Véfuve & de celle de Sibérie. La fi'icè & l'alumine
en font la bafe : la chaux y exiftë'du quart au
tiers de fon poids, & le fer pour cinq centièmes
au moins.
i i°. Metonite. M. Haiiy a nommé ainfi une piètre
diftinguée & décrite d'abord, par R.omé de Lille,
fous le nom à'hyacinthe blanche de la Somme , parce
qu'on la trouve parmi les productions dé ce volcan.
Cette pierre , dont la forme primitive eft un prifme
droit à bafes carrées, & dont les pyramides, dans
la variété d'oCtaèdre , font plus furbaiflees que
dans l'idocrafe & le zircon, avec lefquelles on
pourroit la comparer, ce qui a engagé M. Haiiy à
la nommer meionite, qui lignifie moindre ou inférieure
, eft d'ailleurs très-bien caraCtérifée par fa
divifion parallèle aux pans du prifme, par fa fu-
fion , avec bouillonnement & bruiflement, en un
verre blanc fpongieux * par fa caflure tranfverfale
& ondulée} par fa dureté, qui ne lui permet que
de rayer le verre. On ne l'a point encore ana-
lyfée.
130. Le feld-fpath ou fpath des champs. C'eft une
des pierres les plus fréquentes de la nature j elle
fait partie des granits. Sa pefanteur fpécifique .eft
entre 2,4378 & 2,7045. Sa dureté eft telle qu'il
raie bien le verre, & qu'il étincelle fous le briquet
j ce qui l'a fait nommer fpath étincelant. Sa
caflure lamelleufe & chatoyante lui a fait donner
le nom de fpath. Les morceaux tranfparens ont une
réfraCtion double. Il ne s’éleCtrife que difficilement
par le frottement, même lorfqu’il eft bien
diaphane. Deux morceaux frottés l'uiTcontre l'autre
offrent une phofphorefcence fenfible. Sa forme
primitive, ainfi que celle de fa molécule'intégrante,
eft un parallélipipède obliquangle irrégulier.
On ne connoîtpas encore bien la nature intime
de cet te pierre. D'après l’analyfe faite par MM. Sco-
poli, Weftrumb, Morell, Fabroni & Meyer, la
filice fait la plus grande partie de fa compofition j
elle y a été indiquée entre 0,5 y & 0,74. L'alumine
y eft enfuite le principe le plus abondant : on l’y
annonce de 0,17 à 0,36. Quatre des anaîyftes cités-
y ont trouvé la magnéfie de 0,04 à 0,06 j un , la
chaux de 0,01 à 0,06b Le fer y exifte aufti, &
paroît y être l’élément le plus variable. Trois des
chimiftes qui l’ont analyfé y annoncent la baryte.
M- Vauquelin y a trouvé de la potafle. Ôn fait
que le feld-fpath eft fufible en une efpèce d’émail
blanc , & que les alcalis fixes accélèrent fingulié-
rement fa fufion.
* Sa forme fecondaire y détermine treize variétés
reconnues nommées par M. Haiiy i favoir : le
feld-fpath binaire , Y unitaire, le prifmatique, le
ditétraedre, le bib;naire, le quadridécimal, le di-
hexaédre , le fexdécimal, lé dïdécaedre , le décido-
décaedre , Y apopkane le Jynoptique.&t Yhémiirope.
On diftingue encore le tranfparent, nommé autrefois
fchorl blanc & adidaire y l'informe j le nacré ou
depoiffqtii Y opalin ou pierre de Labrador > le
bleu, le vert, le rouge, &c. Le feld-fpath blâflc-
opaque eft le pétuntfé des Chinois. Son grand
ufage eft de fervir de fondant à la porcelaine, &
il eft bien évident que cette propriété dépend de
la préfence de la potafle j en forte que la porcelaine
eft un genre de vitrification.
Le feld-fpath eft un des élémens du granit roche
qui forme les montagnes primitives. C'eft donc
une pierre antique ou de première formation. C'eft
lui qui donne les taches claires des porphyres.
Cette pierre fe décompofe facilement à l'air 5 elle
paffe à l’état argileux , & en prenant un caraêtère
réfraétaire elle devient du kaolin.
Je joindrai à l’hiftoire du feld-fpath celle du
pètrofilex qui paroît s'en rapprocher, & dont on
ne fait pas d’efpèce diftin&e dans le fyftème aétuel
des minéralogifles français. Le nom de pètrofilex a
été donné à une pierre qui avôit femblé tenir le
milieu entre les cailloux & ce qu'on nommoit improprementpierre
calcaire. Daubentpn, qui le regar-
doit comme une fubftance très diftinéfe de tous les
autres foflîles par fon tiflu, fon grain, fa caflure,
fon afpcâ:, lecaraétérifoit par lademi-tranfparence
de la cire & la .caflure écailleufe. Sa pefanteur fpécifique
eft entie 2,6517 & 2,7467. Il étincelle par
le choc du briquet; il n’a jamais un tiflu lamelleux,
mais légèrement grenu ou comme conchoïde.
Analogue au filex par fon afpeêt, il en diffère fur-
tout par fa fufibilité au chalumeau. Il ne prend
jamais de forme criftalline ni de tranfparence. Ses
principales variétés font je pètrofilex commun, le
terreux , le réfiniforme ou pechfiein, le jadien ou jade
de Sauffure. M. Kirwan a trouvé, par l'analyfe,
que le pètrofilex eft cornpofé de beaucoup de
filice, d’un tiers de celle-ci en alumine, & de
très-peu de chaux.
140. Le corindon. C'eft lé nom donné, dit-on,
en Chine à une pierre appelée d’abord fort improprement
fpath adamantin, puifqu’elle eft fort éloignée
de la dureté du diamant, qu'on lui avoic
autrefois attribuée. Les Indiens prononcent corun-
dum , fuivant M. Kirwan. Sa pefanteur fpécifique
eft de 3,8732. Il raie le verre très-fortement, &
fenfiblement le quartz II a une réfra&ion double.
Sa forme primitive eft un rhomboïde un peu aigu:
on l’obtient par des coupes très-nettes. Sa molécule
intéerante a la même forme.
M. Haiiy a décrit quatre variétés déformés très-
diftin&es de cette pierre : le corindon bafé, le corindon
prifmatique ( hexaèdre ) , le corindon bifal-
teme & le corindon uniternaire. Il y en a d'amorphe,
de gris , de rouge, de bleu, de jaune , de
brun, de verdârre, de noirâtre.
On a propofé le nom de Jlérotome pour cette
pierre, à caufe de fa propriété de couper beaucoup
de corps durs, & de l’emploi qu'on en fait.
M. Klaproth, qui avoit cru d’abord trouver une
terre particulière & nouvelle dans cette pierre,
terre qu’on avoit déjà adruife , d'après lui, fous le
nom de terre çorindonimne, l'a reconnue depuis
P I E
comme un compofé de beaucoup d’alumine, d’un
peu de filice & de fer.
On trouve les variétés de corindon en Chine, au Bengale, à Çêilan, fur la côte de Malabar, aux
environs de Philadelphie.
Le corindon fe rapproche de la téléfie, & n’en
diffère que par fon tiflu lamelleux & fa facilité à
fe laiffer divifer.
i j ° . Le pléonajie , d’abord nommé ceilartitt à
caufe du! lieu où on le trouve, eft une pierre confondues
dans les premier^ems de fa découverte,
avec les tourmalines, les fpinelles & les grenats
deCeilan, ou avec lés fchorls & les grenats qui
l'accompagnent. Sa pefanteur fpécifique eft de
3*7^47 ® 3*795r* Sa dureté eft affez grande pour
rayer fortement le verre , & médiocrement le
quartz. Sa couleur paroît noire-foncée s mais fes
fragmêns minces ont une demi-tranfparence &
une teinte verte ou bleue-fombre. Sa caflure eft
vitreufe & ondulée j fa forme primitive, I’oétaé-
dre régulier ; celle de fa molécule intégrante, le
tétraèdre régulier. Une de fes variétés les plus
fréquentes elt l'oétaèdre, dont les bords font interceptés
par des facettes -, c’eft le pléonafte émar-
giné. M. Collet-Defcotils y a trouvé, par l’anajyfe,
0,68 d'alumine1, g, r6 d’oxide de fer, 0,12 de magnéfie
, & 0,02 de filice. Il eft infufible & non
éle&rique. On l'a rencontré, en criftaux d'un bleu
ou d un vert-foncé & d'un rouge purpurin, parmi
les pierres de Ceilan, dans les roches rejetées par
le Véfuve.
' 1 6 . i/axinite. Ce mot, qui veut dire aminci en
fer de hache, a été donné, par M. Haiiy, à une
pierre qu’on avoit confondue avec les fchorls, &
nommée fchorl violet ou fchorl vert du Dauobiné.
On l'avoit aufli nommée yanolithe à câüfe de fa
couleur, & thumerftein parce qu'on l’a trouvée à
Thum en Saxe. Sa pefanteur fpécifique eft entre
3,2133 & 3,2956} fa dureté affez forte pour rayer
le verre 3 fa réfra&ion fimple. Sa forme primitive,
difficile à déterminer à raifon du défaut de continuité
des joints naturels, eft un prifme droit, dont
les bafes font des parallélogrammes obliquangles,
& qui fe foufdivife en deux prifmes triangulaires,
lefquels repréfentent les moîétules intégrantes.
Il y a peu de variétés de cette pierre: on doit
furtout diftinguer l’équivalente , Yampkihexaedre,
la fouftraftive, la violette, la verte & la blanchâtre.
La verte doit fa couleur à un mélange de ciori-
the : fa forme eft la plus régulière & la plus
nette.
M. Klaproth a trouvé dans l’axinite la moitié de
fon poids de filice, le quart d’alumine, le dixième
de chaux, & un antre dixième en oxides de fèr &
de manganèfe. M. Vauquelin en a retiré moins de
filice & d’alumine, plus de chaux, cl’oxide de fer
& de manganèfe, que M. Klaproth. Ce dernier
nretal donne la couleur violette. Cette pierre fe
rond au chalumeau en un verre'noirâtre, blanc-
vtrdâtre. Elle ri’a-àucune utilité.
17®. La tourmaline. La pierre nommée définitivement
tourmaline renferme des variétés qui ont
été.regardées, à différentes époques, comme des
fchorls, des émeraudes, des péridots, des faphirs.
On ne commettra plus de pareilles erreurs en rapprochant
tous les çara&ères qui appartiennent à
cette efpèce.
Sa pefanteur fpécifique eft entre 3,0863 &
3,3636 : fa-dureté lui permet de rayer le verre }
fa réfraâèon eft fimple. Elle eft électrique par là
chaleur, mais d’une manière contraire aux deux
extrémités de fes criftaux , qui ont des faces di-
verfes , fuivant la découverte d’flEpinus ,• faite en
1756. L’éleêtricité eft vitrée à un bout & réfineufe
à l’autre. Le frottement n’y développe que l’électricité
vitrée. On ne trouve la tourmaline tranf-
parente que quand on regarde à travers l'épaiffeur
d'un criftal : il y a toujours opacité quand l'axe
vifuel eft parallèle à celui de ce criftal. Sa enflure
eft ordinairement ondulée & brillante, fouvent
articulée.
Sa forme primitive eft un rhomboïde obtus,
dont l ’angle plan au fommet eft d’environ 113 deg.
& demi, & qui le foufdivife en fix tétraèdres. Sa
molécule intégrante eft un tétraèdre irrégulier.
Dans toutes les formes criftillinès Secondaires ,
quelles qu’elles foient, l’un des fommets diffère
conftamment de l'autre par lé nombre de fes fa1
cetres; de forte qu'on peut indiauer d'avance lequel
des deux fommets donnera des fîghes d'électricité
vitrée, & lequel manifeftera l 'électricité
réfineufe. M. Haiiy diftingue les fix principales
variétés füivantes d’après les formes des criftaux;
la tourmaline trés-obtufes la tourmaline impaire, la
foufiractive y la progrejfive, la tourmaline furcompo~
fée , la tourmaline cylindroïde. Elle diffère encore
par la couleur} de forte qu'il y en a'de noires, d»
vertes, de brunes, de vertes jaunâtres, de bleùes-
vcidâtres, d’orangées, & même de blanches.
Bergman y a trouvé, par l'analyfe, plus de la
moitié de fon poids d'alumine, un tiers de filice,
un dixième de chaux , & très-peu de fer. Elle fe
fond au chalumeau en émail blanc ou gris. CeS
pierres viennent de Madagafcar’, dé Ceilan, du
Bréfil, du Tyrol & de l'Efpagne.
i8°. ]J amphibole'y long-tems confondue avec la
tourmaline en raifon d'analogies fi trompeufes,
que ce font elles qui ont dlüé ce nom à M. Haiiy;
On l’a nommée fchorl opaque , korneblehde, fchorl
lamelleux. C'eft la fubftance la plus généralement
défignée comme fchorl. Sa pefanteur fpécifique
eft de 3,25. Elle raie le verre. Sa caflure eft rabc-
teufe. Sa forme primitive, ainfi que'celle de fa
molécule intégrante, eft un prifme oblique à bafes
rhombes , dont les pans font inclinés entr’eux
d'environ 124 deg. & demi. Les coupes parallèles
à ces mêmes pans font très-nettes. Elle eft moins
duré que la tourmaline; elle n’eft point éle&fîque
comme elle par la chaleur} elle donne fin verre
nhïr au chalumeaux On eri diftingue pjufieurs