
Quant aux globules de mercure natif, que l’on
trouve fréquemment dans les mines d'où l’on extrait
les minerais de ce métal , elles paroiflent provenir
en grande partie de la décompofition du
fulfure de mercure.
Le cuivre eft un des métaux qui fe trouve le
plus fréquemment à l’état natif : c'eft vraifembla-
blement à cette propriété, qu’il doit d’avoir été
•un des premiers métaux dont les hommes aient
fait ufage.
Le bifmuth fe trouve prefque toujours dans le
même état.
L’arfenic affez fouvent, quoiqu’en petite quantité.
L’antimoine natif fe trouve très-rarement dans
la nature ; il eft plus ou moins mélangé d’arfenic :
c’eft ainfi qu’ il eft aux mines d’Allemond (département
de l’ifère), d’où l’on a tiré les plus beaux
échantillons qui en exiftent.
Le tellure n’a été trouvé qu’à un feul endroit,
encore y eft-il mêlé à du fér, de l’or, &c.
Le fer & le plomb natif, dont il eft fait mention
dans quelques ouvrages, font en petite quantité;
le premier même paroît étranger à notre globe,
& avoir une même origine que les aérolithes (corps
tombés de l’atmofphère) : le plomb n’a été trouvé
qu’en petite quantité dans les laves, & fon exif-
tence n’eft pas univerfellement reconnue.
II. Minerais conjiftant en une combinaison de différens
métaux.
Dans cette clafle de minerais, les propriétés du
métal principal (ont mafquées par le fimpie effet
de l’alliage : l’afpeét; métallique eft cependant
confervé. On compte dans cette clafle :
L’or verdâtre, dans lequel l’ or eft mêlé d’argent.
L’argent antimonial ; mais ce minerai eft en fi
petite quantité, qu’il n’eft encore qu’un fimple
objet de curiofité. L’argent eft à l’antimoine à peu
près dans !e rapport de 4 à 1.
Le mercure argentai (ou amalgame natif) : le
mercure ÿ eft à l’argent dans la proportion de 7
à 1. Ce minerai efi encore rare.
Le fer arfenical, appelé auiiî pyrite arfenicale &
mifpickel par les mineurs. Peut-être une partie du
fer qui fe trouve dans cette fubftance eft-elle à
l ’état de fulfure. Ce minerai eft très-abondamment
répandu dans certains pays, notamment en Saxe,
en Siléfie., & c .; c’eft lui qui fournit une grande:
partie de l’arfenic du commerce.
Le kupfernichel.paroît être une combinaison du
nickel & de l’arfenic ; cependant on y trouve en- 1
cote du foufre , du fer, &c.
Tous les minerais de cobalt, d’un blanc ou d’un i
gris métallique, font une combinai fon de cobalt I
avec l’acf^niç : dans quelques-uns, il eft vrai , il]
y a du foufre & du ferxqui paroiflent-en modifier |
les propriétés. La majeure partie du cobalt du
commerce vient de femblables minerais.
III. Métaux a tétat de fulfure.
Les combinaifons de métaux avec le foufre font
peut-être les plus multipliées : c’eft des fulfures
métalliques, tels qu’ ils fe trouvent dans la nature,
que les hommes retirent de la prefque totalité de
certains métaux. Les fulfures font :
Pour l’argent.
i°. L’argent fulfuré ordinaire , improprement
appelé argent vitreux par les mineurs : il fe trouve
en maffes, en couches fuperficielles, en criftaux ;
il contient environ 80 pour cent d'argent. On a
encore une efpèce de fulfure d’argent, mêlé avec
du fer & peut-être un peu d’antimoine ; il n’eft
point malléable comme le précédent. De plus,
on trouve dans les mines une fubftance noirâtre ,
efpèce de pulpe plus ou moins mélangée de matière
terreufe , que les mineurs nomment argent
terreux ; elle contient une affez grande quantité, de
ce métal, mais ce n’eft guère que l’effai docimaf-
tique qui peut l’y faire découvrir.
2°. L’argent rouge , minerai dans lequel le fulfure
d’ argent eft combiné avec l’ antimoine, peut-
être même avec de l’arfenic : on ne fait pas encore
dans quel état l’antimoine fe-trouve dans cette
combinaifon.
30. Le minerai d’argent blanc (yeifgültigeferç
des Allemands ) , qui n’eft peut-être qu’une triple
combinaifon de fulfure d’argent, d’antimoine &
de plomb.
Pour le mercure.
Ie. Le mercure fulfuré, appelé cinnabre. Le mercure
y eft au foufre à.peu près dans le rapport de
4 à 1 : c’eft le minerai le plus ordinaire de mercure.
2°. Le mercure hépatique, mélange de mercure
fulfuré avec des parties bituminèufes ou charbo-
neufes. C ’eft le principal objet des exploitations
d’Ydria.
Pour le cuivre.
i °. Le cuivre fulfuré pur : le cuivre y eft au
foufre à peu près dans le rapport de 4 à 1. Ce
minerai fe trouve en grande quantité dans les mines
de la Sibérie.
20. La pyrite cuivreufe ou mélangée de fulfure
de cuivre % de fulfure de fen elle eft d’une belle
couleur jaune-verdâtre. Il paroît que le mélange
des deux fulfures peut fe faire en diverfes proportions
: cette pyrite eft de tous les minerais de cuivre
le plus commun. Les pyrites cuivreufes de
Sainbel, près de Lyon , font l ’objet d’une exploitation
confidérable.
30. Le cuivre gris (fahler^ des Allemands).
Cette fubftance paroît être eflentiellement un mélange
de fulfure de cuivre & de fulfure d’antimoine
: on y trouve encore Couvent du fer & de
l’argent ; peut-être l’un & l'autre y font-ils à l’état
de
de fulfure. Ce minerai prend quelquefois le nom
d’argent gris : telles font les mines de Baygorry
dans les Pyrénées, & de Sainte-Marie dans les
Vofges* I . a
4°. Le cuivre noir terreux, lequel ne paroît
être qu’un mélange de cuivre fulfuré décompole,
& de parties terreufes.
Pour le fer. I § _ - r ,,
La pyrite martiale : le fer y eft au foutre ,d auprès
Prouft, dans le rapport de 10 a 9- c elt
peut-être le minerai qu’on trouve le plus Couvent
dans la nature : il eft peu de filons, de couches,
de maffes de montagnes qui n’en contiennent.
Le plomb fulfuré, appelé galène par les mineurs,
e ft une combinaifon de plomb & de foufre, a peu
près dans le rapport de 6 à 1. Il contient prefque
toujours un peu d’argent. C ’eft de ce minerai
que l’on retire prefque tout le plomb du commerce
: il eft abondamment répandu dans le lein
de la terre. , , ,
L’étain fulfuré eft très-rare ; il n a encore ete
trouvé que dans un endroit, en petite quantité,
& mêlé avec le fulfure de cuivre.
Le zinc fe trouve le plus Couvent a_l état de
fulfure. Les proportions du métal au foufre éprouvent
des variations confidérables, d apres les ana-
lyfes de Bergman : il contient affez Couvent du
fer, & accompagne prefque toujours le plomb
fulfuré. I I 1 v H H
L’antimoine eft habituellement a-1 état de lui—
fure : le métal & le foufre font a peu près dans le
rapport de 7 à 3, d’après Bergman. Il paroît qu il
exifte auffi un fulfure, dans lequel \ antimoine elt
à l’état d’oxide, & non de métal : 6. e^ft 1 antimoine
rouge, auquel on a donné le nom d antimoine hy~
drofulfuré. A
Le fulfure de manganèfe vient d etre découvert
par Ktaproth dans le minerai aurifère de Fel-
fobenia en Tranfilvanie.
L’exiffence du fulfure de bifmuth auroit peut-
'être befoin d’être mieux conftatée. Au refte, cette
fubftance ne fe trouve qu’en très-petite quantité.
L’arfenic fe trouve affez fréquemment, quoiqu’en
petite quantité, à l’ état de fulfure : tantôt
il eft d’un beau rouge-écarlate, c’ eft la rubine d ar-
fenic ; tantôt d’un beau jaune^-citrin , c eft 1 orpir
ment. Dans cette dernière efpèce, le foufre paroît
être en moindre quantité que dans la rubine. D a-
près Kirwan, il n’y a qu’un dixième de foufre fur
neuf parties d’arfenic dans l’orpiment.
On n’a encore trouvé le molybdène que fous la
forme de fulfure ; mais le métal y eft à l’état d’acide
: cet acide & le foufre paroiflent y être a
peu près en égale quantité.
IV. Métaux d l3état d'oxide.
Les oxides métalliques font abondamment répandus
dans la nature. Il eft quelques métaux dont
l’affinité pour l’oxigène eft telle, qu’ on ne les
Lui mie. Tome K.
trouve guère que dans cet état, du moins en BJ.an"
des maffes : tels font le fer ( j’excepte le fulfure
de fe r ) , le manganèfe, l’ étain, &c. .
Le cuivre fe préfente fouventfous forme d oxide
rouge : on le trouve ainfi en grandes maffes, prenant
quelquefois un afpeét un peu métallique ; en
criftaux, en aiguilles très-déliées, formant de jo-.
lies touffes. Ce même oxide eft quelquefois mele
avec de l’oxide de fe r , & forme alors ce minerai.
particulier, connu des mineurs allemands fous le
nom de fiegder^ ( minerai couleur de brique) , &
qui eft en plufieurs endroits l’objet principal des
exploitations.
Prefque tous les minerais de fer, ceux dont on
retire ce métal , font des oxides à différens degres,
& plus ou moins mélangés de matières terreufes.
Parmi ces oxides on compte :
i ü. Le fer oxidulé ou mine de fer magnétique.
Ce minerai a un afpeél métallique ; il eft noir, dur,
& rend jufqu’ à 80 pour cent de fer. La majeure
partie des bons fers de la Suède provient d un
pareil minerai'.
2°. La mine de fer d'un gris-métallique ( fer 0I1-
gifle de M. Haüy ) ; elle rend environ 7° vP°ur
cent. Elle eft très-commune en Suède, à i île
d’Elbe, & fait l'objet de grandes exploitations.
3 0. Les minerais rouges compares, les hémati tes
rouges, dans lefquels le fer eft à l état d oxide
rouge, & eft combiné avec quelques matières
terreufes ; ils font affez difficiles à fondre. Elles
donnent environ yo & 60 pour cent de fer.
40. Les minerais bruns, hématites brunes , qui
paroiflent être une combinaifon d’oxide de fe r ,
d’oxide de manganèfe & de chaux : peut-etre ces
fubftances font-elles à l’ état de carbonate. Ces
minerais rendent de 30 à 50 àe fer ; ils font de
bonne qualité, fufibles.& tres-abondans dans la
nature. f
yP. Les mines limoneufes : telles font celles qu on
retire en abondance des lacs de la Suède, des marais,
& d’un bas pays de la Luface, de la Siléfie,
&c.; des terrains de tranfport du centre de
la France, tantôt en maffes informes, tantôt en
géodes, en globules parfaitement arrondis. Elles
font à peu près de même nature que les mines
brunes, quoique moins riches & moins pures :
elles donnent fouvent du fer caffant a froid. 6°. Enfin, les minerais terreux y qui ne font autre
chofe que des marnes, des argiles plus ou
moins imprégnées d’oxide rouge de fer : leur
contenu en fer varie confidérabiement.
L ’étain ne s’eft encore trouvé qu’à l’état d’oxide
(à l’exception de certe petite quantité de fulfure
d’étain, dont nous avons déjà fait mention) : fous
cette forme c’eft une matière très-compa&e, dure,
plus ou moins tranflucide. Les exploitations d’étain
de l’Angleterre, de la Bohême, de la Saxe, des
Indes, ont un pareil minerai pour objet.
L’oxide de zinc eft en affez grandes maffes dans
quelques endroits pour y être exploité ; il forme