
L’urane, V >
Le c o b a l t ■ * sj a > ï
Le mangaiièfé ,
Le bifmuth ,
L'antimoine,
Le tellure,
auxquels il faut ajouter le tantale 8c le cérium,
âinfi que les trois métaux qu'on a trouvés avec le
palladium dans le platine brut ; favoir : rofmium,
1 iridium 8c le rhodium, qui paroiffent être caf-
faiis. Ces cinq métaux ne font encore que très-peu
Connus.
U faut noter que , des cinq clafles de métaux,
Celle-ci éft la plus" nombreùfé.
18. A la troifième clafle appartiennent des mé-
iaux Amplement- oxidablés comme ceux de la fécondé
, mais qui en diffèrent par un commencement
de duéllîité. Trois métaux feulement com-
pofent cette troifième divifion, le mercure, le
zinc & le nickel : le premier, congelé ou folidifié
à une température de trente-deux degrés au def-
fous de d du thermomètre deRéaumur, peut être
aplati par la pércuffion : c'eft la moins nombreufe
en efpècés, des cinq clafles. Les métaux de ces
trois premières clafles étoient autrefois défignés
par le nom de demi-métaux.
19. Je place dans la quatrième clafle les métaux
bien duéliles, 8c différens, fous ce rapport, de
deux de la précédente, qui ne le font que peu,
mais facilement oxidablés, & éloignés par-là de ,
ceux de la fuivante. On compte dans cette clafle
cinq fubftances métalliques :
L^tàin,
Le plomb ,
Le fer,
Le .cuivre,
Le palladium.
Ces cinq métaux formoient autrefois la férié des
métaux imparfaits.
%o. Enfin , la cinquième clafle comprend les I
métaux très- du&iîes, & fi difficilement oxidablés J ou altérables, qu’on les défignoit, il y a peu d'années
encore, par l’expreffion d emétaux parfaits,
en y admettant l’enfemble le plus complet de toutes
les propriétés métalliques. Les trois efpèces
qui forment cette clafle font :
L’argent,
L ’or,
Le platine.
21. Il réfulte déjà de ce partage & de cette
ordonnance entré leS1 vingt-huit métaux Connus,
une notion aflez exaéte de quelques-unes de leurs
propriétés, 8c furtout de celles qui rendent cês
corps les plus utiles à la foçiété. On pourra fui-
vre , d’après cette méthode, les divetfês convpâ-
raîfons qui vont être indiquées d'abord dans'tes
articles fuivans* relativement aux propriétés génériques
des métaux y avant de palier - à l’hifioire
individuelle de chacun d'eux.
Des propriétés pfiyjtques des métaux,
22. Pour étudier les cara&ères & les phénomènes
que préfentent les métaux y il eft nécelfaire
d’apprécier d'abord leurs propriétés phyfiques,
fans entrer cependant dans un grand détail , qui
appartient à d’autres branches des connoiffances
humaines. Je compte au nombre de ces propriétés
qui font perceptibles à nos féns, qui peuvent fe
mefurer 8c fe calculer, 8c qui ne changent point
! la nature dès métaux, i°. le brillant; 2°. la couleur^
30. la denfité ou la pefanteur ; 40. la dureté ;
f°. l’élafticité ; 6°. la duélilité j y°. la ténacité ;
; 8°. la conductibilité du calorique ; 90. la dilatabilité;
i g ° . la fufibilité ; 11 ®. la volatilité ; 120. la
criftallifabilité ; 130. l’électricité, 8c 140. l’odeur.
Il faut reprendre avec quelques développemens
chacune dè ces propriétés.
23. Le brillant eft un caractère tellement prononce
dans les métaux, qu’on le nomme éclat ou
brillant métallique : il efl dû à la réflexion complète
des rayons lumineux par les furfaces métalliques $
il en forme des miroirs qui réfléchirent les images
parfaites des objets. Si quelqu’autre fubftance minérale
ou foflile offre quelquefois une apparence'
d’éclat, comme on le voit dans le mica, dont les
premiers 8c avides conquérans du Pérou ont été’
la dupe, & qu’ils ont pris pour de l’argent & de
l ’o r, cette illufion eft détruite lorfqu’on raie ces
faux brillans avec là:pointe d’acier, tandis que le
métal rayé eft aufli éclatant dans le fillon creufé
par la pointe. Par rapport à la graduation de cette
propriété* les métaux peuvent être placés dans
l’ordrè fuivant :
Le platine,
Le fer en acier ,
L’argent,
Le mercure,
L ’or,
Le cuivre,
L ’étain,
Le zinc,
L’antimoine,
Le bifmuth ,
Le plomb,
L’arfenic,
Le cobalt & les autres métaux caflans.
. 24- La couleur eft une propriété confiante &
inherente a la nature intime des métaux ÿ tandis
qu’elle eft accidentelle & qu’elle n’eft pas même/
Spécifique dans les autres foffiles. Comme les mé- ;
taux font les corps les! plus opaques 8c les plus
denfes de la nature * la couleur y eft très-)ntenfe
Ou plutôt confondue avec le brillant qui la peint
Fortement dans nos yeux ; aufli peut-elle fervir de
èarâttère fpécifique. Le blanc eft la couleur la plus
ordinaire des\ métaux : il en eft de jaunes 8c de
rouges. On diftinguoit autrefois les premiers par ‘
le nom de métaux lunaires , parce que l’argent ou
lune, qu’on mettoit-à la tête de ces métaux, a la
couleur blanche, & les féconds par lès noms de j
métaux folaires, .à caule de la couleur jaune de
l’or , qu’on nommoit foleil. En comparant plus
exactement les métaux entr’eux par la couleur, on
en trouve de gris comme le fer, le molybdène, le
tungftène , Turane, le manganèfe 5 dë bleuâtres,
comme le plomb 8c le zinc ; de jaunâtres, comme
je bifmuth ; de gris-rougeâtre, comme le cobalt ;
de blanc-rougeâtre, comme le nickel.. Quoique
permanente dans les métaux, fuppofés eux-mêmes
dans un état permanent, la couleur change & s'altère
très-facilement dans ces corps par la moindre
combinai fon.
2y. La denfité, la mafle ou la quantité de matière
contenue fous un volume donné , d’ou re-
fulte la pefanteur fpécifique, font plus grandes
dans les métaux que dans tous les autres.corps naturels.
On en conclut que leurs molécules font les
plus rapprochées, & que leurs pores font les plus
petits qu’ il eft poflible de les concevoir dans aucun
autre corps : cette denfité eft la- caufe de leur
brillant.
Les métaux comparés par cette propriété font
entr’eux dans l'ordre fuivant, en fuppofaint l’eau
pure à laquelle on les compare tous«, repréfentée
par 1,00.
Platine.......... ..................................... 20,8y.
O r . . . . . .................... . . . . . . . . . 19,258.
Tungftène ....................... .. 17,6.
Mercure............................................. 1 $3568.
Plomb.......................... n }:3’52*
Argentm . . . . . . . . . i • *0,474.
Bifmuth.......................... .. 9,822.
Nickel. • • , ..........• : 7*807.; ■
Cobalt,,;........ I . . . . . . . , > , ; . . , 7,811 .
Cuivre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7,780.
Fer................................ .. ................. 7,6.
Étain .. i .......... .. • . . . . . . ------ 7,291.
Zinc........................... .................. 7, '19*'
Manganèfe.................... ................... 6,8ç.
Antimoine.> , , . . . ..... ?............... 6,702.
Urane». . . . . . . . . . .> •. • . . . — . . . 6,44.
Arfenic.------ ------- - • . . . . . . . . . . 5,763»
On ignore la pefanteur du molybdène, du ti-
• tape, du chrome, du tellure, dj*: tantale, du cérium
, du colombium, &c.
26. La dureté des métaux varie fouvent dans
ceux qui font d;uétiles, parce qu’on peut rapprocher
plus ou m.O;ins leurs ;p>olécules par différens
degrés de preffiçp ; elle ne va;t;ie point dans ceux
qui font caftans. Elle eft fouvent plus foible que
. celle dès foffiles pierreux, puifque ceux-ci réduits
en poudre ufent leurs furfac'es, & fervent à polir
les métaux. U eft dpnc évident que cette propriété
. ne fuit pas la denfité, & ,qu'elle dépend de la
forme des molécules intégrantes & non â,e leur
. rapprochement. On juge ou l’on détermine cette
propriété par le mode, la difficulté .du poli dans
les métaux duâiles, autatit.que par l'effet du clioc
dans les métaux, çaffans; Efl la pomparant, on a
trouvé qu’on pôuvoit former huit rangs de durete
parmi les métaux , & qu’en commençant par celui
de la plus grande, on devoit placer *.
Au premier rang, le fer & 1© manganèfe ;
Au fécond rang, le platine & 1© nickel ;
Au troifième rang, le cuivre & le bifmuth
Au quatrième rang, l’ argent ; ;
Au cinquième rang , l'o r , le zinc & le tungftène.
~
Au fixième rang , l’étain & le cobalt ;
Au feptième rang , le plomb & l’antimoine ;
Au huitième rang, l’arfenic, le plus fragile en
effet d'~s métaux caflans. , A
Le mercure , toujours fluide, ne peut pas etre
comparé par cette propriété : on ignore la dureté
comparative du titane, de l’urane, du molybdène,
du chrome , du tantale , du tellure, &.c.
27. L’élafticité paroît fuivre, dan,s les métaux ,
le même ordre que la dureté.
28. La duétilité eft une des plus importantes &
des plus utiles propriétés phyfiques des métaux ;
elle appartient exclufivèment à ces corps: fon nom
eft tiré de ce que ces;cprps femblent fe laiffer conduire
(duc.ere) fous le marteau qui les foule, le cylindre
qui les prefife ou la filière qui les alonge. Elle
provient de ce que les molécules métalliques, en
cédant à la preffion, gljiTent les unes fur les autres
fans que.leur adhérence diminue.On remarque une
forte de variété dans §§ dudilité des métaux ; les
uns, en effet , font •beaucoup plus fufceptibjes de
s’aplatir, que de fe tirer, comme le plomb & l’étain,
& les autres font dans un,état, contraire, comme
le fer. On croit que. cela dépend de la forme des
molécules &,de leur genre d’agrégation. Les métaux
malléables & laminables (emblent être ,com-
pofés.de petites plaques ou,lames, &^les métaux
filables, de fibres placées les unes .à ç;ô;té des autres.
: les premières gjitfept par leurs furfaces plp-
tes les unes fur les .autresj les, autres s’alpngent &
fe collent bout à .bout.
Quand on comprime les métaux, on exprime ou
on chafle le calorique d'entre. le,uj:s molécules , 8c
ils s’échauffent : -plus rapprochées les ,unes des
autres, ces molécules donnent plus de dureté &
d’élafticité, ainfî que de denfité & de pefanteur
fpécifique aux métaux qu’on bat ou qu’on forge ,
qu’on lamine ou qu’on file ; en même teins ils deviennent
plus -r.oides , plus .caflans,; .ils fe geccqnt
8c fe déchirent. On appelle cette dernière .propriété
Vécrouijfage : on leur rend de la dudiljté ou
de la douceur en les échauffant ou en-leur donnant
, comme on le d it, du recuit.
; Quoiqu’on ne puifle réellement comparer la
; duâilité des métaux que dans ceux qui .ne font pas
caflans, il ne fera pas inutile, en affignanc leurs
rangs refpeétifs :dans.l’ordre de qette propriété ,
j de déterminer celui de la fragilité. En commen-
' .çant par ceux qui font les plus d u tile s , 8c def-
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