
tout-à-fait dans, l'eau , attire; rhunudiié 4e l’air,
fe faille décompofer 5c précipiter par les alcalis :
on le nomme encore, dans fdn é ta t dediffolntion
dans l'eau * liqueur des cailloux. ( Voyè%_ Us articles
Silice & Verre. )
POTÉE D'ÉTAIN. C’effle nom ufueî & commercial
d'un oxide gris d'étain, qui , après avoir
été broyé dans des moulins & avec l'eau, fert en-
fuite à donner le poli aux glaces, au marbre &
même à certains bois durs. ( ^ o y . t a r t i c l e Et a in .j)
On diftingue plufieurs 'efpèces de potée d étain
dans les arts, fuivant fa fineffe & fuivant les ufa-
ges auxquels on la deitine.
POTELOT : nom trivial du fulfure de molybdène
^qu'on a long-tems confondu , dans les arts,
avec la plombagine, fauffe mine de plomb, ou
carbure de fer natif. On verra aux articles Molybdène
& Sulfure de molybdène, que le
potelot du. commerce eft la mine où ce métal caf-
fant eft. uni par. la nature au foufre.
POTERIES. Tout le monde fait qu’on donne
le nom de poteries à des vafes faits avec des terres
plus ou moins-mélangées , d'un grain plus ou
moins ferré, fuivant leur cuiffon , & qui réunif-
fent le bas prix 8c la réfiitance aux àlternativt s de
chaud 8: de froid, de manière à pouvoir fervir
très utilement à tous les ufages économiques. Ces
deux propriétés réunies les font préférer aux vafes
de verre, de pierre 8c de métal, qui, dans
beaucoup de cas, ne pourroient pas remplir les
mêmes conditions qu'eux.
On entend fou vent par poteries, dans une acception
plus générale encore , toute'terre cuite au
t’eu , de forte ,qu'on confond alors les briques,,
les tuiles, les carreaux, les vales. de jardin les
plus.îcommuns avec les faïences-les plus belles &
même avec les. porcelaines les plus recherchées.
Tous les arts en effet partent de principes communs
, dont nous allons expofer les plus généraux,
d'après les recherches dé -Pott , de Maequer &>de
plufieurs autres chimiftes habiles qui ont étudié
ceS arts entièrement chimiques.
ils. confident à choifir des ter res argileufes,
grades., fufeeptibles de faire., avec.l'eau, des pactes
bien duétiles, confervant. leur forme , & prenant:,,
par un degré de chaleur , une dureté convenable
aux ufages auxquels ondes defline.après
la cuiffon. Maequer diftingue en trois genres principaux
lès argiles employées aux poteries. Lesuftes,
qui font les plus pures , réfiftent à. 1a plus grande
violence duieu , fans recevoir d’autre changement
que. de fe durcir jufqu’ à nm certain point,, mais
cependant trop peu pour acquérir la plus grande
compacité poflible -, les autres, expofées au même
feu, prennent une dureté? femblable à celle des
cailioux, & une denfité telle que leur caffure eft
liffe & brillante comme celle des bonnes porcer
taipes : elles réfiftent au plus grand feu fans fe
fondre ; elles doivent ces propriétés au fable , à
la craie, au gypfe , au fer, qui y font contenus en
fuffifa'nte quantité pour lui faire prendre une de-
mi-rufion , fans jamais leur permettre une fufion
complète ; les troifièmes prennent d’abord de la
dureteà un feu médiocre, 8e fe fondent entièrement
à un feu violent : ce font celles qui contiennent
le plus de matières fondantes.
Ces trois genres de terres peuvent donner, fans
aucun mélange, trois fortes de p o t e r ie s : les premières,
des pots ou creufets très-réfiftans , pouvant
contenir des métaux 8e des verres: durs en
fufion , mais les laiffanc pafifer à la fin faute de
compacité : tels font les creufets de verreries ou
l ’on fait les verres durs, les bouteilles à vin, 8cc.
Les fécondés donnent les creufets 8c les vafes
cuits en grès > bien fonnans, faifant feu avec l’acier
, contenant les liqueurs. Leur denfité s’op-
oofant à leur prompte dilaratiop par la chaleur 8c
a leur prompt refferrement par le froid, le feu ou
le refroidiffement trop fubit les fait caffer dans un
grand nombre d'opérapions. Ce feroient d’excellentes
p o t e r ie s fans cet inconvénient, & malgré lui
elles peuvent fervir à beaucoup d’opérations lftrf-
ou'on les ménage. C'eft ce qu’on obferve dans
plufieurs ménages où des vaiffeaux de grès fervent
pendant long-tems à faire chauffer de l’eau,
cuire dans l’eau des viandes, des légumes, pourvu
qu'on les ménage avec beaucoup de foin dans les
commencemens, & qu'on ne brufque point la
chaleur ni le froid.
Avec les argiles fufibles de la troifième efpèce,
on fait beaucoup' de p o t e r ie s diverfes, légèrement
cuites, trèsrporeufes , fans couvertes, comme
des chauffarètes * des eammées,, ou bien avec
une couverte vitrifiée pour retenir les liqueurs.
La plus belle de ces dernières efpèces eft la
faïence : la plus commune appartient à ces p ats,
à ces pots ou marmites,} ou à: desv terrines vertes
, brunes ou jaunes, qui fervent aux pauvres,
& qui ont pour couverre un verre de plomb, mêlé
de quelques autres oxides métalliques,, | ,,
La terre anglaife eft une forte ae faïence blanche,
faite avec des argiles affez.fines , qui con-
fervent leur blancheur au feu, ou qui, du gris,
paffent au blanc.en fe cuifant.
Quoique prefque toutes les p o t e r ie s réfiftent au
feu , il ne faut pas croire qu’elles y réfiftent longr
rems j à bien prendre même, : elle s font caffiesdes
la première fois , àcaufe de la différente denfité
de leur pâte 8c. de leur couverte.
Maequer n’a point traiçé , dans fpn article , des
procédés propres àipr.éparer ces diverfes, elpèces
de p o t e r ie s ,• il l’a'terminé par quelques remarques
fur les p o t e r ie s qui intéreflènt le plus la chimie j
favoir : les cornues, les moufles 8c les creufets.
Nous allons le fuivre dans ces remarques, i
Pour avoir ces va'ffeaux non poreux , capab’es
de réfifter à d'affez grands feux & de contenir des
matières en fufion, on eft parvenu à faire des mélanges
qui fourniffent des creufets convenables
aux operations de chimie : tels font furtouc les
creufets de Heffe. On lès fabrique avec une bonne
argile réfraêtaire qu’on mêle avec deux parties
de fable moyen : ce fabledégraiffe la terre, l'empêche
de fe fendre en féchant, & de fe trop ref-
l'errer en cuifant, ou de Ce cuire en grès. Le labîe
doit être allez gros pour rendre les creufets moins
fujets à fe caffer, fuivant la remarque de Pott. Il
faut cependant, d’après le même chimifte, é v iter
ce mélange pour les creufets où l'on doit fondre
des verres très-fufibles, qui lesperceroient 8c
les entameroient facilement. Lafubftitution d’une
argile cuite en grès 8c groflïérement pilée prévient
cet inconvénient, comme on le fait dans les
Verreries où l’on emploie ce procédé. On và juf-
u'â trois parties de grès pilé, contre une partie
'argile crue.
A Paris on fait les creufetspar des moyens analogues
: on mêle l’argile d’if iy , de Vaugirard ou
d’Arcueil avec de la terre cuite en grès de Picardie
ou de Normandie. Iis réfiftent bien aux variations
de température, mais ils fe ramollilfenc 8c
vont jufqu'à fe fondre. Maequer conclut de ces
détails, que rien n’eft fi difficile que de fabriquer
de bons creufets. Il faudroit, fuivant lu i, après
avoir choifi de bonne argile très-réfra&aire, prendre
le foin de la laver pour en féparer le fable, la
mêler avec deux ou trois parties de la même terre
cuite, pilée groffiérement, 8c en faire une pâte
qu’on fabriqueroit en creufets dans des moules.
Quant aux cornues 8c aux cucurbites , il confeille
avec raifon de ne prendre que des terres cuites en
grès ou en porcelaine.
Ces généralités, extraites de Maequer, n’expo-
fant que des principes, 8c ne fuffifant pas pour
donner une idée claire de l’art de fabriquer les
p o te r ie s t j’y joindrai d’abord quelques préceptes
fur les manipulations de cet art, fondées fur les
propriétés des terres 8c de leur mélange.
D’abord, les premières 8c les plus générales
qualités des p o t e r ie s dépendant de celles de l’alumine,
il faut favoir que cette terre pure, telle
qu’on l’obtient par les opérations de la clvmïe ,
ifa que peu de liant, 8c ne donne qu’une pâte
très-courte, infufible pat elle-même > elle prend
une retraite confidérable au grand feu.
La chaux ou la filice ifolée ne la rend pas fufi-
ble; mais un mélange de toutes deux avec l’alumine
lui donne de la fufîbilité, furtout lorfqu'il y
a une partie d'alumine, une partie de chaux &
trois parties de fable : cinq parties de fable fur une
d’alumine lui ôtent toute fufibrlité.
Le feu rougit ou jaunit l’argile à une haute
température j c’eft lace qui rend fi rares les terres
blanches pour la porcelaine. Le fer abondant rend
fesargiles fufibles quandellescontiennenten même
î§n>s de la chaux 8c de la filice^ Ces fortes d’argjles,
très fréquentes dans la nature,'fie peuvent
recevoir qu’une cuiffon foible.
Les terres très-chargées d’alumine 8c très-Iian»
tes fe fendent 8c fe déforment en féchant. L’addition
du fable , en les dégraiffant, diminue cer inconvénient.
Ç ’eft à l’alumine qu’eft due la retraite
des p o t e r ie s en féchant 8c en cuifant. L epaiffeur
inégale 8c la deflîccation variée dans différens
points des pièces font les caufes principales de
leur déformation. L’argile cuite 8c broyée, ainfi
que le fable , s’oppofe à la trop forte retraite.
11 paroît que les grains de ces fubftances, en formant
des folutions de continuité, arrêtent les Affaires,
donnent plus de folidité 8c réfiftent au
choc.
Lés matières fabriquées avec les pâtes d’argile
plus ou moins pures ou mélangées font de deux
genres : les unes font faites avec des terres no»
lavées, 8c les autres avec des terres lavées.
La première claffe comprènd les briques, les
tuiles , les carreaux, les fourneaux, lesréchaüds,
les pots de jardin 8c tous les objets grofliers qui
fervent aux ulages les plus communs.
On emploie l’argile la moins pure pour fabriquer
ces objets, Si elle eft trop liante on y ajoute
du fable en différentes proportions. Dans lès pays
très-chauds 8c fans pluie on fait des briques Amplement
féchées au foleil. Dans tous les autres on
les cuit dans des fours, foit avec le bois, foie
avec la houille , foit avec la tourbe. Les briques
les plus cuites, les plus fonores, les plus déniés,
dont l'extérieur eft fou vent en partie vitrifié , font
les meilleures 8c les plus folides pour les conf-
truétions : telles font celles de Bourgogne. Les
pots de jardiniers, les lampions, les chaufferètes*
font moins cuits que les briques.
Les tuiles 8c les carreaux font faits avec tif»
peu plus de précautions 8c avec des argiles ua
peu plus pures que les briques. Elles reçoivent
auflï une cuiffon affez forte lorfqu’on veut leur
donner une qualité Supérieure 8c une grande dura^
bilité.
Quant aux fourneaux 8c aux réchauds communs,
on ajoute à l’argile qui fert à leur fabrication \
après en avoir léparé le plus de pyrite ou de fé-
ramine qu’ il eft poflible en pétrifiant la pâte, une»
proportion affez grande de ciment de p o t e r ie s con-
caffées. Ce ciment rend leur pâte: hétérogène ,
8c i’empêche ainfi de fe fendre- par i’a&ion du
feu. On ptend en général plus de foin pour fabriquer
les fourneaux de chimie, que pour faire les
réchauds communs, parce qu’il eft plus important
pour l ’art auquel on lesdeftine,que ces fourneaux
réfiftent ou nefe brifent pas au milieu des opérations.
Quant aux terres cuites de la fécondé claffe ou
lavées, ce font toutes les p o t e r ie s propfement dites ,
telles que les faïences ordinaires ou pâte rouge f
les faïencesfin.es ou terre à pipe, les grès> les por