** Si le précipité contient du n ic k e l, on commence
à le divifer en quatre parties à peu près
égales» on en fature une avec de l'acide fuifurique,
& ori remarque combien à peu près on auroit be-
foin de cet acide pour faturer le tout.
** Pour être tout-à-fait fur, on décompofe une
uantité de muriate d'ammoniaque, égale à celle
e l'acide fuifurique néceffaire pour neutralifer le
précipité par la même quantité de cet acide. L’acide
muriatique qu’on retire ic i, dédommage déjà
en grande partie des frais de l'opération.
» On diflout le réfidu ( qui eft du fulfate d'ammoniaque
avec un grand excès d'acide) dans une
quantité fuiKfante d'eàu, & on y ajoute le préci-
pité (jui eft en forme de bouillie , & qui fait dif-
paroitre l'excès d'acide avec effervefcence 5 on y
ajoute après cela, pour difloudre tout-à-fait le
réfidu carbonaté, de l’acide fuifurique étendu
d’eau , jufqu’ à ce qu’il ne fafle plus d'effervef-
cence, & on Iaifle dépofer , pendant quelques
jours, la diAblution. Quelquefois i| fe fépareen-
çore ici un peu d'arfeniate de fer. Si la quantité
de nickel eft confidérable dans le cobalt, il fç dé-
pofe des criftaux verts & fales dans le précipité j
gélatineux. On décante la liqueur claire ; on la fait
évaporer à une chaleur douce jufqu'à pellicule,
& on la fait criftallifer. en la laiffant refroidir lentement.
On évapore de nouveau l’eau-mère, & on
la fait criftallifer jufqu'à ce que les criftaux foient;
très * petits .& d'une belle couleur rouge-cramoi-1
fie. L'eau-mère (jui refte, eft alors privée de tout!
le nickel.
» On diffout, dans l'eau bouillante, tous les criftaux
qui font de couleurs très-différentes % & on
les fait criftallifer comme auparavant.
»» On recommence le même travail jufqu'à ce
que les criftaux & l’eau-mère foient d’une couleur
verte-claire, & que les criftaux ne changent
pas de couleur par des criftallifations répétées.
»» On peut beaucoup abréger le travail faftidjeux
des criftallifations en choiffffant toujours les criftaux
de la même nuance,& on fait, par ce moyen,
quelquefois en neuf opérations ce qu'on n’obtien-
droit fans cela qu’en trente-deux.
»» L'auteur dit encore que ce produit du nick el
eft un fel triple de fulfate d'ammoniaque neutre &
de fulfate de n ick e l neutre, & qu'il èft d’autant
moins fojuble dans l’eau, qu’il approche plus de
la pureté abfolue. L’élévation de la température
contribue beaucoup à fa folubilité. Ce fel éft dé-
compofé imparfaitement par le carbonate de po-
taffe : il fe précipite du carbonate de n i c k e l , & le
fulfate de potafle refte, avec le fulfate d'ammoniaque
3 dans la liqueur, qui conferve toujours
une teinte verdâtre , même en l’évaporant. Si on
ajoute un petit excès de potafle, l’ammoniaque,,
qui devknt iibre , diflbut nine partie de l’oxrde
de n ick e l8f forme avec lui une liqueur blanche.
Le fel triple de cobalt, continue M. Richter',
-eft beaucoup plus folubJe que celui de n ic k e l, & il
1 l'eft d'autant plus, qu’ il eft plus pur. Ces criftaux 1 deviennent toujours plus petits & plus rouges. Ce
fel eft aufli prefque toujours, compofé de fulfate
d'ammoniaque neutre; mais il eft à remarquer qu'il
retient du nickel, & qu’il ne contient prefque pas
d'ammoniaque fi on a employé trop peu de fulfate
d’ammoniaque pour la réparation ; mais fi on
a mis un petit excès de ce fel , il forme, avec le
fulfate de cobalt, une combinaifôn qui eft imparfaitement
décompofée par le carbonate de potafle,
& dont le précipité eft rediffous par un excès de
potafle.
»» Il fuit de ce qui précède, que le fulfate d’ammoniaque
a plus de difpofition à former un fel
triple avec le fulfate de nickel, qu’avec le fulfate
de cobalt. »
111°. Sur le nickel absolument pur. Preuves qu'il eft
un métal noble. Sa préparation & fes propriétés
particulières ; par le dofteur J. B. Richter, traduit
par F. À. QEt^el. A nnales de Chimie, tom. L1II,
pag. 164. 30 nivôfe an 13.
« i°. On ne peut jamais être fûr que le fulfate
de nickel & d'ammoniaque, ou le. fel triple qui
refaite .de la combinaifon du nickel, de l'ammoniaque
& dé l’acide fuifurique, foit rout-à-faic
privé de cobalt, même après l’avoir fait criftallifer
plufieurs fois, quoique, par cette opération»,
le cobalt foit réduit à une quantité extrêmement
petite. Mais lorfqu’on a fait difparoître toutes lës
traces dii cobalt, le cuivre préfente un nouvel
ôbftacle pour la préparation du nickel absolument
pur. J'ai bien dit dans ce Journal, tome II, cahier
premier, page 6$, qu'on peut priver le cobalt de
tout fon cuivre en le foumettant à une fublimation
avec le muriate d’ammoniaque, mais dans ce tems-
là je n’avois pas encore obtenu le régule de nickel
absolument pur, comme les expériences fuivantes
le démontrent. Dans la purification abfolue, on
voit toujours qu'il s’en fépare ou plus ou moins
dé cuivré, d'ou l’on peut conclure que la fublimation
avec le muriate d'ammoniaque n'a pas
chafle tout le cuivre du cobalt qui contient le
nickel, quoique le muriate d'ammoniaque volati-
lifé ne montre plus de traces de cuivre. Ce fel
triple contient auflï des parties arfenicales ; il peut
encore y avoir du fer, furtout quand on a voulu
économifer le nitré qu'on mêle à l'acide fuifurique
pour difloudre les minés de cobalt qui contiennent
le nickel lorfqu'elles font grillées.
»» i°- Toutes mes recherches pour purifier
complètement ce métal par voie humide ont été
vaines. Ainfi j’ai décompofé, par le carbonate de
potafle, lé fel triple qui étoit privé du fej- & qui
ne cohtenoit qu'une quantité impondérable de
Cobalt , j 'ai cherché à éviter la perte de l’oxide
de nickel en ne mettant pas un excès de carbonate
de potafle. Le précipite avoit toujours une couleur
bleye-yerdâtrè > je l'ai abondamment édulcoré,
coré, féché & pouffé au feu. Pendant cette dernière
opération, il changea de couleur, parce
qu’il perdoit fon acide carbonique ; de vert qu’il
é to it, il devint gris-noirâtre , en confervant cependant
une nuance verdâtre. Pour ne pas perdre
de métal par l’eau de lavage qui avoit une couleur
verte & qui étoit tranfparente, je l'évaporai à
ficcité : je pouffai au feu le réfidu verdâtre, & je
le fis bouillir, à plufieurs reprifes., avec de l’eau
à laquelle il ne communiqua point de couleur. Le
réfidu étoit prefqu'entiérement compofé de carbonate
de nickel fous forme d'une poudre verte,
qui, pouffé encore une fois au feu, ne perdit point
fa couleur.
»» 30. Je mêlai ces deux efpèces d'oxides de
nickel chacune avec le cinquième de fon poids de
charbon , & je les expofai, pendant dix huit heures,
au feu du fourneau de porcelaine, dans un
creufet d’effai, qui étoit couvert avec un peu
d'émail de porcelaine. Les produits de cette opération
étoient un peu différens : tous les deux fup-
portoient quelques coups de marteau fans caffer,
mais le culot qui réfultoit de l'oxide vert fait en
pouffant au feu le fel qui contenoit encore du
nickel, étoit plus blanc & plus caffant que celui
qui réfultoit de l'oxide fait par la précipitation du
fel triple avec la potafle: ce dernier fe diftinguoit
encore par fa couleur, qui approchoit beaucoup
de celle de l'acier, & qui tiroit un peu au rouge.
Tous les deux fe diffolvent avec vivacité dans
l'acide nitrique, & font attirés par l'aimant; mais
le culot blanc & caffant avoit cette dernière propriété
à un degré inférieur.
• »» 40. Plufieurs phénomènes que j’avois apper-
çus fur la porcelaine ( 1 ) , m’avoient prefque con-;
vaincu que le nickel eft un métal parfait, dont on
peut réduire l’oxide à une température convenable
fans addition d'un corps combuftible;
»» J’ai diflous par l ’acide nitrique pur tout le métal
de nickel que je venois de faire, &qui confif-
toit en plufieurs onces , & j'ai fait évaporer cette
diffolution à ficcité : la diffolution fe faifoit très-
v îte , & s'échauffoit fortement, quoique mon
acide ne fût que d’une force médiocre. La malle
fèche fe diflolvoit dans l'eau avec une belle couleur
verte, mais il reftoit un petit réfidu blanc-
verdâtre , qui étoit du fe r , du nickel & de l'acide
arfenique. 11
Je décompofai par le carbonate de po-
taffe ce nitrate de nickel qui contenoit encore
beaucoup de cuivre , comme on le verra dans la
fuite; je pouffai au feu le métal carbonaté qui
avoit‘une couleur verte affez vive , mais qui n'é-
toit pas aufli verte que celle d’un carbonate de
(1) L ’oxide de nickel don,noic à la porcelaine une couleur
foncée 8c défagréable, qui joyoit, entre le brun & le n o ir ,
oc on v oyoirçà 8c là de petites taches, meçalliques. L a meme
chpfe arrivqlt avec le cobalt'qui-contenoit du nickel,.te-le
bleu étoit en même terris très-fale.
Chimie. Tome K.
cuivre : cette couleur fe changeoit dans cette opération,
en vert très-foncé, avec unepetite nuance de
gris-brunâtre. Expofé à un feu encore plus violent,
la nuance brune & grife devenoit plus forte,
en même tems la matière fe prenoit en malle, &
on y appercevoit de petites parties métalliques.
Gomme je ne pouvois pas parvenir à fondre la
matière dans un fourneau à reverbère , je la dif-
tri b uai dans plufieurs creufets, & je les mis dans
l’intérieur du fourneau de porcelaine , â l’endroit
où le feu eft fi violent, que même les creufets les
plus folides fe détruifent.
»> 6°. Le feu de porcelaine , qui dure ordinairement
dix-huit heures, n’avoit pas agi de la même
manière fur tous les creufets : ceux qui étoient
pofés dans l’endroit du fourneau qu’on appelle le
trou parejfeux {faules-loch) , où la porcelaine cuit
plus lentement, n’étoient prefque pas changés, &
la matière étoit feulement prife en mafle. Dans
les autres endroits la matière étoit devenue liquide
, mais les creufets étoient aufli fondus :
après les avoir caffés, je trouvai dans la mafle
fondue des morceaux de métal de différentes
grandeurs, & en forme de rognon ; les plus
grands étoient comme une noifette , & les plus
petits comme un grain de millet : leur éclat métallique
tenoit le milieu entre l’argent & l’étain.
La feorie étoit brune-verdâtre & approchoit de la
couleur de l ’améthyfte, & dans plufieurs endroits
elle étoit bleu-foncé, comme l’oxide de cobalt
fondu l’eft généralement. La couleur brune étoit
due à l’oxide de cuivre, qui étoit tour-à^fait vitrifié
; la bleue à l’oxide de cobalt, & la verte
étoit de l’arfeniate de nickel, qui s’oppofe fortement
à la réduction fans addition d’un corps combuftible.
J’effayai les grains métalliques fur l ’enclume
, & je remarquai avec beaucoup de plaifîr
qu’ils avoient un grand degré de duélilité 5 l’aimant
les attirait très-fortement.
. »» 70. Comme il m’étoit impoflible de réparer
tous les petits morceaux de métal par le marteau
je réduifîs les débris des creufets en poudré, & je
les lavai; alors je diftribuai le métal que j’ avois
recueilli par ces opératious, dans plufieurs petits
creufets, & je l’expofai encore une fois au fourneau
de porcelaine, dans l’efpérance d’obtenir de
plus grandes maffes, pour en forger des baguettes.
Le feu agiffoit encore d’une manière aufli variée
que dans la réduction : dans plufieurs creufets
j’eus un feul grand morceau de métal qui étoit
parfaitement fondu ; mais dans ceux qui étoient
au trou pareffeux, je trouvai feulement les morceaux
collés les uns aux autres , & ils ne fe fon-
doient qu’après avoir été expofés au feu dans un
autre trou.
% ” S°. Comme les expériences précédentes, répétées
plufieurs fois , m’avoient affez appris que le
nickel oxidé peut fe réduire fans addition d’un
corps combuftible, je fis un effai avec de l’oxide
dq nickel que je n’ avois pas retiré du métal de rif~
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