
dont la dureté eft affez grande pour qu*on les ait ;
comparées à des pierres. Cependant ces concrétions
étant formées chez l’homme , ou d’acide
urique , ou de phofphates calcaire & ammoniaco-
niagnéfien, ou d’ oxalate de chaux , & aucune de
çes matières n’ayant de rapport par leur nature
avec celle des pierres3 on devroit abandonner cette
dénomination erronée. Elle pourroit l’être moins
pour les animaux chez lefquels la pierre de la vef- 6e eft en effet le plus fouvent formée par du carbonate
de chaux. ( Voye^ les articles C a l c u l s
v e s a n im a u x & C o n c r é t io n s a n im a l e s .)
Pie r r e de l ia i s ,. C ’eft le nom qu’on donne à
Une belle pierre calcaire des environs de Paris, &
qui eft fort recherchée pour la conftruétion des
édifices. C’eft furtout aux revêtemens intérieurs,
aux chambranles des cheminées, aux dalles des
falles à manger, des antich.imhres., aux baluftres,
aux appuis des croifées, aux tablettes, qu’on emploie
la plus belle variété de cette pierre, parce
que fon grain fin, égal, & fa dureté permettent
de lu»donner une furface unie, une forte de poli,
même de la fculpter.
On en diftingue quatre principales variétés, fui-
Vant Valmont de Bomare.
i ° . Le liais fane , qu’on tire près de l’ancienne
chartreufe de Paris, & des nouveaux boulevards
du midi de cette ville. Elle fert à fabriquer des
chambranles de cheminée, des carreaux, des baluftres,
des appuis & des tablettes. On la taille
très-bien, & on la fculpte facilement.
2 , Le liais férault 3 tiré des mêmes carrières
que le précédent, mais plus dur. On en fait des
corniches, des bafes & des chapiteaux de colonnes
pour les façades extérieures.
3°. Le Hais rofex qu'on tire des carrières de
Saint-Cloud, plus blanc, d’un grain plus ferré &'
recevant une efpèce de poli* On l'emploie à des
ouvrages plus précieux & plus finis que les pré-
cédens.
4°. Le franc liais de Saint-Leu* II y en a de près
dJun mètre & demi d’épaiffeur de banc. On le tire
de la montagne de Saint^Leu , près la vallée de
Montmorency. Il eft recherché.
Lesouvriers appellent fouvent cette pierre 3pierre
de lierre..
P ie r r e d e l in x , l’une des dénominations ridi-
cules de la bélemnite , 'efpèce de pierre calcaire
figurée, qu’on a. crue appartenir à des pointes
d’ourfin, & que beaucoup de naturaliftes croient
être ûmplement des. ftalaCtites.
P ie r r e de l u n e . On donne ce nom à une pierre
fcintillânte, quarrzeufe ou agateufe, qui, taillée ■
en lentille fort épaifle, réfléchit la lumière comme
]?-lune-, dit Valmont de Bomare..-Cette pierre e f t , !
fuivant l’auteur, tantôt une efpèce d'agate nébu- j
k ü fe , & tantôt une opale foi^le,. d’un, blanc à. -
peine^laiteux. Celles qu’on nomme orientales font
d’un chatoyant-blanc, fur un fond bleu, & font
un effet affez agréable.
P ie r r e d e l’ u r è t r e . Il fe forme quelquefois,
dans le canal de l’urètre, une concrétion de phof-
phate de chaux, qui en intercepte en partie la
continuité , & qui a pour bafe ou noyau un corps
étranger quelconque une fois arrêté dans ce canal.
Ainfi une fonde qu’on laiffe trop long-tems, un
petit calcul defeendu de la veflie, &c. deviennent
un centre de concrétion, qui eft conftamment,
dans ce cas, formé de phofphate calcaire. Elle eft
due à une portion d’urine qui. s’arrête autour du
premier obftacle, & qui y dépofe le plus abondant
& le plus infoluble des fels qu’elle contient. On
en voit plufieurs de cette efpèce dans la collection
de calculs de l’Ecole de médecine de Paris.
P ie r r e d e L y d ie ou Pie r r e l y d ie n n e : noms
donnés autrefois à Vefpèce de cornéenne qui fert
fouvent de pierre de touche. ( Voye£ ces deux derniers
noms. )
P ie r r e de Malac ou de Malaca : nom donné
a une forte de bézoard faétice, qu’on a imité de
celui du porc-épic, nommé auffi pierre de Goay
pierre de porc, &c. <* On fait, dit Valmont de Bomare
, a.vec les ferres d’écreviffes de mer, des
coquilles d’huître broyées fur le porphyre, du
mufç bc de l’ambre gris, une pâte que l’on réduit
en boulettes de la forme des bézoards» & qu’on
roule enfuite dans des feuilles d’or. « ( Voye[ l'article
Bézoard. )
Pie r r e d e M em ph is o u M e m p h it e . Les anciens
naturaliftes nommoient ainfi quelques pierres
dures propres à la gravure, qui paroiffent être la
fardoîne &• l’onyx. Pline a parlé , fous le nom de
memphite, d'une pierre qui, mife en macération
dans du vinaigre, avoit la propriété d’engourdir,
par fon contaft, les membres au point de les
rendre infenfibles à la douleur, même à celle de
l’amputation.
P ie r r e , de m ie l o u M e l l it e 5 konigfein de
plufieurs minéralogiftes allemands , & mellite de
M. Kirwan. C’eft une forte de combuftible minéral
, qui n’a encore été trouvé qu’à Artein en
Thuringe, & en Suiffe. Dans le premier lieu il
eft en criftaux, dans les interftices de bois bitumineux*
dans le fécond, il fe trouve avec l’afphalte.
# Ce minéral, encore rare, eft d’un jaune de fuc-
cin pur, criftaïlifé en o&aèdres irréguliers. Son
tiflfu eft tendre, fa caffure conchoïde, fa pefanteur
fpécifique de 1,585.
Il acquiert, par frottement „ Véîeéfcricité réfi-
neufe, qu’il conferve peu.
Auchalumeau, il perd fa tranfparence,.devient
noirâtre x tombe en cendre fans fe fondre. » fans
exhaler ni fumée, ni flamme, ni odeur. Ces caractères
le font très-facilement diftinguer du fuccin.
MM. Klaproth & Vauquelin ont 'trouvé dans ce
corps des principes très-différens de ceux qui appartiennent
ordinairement aux minéraux. Le premier
de ces chimiftes, dont l'analyfe a été confirmée
par le chimifte de Paris, a trouvé dans le
mellite 0,46 d'un acide particulier analogue à ceux
des végétaux, 0,16 d’alumine , & 0,38 d’eau.
C'eft manifeftement un foflile qui fe rapproche
de beaucoup des matières végétales, & qui leur
doit fon origine. ( Voye% iarticle A c id e h o n ig s -
TIQü E dans le Supplément.')
Pie r r e d e M o k a . C ’eft le nom qu’on a donné
dans le commerce, & autrefois dans l'hiftoire naturelle
, à une belle agate herborifée, qu’on trouve
affez abondamment près de Moka en Arabie.
Pie r r e d e Pé r i g u e u x . On donne ce nom à
une mine de manganèfe grife-noirâtre, maflive,
& qui ne contient que quelques rudimens de criftaux
brillans placés dans de petites cavités, qu’on
extrait de la terre dans les environs de Périgueux.
Cet oxide natif, facile à pulvérifer & tachant les
mains en noir , eft employé dans la verrerie , & y
porte le nom de favon des verriers. ( Voye\ tarticle
Ma n g a n è s e . )
Pie r r e de p o ix : nom donné à la pierre connue
en allemand fous celui \^pechfein.{Voye[ ce mot.)
Pie r r e d e p o r c : efpèce de bézoard, retiré
autrefois du porc-épic, fouvent fabriqué artificiellement.
( Voye% les mots Pi ERRE DE GOA,
Pier r e de M a l a c , 6?c. )
Pie j ir e d e r o c h e : nom que l ’on a fouvent
donné autrefois aux maffes pierreufes mélangées
de plufieurs fortes de pierres, réunies ou agglutinées
entr’elles, ou par un ciment plus ou moins
dur & compofant les rochers : tels font le granit,
le porphyre, &c. &c. On nomme ce genre de
pierres Amplement roches. ( Voye\£ ce mot. )
Pie r r e d e r u in e s : l’un des furnoms du marbre
de Florence, donné à caufe des ruines ou vieux
édifices qu’elle repréfente. ( Voyeç Pie r r e d e
Flo r en c e . ) *
Pie r r e d e s a b l e . On nomme ainfi la varié té
de grès qui s’égrène fa c ilem en t , & qui paroîc être
formé de grains de fable légèrement agglutinés*
Pie r r e de s a r c o p h a c e : l’ un des noms de la
pierre ajfienne. ( Voyez ce mot. )
Pie r r e de S a s s e n a g e . On donne ce nom à de
petites pierres orbicul aires, comprimées, ufées &
polies par le frottement, de b nature du quartzou
de l’agate, que Von trouve au deffus des grottes
de Saffenage, montagne dans le voifinage de Grenoble
, plus fameufe aujourd’hui par les fromages
qu’on y fabrique. C’eft dans une partie efearpée
de cette montagne , au bord du ruiffeau nommé
Germe, qu’on trouve abondamment cetre forte de
pierre dans le fable. On les employoit beaucoup
autrefois pour extraire les corps étrangers de l’ intérieur
des paupières. On lès nommoit aufli pierres
<£ hirondelle. ( Voye£ ce mot. )
Leur ufage eft tellement abandonné aujourd’hui,
qu’on ne connoît prefque plus ces pierres à Grenoble
même.
P ie r r e d e s e r p e n t : nom donné à plufieurs
pierres très-différentes les unes des autres : 1e. à
une efpèce de bézoard de ferpent qui exifte , foit
dans leur tête , foit dans leur tftomac, & qui
doivent différer entr’elles d’après leur fite 5 z°. à
une compofition faétice faite aux Philippines, &
dont le plus grand commerce fe faifoit autrefois
à Manille. On décrit cette dernière, tantôt
comme un liard ou un petit bifeuit, blanc au
centre, & bleu-çélefte ou brun-noirâtre vers fes
bords ; tantôt comme un morceau d’os ou de
corne de cerf taillé & calciné. On attribuoit à
celle-ci des propriétés fpécifiques contre la mor-
furedes ferpens venimeux. On l'appliquoit fur la
partie mordue, dont elle attiroit, difoit-on , le
Venin, & de laquelle elle fe détachoit quand elle
en étoit faturée. On la laiffoit tremper dans le lait,
u’elle jauniffoit en s’y dégorgeant} on la lavoit
ans l’eau chaude , on l’appliquoit une féconda
fois fur la plaie, & on continuoit cette pratique
jufqu’à ce que la pierre ne s’attachât plus. Cette
merveilleufe qualité eft aujourd’hui releguée parmi
les fables , & l’on ne connoît plus dans la matière
médicale cette prétendue pierre.
Pie r r e d e t a i l l e . On défigne fous ce nom ,
à Paris & aux environs, des maffes de pierres calcaires
qu’on tire des carrières qui entourent cette
ville, & qu’on taille pour l’employer aux conf-
truétions des maifons & des édifices.
Pie r r e de t o n n e r r e : c’eft l’un des noms,
impropre à la vérité > de l’efpèce de pierre atmof-
pkérique qui tombe fur la terre avec l’apparence
lumineufe & la détonation d’un météore, mais
fans avoir aucun rapport véritable d’origine & de
nature avec le tonnerre. ( Voyej Carticle P ie r r e
ATMOSPHÉRIQUE. )
Pie r r e d e t o u c h e : nom générique dans Part
de Veffayeur des métaux, par lequel on énonce
toute pierre affez dure pour ufer Vor, l’argent &
le cuivre par un léger frottement, en retenir une
trace qu’ on effaie avec Veau-forte, & juger,
d’après ce qui en. refte, de la nature & du titre de
Valitage. On a d it, à l’article P ie r r e d e L y d i e ,