
Dans l'homme., ou cette enveloppe cutanée efHà
plus parfaite & la mieux organisée, parce qu'elle
h’eft pas feulement deftinée à contenir tontes les
autres parties, mais à former encore le fiége du
fens, du toucher , qui manque, au moins dans
toute fon énergie, chez la plupart des animaux,
les tégumens font compofés de trois membranes
ou de trois couches fucceffives. La plus intérieure ,
celle qui eft immédiatement appliquée fur le tiffu
cellulaire graiffeux, eft la plus épaiffe, la plus
forte, la plus réfiftante î c'elt la peau proprement
dite ou le derme. Au deiîus & au dehors de ce
premier tégument fe trouve une couche mollaffe,
baveufe , aréolaire, muqueufe , formée d'un ré-
Peau mince, dont les mailles font remplies d-une
forte de tiffu gélatineux , au milieu duquel font
placées, comme fur des couffins , lés extrémités
papillaires & mamelonées des nerfs , fiége du tait :
cette fécondé couche eft le tiflu réticulaire de
Malpighi. Enfin, au dehors & par-deflus ce fécond
cifTu eft appliquée une membrane fine, tranfpa-
rente, fècne au dehors j qui recouvre les nerfs,
& qu’on connoît fous le nom d'épiderme. Dans les
animaux , cette dernière enveloppe varie beauc
o u p ,^ il y a de plus fous lipeau un mufcle plat,
généralement répandu fur tout le corps , & qu’ çn
nommé le particule charnu.
Ces trois enveloppes fucceffives diffèrent dans
des divers lieux du corps relies font fines & déliées i
dans quelques parties, plus épaiflès & plusfolides j
dans d’autres. Les nerfs du taél dans l'homme font I
•plus multipliés , & d'ùne-ftrudture plus élégante,, i
'plus régulière, plus prononcée à Pextrémicé des j
■ doigts. Le derme eft en général, & dans tous les i
•animaux , exierdible, percé de trous qui lardent ■
■ pafter les nerfs, les poils , les extrémités des artè- i
■ res ; il varie-beaucoup par fon épaiffeur, fortélaf- ;
■ ficité, fa ténacité dans'lés animaux de différens:
-ordres &-de différens genres. Le tiffu réticulaire
& muqueux éft plus ou moins mou, denfe, épais,
fuivant les parties auxquelles il appartient ; il n’a
-ni la même organifetion, ni la même étendue , ni
les mêmes fondions dans les animaux dont la peau.
çft couverte de poils, de plumes ou d’écailles. Il
oft chargé d'une matière moire dans les Nègres,
lorsqu'il a été détruit par une bleff’ure ou un
ulcère, cette portion de>lapeau relle'blanche dans
la cicatrice.
'L’-épiderme eft prefqu'une membrane inorganique
5 il eft formé de lâmes ou de plaques pofées
à recouvrement les unes fur les autres par leur
bord , comme les écailles de poiffan.' Il eft tranf-
parent & très-mince $ il fe reproduit très-fa.cile-
riten't & très-promptement> il eft remplacé par de
véritables écailles dures & cornées dans les poif-
fons, dans les ferpens-fic dans les quadrupèdes
ovipares.
En général , il n’exifte point de tiffu organique
plus varié, plus différent de lui-même, que iën-
fêmble des -tégumens -dans les différens ordres ou
genres des animaux. Il faudroit une differtatiott
anatomique très-étendue pour en faire connaître
même les différences générales, & ces détails feraient
déplacés ici. Il me fuffira de faire remarquer
que c'éft dans la divérftté de la peau, & fur-
tout dans celle des extrémités & des appendices
qui la couvrent, la défendent ou l'arment, que
conftfte la principale diverfité apparente de ces
êtres ,,& que celle-ci eft conftamment 1 atfnonce
ou le fiége d"une différence plus ou moins grande
dans les organes primitifs ou intérieurs des animaux.
Au lieu de confîdérer toutes les nuances fi
variées de propriétés & de ftruéture dans les tégumens
des différens ordres d'animaux, nuancesfur
lefquelles la chimie aura quelque jour autant de
détails & d e notions précifes à donner qu'en four»
niffent des deferiptions anatomiques, 2c qui ponceront,
dans .les arts & l'emploi du tiffu tégumen»
teux-en général, une lumièrequ'on attendroit vainement
d'une autre fcîence : je ne m'occuperai
que de fa compoficion générale, qui offre plus ou
moins d’analogie dans tous les animaux. La peau
de l’homme & de quelques mamifères me fer vira
plus particuliérement d'exemple, & en traitant
du caraélèîe de quelques autres peaux , je n'aurai
en vue que d’enfoifir lesy rapports les plus remarquables.
J’examinerai-en particulier les trois tiffus
dîvers de la peau humaine, parce que c’èft la plus
compliquée dans fon organifation, & j'en ferai
comme le type auquel je rapporterai les propriétés
des autres efpèces de tiffus cutanés des
animaux.
Le tiffu’ réticulaire de Malpighi, ou le -réfêau
muqüetfx fitué immédiatement à la furface du
derme , & qui contient les papilles nerveufes def-
-tinéesd la perception du taéfc, paroït être cotn-
-pofé de deux lublfànces différentes ; un enduit
gélatineux mollaffe y étendu fur toute la furface
de la peau & très-léger, & des tubercules-grenus
;très»fins, qui ne font que des épanouiffemens nerveux.
L'analyfe chimique ne «’eft point exercée
fur ce tiflu , puifqu'il-elt fi fin-,-fi délié , qu'on ne
peut pas le détacher en particulier, & que plu-
fieurs anatomiftes en ont nié i’exiftence , n’ayant
pas pu l’appercevoir même à l’aide de fortes loupes
ou de microfcopes. On juge que la couleur
noire des Nègres a fon fiége dans ce tiffu, &c
dépend d'une matière colorante qui y eft répandue
, parce qu’on peut enlever, avec des dîffoî-
•vans,m corps noir fans toucher au derme & en le
laiffant blanc, puifque, d'un autre côté, les lames'&
les couchesd'épidermeque l’ on fépare avecadreffe,
font tranfparentes & fans couleur. On n’a encore
rienTait fur la-matièrecolorante «Je \&peau des Nègres,
& l’on ne-peut pas dire quelle eft .fa nature :
on fait cependant qu’elle eft fufceptible de perdre
la plus grande partie de fa coloration, de paffer
au jaune par le contaéb de l’acide muriatique oxi-
-géné. 'Un Nègre -ayant placé fon pied dans une
leffive d'ac ide muriatique o x ig én é , & l’ayant tenu
quelque tems dans ce tte liq u e u r , offrit c e tte partie
prefque dé co lo rée & tournant au blanc ; mais un
poir auffi b e a u , auffi pur que ce lu i qu’il avoic
d 'ab o rd , s'eft reformé en entier au bout de quelques
jours. I
Quant à l’épiderme & au d e rm e , on en a expofé
c e qui eft connu aujourd’hui aux articles q u i les
concernent. ( Voyeç les mots D e r m e 6* Épir
DERME. )
PECHBLENDE : efpèce de minerai couleur de
poix, rapporté d'abord aux mines de zinc , & en-
fuite à celles d'urane, par Klaproth.
Ce minéral, pefant entre 6,5 & 7 ,y , difficile à
entamer avec le couteau, luifant & un peu métallique,
donnant une pouffière brune-noirâtre
comme la maffe t . légèrement feuilleté, faifant
effervefcence & donnant du gaz nitreux avec l'acide
nitrique, infûfibîe au chalumeau, contenant
0,8'6 d’urane, 0,05 de filice, & 0,02 à 0,0,5 de
fer, fe trouve dans les filons avec du plomb, du
cuivre & de l’argent' fuifurë, en Saxe & en Bohême.
( Voye1 rarticle Ü R AN E .)
PECHSTEIN ou PIERRE DE POIX, nommée
auffi quelquefois réjinite à caufe de fon apparence
de poix ou de réfine, eft un quartz ou un caillou
plus ou moins voifin de l’agate, & qui eft, comme
Jui,compofé d’une grande quantité de filice. Ôn
y trouve .quelquefois beaucoup de fer. Il y en a de
gris, de jaunes de réfine, de verts & de rouges.
( Voye[ le Dzâionnaire de Minéralogie. )
. PELICAN : efpèce d'inftrument de verre, dont
les alchimiftes fe fervoient beaucoup autrefois
pour faire des diftillations répétées ou des reco-
hobations. Ce vafe a reçu le nom de pélican parce
que les becs.qu’il porte, rentrent dans le ventre de
l'inftrument, & parce qu’il reffemble ainfi à l’oi-
feau connu fous le nom de pélican, qui fe perce
le ventre avec fon bec pour nourrir lès petits de
fon propre fang.
C'eft un.alambic de verre, d’une feule pièce,
avec un chapiteau tubulé, d'où fortent deux becs
oppofés & recourbés, de manière qu'ils s’ouvrent
dans la cucurbite. Les vapeurs élevées par la chaleur
fe condenfent dans fe( chapiteau, & reviens
nent par les deux becs, dans, la cucurbite., d'où
effes s'élèvent, de, nouveau, pour redefeendre en-
fuite. Ainfi s'établit ûqe. efpèce de circulation
continue , dans laquelle.les alchimiftes ayoient
nne grande confiance, & qu'ils entretenoient avec
une patience d%ne d'un meilleur fort.
On. n emploie plus ce t inftrument dans les laboratoires
aétuels : on ne l 'ÿ con ferye quelquefois
que pour l'hiftoire de la fcience.
PELLICULE, petite peau fèche & plus ou
moins opaque, ou demi tranlparente, qui fe forme
à la furface des liqueurs qu'on évapore lor-fqu’eljes
font pouffées jufqu'à un certain point d'évaporar
tion. Macquer, qui a borné l'examen de ia pellicule
aux dinolutions falines , dans fon Dictionnaire
de Chimie, a eu raifon de dire qu’on avoir regardé
à tort la formation de cette pellicule comme un
indice certain de la çriftajlifati©n des liqueurs par
le refroidiffement, puifqu'il y a en effet des dif-
folutions falines qui çriftaliifent bien avant d’avoir
présenté une pellicule à leur furface, tandis
qu'il y en a beaucoup qui. ne çriftaliifent pas même
après qu'elles ont été couvertes d une pellicule
épaiife.
Mais il ne faut pas borner, comme Macquer,
l’examen de 1 & pellicule à celles que donnent certaines
liqueurs falines. Il y a une foule d'opérations
de chimie dans lefquelles il fe forme des pelr
licules à la furface des liqueurs foumifes à l’évaporation
par le feu, ou à la fimple évaporation
par le conta él de l'air- atmofphérique. Ces pellicules
peuvent être divifées en trois, genres, fous le
rapport de leur formation & de leur nature générale.
Les premières ne font que la matière même
diffoute dans l’eau , qui, abandonnée par celle-ci
à mefure qu’elfo s’ évapore, fe fépare infoluble,
& recouvre exactement la furface du liquide à
caufe de l’air qui le touche, & qui opère le diflbr
lution de l’ eau en raifon de la furface même.
Telles font les diffolutions falines.5 tels font certains
mucilages ïuçréç $ telles font encore les huiles
qui s’ép.aiffiffent par le contaét de l’air.
Les fécondés appartiennent aux liqueurs végétales,
.& animales tenant en diffolution des matièx
res fufceptibles de concrétion , prefque toujours
dues à l’ abforption de l’oxigène atmo/phérique ,
comme les fucs d’hevæa & de plufieurs autres végétaux
qui contiennent du caoutchouc ou de la
gomme elaftique.
Enfin , les troifièmes pellicules, font dues à l’ab-
forption ou^ au dégagement d.e l’aeide carbonique,
qui, dans le premier comnie dans le fec.ond cas,
rend un carbonate indiffoluble- Au premier de
ces phénomènes appartient la crêtne de chaux „ut
fe forme à la furface d;e l’eau de chaux exp.ofeê i
l’air-, & qui n’eft que du carbonate de chaux produit
par la combinaifon ,de l’acide carbor.ique a^
rnoCphéirique a^eÇ M chaux di (foute d a is l’e^u. Il
faut rapporter aii fécond la pellicule irifee que
préfentent les eaux ferrugineufes, pellicule due
a-u carbonate de for , foparée de i mefure
qu’elle perd 1 acide carbonique,qui le rendo.it
diffoluble dans, cette eau.
On pourroit étendre bien davantage Jes. idées
qu’on v.ien.L.d,e donner fur la, formation. & la nature
ces généralités doiventiuffire
pour èn faire au befoin toutes les applications pofo
fibles.
PÉPvI.DOT, nom de la moins dure de toutes les