
difparoît fans quail s'en développe aucune autre , « périënce avec Tammoniaque retirée de cetté. fe-
& le mécaïfe convertit en une matière noirâtre ,' | conde matière grife-verdâtre:, &c. & toujours on
qui ne fait aucune effervefcence avec l’eau > & qui j obtiendra les mêmes phénomènes v„en forte que >
contient du fluate de pouffe & un peu de charbon I par ce moyen , avec une quantité donnée d’am-
provenant du métal. On peut préfumer que, dans moniaque, on peut obtenir plus que fon volume
cette expérience , l’acide fluorique ett décom- de gaz hydrogène. »
pofé j mais cette décompofition ne fera démon- Actuellement recherchons d’où peut provenir
trée, & ne pourra être admife qu’autant qu’on en j ce gaz hydrogène. Admettra-t-on qu’il vient de
féparera le radical, & qu’avec ce radical on pourra 1 l'ammoniaque décompofée ? Mais c’eft impoifible,
réformer cet acide. « ■ > j puifqu’on retire toute l’ammoniaque employée.
'MM. Gay-Luffac & Thénard ont fait un grand i D’ailleurs, on a vu que le métal ne peut point fe
nombre d’effais fur le gaz ac.de muriatique j mais j combiner avec le gaz azote, & qu’au contraire il
comme jufq.ii’ici ils ne l’ont point obtenu fans : fe combine allez bien avec le gaz hydrogène,
eau j ils n’ont point parlé de fon aétion fur ce mé- pôur qu'on puiffe, par ce moyen, opérer la réparai.
Seulement ils ont rapporte qu en traitant
mercure doux par le phofphore,. dans l’efpérance
d ’avoir de l’acide muriatique bien fe c , ils ont
trouvé une liqueur nouvelle très-limpide , lans
couleur , répandant de fortes vapeurs, s’enflammant
lporttanémenc lorfqu’on en imbibe le papier
Jo/eph3 laquelle ne paioît être qu’une combinaifon
de phofphore, d’oxigène & d’acide muriatique *
& par conféquent analogue à celle qu’on, obtient
en traitant le foufre par le gaz acide muriatique
oxigéné..
- Toutes les expériences dont on vient de parler
peuvent s’expliquer dans les deux hypothèfes qui
ont été expoiées précédemment, & probablement
que beaucoup d’autres pourront également recevoir
une double interprétations mais il n’en eft
pas de même de celles qui fuivent.
ce Lorfqu’on met ce métal en contaét avec le gaz
ammoniaque dans un tube bien fec fur le mercure,
& qu’on le fait fondre, il difparoît peu à peu , fe
transforme en une matière grife-verdâtre, très-fu-
fible j l’ammoniaque elle-même difparoît en pref-
que totalité, & fe trouve remplacée dans le tube
par un volume de gaz hydrogène égal à environ
les deux tiers de celui de gaz ammoniaque em
ployé.. Si on chauffe fortement dans le tube de
verre , même tout rempli de mercure , la matière
grife-verdâtre qui y eft attachée à la partie füpé-
rieure fous forme de plaque, on peut en retirer
au moins les trois cinquièmes de l ’ammoniaque
abforbée 5. favoir : deux cinquièmes d’ammoniaque
non décompofée > & un cinquième d’ammoniaque
décompofée , ou dont les. élémens ont été. rendus
par ie feu à l’état de liberté. Si enfuite on met
avec quelques gouttes d’eau la matière grife-verdâtre
ainfi. fortement chauffée, on en dégage fen-
fibiement les deux autres, cinquièmes d’ammoniaque
abforbée ;-.on n’-en dégage point d’autre gaz 3
& ce q.ui refte n’eft que de la potajfe très-caufti-
que. Enfin ,. fi on, reprend, le gaz ammoniaque dégagé
par le feu de la matière grife-verdâtrë,. & fi
©n s’ea fert pour trair-et de nouveau métal,. il y a
de nouveau formation de matière grife-verdâtre,
femblable a la précédente,. abforption de gaz ammoniaque
& apparition d’une /grande quantité- de
gaz. hydrogène.. On peut encore répéter cette. exration
de ces deux gaz : de plus , on peut encore
ajouter à toutes ces preuves, qu’ en traitant des
quantités égales de métal par l’eau & par le gaz
ammoniaque , on obtient abfolument, de part &
d’autre, la mêirie quantité de gaz hydrogène.
Ainfi cet hydrogène ne provient que de l’eau
qu’on pourvoit fiip^ofer dans le gaz ammoniaque
ou du métal lui-même 5. mais d’après les expériences
de M. Berthollet le fils, il eft prouvé que le
gaz. ammoniaque ne contient point fenfiblement
d’eau, & ori obtient tant d’hydrogène. que, pour
fuppofer qu’il foit dû à l’eau de l’ammoniaque, il
faudroit admettre que cette ammoniaque contient
plus que fon poids d’ eau j ce qui eft ablurde. Donc
le gaz hydrogène provient du métal ; 8c comme,
lorfqu’on en a fé.paré ce gaz^, ce métal fe trouve
transformé en alcali’,,donc ce métal ne paroît être,
qu’une combinaifon d’alcâli 8c d’hydrogène.
Cette dernière conclufion de MM. Thénard &
Gay-Luffac fait croire qu’ils font aujourd'hui dans,
l’opinion que la potajfe n’eft pas décompofée dans
l’expérience de M. Davy par les plaqués électriques,
ni dans la leur par le fer , mais qu’elle fe
combine avec l’hydrogène, & que ce qu’on obtient
eft un compofé où la potajfe encre toute
entière, audieu d’être un corps fi m pie 8c métalliqueprovenant
de la potajfe 8c dégagé de l’oxi-
.gène, avec lequel il formeroit cet alcali. Cette,
manière de voir paroît être en effet la plus vrai*
femblable, la plus d’,accord avec tous les phénomènes,
connus de la. chimie,. 8c celle qui fouflre le.
moins de difficultésj. mais elle me conduit à faire
quelques réflexions fur , les nouvelles .idées. que
cette* théorie préfente , 8c fur leur contrafte avec,
l’état de la lciencé..
On reconnoît d’abord qu’ il n’eft pas prouvé que
Loxigène foit tout à la fois le principe, .alcaüfranc
& le principe acidifiant, de forte qu’ il agiffe fur
tel métal pour, le convertir en acide, & fur .tel
autre pour le convertir en alcali. Sous ce premier
rapportles lefpîérànces de certaines, perfonnes*
très-difpofées àr cenfurer & à combattre la doctrine
pneumatique de Làvoifièr 8c des. chimiftes
françaisfont 'encore une fois, déçues,, ou au
moins, ajournées jnfqua. la découverte, de; fait®
beaucoup plus' forts 8c plus concîuans que ceux
dont il eft ici quèftion. T ^
Que les expeiience.s de MM. Davy, Gay-Luffac 8c Thénard ne prouvent point la décpmpofition
de la potajfe , & annoncent au contraire une nouvelle
combinaifon de ■ l’aicaîi avec 1 hydrogène ,
c’efL, comme je l’ai déjà dit, une manière de voir
très-vraifemblable, & fut tout une manière de rai-
fonner très-jufte ; mais aller jufqu’à dire que cette
combinaifon eft un métal, fe l-ervir conitamment
de l’expreffion du nouveau métal pour défigner ce
compofé nouveau, où la potajfe entre toute entière
avec de l’hydrogène 8c peut-être avec du carbone,
e’eft, ce me femble, aller trop loin, 8c conclure
trop vite 5 car fi ce compofé hydrogéné étoit véritablement
un métal, outre la fingularite de fa
pefanteur , moins grande que celle de J eau , il
faudroit en conclure qu’un métal eft un etre compofé
, 8c que tous les autres métaux font, ou au
moins pourroient bien être des compofés j ce qui
paroît contrafter fi fortement avec les connoiflan-
ces aauelies de la chimie, qu’il faudroit des faits
beaucoup plus nombreux , & des preuves beaucoup
plus fortes, pour'admettre cette conclufion.
Il me paroît donc plus fage de ne pas nommer
ce compofé métal y 8c detfie le confidérer encore
que comme une fubftancè combuftible ,. jouiflant
de propriétés très-fingühères-, & furtout d une apparence
métallique très-remarquable. Les. recherches
fort intéreffantes de MM. Thénard & Gay-
Luf làc& fuvtout leur découverte fur umprocede
propre à donner une grande quantité de cette nouvelle
fubftancè, peuvent devenir entre leurs mains
Les propriétés qui appartiennent à la potajfe 8c
qui la caraétérifent, en font un des inltrumens les
plus util'es pour l’analyfe, & 1 un des réactifs employés
h fource de-beâucoup d’autres découvertes j mais
ils doivent fentir eux-mêmes1 que c elt pouüer
beaucoup trop loin un premier reiultat, que den
cô'ftcture la nàturé cornpofée des métaux. <■ . « _
■ On doit prévoir encore que ce corps combuf-
■ tîbie, d’ailleurs fi éminemment inflammable , nè
fera pas un té a â if Mffi facile à employer & aulb
propre à donnéf des lumières certaines qu on 1 au-
toit cru , puifque > devant agir comme compole &
par les élémens mêmes de facompofition>fcs effets
fe compliqueront néctlTairement ; & c elt ce qui
fem b le îêtre a r r iv é dans le s d e u x e lla is d e M M . G a y - .
Litffa c & T h é n a r d fu r les a c id e s flu o r iq u e & b o r a -
c iq u e , t ra ité s pa r le n o u v e a u corps- c om b u lt ib le ..
Outré q u ’ ils n’ o n t r ien ap p r is e n c o r e fu r l e s v ra is ‘
T'a'dieaùx d è c e s d e u x a c id e s » on tro u y e -d a n s 1 e x - ‘
pofition qu’ont préfentée les deux habiles chimiftes,
une obfcurité , une forte d embarras, iur-
tout à.l’égard du éhaybdîi "qu’ ils croient provenir
de leur prétendu métal, tandis qu ils ne 1 ont annoncé
jufque-là que eoltmié ime-combinaifon dal-
cali & d’ hydrogène..1-H ,
i Ces réflexions , Si pïufieurs autres que je pou.-
■ tois ajoutée encore, prouvent qu il refte beaucoup
de- fchofss à faire fur c e tte-matière ÿ qu eue
doit être, le- fujet d'itn grand nombre de travaux „
ë£ quelle exige-toute battention dés chimàies-
le plus- avnmageufement pour les progrès
de la feieuce , comme pour 1 avancement des arts
qui en dépendent. .
• La potajfe eft l’agent le plus précièüx des chimistes
modernes pour l’analyfe des pierres. La lu lion
dans laquelle elle les entraîne, écarte 8r tend à Séparer
Ses principes terreux qui les constituent par
leur rapprochement 8c leur combinaison. Elle iêrt
également à obtenir ifolés quelques oxides métalliques
les uns des autres, par la diSToIution quelle
opère de quelques-uns ; & par fa non aéfion fur
quelques autres. On l’emploie comme précipitant
pour aécompofer un grand nombre de fels métalliques
, & pour féparer leurs bafes en faturant les
acides qui leur étoient unis.
En médecine., e’eft un des plus importans 8c des
plus héroïques médicamens qu’on puiffe employer
comme fondant, caulfique , lithontriptique , af-
thénique. Ces.effets , quelquefois, trop pronon,
cés, quelquefois même vénéneux, font promptement
détruits par les acides, les huiles 8c les
graiffes.
Elle rend une foule de fervices dans les arts , 1a
verrerie, la leflive, le blanchiment, la favenerie,
la docimafie , la cuite des. eaux falpêtrées, la papeterie
, l’imprimerie, la peinture , 8ec. 8ec. On
en fait l'application à chacun des articles qui con-
■ cernentces arts, ou les matériaux qu'on y.ernploie.
On.fe contentera d'àjouter ici en général,. que la
pàcajfe, ü utile aux hommes en fociété, 8c qui
contribue de tant de manières à leur bien-être,
doit,être ménagée, 8c regardée comme bien pté-
cieufe dans Les pays où il n'y a pas de bois, &
qu'on doit prendre . les moyens de la retrouver
aprèsT.ufage auquel on l ’a deftinée,’de ne pas b
laiffes perdre, comme on le fait trop fouvent, &
.de Mi redonner, par l’évaporation 8c la calcination,
la même forme 8c la même uétivrte.qu elle avp.it
avant d’êtrelemployée.. Cette pratique économi-
que.ne doit point être négligée daiis les ateliers-,
les manufaétures où l’on fait un grand, ufage de
potajfe ,8c où elle, exige une grande, dèpenfe. Les
.connôiffances chimiques peuvent guider.à cet
égard les hommes occupés à tirer un parti quel-
: conque.de. la potajfe: dans les procédés des- lartsc
• j Voytt^ les articles. Alcalis , Pie r r e , Ré n c -
tlîs , sels , Soude , ô b )
POT-Aisse snrcÉE. On nomme ainfi la combi-
na fon de potajfe 8c de filice fondues-enfemble dans
un creufet,dans une proportion, telle que l ’alealî
foit au moins le double de la filice, 8c que celle-
ci puiffe fe diffoudre en entier dans l’eau, à la- faveur
de fon union intime avec la pocajfa. Ce compote
porte encore le nom de verre:,folut/te., parce
.qu’en, effet, après avoir pris une véritable tonne
2c apparence, cte verre* il fe diflbut cependant