
exift« clans le chêne , l’érable , l’aune , le Taule ,
le ki.mac-.h , le thé, la grenade, la refîne ki no, &
dans .une foule d’autres végétaux. On le Té,paré du
tannin, avec lequel il eft fouvent uni : en précipitant
celui-ci par le muriace d’étain , il relie en dif-
folution dans la liqueur qui fumage le précipité.
C ’eft à M. Prouft qu’elt dû ce procédé.
P r i n c i p e s c f i a r b o n e u x . On nomme ainli le
carbone qui elt contenu dans les charbons, mais
jamais pur, & qui y eft combiné avec l’hydrogène
, l’azote, des fels, de lafilice, &e. C ’ell pour
diftinguer ce corps limple & pur qu’on a propofé
& adopté le moç carbone, qu’on rend quelquefois
par ceux de principe charbon eux : c’eft ce ,principe
qui, conflituant la bafe des charbons, fe trouve
combiné avec l’oxigène dans l’acide carbonique
produit de leur combuftion? c’eft lui dont l’affinité
■ pour l’oxigène eft la fource de la décompofition
de pluiieurs acides, de tous, les oxides métalliques,
& a’une foule de corps brûlés par les charbons
rouges. Ce principe ell auffi Tune & la principale
matière confti tuante des compofés végétaux
, & même des compofés animaux.
P r i n c i p e d o u x d e s h u i l e s . Schéèle a découvert
que les huiles douces ou fixes, tirées par ex-
preffion, contiennent une matière particulière qui
s’en fépare dans différentes circonftances, & fur-
tout dans leur coétion avec les oxides métalliques.
Ce principe doux\étqit , fuivant lui, une efpèce de
mucilage , mais différant des' mucilages ordinaires
ou gommeux par quelques propriétés -diftin&ives
bien caraétérifées, telles que 1a faveur douce & ;
fa volatilité. Voici ce que le chimiRe fuédois en a
fait connoitre dans un Mémoire inféré au\ Annales
de M. Crell en .1784.
\ «Pavois obfeivé, dit Schéèle, il y a pluiieurs
années, en faifant une diffo.ution de litharge de
plomb dans l’huile d’olives, qu’il fe féparoit de
l’huile, un principe doux particulier qui furnageoit,
èc qui, rapproché par l’évaporation, puis traité
avec 1 acide nitreux., paroiffoit tenir de la nature
de 1 acide cm fucre. J ai voulu depuis examiner
avec plus d’attention ce phénomène, & j’ai trouvé
le même principe doux au Ri bien dans les huiles de
lin , de navette & d’olives, que dans celle d’amandes
, •&, tout nouvellement encore , dans la
graiffe de porc & dans le beurre.
” Voici la méthode que j’ai fui vie pour cela :
. » J’ai; fait diffoudre une partie de litharge pul-
yérifée dans deux parties de la graiffe ci-deffus,
en y ajoutant un peu d’eau & tenant ce mélange
en ébullition. Quand la graiffe eut pris la confirm
e d’onguent, je la Jaiflai refroidir, & j’en
Réparai l’eau par décantation : cette eau contenoit
principe doux dont j’ai parlé. Je la fis évaporer
jufqu’en confifiance de firop. Lorfque l'huile ou la
graiffe efl nouvelle, l’acide_vitriolique n’y décou- j
yre aucune trace de chaux de plçmb, .& le firop I
n’eft point troublé. Quand l’huile eft vieille 8c
rance, il s’y trouve de laxhaux de plomb, qui elt
précipitée par l’addition de l’acide vitriolique en
fuffilante quantité. Si l’on expofe ce firop à une
grande chaleur, la fumée prend feu & brûle avec
flamme : fa diftillation exige le même degré de
chaleur que celle de l’acide vitriolique : il paffe
une moitié du principe doux-, qui n’efi pas décom-
pofé en forme de firop épais, & qui conferve fa
faveur 5 il devient enluire empyreumatique ? il
monte enfin une huile brune, qui a l’odeur d’ef-
prit de tartre. Il refie dans la cornue un charbon
léger & friable, qui ne contient pas un atome de
plomb. Ce principe doux ne fe crifiallife pas. Mêlé
avec l’eau dans une température chaude, il n’éprouve
point de fermentation 5 car après qu’il eut
été laiffé en repos pendant quatre mois, il ne
changea-point l’infufion de tournefol : il fe mêle
avec l’alcool de potaffe ou efpric-de-vin tartarifé*;
ce que ne fait pas le firop de lucre ni le miel ; mais
il attire à lui l’alcali de l’efprit-de-vin, & fe précipite
avec lui en foi me de matière gélatinèufe.
Si l’on difiilie de l'acide nitreux fur ce principe
doux huileux, en répétant plufieurs fois cette opération,
il fe trouve enfin converti en acide fac-
caiin, & l’acide nitreux efi très-phlogifiiqué. J1
réfulte de ces expériences, que cette fubflancè
1 tient plus de matière phlogiftique que le fucre &
le miel. ( Il faut entendre ici qu’elle^abforbe plus
d’o.xigène , & en enlève davantage à l’acide nitrique.
)
» J’ai auffi fait bouillir de la litharge de plomb
avec de l’huile d’olives qui avoit été retirée du *
favon par l’acide vitriolique : le rëfultat fut le
même, & j’obtins auffi un peu de principe doux.
Je féparai auffi l’huile de l’emplâtre fimple (dia-
chylon), ce qui fe fait par double affinité! je pris
de cette emplâtre ratifiée ; je la broyai dans un
mortier de verre avec un mélange de huit parties
d’ efprit-de-vin rectifié , & une partie d’acide vitriolique.
Ce mélange devint laiteux ; il fut jeté
fur un filtre, & , ayant ajouté de l'eau à la liqueur
filtrée, l’huile fe fépara. Je voulus auffi faire bouillir
cette huile avec la litharge de plomb pour la
réduire en confifiance d’onguent; mais elle étoit
devenue aufli épaiffe, même avant que la liqueur
commençât à bouillir.
» Je retirai également un peu de principe doux,
à la vérité en fort petite quantité , de l’eau que
j’avais féparée par décantation. »
En répétant & en variant même les expériences
de Schéèle, M. Vauquelin & moi, voici ce que
nous avons obfervé. -
Manière de le préparer.
i°. Lorfqu’on fait cuire de l’ox-ide de plomb
avèc de l'huile cf olive s & un peu d’eau, le principe
doux ^efte en diffolution dans l’eau qui fumage, &
il efi mêlé d’un peu d’oxide de plomb.
■ 2®. Pour féparer l’oxide de plomb, on fait paT-
fer dans la diffolution un courant de gaz hydrogène
jufqu’à ce qu’il y en ait un excès» on fait
chauffer pour déterminer la précipitation du plomb
fulfuré} on filtre, & on fait évaporer la liqueur
pour la concentrer.
30. Par l’évaporation on amène la diffolution
du principe doux à la confifiance d’un firop épais,
& , dans cet état, il a une couleur rougeâtre, une
faveur très-douce, femblable à celle d’une diffb-
lution de fucre. Quelque concentré qu’il fo it, il
ne crifiallife point : il eft très-foluble dans l’alcool,
& cette diffolution ne crifiallife pas plus
que celle qui efi faite par l’eau.
40. Mêlé avec la levure de bière, il ne fermente
pas, comme le font les fucres végétaux.
- j° . Chauffé à feu nu il fe bourfoufle beaucoup,
& paffe pour la plus grande partie fans fe décomposer
i ce qui l’a fait regarder par Schéèle comme
volatil : il laiffe cependant un charbon allez volumineux.
,, 6°. Traité par l’acide nitrique, il donne une
plus grande quantité d’acide oxalique que le fucre
ordinaire, lorfque ce principe efi lui-même très-
eoncentré.
7°. L’huile d’olives n’eft pas la feule qui four-
niffe ce principe doux ; l’huile de lin, de noix, & c ..
en donnent auffi.
. 8°. Ce: principe exifte-t-il tout formé dans les
huiles, ou. fe forme-t-il par 1’aCtion de l’oxide de
plomb ?
Notre opinion eft, comme celle de Schéèle,
que le principe doux préexifte dans les huiles , &
que l’oxide de plomb ne fert qu’à le féparer.
• Principe in f l am m a b l e . C ’eft: le nom qu’on
donnoit,. dans la théorie chimique de Beccher &
de Stahl, à une matière fixée dans les corps com-
buftibles, qu’on croyoit alors être la caufe générale
de la ccmbuftibilké ou de l’inflammabilité
des corps. Beccher la nommoit terre inflammable,
parce qu'il la croyoit de nature fèche 6t terreufe.
Stahl, fon habile commentateur, la -regàrdoit
comme le feu fixé, & la nommoit phlogiftique : il
l’admettoit dans le charbon, le phofphore, le
foufre, les métaux, les huiles, & en général
dans tous les corps fufceptibles de combuftibilité?
il penfoit que ces corps, qui lui dévoient leur inflammabilité
, perdoient cette propriété à mefure
que le feu s’en dégageoit, & quittoit fon état de
feu fixé ou de phlogiftique pour paffer à l’état de
feu libre ou en adtion ? il penfoit encore que ce
principe du feu pouvoit pafler d’une combinaifon
dans une. autre, & donner à'celle où il entr-oit
la propriété combuftible en .l’ôtant à celle qu’il
quittoit, ou dont il cefioit de faire partie. Outre
la propriété inflammable qu’il lui attribwoit, il
croyoit que la féchereffe, l’immifcibilité- avec
l’eau, la coloration & quelques autres caraéfcëres
qui ont coutume d’accompagner ces propriétés,
lui étoient également dues. Toute cette théorie,
qui a été développée & difeutée en détail à l’article
Ph lo g is t iq u e , a été renverfée par la doctrine
pneumatique , appuyée de faits beaucoup
plus nombreux & de preuves beaucoup plus fortes
que la théorie-de Stahl. ( Voye^ iarticle Ph l o -
gi s t iq u e . )
Principe o x ig èn e . On‘ fubftitué quelquefois
ces mots à celui d’oxigene, foit pour varier les
dénominations & le langage -y foit pour défigner
l’oxigène comme un principe qui entre en grande
quantité dans la compofition des corps, comme
lorfqu’on dit, par exemple, que l’eau eft compo-
fée de o,8y de principe oxigène, & de 0,1 y de principe
hydrogène ; cependant ce fynonyme eft rarement
employé, & l’on préfère prefque conftam-
ment la dénomination fimple à celle qui eft formée
de deux mots, & qui peut embarraffer ou faire
languir le difeours. ( Voyc% A ir & O xigène.)
P rincipe so r b il e . M. Ludbock, dans une
Diffevtation très-bien faite fur l’air & fur fon influence
dans la combuftion , a propofé de nommer
l’oxigène principe [orbite à caufe de fa propriété
d’être abforbé par les corps eombuftibles ,
& de quitter l’air où il eft fondu en fluide élaftique
pour prendre la1 forme liquide ou folide dans fes
nouvelles combinaifons. Mais cette'déhomination-
trop vague, & qui conviendroit également à tous
les corps gazeux dont la combinaifon’ & la fixa-
; tion eft accompagnée d’ abforption, ou plutôt due
à ce phénomène,- n’a été adoptée par aucun chi-
mifte. ( V^oye^ les articles AiR & Oxigène.)
P rincipes éloignés. Ce font ceux qu'on peut
retirer, à l'aide d’ une fécondé analyfe , des corps
compofés déjà extraits par une première analyfe.
( Voyè£ i article général PRINCIPES. )
Principes im m é d ia t s . En donnant ce nom
aux premiers produits qu’on obtient par une pre-
mière analyfe des corps très-compofés , telles que
les matières végétales & animales, il eft évident
qu’on a commis l’erreur capitale de confondre des
compofés avec de vrais principes. ( Voye^ Varticle
général PRINCIPES.)-
Principes p r im it if s . On nomme ainfi les matières
Amples ou élémentaires qui conftituent les
corps compofés par'leur première ou primitive
union , & qui en font les véritables élémens. Qrt
voit que ce font les feuls qui méritent vraiment le
nom de principes. ( Voye£ le mot général.')'
Principes p r o ch a in s . Ceffont.ïesmêmesque
i les principes immédiats'; ils ne font pas plus qu’eux
de vrais principes. On, les obtient des corps très-
l compofés par la première ou la: plus’ prochaine
analyfe qu’on en fait. ( J^oye^ iarticle Prinêipe-s