
lante, a fiez fine & d’un vert de poireau ou d’olive
3 qu'on range parmi les quartz dans beaucoup
d'ouvrages de minéralogie. Elle a une demi-tranf-
parence , fouvent un afpeéfc un peu- gras : fa nuance
eft uniformément répandue dans toute fa maflé.
Suivant M. Haiiy elle eft colorée par l'aâinote ,
dent les aiguilles fe font fouvent remarquer dans
ion intérieur.
On trouve la prafe en Bohême à Mummelgrund,
en Finlande près du lac Onega, en Sibérie, en
Saxe. On la taille, on la polit, on en fait des coupes
8c des bijous d’un ton très-doux & a fiez recherchés.
11 y a un filex prafien qui diffère de la
vraie prafe par une caffure conchoïde. 8c par fon
opacité.
■ PRÉCIPITATION & PRÉCIPITÉS. La précipitation
eft tout à b fois un phénomène chimique
& une opération, dans lesquelles une matière dif-
foute dans un liquide, quel qu’il foit, mais le plus
fouvent acide, en eft féparée fous forme pulvérulente
folide , 8c avec les caractères qui lui appartiennent
, par le moyen d’une autre îubftance qui
prend fa place dans le difîolvant. C’eft ainfi que
j’o r , diftous 8c devenu in vifible - ou au pi oins mê-
connoiffable dans l’acide muriatique, en eli féparé
8c s’en dépofe fous la forme de petires particules
criftallines d'or, par le moyen du cuivre, & de plu-
lîeurs autres métaux qu’on plonge dans fa diffolu-
tion. C’eft ainfî qu’un fe l, du muriate de foude,
par exemple, dilfous dans l’eau, & partageant fa
liquidité comme fa tranfparence, en eft ilolé &
féparé, fous la forme folide-& criftalline qui le
caraétei rfe , par l'addition de l’alcool, ou qu’une
féline, comme la fandaraque ou le vernis, dilToute
dans l’alcool, en eft feparée, fous la forme d’une
poudre blanche, par l’addition de l’eau. Dans ces
trois cas, on dit que l’or , le fel ou la réline font
précipités ou forment des précipités.
Comme ce phénomène eft très-fréquent en chimie
, on en a éiudié 8c décrit avec foin toutes les'
circonftances afin de bien diftinguer ce qui s’y
pafie , d’en faifir les refultats 8c les caufes , & de
le faire haine à volonté dans une foule d’opérations
oui font un des fondemens delà pratique de
la fcience'.
On diftirgue d’abord dans toute précipitation le
fujet ou la matière fur laquelle on l'opère, c’eft
1 & précipitante ; la fubftance qui doit être féparée,
c’eft le précipité; enfin, le corps employé pour
cela, c’tft \& précipitant. On fonde en général l'explication
de ce phénomène fur les attractions ou
affinités électives. On dit que le fujet étant au
moins compofé de deux corps, l’un des deux.fuf-
Ceptible de prendre la forme folide en s’ifolant
de la combinaifon, fi on y ajoute un troifième
corps qui ait pour l’un des deux premiers plus
d’attraéîion qu'ils n’en ont énfemble, ceux-ci doivent
faire divorce , 3c celui qui eft fépar.é , reprenant
fa folidité, quitte la difiolution 8c fe dépofe
en poudre. On conçoit que , pour remplir ces
différentes conditions, il faut, i.°. que la matière
à précipiter foit fufcepcible de fe diffoudre,
étant combinée avec celle d’où l’on doit la réparer
, & qu’elle foit difioute au moment de l’opération
5 2°. que la matière précipitante foit auflî
difioute dans l’eau j 30. qu’elle forme avec celle
qu elle doit remplacer dans l’ancien compofé, un
nouveau compofé foluble 5 4®. que la fubftance
précipitée n’ait point elle-même afiez de folubi-
lité pour refter dans la liqueur après avoir été ifo-
lée du premier compofé j 50. que cette fubftance
précipitée ne puifie pas s’unir au nouveau compofé,
formé de manière à fe diffoudre avec lui s
6°. enfin qu’il y ait un ifolement complet, entier,
8c confiant entre la matière féparée du- premier
compofé par la précipitation 8c le nouveau
compofé formé. Si toutes ces conditions n’étoient
pas remplies, ou la précipitation n'auroit pas lieu ,
qjj elle offriroit des irrégularités , des anomalies
plus ou moins fortes & plus ou moins nombreufes.
Or, cela arrive très-fouvent, 8c de là nsi fient les
variétés fi fréquentes d’effets 8c de refultats ob-
fervés dans ces opérations. Si l’on réunit à ces-premières
coiifidérations celles qui font relatives aux
quantités variables des diflolvans , a l’état plus» ou
moins denfe des ditiolutions , à la température
des liqueurs, des faifbns & des lieux dans lef-
quels on opère , à la proportion différente des matières
employées, foit comme précipitande , foit
cornme précipitant, on fera prévenu de la difficulté
, des incertitudes , des variations qu’on remarque
dans ces opérations. Elles font fi nombreufes,
qu’il eft facile d’expliquer , d'une part,
pourquoi les rélultats purs font fi. rares} d’une
autre part, comment des chimiftes habiles autant
qu’éclairés ont pu élever des doutés fur l’exiltence
des attrapions éledtives.
C’eft en raifon de ces fources d’erreurs, & pour
les indiquer autant que pour les faire éviter, que
l’on a établi quelques dittinPions effentielles dans
les précipitésen prenant ceux-ci dans la plus
grande expreflion pour toutes les matières qui fe
dépofent dans les liqueurs où l’on ajoute quelque
corps. On a diftingué les précipités vrais,faux,
mixtes , purs & impurs.
Les précipités vrais font ceux qui font formés par
les matières qu’on veut en effet obtenir féparées,
telles que l’alumine, la magnéfie, la chaux, les
métaux que l’on précipite de leurs diftolutions dans
les acides par les matières alcalines. Il faut, pour
les reconnoître, avoir 8c employer les moyens de
déterminer leur nature, & la chimie fournit heu-
reufement beaucoup de ces moyens lorfqu’on en
corinoit bien toutes les reffources. Ainfi pour s'affûter
qu’un précipité eft véritablement la matière
qu’on voulôit obtenir ifolëe, on le recueille avec
foin , on le fait lécher, on le pèle, & on l’examine
par les'ré a Pifs appropriés. C'eft ainfi que j’ai recommandé
il y a plus de vingt-cinq ans, dans mes
premiers Mémoires fur l’analyfe des eaux minérales,
communiquées à la Société royale de médecine,
qui faifoit de cette ana:yfe un de fes
principaux travaux, d'employer les réaPifs en
grand , de, ramaffer foigneufement les précipités ,
d’en déterminer exactement la quantité, 8c de
les efiayer par tous les moyens connus pour en
bien reconnoître la nature, 8c pour ne pas la
juger fur la fimple apparence.
On nomme, par oppofition aux précédens , les
matières qui fe dépofent, précipités faux lorique
ce font les nouveaux compotes qui fe féparent
au lieu d’être les corps ifolés. Par exemple, lorfqu’on
décompofe du nitrate de chaux difious dans
l’eau par l’acide fulfurique , c’eft l’acide nitrique
qui eft féparé fans être vifible, 8c c’eft le fulfate;
de chaux nouvellement formé qui fe.dépofe enj
précipité. Lorfqu’on réfléchit à cet exemple , ainfi
qu’à beaucoup d’autres de la même nature, (>n
reconnoît, il eft vrai, que dans ces cas les matières
dépolées ne devroient pas d’abord porter le
nom de précipités, puifqu’elies ne font pas formées
par les corps féparés. Ainfi, fbiis ce point de vue,
il ne devroît pas y avoir de précipités faux} mais
l’ufage ayant prévalu de nommer précipités toutes
les fubftances qui fe dépofent des liqueurs par
l'addition d’autres liquides, on eft obligé ,~pour
diftinguer ceux-ci, de leur donner l’épithète de
précipit és fa ux.
Par la même raifon on doit adopter la dénomination
de précipités mixtes ou mélangés pour ceux
qui fe trouvent en effet un mélange de matières
précipitées vraies oc des matières précipitées fauf-
fes, ou d’un des élémens des premiers compofés
3c des nouvelles combinaifons. Ce cas eft en effet le
plus fréquent de ceux qui ont lieu dans les opérations
de chimie8c voilà pourquoi il faut prendre
tant de précautions 8c de foins pour obtenir des
matières ou des reaétifs purs quand on doit les
préparer par la précipitation. O r, une foule de fubftances
chimiques -,- dont on a fans ceffe.befoin dans
les laboratoires, font le produit de procédés pareils
, 8c telles font en général toutes celles qu'on
prépare, à l’aide de la voie humide : les terres, les
oxides métalliques, beaucoup de felsmétalliques,
peu ou point folubles.
C’eft par la même confidération qu’on a diftingué
des précipités purs 8c des précipités impurs. Les
premiers font ceux qui, le dépofant fans autres
corps étrangers, doivent être par cela même plus
ou moins reconnoi(Tables à leurs cïraélères purs.
C’eft ainfi qu’on reconnoît un métal, le cuivre,
l'argent, l’or, à leur couleur 5 les Tels, à leur forme
8c à.leur faveur, 8cc. Ce genre de précipités en
contient le petit nombre, 8c les précipités impurs
.font beaucoup plus fréquens qu’eux.
Les précipités impurs font caraéférifés même à
l’oeil de l’obfervateur par des propriétés plus ou
moins différentes ou éloignées de celles qui leur
appartiennent. Ainfilorfque le cuivre, l’or, l’argent,
le fer fe,précipitent à l’état impur, ou combinés
avec des corps qui en mafquent les propriétés
caraétériftiques, ils affeblent la forme de pouf-
fières bleue , verte , violette, o liv e, jaune-rougeâtre
, qui annoncent leur union avec d’autres
corps. A la vérité, il ne faut pas toujours juger de
la pureté complète ou entière d’ un précipite par
l’apparence de fes propriétés naturelles, ni de
l’impureté d’un autre par l’abfence de ces propriétés.
Mais au lieu de prononcer définitivement d’après
la forme , la couleur 8c l’état apparent d’un
précipité, il faut pouffer plus loin fon examen , 8c
l’efiâyer ultérieurement par des expériences propres
à jeter un jour plus vrai fur leur nature.
Tous lés précipités dont nous avons donné des
exemples font ceux qui ont lieu dans des difio-
lutions aqueufes ou par la voie humide. Il y a
auflî un grand nombre de précipitations qui ont
lieu par la voie fèche ou par la fufion. Les mêmes
règles leur font applicables, puifque des matières
portées à l’état liquide par le calorique dont on
les pénètre, (ont à très-peu près dans des conditions
égales à celles qui font liquéfiées par l’eau.
Cependant on donne moins fouvent le.nom de
précipités à des matières féparées par la fufion, 8c
celui de précipitations à des opérations qui fe font
par le feu. Néanmoins , à l’exception de la différence
générale de l’aétion volatilifante du calorique
, toutes les règles expofées ci-deffus peuvent
être appliquées aux précipitations par la voie
fèche.
On voit ainfi que l'hiftoire de la précipitation eft
fufceptible de donner lieu à des observations très-
remarquables 8c à des refultats plus ou moins
compliqués} que c’eft un des objets qui méritent
la plus iérieufe attention de la part des chimiftes,
8c qui doivent être toujours préfens à-la penfée
dans les recherches auxquelles ils fe livrent.
On va voir dans les articles fuivans, que le nom
de .p r é c ip ité a été fouvent donné à des produits
d’opérations très-différentes de celles qui ont été
examinées en général dans cet article.
Précipité blanc. Le précipité blanc eft une
préparation mercurielle , comme beaucoup d’autres
précipités, laquelle confifte à verfer de l ’acide
muriatique ou une folution de muriate de foude
dans une difiolution nitrique de mercure au minimum
: c’eft manifeftemenc du muriate de mercure
doux ou muriate au minimum. On en a la
preuve, i°. parce qu’en prenant du nitrate au
maximum on n’a point de précipité, ou on n’en a
que très-peu } 20. parce qu’on rediffout complètement.
le précipité dans de l ’acide muriatique oxi-
géné, 8c qu’on èri obtient ainfi du fublimé cor-
rofif ou muriate de mercure au maximum.
On voit que ce médicament eft un précipité faux
d’après les règles pofées dans l’article précédent.
Quelques auteurs, 8c Lémery en particulier, ont
donné un procédé qui confifte dans la précipitation