
obtenu , fans qu'il fe dégageât aucun gaz , en
chauffant parties égales de fer en limaille & d * oxide
rouge de fer , un total d*oxide noir qui n’avoit
plus que 0,2.5 d’oxigène { 1 ) , tandis que Yoxide
rouge en contenoit auparavant 0,40 à 0,49 > mais
on ne peut douter qu'en variant les proportions,
on n’obtienne par ce moyen des oxides dans lef-
quels l'oxigène pourrait fe trouver en proportions
très-différentes de celles de Y oxide noir Une expérience
de Chénévix prouve que l’on peut abaif-
fer, par un moyen femblable, un oxide fort au
dt (Tous du terme d’oxidation, que l’on regarde
comme le minimum. Il a produit un oxide de cuivre
qui ne contenoit que onze & demi pour cent
d’oxigène, en fondant un oxide qui en contenoit
vingt avec le métal (2). Cet oxide a une couleur
qui approche de celle du cuivre 5 il la conferve en
le faifant entrer avec précaution dans les émaux,
auxquels il donne une nuance qui eft recherchée,
mais qui eft difficile à obtenir.
» Cette altion que les fubftances exercent fur
l’oxigène, forme atiflï des combinaifons qui fe
féparent, & l'on fait revenir par-là les métaux
à différens degrés d oxidation , jufqu’à l’entière
réduction, à une chaleur moins confîdérable que
celle qui auroit produit cet effet par elle-même.
J’ai ramené Y oxide blanc de zinc à l’état d'oxide
jaune, en failant paffer fur lui un courant de gaz
hydrogène dans un tube incandefcent, mais à une
chaleur fort inférieure à celle qui eût été nécef-
faire pour donner ce réfultat fans hydrogène : de
là dépendent les effets de la décompolition de
l ’ammoniaque par Us oxides. Thénard a obfervé
que l’antimoine , précipité de fes diftoluiions par
le fer & le zinc, avoir une couleur noire ,- & ne
retenoitque 0,02 d’oxigène.
*> Ce qui confirme que le calorique n’eft favorable
à l’oxidation que comme force oppofée à là
cphéfion , & que lui-même devient un obftacle à
une oxidation plus avancée, c’eft que, lorfque
•l’on eft parvenu au dernier terme d’oxidation que
l’on obtient par le degré le plus convenable de
température , on eft encore éloigné , pour placeurs
métaux, de celui auquel on peut parvenir ,
en faifant agir l'oxigène condenfé & foiblement
retenu dans une autre combinaifon ; ainfi l'on
donne encore de l'oxigène à l'oxide rouge de
plomb, par le moyen de l’acide muriatique oxi-
géné, & de l’ acide nitrique, comme Schéèlei’a-
voit déjà obfervé, & comme Prouft fa fait voir
plus particuliérement. Cet oxide prend par-là une
couleur brune, & il abandonne facilement par la
chaleur l’excès d'oxigène qu’il avoit reçu. Chénévix
paroît avoir produit une furoxidation pareille
même dans Y oxide de mercure. Thénard a
obfervé que l’antimoine, qui ne parvient, par
Ci) Syfième des ConttoijJances chimiques, par M. Four-
croy y tom e.V I, page 161.
(a) Tranfa&ions philofophiques, 180a.
1 aâion du feu, qu’à 0,20 d’oxigène, pouvoir en
recevoir jufqu’ à 0,32 par des moyens femblables.
L oxide d arfenic paffe par les mêmes circonftances
a 1 état d’acide en fe combinant avec une quantité
nouvelle d’oxigène.
Les effets que j’ai attribués à la plus grande condensation
qui eft produite par l’aâion réciproque
de l’oxigène & d’un métal, dans des proportions
déterminées, difparoït contre l’aâion de la chaleur
qui les détruit par la diftillation, comme on
1 obferve dans la décompolition du nitrate de po-
taffe, & dans toutes les circonftances pareilles.
Alors la dernière portion d’oxigène qui augmen-
toit la condenfation , cède à l’aâion expanfive ,
& l’oxigène n’eft. plus retenu qu'en raifon de la
quantité du métal qui agit fur lui ; de forte que
la force de la chaleur néceffaire doit s’accroître
d autant plus, que la quantité de l’oxigène diminue.
Si l’on n’obferve pas cet effet dans la réduction
du mercure , c’eft parce que ce métal eft très-
volatil, & que l’expanlîon qu’il acquiert, nuit à
l’aâion qu’il exerce fur l’oxigène.
« On a cru que les métaux qui font très-oxidés,
étoient beaucoup plus difficiles à réduire que
lorfqu’ ils le font moins : cela paroît vrai pour
l’oxide noir de mercure, dans lequel l’oxigène eft
moins condenfé que dans l’oxide rouge : on peut
conjeâurer que Yoxide d antimoine dans lequ-.T
Thénard n’a trouvé que 0,02 d’oxigène, eft dans
le même cas; mais dans les autres oxides on n’ ob-
ferve pas de différence fenfible; ce qui doit-être ,
puifque par la chaleur on peut chaffer une partie
de l ’oxigène, & faire difparoître par-là les différences
de condenfations qui dépendent de fes proportions.
J’ai comparé la réduction ne Y oxide d’é tain
fortement oxidé par Taâion de l’acide nitrique,
avec celle d’un étain qui n’étoit qu’au premier
degré d’oxidation , & je n'ai pas obfervé de
différence dans le degré de chaleur qui a été néceffaire
pour l’une Si pour l’autre réduâiôn.
» Thénard d it , à la vérité, que Y oxide d’antimoine
précipité par les acides de la diffolution alcaline,
de l’antimoine oxidé par le nitre, exige
pour fa réduâiôn un plus grand coup de feu que
les autres ; mais on peut conjeâurer qu’il doit
cette différence à une petite portion d’alcali qu’il
aura retenue j car j’ai fait''voir (1) que l’antimoine
, oxidé par le nitre, étoit une combinaifon
de Y oxide avec la potaffe, & Thénard a déterminé
les proportions de cette combinaifon.
*> Par une raifon femblable, l’ oxidation doit
parcourir fes différens degrés beaucoup plus facilement
lorfque la force de cohéfion fe trouve détruite,
& c’eft ce que Ton obferve dans les mé^
taux qui ont. acquis la liquidité par leur combinaifon
avec le mercure, & furtout par celle qu’ils
forment avec les acides. S'ils fe trouvent dans
0 ) Mémoires de VAcadémie des fciencts, 1588.
leurs diflolutions au plus bas degré d’oxidation,
ils peuvent, par l’expofition à l’air, paffer infen-
fiblement à un degré beaucoup plus élevé; mais
cette obfervation ne doit s’appliquer qu’aux métaux
qui exercent une adtion énergique fur l’oxigène
: dans les autres l’effet peut être reftreint par
l'affinité réfultante de l’acide.
» Pareillement les oxides précipités des dilfo-
lutions métalliques dans lefquclle's ils fe trouvoient
avoir une foible oxidation, abforbent, dans l’etat
d'incohérence où ils fe trouvent, & malgré la fa-
turation qu’ ils ont déjà acquife., des quantités
fucceffives d oxigène, & parviennent à un degré
d’oxidation plus grand que celui que l’on peut
donner par la chaleur feule, en paffant par différentes'nuances
; mais il faut remarquer que les
couleurs des précipités métalliques ne dépendent
pas feulement du degré d’oxidation.
»j L’oxigène conferve une quantité plus ou
moins grande de calorique dans fa combinaifon
avec les métaux , de même que dans celles qu’ il
forme avec les autres fubftances : de là dépend
une partie des propriétés qui diftinguent Us oxides
dans leurs rapports avec les fubftances combufti-
bles. Ceux d’or, d’argent, de mercure en retiennent
beaucoup, d’ou vient que leur combinaifon
avec l’ammoniaque détone , ou par une foible
élévation de température, ou même par la com-
preflion. L * oxide de cuivre , qui peut auffi décom-
pofer l’ammoniaque par une élévation de température,
ne produit cependant point de détonation;
ce qui tait voir que l’oxigène y eft beaucoup plus
dépourvu de calorique. Voxide d’argent fait une
détonation plus vive que celui d’or ou de mercure
; de forte que l’oxigène paroît conferver pius
de calorique dans le premier, que dans lés derniers.
« L’affinité des métaux pour l’oxigène ne peut
pas être foumife à une mefure exalte., parce que
les degrés de faturation auquel parviennent leurs
propriétés & celles de l’oxigène, ne peuvent être
comparés, & que les limites de l’oxidation ne dépendent
pas feulement de l’affinité des métaux
ur l’oxigène, mais encore de leur force de co-
fïon, & même de celies des oxides qu’ils forment.
Cependant on peut diftinguer les métaux
en ceux qui peuvent abandonner l'oxigène par la
feule aâion de la chaleur, en ceux auxquels l’hydrogène
peut l’enlever, en ceux qui ont befoin
de moyens plus efficaces pour pouvoir l’en dégager
, & enfin en ceux qui n'éprouvent qu’une ré-
duâion imparfaite ou douteufe. Les métaux de la
première efpèce font l’or, l'argent, le platine &
le mercure : il paroît que le plomb a la même propriété;
car lorsqu'on expofe un oxide de plomb à
un grand feu dans un creufet, il s’en fûblime des
globules dans l'état métallique, & fi le refte ne le
fait pas , ce n’eft probablement qu’à caufe de la
grande aâion que cet oxide exerce fur la terre du
creufet; en force qu’il fe vitrifie avec cette terre,
&que par-là il eft maintenu dans fon état d‘oxide.
»Le cuivre fe trouve dans la fécondé claffe,
car fon oxide fe réduit en métal par l altion de l'hydrogène
de l'ammoniaque, ou lorfqu’on fait paffer
fur lui du gaz hydrogène à une haute température.
Il n’eft: pas furprenant, d'apres ce que j’ai
dit ci-deffus relativement au plomb , que Yoxidt
de plomb puiffe être réduit à une température
élevée par le gaz hydrogène , ainfi que l’a fait
voir Prieftley, & plus particuliérement Guyton ,
qui a prouvé qu’il fe formoit par-là une quantité
d’eau relative à celle de l’oxigène qui fe fépare
du métal, & à celle de l'hydrogène qui eft ab-
forbé. L’acidearfénique abandonne auffi l’oxigène
à l’hydrogène, Si par-là reprend l’état métallique,
félon J’obfervation de Pelletier : le bifmuth feroit
probablement dans le même cas.
»> Les oxides qui ne peuvent être réduits entièrement
par l'hydrogène, doivent cous avoir la propriété
de décompofer l’eau. Lorfque l'hydrogène
a produit tout fon effet de réduâiôn fur les oxides
dans la même température, ce qui leur refte d’action
fur l'oxigène non combiné, doit être une
force égale ; mais les quantités d’oxigène que char-
que métal peut retenir dans cet état font differentes.
» Quelques métaux peuvent être réduits facilement
par le mo^en du ch.irbon. Si d’autres ré-
fiftent tellement qu'on ne peut en obtenir que des
réduirions douteufes ; cependant il ne faut pas juger
de l'affinité d’un métal pour l’oxigène, par la difficulté
feule de fa réduâiôn : la fufibilité du métal
, la condenfation de Y oxide, influent fur la ré-
duîrion; de forte que par-là même qu’un métal
eft d'une fufion très-difficile, fa réduâiôn le devient.
» Ceux des métaux qui ont une plus forte affinité
pour l'oxigène, peuvent l’enlever à ceux qui
en ont moins ; ainfi le fer peut réduire Yoxide de
mercure , Si l’étain produit le même effet fur
Y oxide de cuivre, propriété fur laquelle eft fondée
l’épuration du bronze que l’on obtient en intro-
duifant dans le bain métallique de Yoxidt de cuivre
qui cède l’oxigène à l’étain ; mais l’aâion des
oxides entr’eux Si des métaux eft caufe que cette
défoxidation n’a Heu que dans un petit nombre
de cas.
» La réduâion des métaux par le charbon préfente
des phénomènes différens, félon la force
avec laquelle l’oxigène eft retenu par le métal.
Plus fortement l'oxigène e(L combiné , p'.us la
température néceffaire pour affoiblir cette union
doit être élevée ; de forte que ce n’eft qu’ à la plus
haute température qu’on peut obtenir celle du
platine, & qu’on peut à peine opérer celle du
tungftène & du molybdène.
»3 Les effets varient aulfi , relativement aux gaz
qui fe dégagent, félon la température Si félon la
fixité de l’oxigène. Si le métal l’abandonne facilement
, le charbon donne de fon côté une pro-
Y y i