
fourneau de grillage, eft un petit corridor au rez
de chauffée ; au deffus de cet endroit, & contre
le mur, il y a une efpèce de cheminée, qui aboutit
dans la chambre où font les cribles. Lorfqu’on veut
porter le minerai dans cette chambre , on le met,
en bas, dans des caiffes qui contiennent environ un
quintal chacune, & on en monte trois à la fois ,
par la cheminée dont nous avons parlé, & à l’aide
ci un cabeftan placé dans la chambre du haut, &
que 1 on meut à bras. On a deux de ces chambres,
& par conféquent deux caiffes à cribles.
Les gros morceaux de minerai qui ne font pas
paffes à travers le crible, font portés fur une table
placée auprès : là on trie les débris de fourneau,
de pierre & de brique, 8è on les jette} le refte,
confiftant en petites pelottes ou grains de minerai
a§8‘Utiné, eft ecrafe avec des maffes de bois ou
moulu groflierement dans un moulin. Le minerai
ainli trituré eft enfuite reporté dans la falle où Ton
fait les alliages de minerai j il y eft mêlé avec deux
pour cent de fel, & eft deftiné à un fécond gril—
r e *J?-arce ^ue PrerPiern’a pas pu exercer toute
fon action fur les parties qui font dans l’intérieur
oe ces grumeaux.
Ce qui eft paffe à travers les cribles eft jeté,
avons,-nous déjà dit, dans des trous pratiqués dans
le plancher, & tombe dans la trémie qui fournit
aux tamis. Quant à la pouflière qui s’élève par le
conduit dont nous avons parle, elle eft: affez ténue
pour être de fuite portée à l’amalgamation^ -
On a dans l'ufine vingt aides charieurs, payés à
raifon de 67 centimes par jour r ce font eux qui
lonc chargés d’élever les minerais à l’aide des ca-
beftans, de les paffer au crible,. de les porter des
moulins dans les caiffes ou on les tient en réferve,
& c . Ces ouvriers ne travaillent que le jour. En
15o2; les 57685) quintaux de minerai amalgamé ont
coûte en
Journées de charîeurs.........2 ............2089 fr.
Journées, d’aides charieurs................. 510$
Total. * . . ---- . . . . . . . . . . . . 7192fr.
en trois parties, qui prennent le nom de fine ,
moyenne & größt. La première eft celle qui paffe par
la partie fupérieure du tamis ; la moyenne eft celle
qui paffe à travers la partie inférieure : ces deux
parties font d’un grain affez menu pour être de
fuite travaillées aux moulins, mais chacune y eft
moulueféparément } ce qui eft plus avantageux que
de moudre une maffe dont les grains font de différente
Ce qui, a raifon de cent quintaux, revient à
12,46 francs.
2. Travail au tamis. Les tamis ( ou cribles) dont
*1 eft ici fait mention , font en fils de fer 5 ils ont
2,1 mètres de long & 6,8 de large. Us font montés
dans des chaftis de bois j dans la moitié fupérieure,
k:urs trous ont deux millimètres de côté en carré ,
& dans la moitié inférieure ils en ont fept. Usfont
inclinés d’environ ro degrés à l'horizon. 11 y en a
.4* P^ac®s I un à cô-té de l’autre,. & dans lamême
caille j ces caiffes ont également pour objet d’erh-
pecher la pouflière de fe répandre dans les falles
& d incommoder les ouvriers. Les tamis font mis
en mouvement ( de va & vient) par un mécanifme
fort ii-mple, que la roue des moulins qui font dans
f etage au, deffous fait aller.
Le. mineraieft-divifé r par lemoyen de ces tamis*
groffeur : on les fait tomber par des trous pratiques
dans le plancher, dans les moulins qui font
au deffous.
La partie große} celle qui n’eft pas paffée par le
crible & qui elf tombée à fon extrémité, eft ra-
maffée, égrugée, mélangée avec-deux pour cent
de fel, & foumife à un fécond grillage avec celle
qui n’eft pas paffée par les trous des premiers cribles.
Ce fécond grillage fe fait, comme le premier*
fur des poftes de trois quintaux & demi > il préfente
les mêmes phénomènes, mais à un degré moins
éminent j il ne dure que moitié moins de tems.
Son produit eft traité comme celui du premier.
Sur cent quintaux de minerai grillé, on a ordinairement
Retenu par les gros cribles (claies) . . . .. o ■ §
Partie große ( du travail au tamis). . . . . . 1 ~
Partie moyenne................... 11
Partie fine.........87
T oral................................... iàbo ~
On a quatre tamifeurs qui font payés à raifon de
1 franc par jour} ils ne travaillent que dans le jour,
& pendant huit heures : chaque double tamis ta-
mife , dans ce tems, de cent à cent dix quintaux
de minerai grillé.
Pour tamifer les 57689 quintaux de minerai
amalgamé en 1802, il. en a coûté 13,04 fr. j ce qui
fait 2,25 fr. par cent quintaux.
3. Mouture des minerais. La dernière prépara^
tion que doivent fubir les minerais avant d’être
amalgamés , eft la mouture : fon but eft de di-
vifer le minerai, afin qu’ il préfente autant de
furface que poffible au mercure. Il feroit bien
plus avantageux fi l’on pouvoir moudre les minerais
avant leur grillage, les décompofitions
& recompofitions. produites par l’aétion du feu
s’opéreroient alors bien plus facilement & bien
mieux } mais les minerais, notamment ceux qui
contiennent beaucoup de quartz, font tellement
durs avant d’avoir été grilles,.qu’il faudroit beaucoup
plus de tems, & qu’on uferoit le double de
meules pour les réduire-en farine.
Les moulins dont on fe fe r t, different peu des
moulins ordinaires} ils font garnis de trémies, de
blutoirs, &C..5 les meules, devant être très-dures,
font faites-en granit. La fupérieure „ celle qui eft
mobile, a quatre-vingt-cinq centimètres de diar-
mètre & cinquante-fix d’épaiffeur j-elle fait de cent
à cent vingt-tours par minute. Les moulins font au
nombre de quatorze r il y en a dix dans, l’édifice,
d’amalgamation, & quatre dans un batiment a coté.
Chacun des deux grands corps de Pedihce en renferme
cinq, trois au rez de chauffes & deux au
premier étage, & ces cinq font mis en mouvement
par une même roue hydraulique (de feize métrés
de diamètre). .
Le minerai doit être réduit, par ces moulins,
en une poudre aulii menue que la farine la plus j
fine : tout ce qui ne paffe pas à travers jgSpluÿ®
(qui eft femblable à celui des moulins a ble) eit
remis dans la trémie. ' kY ; v ' • fl
On a vingt-huit meûniers, qui font payes a raifon
de 1,17 fr. par jour : leur journée eft de huit
heures, & pendant ce tems chacun fait huit quintaux
dé farine minérale. Un moulin va feize heures
par jour, & ne va la nuit que lerfque quelqu accident
ou quelque réparation a forcé de lufpendre
le travail du jour. Dans les vingt-quatre heures on
moût de deux cents à deux cent dix quintaux de
minerai. 0
En 1802, il en a coûté pour les 57609 quintaux
déminerai, en frais pour les meûnjers, 10,783 fr. »
ce qui par cent quintaux revient à 18,68 fr.
Le travail aux moulins eft le plus mal-fain de
ceux d e l’amalgamation , & , malgré les précautions
A eft une vue Me devant, Se B une vue Me cote.
a font les caiffes de la [aile de remplifuge •' nous
en avons déjà parlé, & chacune contient du quintaux
que l’on prend pour empêcher la poufliere .
minérale de fe répandre au dehors des huches, les
meûniers portent, continuellement un mouchoir
devant la bouche. Au refte, ces ouvriers font bien
portans, & ne font pas fenfiblement incommodés
de leur travail.
La farine minérale, au fortir des moulins, eit
mife dans des cailles & élevées à 1 aide des ca-
beftans placés dans le haut de l’édifice , & dont
nous avons déjà parlé, jufqu’au fécond étage} là elle
eft mife dans de petits chariots à deux roues , &
conduite à la falle appelée j(Me de remplijfage. Cette
falle renferme vingt caiffes placées fur quatre !
rangs} chaque caillé eft ouverte par le haut, & !
dans le bas elle fe termine en un entonnoir, dont
la queue paffe à travers le plancher, & répond au
deffus d’un des tonneaux d’amalgamation. Cette
farine eft mife dans les caiffes : chacune en contient
dix quintaux, & par coniéquent les vingt en
contiennent deux cents.
II. De Vamalgamation proprement dite.
Avant de décrire les'divers procédés de l’amalgamation,
faifons connaître le local dans lequel
elle s’opère.
La falle d’amalgamation eft au premier etage ,
vers l’extrémité du grand corps de logis firué au
nord} elle a environ treize mètres de large & onze
de long. Elle renferme vingt tonneaux difpofés en
quatre rangs & placés horizontalement, ainfi
qu’on peut le voir dans la planche dont nous allons
donner une courte explication. (Voye^la
planche X des infirumens & fourneaux , claffe première
de métallurgie. )
dé minerai grillé & moulu i elles fe terminent
en entonnoir dans l'intérieur, & fe trouvent mi-
médiatement au deffus des tonneaux.
b eft un tuyau en bois, qui repréfente la
de l ’entonnoir, dont la caille a eft la partie Supérieure.
Dans fa part e inférieure ce tuyau porte
comme une manche de peau dont 1 extrémité
un petit cylindre de tôle deftiné a entrer dans la
bonde du tonneau. Cette partie inferieure du
t.,yau eft ordinairement retrouffee comme on *
voit dans la figure-, . & on la detroufie iorlqu il
s’agit de remplir un tonneau.
c repréfente un tonneau que l'on remplit de minerai
ton place autour de la bonde une efpece c e
châffis pour qu'il ne tombe pas du minerai par
terre lorfqu'on met le cylindre de tôle dans e
tonneau, ou qu’on l’en fort.
k font des caiffes de plomb contennes dans une
cage de bois ; chacune contient trois quintaux
d'eau. Cette eau vient d’un refervoir place au
fécond étage , & alimenté par le canal qui mene
l'eau à la grande roue hydraulique.
d 3 tonneau dans lequel on met de 1 eau : 1 entonnoir
qu’on adapte au robinet de la caiffe k pour
conduire l’eau dans le tonneau, eft reptéfente hg.y,
il eft en bois; . ., ,
g, tuyau en fonte, compofe de pièces dont quelques
unes portent un petit ajutage , & font mo-
biles fut leur axe i ces ajutages font vis a-vis 1 o-
rifice des tonneaux. Ces deux tuyaux g, en s etem-
dant horizontalement, percent le mur & entrent
dans une petite chambre voifine : là ils fe recourbent
en haut & aboutiffent à deux vafes de fe r ,
dont chacun peut contenir cinq quintaux de mer-
• cure.
e, tonneau dans lequel on met du mercure: 1 a-
jutage du tuyau g qui lui correlpond eft baille , de
l'on y adapte l 'e n t o n n o i r ,6 ,qui porte le mercure
dans le tonneau.
ƒ , deux tonneaux qui tournent & préfentent
leur bonde fous deux points de vue différens. On
voit, fig. 5 , la manière dont on bouche les tonneaux
: le bondon eft lui-même percé d’un petit
trou qu’on ferme à l'aide d'une petits plaque qui
eft preffée pat une vis dont l’écrou eft dans un
étrier fixé au tonneau. #
h , h, tuyaux de bois, dont l’extrémité inferieure
aboutit à la rigoie i. Lorfqtte l’amalgamation
eft finie , on place fur l’extrémité fupérieure
l’entonnoir, fig. 4 > on débouche le petit trou du
bondon, on renverfe le tonneau, & le mercure
chargé d’argent tombe dans l’entonnoir , & de là ,
par le tuyau h , dans la rigole i , qui le conduit a
ici fa lle de V amalgame.
i , rigole dont nous venons de parier.
Laj%. 1 repr'éfente un tonneau d’amalgamation :
1 ces tonneaux font de bois de fapin: leur longueur