité ou pefanteur.
fpécîfiqiie $ B , la dureté & l’élafticitéi C , la tranf-
parence ou l’opacité j D , la réfraCHon double ou
(impie.; E , l’éleCtricité ; F , le magnétifme3 G ,
la couleur 5 H , enfin , la faveur & l’odeur.
A. Pefanteurfipécifique.
Buffm eft le premier qui a fenti l’importance
de ce caractère dans les pierres , &. qui en a fait
reffqrtir l’utilité. Avant lui, les phyficiens n’en
avoient parlé que comme d’un objet curieux, ou
comme d’une propriété feulement applicable à
l’emploi qu’on en faifoit dans les arts. L’Ariftote
français l’a préfentée de plus comme un caractère
eftentiel qui pouvoir fervir à éloigner ou à rapprocher
les.efpèces dans les pierres. Depuis cette
ingénienfe idée , on a fait beaucoup plus d’atten-
tion_à cette propriété. On ne m.-nque pas de l’examiner
avec foin aujourd’hui, foit à l’aid.e de la balance
hydroftatique, foit en fe fervant du pèfe-liqueur
de Nichoifon, foit en employant le gravi-
mètre de Guyton.
Il eft bien reconnu maintenant que deux pierres,
différentes par la couleur, la tranfparence , la
forme extérieure ou apparente., le grain ou la
caffure, font de la même efpèce ou fe rapprochent
finguliérement par leur nature lcyfqu’elles
ont une même pefanteur Spécifique ; que' celles;
au contraire qui fe r:eftemblenit d’ailleurs .dans
leurs apparences font réellement d’efpèces différentes
lorfqu’elies ont des pefanteurs un peu éloignées
3 qu’il y a cependant des limites admiflibles
dans ce rapprochement de li pefanteur propre à
faire reconnoître, ou l’identité , ou la diffemblance
des pierres, comme il y en a entre toute la maffe
ou plutôt t o u x i’enfemble des pierres & celui des