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mercuriel entier. ^Quelques auteurs avoient dit
que la falive entraînoit du mercure avec elle : on
n’a jamais pu en extraire dans des recherches faites
au laboratoire de l’École de médecine de Paris.
ƒ• La falive, chauffée ou évaporée-, ne laiffe
que peu de réfidu. On la voit fe bourfoufler beaucoup
j elle fe deffèche promptement en petites
plaques blanches ou jaunâtres * filées & âcres;
Quand on l’évapore jufqu’au tiers de fa quantité.,
8 c qu’on la laide enfuite refroidir & rep'ofer, elle
donne des criftaux très-reconnoiffables pour du
muriate de foude par leur forme cubique, leur
faveur falée, la vapeur acide muriatique que l’acide
fulfurique en dégage , & le précipité en caillé
qu’il forme dans le nitrate de mercure. Évaporée
doucement à ficcité , la falive laiffe un réfidu
comme le glutineux de la farine, qui fe bourfoufle
8 c s’enflamme fur les charbons , en répanjant i’o
deur de corné ou de cheveux brûlés. On fent aufli
une odeur d’acide pruflique. Quand on foumet la
falive à la diftillation dans une cornue de verre,
on la voit s’élever en écume qui occupe un grand
efpace j elle fournit tous les produits des matières
animales, & laiffe un charbon dans lequel j’ai
trouvé, outre le muriate de foude , des phofphates
de foude 8 c de chaux affez abondans. Il y a aufli
de l’acide pruflique très-fenfible parmi les produits.
La proportion d’ammoniaque formée n’eft
pas plus, grande que dans la diftillation des autres
matières animales. 6. Expofée à l’air, la falive humaine en abforbe
une quantité notable, & moufle beaucoup par
l’agitation i elle préfente au bout de quelques
heures, fuivant l’obfervation de M. Siébold, une
légère pellicule irilee 8c comme graiffeufe à fa fur-
face j elle fe trouble bientôt & dépofe des flocons
j elle exhale une odeur ammoniacale , vive
& très-pure. Macbride penfoit qu’il s’en échap-
poit une grande quantité d’air fixe j il en jugeoit
furtout par le grand volume & la nature écumeufe
qu’ elle prend-dans le vide : il eft bien reconnu que
c’eft de l’air ordinaire qui fort dans cette expérience.
La falive fe pourrit, & devient très-fétide
après que l’ammoniaque qui s’y eft formée, en eft
dégagée. On a cependant regardé, d’après les expériences
de Pringle , cette humeur comme éminemment
antifeptique, & l’on a prétendu qu’elle
empêchoit la putréfaction des viandes qu’on y
plongeoir. A la vérité, un plus grand nombre
d’auteurs l’ont au contraire rangée parmi les fer-
mens les plus aCtifs, & l’ont particuliérement désignée
comme favorifant la fermentation vineufe
des corps farineux s ils ont même expliqué par-là
comment des peuples fauvages de l’Amérique &
de l'Afrique préparoient des liqueurs enivrantes
avec des racines & des graines mâchées, qu’ils
expofoient enfuite à la fermentation. Cette propriété
mérite encore d’être mieux déterminée par
rongeant ou oxidant affez promptement le fer 8 c
, le cuivre. On avoit aufli coutume, dans les laboratoires
des expériences exactes.
7. La falive eft connue depuis long-tems comme 1
de pharmacie , de cracher dans les mortiers
où l’on fabriquoit l'onguent mercuriel, &; l'on favoit que ce procédé hatoit l’exiin&ion ou
l’oxidation du mercure en noir. M Michel du
Tennetar, profeffeur de chimie à Metz, a découvert,
il y a environ douze ans, qu’en triturant
des feuilles d’argent & d'or dans la falive , ’on
opéroit l’oxidation de l’un 8c de 1 autre -de ces
métaux fi difficiles à brûler. 11 paroît -qu’on parvient
plus facilement encore à oxider le mercure
feuldans cette liqueur animale, d’après une méthode
pratiquée depuis long-tems par les matelots
anglais, & qui confifte, fuivant le rapport que
m'en ont fait des médecins habiles de cette nation
le creux de la main, à l’aide de la falive, & i
prendre iur-le-champ le mercure ainfi éteint. En
frottant du mercure en petits globules adhérens
aux doigts graiffés , fur l’intérieur des joues, 8c
comme dans la méthode de Clarke ,- on-guérit les
fymptômes vénériens : tous ces phénomènes tien.-
nent à la même caufe.
8. La falive ne fe mêle qu’imparfaitement, &
n,e diffout pas complètement dans l’eau j elle
s'arrête à fa furface & refte bien feparée. On attribue
, à broyer quelques globules de mercure dans
cet effet à fa vifcofité 8c à fa lenteur : il
faut y ajouter la nature peu foluble du mucilage
animal, contenu dans cette liqueur. L’ébullirion
de l’eau y coagule quelques flocons, & retient
les matières falines qu’elie en fépare. Les acides
forts, à petite dofè, épaifliffent la falive, comme
on le fent dans Ja bouche quand on y promène
quelque tems une liqueur aigre} à plus grande
dofe , ils la diffolvent. Les alcalis fixes 8c les terres
en dégagent fur-le-champ de l ’ammoniaque.
L eau de chaux, la diffolution de baryte, y formant
un précipité de phofphate de. chaux 5 l’acide oxalique
y montre la préfence de la chaux par le précipité
qu’il y produit, quoiqu’ il foit très-léger.
Les diffolutions métalliques, & furtout les nitra^
tes de plomb, de mercure, d’argent, troublent
fortement, & précipitent abondamment la falive : c eft par-là que j'ai fpécialement trouvé les phof-
phates qui exiftent dans ce liquide animal j car ces
précipités métalliques donnent des traces très-
feniïbles d’acide muriatique 8c d’acide phofpho-
rique tout à la fois.
9. Il Cuit de tous les faits énoncés, que , chez
l’homme, la falive eft formée d’une quantité d’eau
qu’on évalué aux trois quarts ou aux quatre cinquièmes
d’un mucilage animal très-aéré , mouf-
feux j prefqu’ dans & l’eau j indiffoluble ou très-peu diffoluble
d’une petite proportion d’albumine de matières falines, qui font du muriate c & dix
phofphate de foude, d’ammoniaque 8 de chaux.
Cette manière de concevoir la compofition de ce
liquide, outre qu’elle eft le réfultac des expériences
faites jufqu’ici fur fa nature, explique encore
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tous les phénomènes que préfente'la falive, fa
demi*coagulation par le feu , par les acides , par
Talcool} fa difficile diffolubilité dans l’eau , les
légers flocons qu’elle donne dans beaucoup de cas,
fa lente vifcofité , fa propriété écumeufe ,. la précipitation
par une foule de corps. Il faut fe repré-
fenter la falive comme une diffolution rapprochée
de ce mucilage vifqueux, qui arrête, avec une
grande promptitude, l’air dans lequel elle plonge,
de manière à l’entraîner avec elle dans le bol alimentaire
& dans l’eftomac. Les fels peuvent y
varier dans leur proportion , & varient en effet
fuivant une foule de circonftances.
io. Il eft allez fréquent qu'il fe forme dans les
couloirs de la falive, & qu’il fe dépofe dans les
canaux excréteurs des glandes Talivàires, des ef-
pèces de concrétions ou de calculs qu’on a mal-
a-propos nommés des pierres. On les a furtout
obfervés dans le canal de Warthon, beaucoup plus
fouvent que dans ceux de Stenon & de Rivinus.
Haller, après avoir cité une foule d’exemples
d’après les auteurs , demande quelle peut être la
Caufe qui favorife cette formation dans le premier
de ces canaux, plutôt que dans les deux autres.
On ne connoît point affez la ftruéiure des diverfes
glandes falivaires pour prononcer fur la caufe de
cette fîngulière prérogative du canal de Warthon.
Scherer, dans une Differtation qui a pour titre :
De C&lculo in duclu falivali3 a décrit avec beaucoup
de foin les maux que produit cette efpèce de
concrétion, & toutes les circonftances qui l’accompagnent.
Hippocrate connoiffoit déjà la pierre
fous la langue. On a vu la tumeur nommée ranule
ou grenouillttte, & les angines être la fuite de cette
efpèce de concrétion. Beaucoup de faits ont auffi
prouvé qu’elie feformoit promptement. J’ai examiné
un de ces calculs falivaires, qui m’a été donné
par M. Sabbatier, & je l'ai trouvé compofé de
phofphate de chaux 8c d’une efpèce de mucilage
animal. Sa fource eft: donc manifeftement dans la
falive , qui, comme tous les fucs blancs 8c plus
ou moins vifqueux , contient le phofphate de
chaux , dont la proportion augmente quelquefois
par des, caufes encore inconnues ou inappréciées.
Il paroît que cette augmentation tient, dans plu-
fieurs circonftances, à une caufe générale, & 1
qu’elle a lieu dans toutes les humeurs la fois,
fans doute parce que les couloirs qui en évacuent
naturellement la furabondance, fe trouvent alors
refferrés. Dans ce cas, il fe forme dans beaucoup
de lieux de pareilles concrétions, 81 il s’en dépofe
jufque dans Tépaifleur des membranes.
i l . Ces incruftations fi fréquentes, qui enveloppent
la bafe des dents, qu’on connoît fous le
nom de tartre, qui les déchauffent, qui repouffent
8c détruifent les gencives, 8c deviennent
quelquefois fi confidéràbles , qu’elles ^écartent,
ebranlent & déplacent tes dents elles-mêmes chez
certains individus qui n’ont pas foin de leur bouche
, font encore de la même nature. La falive &
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les autres fucs de la bouche, qui baignent fans
ceffe ces os, qui féj outnent fans cefle entre le bord
des gencives & les dents, y dépofent peu a peu.
par une véritable criftallifation 3 les molécules de
ce fel terreux ; & ce n'eft point au téftdu des ah-
mens, comme on le croit communément, qu il
faut attribuer ce prétendu tartre dentaire. En examinant
avec une bonne loupe la concrétion tarta-
riforme qui ceint ces os vers leur couronne, 8c
qui s’étend quelquefois jufqu’aux alvéoles fur le
bord defquelles elle fe moule, on la voit compofee
de petits grains réunis les uns aux autres, brillans
dans quelques points. Au microfcope on y apper-
çoit un grand nombre de pores ou de petites cavités
polyédriques qui imitent la forme & l’arrangement
des cellules des polypes. Magellan le
phyficien, qüi a fans doute vu des animaux mi-
crofcopiques fe mouvoir, a penfé que cette concrétion
étoit une forte de polypier, formé par
ces animaux. Mais il eft plus naturel de croire que
ce dépôt criftallin des humeurs buccales, fem-
blable aux concrétions fi généralement répandues
& fi communes dans l’économie animale, reçoit ,
à fa furface & dans fes pores , quelques molécules
du réfidu alimentaire, chargé, comme toute matière
organique molle, humide & chaude, d animalcules
microfcopiques. La nature de ce dépôt
dentaire eft de véritable phofphate de chaux,
mêlé d’une portion de fubftance muqueufe & glai-
reufe : aufli les acides le diffolvent-ils, comme on
le fait depuis long-tems , par l’emploi de ces matières
propres à nétoyer les dents, fur lefqueiles,
à la vérité, les acides agiffent d’une manière dan-
gereufefi l’on n'a pas l’attention de borner leur
énergie à la feule couche de tartre qui enveloppe
& recouvre les dents.
Mücus n asal , i. On nomme mucus nafal ou
morve un liquide qui fe fépare dans les cavités dit
nez, 8c qui s’écoule au dehors, fort par les narines
, fous la forme de gouttes, ou fous celle de
glèbes plus ou moins épaiffes & vifqueufes > foit
par la gorge en y defcendant des arrières narines ,
& que l’on rend alors en crachant. Ce liquide eft
féparé du fang par les artères qui arrofent toute la
membrane de Schneider, 8c paroît fe former dans
les cryptes glanduleufes particulières, qu’on voit
abondamment difféminées fur les narines j il fe
raffemble aufli en partie de tous les fin us frontaux,
de ceux de l’éthmoïde, du fphénoïde 8c de l’os
maxillaire fupérieur, fur la paroi membraneufe
defquels on pe voit pas de crypte glanduliforme.
Il eft aufli mêlé du fuc lacrymal qui defcend par
le canal creufé dans l ’os unguis, & qui délaie le
mucus nafal épaifli.
2. On doit fpécialement confidérer , 8c l’a-*
. bondance, 8c le cara&ère de ce liquide dans le
rhume fi improprement nommé rhume de cerveau,
où le mucus nafal fe fépare en plus grande quan-
; tiré, & féjoutne plus long-tems dans fes couloirs.
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