
enfuite en refroidiflant, & acquiert ainlî la pre- T
priécé phofphorefcente dans Vobfcurité > c'eft i
alors le phojphore de Homberg. S'il n’a pas été aflez
chaude pour erre vitrifié , c’eft un mélange de
muriate de chaux , & de chaux qui attire l'humidité
de l'air , <k qu'on nommoit dans ce dernier
cas j huile de chaux ou ft l ammoniac fixe.
Il n'y a que peu d'a&ion entre le muriate £ ammoniaque
5c la plupart des fels terreux & alcalins.
Pluiîeurs oxides métalliques, furtout ceux de
plomb & même de métaux , tels que le fer § le
zinc, l'étaim, décompofent le muriate d'ammoniaque
3 & en dégagent l'ammoniaque à l'aide de
la chaleur. ( f^oye^ l'article M É T A U X . )
D’après les anaiyfes du muriate d'ammoniaque
faites par les chimiftes modernes, ' on a trouvé
pour réfultat de fa compofition les proportions
fuivantès : •
Ammoniaque ............................. .. 40.
Acide muriatique.......... ...................... .. 52..
Eau..........., ...................... ....................... 8.
Le muriate £ ammoniaque eft un des fels les plus
employés. En chimie r on s'en fert pour extraire
l'ammoniaque , pour produire du froid, pour obtenir
le carbonate d'ammoniaque , pour reconnaître
& analyfer plufieurs fubftances métalliques :
médicament très-aébf& très-important lui-même,
comme fondant, antifeptique , fébrifuge, &c.
La pharmacie l'emploie encore à la préparation de
plufieurs compofés médicamenteux fort utiles.
Dans les arts, il n'eft pas moins avantageux. 11
fert à la teinture pour préparer ou aviver les couleurs
j dars la docimafîe, il indique & fépare le
fer de plufieurs de fes combinaifons > dans l’étamage
du cuivre , il eft deftiné à recouvrir les
furfaces métalliques & à en prévenir l'oXidation :
il a le même ufage dans la foudure.
M u r i a t e a m m o n i a c o - m a g n é s i e n . Le muriate
ammoniaco-magnéfien eft aufii nomme fiel triple
ou trifiule 3 en ajoutant c^ premier mot aux deux
.autres. Bergman en a donné le premier apperçu
dans fa Differtation fur la magnifie ; je l'ai fait con^
noître plus pofitivement en 1790, dans le quatrième
tome des Annales de Chimie.
Il eft fulceptible de fe criftallifer en petits polyèdres
qui Te féparent très-vite de l’éau, mais
que je n'ai jamais trouvés afiez réguliers pour les
décrire exactement- Il a une faveur amère & ammoniacale
à la fois. Il eft naturel' de croire qu’il
exifté dans les eaux-mères des marais falans, puif-
quë les eaux de la mer, avec une quantité notable
de magnéfie, contiennent des matières animales
qui doivent donner haï fiance à de l’ammoniaque. ,
Il y a , comme pour les'autres tri fuies aromo-
niaco- magnëfîens, trois manières de préparer ce
fel. L'une confifte à mêler des diflblutions de muriate
de magnéfie 8c de muriate d’ammoniaque :
©n voit fe dépoter ce fel triple en petits criftaux ;
la fécondé appartient à la demi-compofition du
muriate d’ammoniaque par la magnéfie à froid, &
par l'agitation de la diflblution de ce fel avec cette
terre , 8c la troifième à celle du muriate de magnéfie
par l'ammoniaque. Le premier procédé eft
le plus certain 8c donne le fel le plus pur, en
prouvant d'ailleurs qu'il eft bien, comme tous les
autres fels triples, une union de deux fels neutres,
& non pas une combinaifon de deux bafes à la
même portion d’un acide, comme le nom pour-
roi t d’abord le faire penfer.
Le muriate ammoniaco-magnéfien fe décompofe
au feu > le muriate d'ammoniaque s'en volatilife,
& celui de magnéfie perd fon acide.
11 ne paroît que peu altérable à l’air : cette inaltérabilité,
commune à tous les fels triples analogues
eft cependant u.n peu moins marquée dans le
muriate ammoniaco-magnéfien, que dans ces derniers
puifque celui-ci eft fenfiblement déliquescent
à l’air.
L'eau froide le diffout bien à la dofe de fix à
fept parties fur une de ce fel ; l'eau chaude en
/iiflbut un peu davantage. En général', il eft un
peu moins difïbbible que chacun des fels qui la
forment, puifque Ls diflblutions de chacun d'eux
étant mêlées donnent des criftaux, tandis qu'elles
n'y étoient point difppfées féparément.
Les acides le décompofent à la manière de tous
les autres mariâtes, 8c il ne préfente rien de particulier
à c.et égard.
La baryte, la potafie, la ioude, la ftrontiane &
la chaux en précipitent complètement la magnéfie
& en dégagent entièrement l ’ammoniaque fous la
forme de gaz. .
J'ai trouvé, foit en analyfant ce fel, foi,t e&
examinant avec foin les phénomènes de fa formation,
que cent parties de muriate ammoniaco-
magnéfien contenoient :
Muriate d e m a g n é f i e : .........................................7 3
Muriate d ’ a lnm o n ia q u e ...................... ............... 2 7
On n'emploie à aucune efpëce d’ufagé le muriate
ammoniaco-magnéfien , li ce n'eft pour les1 dé-
monftrations de chimie , où l’on veut faire con-
noïtre fon exiftence & fa formation. Il y a lieu de
croire qu'il fera quelque jour .employé utilement
en médecine.
M u r i a t e a m m o n i a c o - b a r y t i q u e . Il paroît
qu’il exifte une combinaifon triple entre l’acide
muriatique, l'ammoniaque & la baryte. Elle
a lieu lorfqu'on mêle des diflblutions de muriate
d’ammoniaque 8c de muriate de baryte. Ce fel eft
bien criftallifable 8c très-difloluble : le feu le décompofe
en volatilifant le muriate d'ammoniaque.
On aflure que les alcalis & même les carbonates
alcalins n’ont aucune adtion fur ce fel triple > mais,
cette aflertion mérite d’être confirmée par de nouvelles
expériences.
L e muriate ammoniaco-barytique p rom e t un t r è s -
puîffant remède à la médecine 5 mais il devra être
employé avec une grande prudence à caufe de la
nature vénéneufe du fel de baryte.
M u r i a t e a m M o n i a c o t m e r c u r i e l . C'eft le
fel alembroth des alchimiftes : on l’obtient en précipitant
une diflblution de muriate oxigéné de
mercure ou dufublimé corrofif par l'ammoniaque.
( F o y t i l ’article M E R C U R E .)
M u r i a t e d /a n t im o i n e . On forme ce/fel en
laiflant digérer Ion g-te ms de l’antimoine en poudre
, au fond d'un acide muriatique aflez fort.
J’ai découvert il y a vingt ans cette a<ftion que les
chimiftes n’avoient point indiquée avant moi.
On diflout aufli très bien l’oxide d’antimoine
dans l’eau , & on forme ainfi un muriate d'antimoine
qui peut être avec excès de bafe, tandis que
le précédent eft avec excès d’acide. On a dit que
celui avec excès de bafe eft en petites paillettes &
fixe au feu , tandis que celui avec excès d’acide
donne de petites aiguilles déliquefeentes & volatiles.
Ces faits méiitent d’être vérifiés, comme le
fuivanr.
Une lame de fer, plongée dans une diflblution
de muriate d'antimoine , donne un précipité noir
qui s’enflamme fpontanément à l’air lorlqu’on le
chauffe pour le lécher.
Tous les muriat.es d'antimoine font fufceptlbles
de fe décompofer par l’èau qui les précipite en
blanc. Voye\ les deux articles fuivans , 6* l 'article
A n t im o i n e . )
M u r i a t e d ’ a n t im o t n e n a t i f . On a regardé
des criftaux blancs nacrés, & de petites aiguilLs
blanches qui fe trouvent fur des mines d'antimoine
de Hongrie, de Bohême, & d’Allemôntdans
le département de l’Ifère, comme un muriate d'an-r
timoine n atif ; mais cette dénomination eft encore
douteufe puifque M.Vauquelin, en examinant cette
prétendue mine d’Allemont, n'y a point trouvé
de traces d’acide muriatique. ( Voye^ l'article A n t
im o i n e . ) "
M u r i a t e d ' a n t im o i n e s u b l im é . C'eft le
nom qu'on a donné dans la nomenclature méthodique
de la chimie , au beurre £ antimoine : c’eft
en-effet lin véritable muriate d'antimoine obtenu
par la fublimation, en décompofant le fublimé
corrofif par l’antimoine dans une cornue ‘5 il fe volatilife
en un liquide blanc , qui fe concrète par
le refroidiflement, & qui prend i'apparence d’une,
huile figée. Il eft quelquefois en lames criftal-
lines lorfqu'il a été refroidi très-lentement y il
eft très-âcre & ca.uftiqiie j il fe décompofe par
1 eau qui en fépare en pouffière blanche un mu-
siate a'antimoine avec excès d’oxide nommé poudre
£ algarotk ou mercure de vie. En le traitant par l’acide
nitrique évaporé jufqu’à ficcité & ^plufieurs
fois de fuite, on obtient l'ancienne préparation
a n t im o n ia le , c o n n u e fous le nom de bêqoard mi-
néral. ( Voyeq l 'article A N T IM O IN E .)
Le muriate £ antimoine fublimé eft employé avec
un grand fuccès pour caurérifer les morfures des
animaux enragés5 il détruit la propriété contigieufe
-5c délétère du virus hydrophobique , & il prévient
la naiflance de J’hydrophobie.
M u r i a t e d ' a r g e n t , fe l q u 'o n ne p e u t pa s
o b t e n i r par l ’u n io n im m éd ia te d e l 'a r g e n t & d e
l ’ a c id e m u r ia tiq u e f im p le , p u i fq u e c e s c o rp s n ’ o n t
au c u n e ' a é lio n l ’ un fu r l ’ a u tr e , m a is q u ’ o n o b t ie n t
t r è s - fa c i lem e n t pa r le c o n ca é t d e l 'a r g e n t & d e
l 'a c id e m u r ia t iq u e o x ig é n é , & m ie u x e n c o r e p a r
l ’ad d it io n d ’ a c id e m u r ia t iq u e o u d e muriate s alc
a lin s & te r r e u x fo lu b le s dans u n e d ’. f îb la t io n d ê
n i t ra te d 'a r g e n t . Il fe fo rm e , d ans le p r em ie r c a s *
d e s flo c o n s b ’.a n c s , & d a n s le fé c o n d un p r é c ip i t é
b la n c & lo u r d d e muriate d ’argent q u i im it e un c a i li é
o u coagulant. C 'e f t pa r la fo rm a t io n d e c e fe l in -
fo lu b le q u e l e n i t ra te d 'a r g e n t e ft un d e s m e ille u r s
réactifs q u e le s c h im if t e s p u i f le n t em p lo y e r p o u r
r e c o n n o ît r e la p r é fe n c e d e l’a c id e m u r ia t iq u e o u
d e s muriates d ans le s e a u x 8c d an s le s liq u e u r s
q u e lc o n q u e s : rioo* d e c e t a c id e p e u t ê t r e a f le z
fu r em e n t in d iq u e , fu iv a n t B e rgm a n , pa r c e p r é c
ie u x r é a & if .
Ce fel fe fond très-facilement 5c.comme de la
graifle, à une chaleur aflez douce i il fe fige par le
refroidiflement en une mafle grife-faufle , aflez
femblable à la couleur de la corne, &c c’eft pour
1 cela qu’on l'avoit nommé autrefois argent corné ou
lune cornée. Il pafle facilement, par fa fufion, à
travers les pores des creufers. Lorfqu’ il eft on caillé
blanc fous i'eau , la lumière lé colore en gris 5e en
i brun. Cette coloration paroît être due au dégagement
d’un peu d'acide muriatique, puifque
l’eau devient acide, & non au dégagement de
l'oxigène.
Le muriate d'argent n’eft pas foîuble dans mille
parties d’eau chaude. Il n'eft pas décompofe par
les alcalis > & c'eft l’oxide d’argent qui décom-
pofe plutôt les muriates alcalins.
L'ammoniaque le rend très-difloluble fans le déco
mpo fer, & paroît former avec lui une efpèce
de fel triple. Cette diflblution, expofée à l’air,
donne une pellicule d’argent à fa fur fa ce.
Les carbonates alcalins le décompofent furtout
par la chaleur, & c’eft en chauffant dans un creu-
fet le muriate d'argent avec trois fois fon poids de
carbonate de potaffe, qu'on en fépare l’argent. Il
faut prendre, dans cette opération , un creulec
aflez grand pour éviter la perte des matières, due
au bourfouflement produit par le dégagement de
l’acide carbonique.
L’argent ainfi obtenu eft le plus pur que l’on
connoifle , & voilà pourquoi, dans les opérations
délicates, on preferit de prendre de l’argent réduit
du muriate d'argent ou de l’argent corné.
Suivant Bergman, ce fel contient, fax 100 par