
ce qu’elles devînffent de nouveau capables d’être
faines par le même acide. La folution ainfi achevée
fut évaporée lentement, 8c , comme à peu près
tout fe dépofa pendant l'évaporation, je conclus
que tout étoit de la filice. Les proportions réfutantes
de cette fimple analyfe , fans le poids du
foufre contenu dans les pyrites difleminés irrégulièrement
dans le tout , furent :
Silice.................................. 70
Magnéfie.................................... 34
Oxide de fer............................................. j 2
Oxide de nickel.............. 3
Examen de la pierre dxYorckshire.
»Comme la réparation mécanique des fnbftances
dans cette pierre étoit auffi difficile que dans la
précédente, je fus obligé de me contenter de la
foumettre au même traitement. Je recueillis cependant
trente-quatre grains de particules malléables
,lefquels, par le procédé que nous avons déjà
mentionné plufieurs fois, donnèrent quatre grains
de matière terreufe, & qui, en fourniffant trente-
fept grains & demi d’oxide de fer , indiquèrent
environ quatre grains de nickel.
»Cent cinquante grains de la partie terreufe de
cette pierre furent réduits.,-par lanalyfe , en
Silice................. .................... . . . . . . . . . . . . . 7 ƒ
Magnéfie.............. 37
Oxide de fer.................... 48
Oxide de nickel..................................................2
j 62
Examen, de la pierre de Bohême*.
» La probabilité de ne pouvoir jamais, obtenir
d’autre échantillon de ce fragment très-remarquable
de cette fubftance , ne m’a permis d’en
détacher quvune très-petite quantité pour ne pas
abufer de la libéralité de M. G ré ville. Je trouvai
fa compofition femblabîe à celle des trois pierres
precedentes, & le comte de Bournon avoit déjà
montré que la quantité de métal attirable étoit
proportionnellement très-çonfidérable.Seize grains
& demi ont abandonné deux & un feptième de
matière terreufe étrangère, & ont fourni, par le
traitement avec l’acide nitrique & l’ammoniaque,
dix-fept & demi d’oxide de fer. Cela paroîtroit
indiquer une proportion d’un & demi de nickel
dans quatorze grains, ou environ neuf pour cent.
w Cinquante-cinq grains de la partie terreufe de
la pierre, par le traitement analytique des. deux
premières, ont produit :
Silice ........................................................ . 25
Magnéfie ........ .......................... ......... . . . . 7 \
Oxide de fe r ... ........................................23 | Oxide de nick-1.. .. . . . . . . . . . . . . ___; 1 |
P i
*> L’augméhtation extraordinaire du poids dans
le réfultat de ces trois dernières analyfes, malgré
la perte entière du foufre contenu dans les pyrites,
eft fans doute due à l’état métallique du fer contenu
avec le foufre, comme nous Payons fait voir
dans le premier cas.
» J’ai maintenant terminé l’examen chimique de
ces quatre fnbftances extraordinaires. Il diffère
malheureufement de l’analyfe faite, par les académiciens
français, de lapi errerai leur fut préfentée
par l’abbé Bachelay, aufli bien que de celle faite,
par le profeffeur Barthold, de la pierre d’Enfisheim,
Notre analyfe diffère de celle des académiciens en
ce qu’ils n’ont trouvé ni magnéfie ni nickel, &
de celle de M. Barthold , parce qu’ il n’a point
trouvé de nickel, & qu’il y a découvert un peu
de chaux avec dix-fept pour cent d’alumine. Pour
expliquer ces différences, je foumets aux chimiftes
la quefiion de favoir fi la magnéfie ne peut pas
avoir éludé l’aCfion de l’acide avant que l’agrégation
des parties intégrantes de la pierre ait été
détruite par le traitement avec la potaffe. Quant à
l’exiftence de l’alumine, je ne la nie pas abfolu-
ment.: cependant je dois obferver que toute la
terre qui paroiffoit avoir quelque reffemblance,
quoique légère, à l’alumine, étoit au plus trois
pour cent du total, & il me paroiffoit qu’il y avoit
de bonnes raifons de croire que c’étoit de la filice.
Touchant l’exiftence de la chaux dans la pierre
d’Enfisbeim, j’en appelle au profeffeur Barthold
pour favoir fi , en fuppolânt la chaux une partie
conftituante , il ne fe feroit pas formé auffi bien-
du fulfate de chaux que du fulfate de n agnéfie,
quand l’acide fulfurique s’eft trouvé formé par
l’ignition, des terres 8c des pyrites. Et", quant à
la proportion d’alumine dans la même pierre, je
demanderai au moins fi elle auroit été aufli considérable
finies folutions formées par les acides
avaient été évaporées jufqu’à la ficcité requife,
& l’autour ne dir point qu’ il ait examiné les propriétés
de la terre appelée alumine. Quant à la
proportion de la magnefie , j’ai la fatisfaCtion de
trouver ynon analyfe correfpondante, à très-peu
de chofé près, avec celle du profeffeur Barthold ;
& fi ce qu’il a confidéré comme de l’alumine étoit
fuppofé être de la filice , la pierre préfentée à
l'Académie françaife, la pierre d’Enfisheim & les
quatre que j’ai examinées, fe rapprocheroient très-
fort pour la proportion de leurs parties filiceufes.
Quant au nickel, je fuis perfuaaé qu’on l’auroit
trouvé dans toutes fi les particules métalliques
avoient été examinées féparément. Mais quelles
que foient ces variations, la defeription minéralogique
des académiciens français, de M. Barthold,
& celle du comte de Bournon ^offrent une conformité
frappante de caractère commun à chacune
de ces pierres. Certainement cette fimilarité des
parties compofantes, furtout du mélange métallique
, ainfi que le grand rapprochement des proportions
confiituantes des terres contenues dans
chacune des quatre pierres qui font le fujet de ce
Mémoire, rétabliront une très-forte évidence en
faveur de l’affertion qu’ elles font tombées fur
notre Globe. Ces pierres ont été trouvées à des
places très-diftantes les unes des autres, & à des
périodes auffi fuffifamment éloignées. Les minéra-
îogiftes qui les ont examinées, conviennent qu'elles
ne reffembknt point aux fubftances minérales proprement
dites, & n’ont été décrites par aucun
auteur de minéralogie. Je m'étendrois davantage
fur l’authenticité de la chute de ces pierres 3 8c fur
la fimilarité des circonftances qui accompagnent
ce phénomène $ mais ces détails feroient fupeiflus
pour ceux dont le jugement eft impartial, 8c très-
inutile pour ceux- qui ne veulent point croire ce
qu’ils 11e peuvent expliquer. On a déjà fait, il eft
vrai, de grands efforts pour réconcilier les phénomènes
de cette nature avec les principes connus
de la philofophie ; mais, comnüe le comte de Briftol
l’a très-bien dir, ils ne nous ont laiffé que le choix
entre des difficultés également embarraffantes. Il
eft cependant remarquable que le doCteur Chladni,
qui femble s être livré à ces fpéculations avec le
plus de fuccès, ait lié la chute des pierres tombantes
avec les météores, & que, dans le récit de
M. Williams, la chute des pierres près Bénarès ait
été immédiatement accompagnée d’un météore.
» Comme l’on n’a apperçu aucune apparence
lumineufe pendant le jour ou la pierre eft tombée
en Yorckshire, cette circonftance doit plutôt combattre
l’idée que ces pierres font les fubftances qui
produifent ou charrient la lumière d’un météore,
ou que ce météore doit néceffairement les accompagner.
Cependant les pierres de Sienne tombèrent
au milieu de ce qu’on fuppofa être un éclair, mais
qui pouvoir être réellement un météore. On trouva
auffi des pierres après le météore vu en Gafcogne
en juillet 1790, & M. Falconet, dans le Mémoire
que j’ai déjà cité , rapporte que la pierre qui fut
adorée comme la mère des dieux , étoit une boeti-
lie3 8c quelle tomba aux pieds du poètePindare ,
enveloppée dans un globe de feu. Il obferve auffi
que toutes les boetilies ont la même origine.
*> Je ne dois peut-être pas omettre qu’en effayar.t
de former une enveloppe noire artificielle fur la
furface extérieure d’une des pierres de Bénarès,,
en lift faifant recevoir la décharge d’une batterie
électrique de trente-fept pieds carrés de furface
armée, on obferva qu’elle demeura lumineufe dans
fobfcurité pendant près d’un quart-d’heure, 8c
que la trace du fluide électrique devint noire. Ja
ne prétends pas confidérer cette circonftance
comme très-importante, car je fais fort bien que
plufieurs fubftances deviennent lumineufes par l’é -.
leêtricité.
» Mais fi jamais on découvre que les pierres tombantes
font réellement les corps des météores, il
ne paroîtroit pas fi étonnant que des maffes, telles
qu on nous repréfente quelquefois ces pierres , ne
pénètrent pas plus avant dans la terre 5 car les mé-
? testes fe meuvent plus dans,1a dire dion h rizon-
tale, que dans la perpendiculaire, 8c nous ne coi>
noiffons nullement la force qui pouffe les météores,
pas plus que l’origine des pierres tombantes.
» Avant de terminer ce fujet, on doit s’attendre
que je parlerai en particulier de ce météore qui,
il y a peu de mois, traverfa le comté de Suffol-k.
On dit qu’il en tomba une partie près de Saint-
Edmimsoury, & même qu’elle mit le feu à une
cabane-dans ce voiftnage. Il partir, d’api es les
recherches faites fur les lieux, que l’on croit avec
quelque raifon qu'il étoit tombé quelque partie du
météore dans les prés voiiïns ; mais le te ms de la
combuftion de la rnaifon ne correfpond pas avec
le moment de la tranfition du météore. Un phénomène
beaucoup plus digne d’attention a été- décrit
depuis dans le Pkilofophical Magazine. Dans
la nuit du y avril 1800, on a apperçu en Amérique
un corps entièrement lumineux, qui fe mouvoir
avec une prodigieufe rapidité. Sa greffe tir apparence
étoit celle d’une grande maifon de foixante-
dix pieds de long, 8c fon élévation au delïus de
la furface de la terre d’ environ deux cents verges
(fix cents pieds anglais).' La lumière produi-ftt
prefque les effets du foleil en.plein midi, 8c ceux
qui le virent, éprouvèrent un grand degré de chaleur
, mais aucune fenfation électrique. Immédiatement
aprèfc il difparut au nord-oueft : on entendit
un violent bruit comme fi le phénomène avoit ren-
verfé la forêt au-devant de lui, 8c quelques fécondés
après il fe fit un éclat terrible , qui caufa
un tremblement de terre très-fenfible. On fit après
cela des recherches dans l’endroit où le phénomène
étoit arrivé, & bn trouva que tous les végétaux
étoient brûlés ou fortement grillés, &
une portion confidérable de la furface de la terre
brifée & foulevée. Il eft fâcheux que les auteujrs de
ce récit n’aient pas fait des recherches audeffous de
la furface du terrain. Un corps auffi immenfe, quoiqu’il
fe mût dans une direction horizontale, ne
pouvait que s'enfoncer à une profondeur confidérable.
S’ il a été quelque chofe de plus que l’apparence
d’un corps de nature particulière, le laps
des âges effectuera peut-êt.e ce que l’on a négligé
à préfent, 8c fa grandeur 8c fa fituation
foiitaire deviendront l’étonnement des philofo-
phes futurs.
» Ceci me conduit à parler de la maffe foiitaire
que l’on a appelée fer natif, qui a été découverte
dans le midi de l’Amérique , & qui fut décrite par
Don Rubin de Gelis. Son poids étoit d’environ
quinze tonneaux. Le même auteur fait mention
d’une autre maffe ifolée de la même nature. Tout
fon récit eft très-intéreffant t mais, comme il a
déjà été publié dans les Tranfaclions p h ilo fop k i-
ques pour l’année 1788, il n’eft pas néceffaire de
le répéter ici.
» M. Prouft a montré que cette maffe, dont on
a donné une defeription particulière, n’étoit pas
entièrement du fer, mais un mélange de nickel &
A a a a 2