
PHOSPHITES DE CHROME , DE COBALT, DE
COLOMBIUM , r-E CUIVRE , D’ÉTAIN & DE FER.
Tous ces phofphites métalliques font entièrement
inconnu:». Ceux de chrome & de colombium n’ont
point encore été préparés à caufe de la rareté de
ces deux métaux. Les quatre autres ont été obtenus
plulieurs fois en chimie ; mais ils n’ont point
encore été fuffifamment examinés pour qu’on puiffe
en décrire les propriétés ni en déterminer les caractères
fpécifiques.
P hosphite de glucine. On n*a point encore
examiné la combinaifon de l’ acide phofphoreux
avec la glucine 5 mais comme cette combinaifon
doit exifter d’après les affinités reconnues de cette
terre pour les acides, il eft nécefTaire de compter
ce fel comme efpèce au rang de celles de ce genre.
Phosphite d’iridium. Ni préparé ni connu.
Phosphite de magnésie. L ephofpkite de magnifie,
prefque le feul des fels de cette bafe qui
paroiffe devoir occuper, dans fon genre, une place
avant la potaffe & la foude, a été confondu avec
le phofphate., & l’on peut dire qu’il n'a véritablement
encore été r.i nommé ni décrit avant le
travail que j’ai indiqué dans l'article générique
des phojphites.
Ce fel, fans faveur fenfible , eft fouvent en flocons
moux, & quelquefois en petits criftaux qui
repréfentent des tétraèdres , autant qu’on peut le
déterminer à raifbn de leur petiteffe. On ne l’a
point trouvé dans la nature.
Quoiqu’on puiffe préparer du phofpkite de magnifie
par l’union immédiate de l’acide phofphoreux
& de cette terre, on l’a plus pur & criftallifé
par le mélange des diflblutions de pftofphite de
foude ou de potaffe & de fulfate de magnéfîe. Par
ce procédé, on l’obtient en houpes foyeufes,
très-brillantes &r très-jolies.
Il fe bourfoufle fubitement, & fe fond en verre
au chalumeau $ il exhale une flamme phofphori-
que, & devient opaque en refroidiffant.
Il s'effleurit à l’air : fes petits criftaux tranfpa-
rens s’y couvrent d’une pouffière blanche.
Il eft diffoluble dans quatre cents parties d’eau
à dix degrés. L’eau bouillante n’en diffout guère
plus que la froide. Quand on fait évaporer fa dif-
folution à une douce chaleur , elle offre une pellicule
tranfparente, & dépofe enfuite des flocons
qui s’attachent aux parois des vafes 3 à la fin de
l'opération il fe forme des criftaux tétraèdres. Ce
n’eft que par ce moyen qu’on obtient ce Tel ainfi
criftallifé.
Semblable aux autres phofphites par fa propriété
d’être décompofable à l'aide des acides, il n’en
diffère que par l’aétion des bafes fur lui. La chaux
& la baryte le décompofent, & précipitent la
magnéfie de fa diffolution. Les alcalis purs n’y
opèrent aucun changement. Lorfqu’il fe trouble
en le faifant bouillir long-tems avec ces derniers,
•1 cela eft dd à l’acide carbonique de l’atmofphère. 1 Cent parties de ce fel font compofées dans les
proportions fuivantes :
Magnéfie............................... .2.0
Acide phofphoreux...................... 44
E a u . . ......... ............... 36
Il n’eft: encore d’aucun ufage.
Phosphites de manganèse, de mercure,
DE MOLYBDÈNE, DE NICKEL, d’OI*., D*OSMIUM,
DE PALLADIUM , DE PLATINE & DE PLOMB.
Voilà encore neuf efpèces de phofphites métall
iq u e s ,^ lèfquelles les chimiftes n’ont acquis
aucune connoiflance pofitive. On a préparé plu-
fieurs fois, dans les laboratoires , ceux de mercure,
de platine & de plomb, mais fans les examiner
affez pour les diftinguer des phofphates. Les
autres n’ont point encore été obtenus. ( V^oye\ les
articles de chacun de ces métaux. )
Phosphite de potasse. Ce fel eft celui de
tous les phofphites qu’on a le plus fouvent préparés
, parce que la combinaifon des acides avec
cet alcali a toujours été pour les chimiftes la plus
familière des compofitions falines 3 mais on l’a
confondu avec le phofphate de potaffe, & les
auteurs ne favoient pas s’accorder entr’eux fur la
différence qui exiftoit entre les deux.
Le phofpkite de potaffe fe criftallifé en prifmes
droits à quatre pans, terminés par un bifeau ou
fommet dièdre. Il a une faveur piquante & falée.
On ne l’a point trouvé dans la nature.
On le prépare en combinant direélement l’acide
phofphoreux avec la potaffe 3 on évapore graduellement
fa diffolution, & on obtient les prifmes
carrés indiqués.
Le phofpkite de potaffe décrépite, fe bourfoufle
au chalumeau, & fe fond, fans exhaler de lumière
phofphorique auffi fenfible que les autres phof-
phites, en un globule vitreux tranfparent, qui de^
vient opaque en refroidiffant. On trouve le réfidu
de ce fel chauffé contenant toujours un petit
excès de potaffe, qui faturoit, à ce qu’il paroît,
le phofphore exhalé.
Il n’eft que très-peu altérable par l’air, dont il
ne fait que recevoir l’ humidité dépofée.
Il eft très-diifoluble dans l’eau 3 il n’exige que
trois parties à dix degrés pour fe diffoudre j il en
demande moins quand elle eft chaude 3 auffi fe
criftallife-t i! par le refroidiffement.
Outre ce qui a été dit dans l’hiftoire du genre,
ce que le phofpkite de potaffe préfente de particulier
dans fa décorapofition , c ’eft qu’il eft précipité
en phofphites infolubles par la chaux, la baryte, la
ftrontiane & la magnéfie.
Voici les proportions qu’on trouve par l’analyfe
dans cent parties de ce Tel :
Potaffe. . . ........................•............ .. 4933
Acide phofphoreux............................... .. 39,3
Eau........................ . ...............................h
Le phofpkite de potaffe n’eft point encore employé.
Phosphite de rhodium. II n’a pas encore
été préparé par les chimiftes, & il eft entièrement
inconnu.
Phosphite de soude. Il en eft de ce fel
comme du phofpkite de potaffe: on l’ a confondu
avec le phofphate de foude, & il n’a point été
diftingué par un nom particulier, quoiqu’il en diffère
autant, comme on va le voir, que le phofpkite
de potaffe diffère, ainfi qu’on l ’a dit, du phofphate
de potaffe.
Le phofpkite de fùude eft quelquefois en prifmes
à quatre faces 'irrégulières. Souvent il n’offre que
des rhomboïdes alongés } d’autres fois il fe préfente
en barbes de plumes, ou en lames carrées ,
©u en faifceàux imitant des aigrettes de plantes
compofées , & qui font formés par la réunion
d’une grande quantité de petits cubes. Sa faveur
eft douce & fraîche. On ne, le connoît pas dans la
nature.
/ On le fait en combinant dire&ement l’acide
phofphoreux avec la foude, & en évaporant convenablement
la diffolution pour en obtenir des
criftaux.
Expofé au chalumeau, il coule promptement,
bouillonne beaucoup, répand une belle‘ flamme
phofphorique, & fe fond en verre qui s’étend
fur le fupport, qui refte tranfparent tant qu’il eft
en fufion, 8e devient opaque en refroidiffant. Après
faphofphorefcence, il eft converti en phofphate.
Il eft effiorefcent par le contaft de l’air, mais
beaucoup moins que le phofphate de foude.
I! eft affez diffoluble pour n’exiger que deux
parties d?eau à dix degrés. Il n'eft que rrès-peu
plus diffoluble à chaud qu’à froid, de forte qu’il
fe criftallifé plus par l’évaporation, que par le re-
froidiffement.
Un des caractères fpécifiques de ce fel confifte
dans fa décompofition facile par la chaux, la baryte
&t la magnéfie, qui toutes forment des précipités
de phofphites peu ou point diffolubles dans
fa diffolution.
Il décompofe les fulfates , nitrates 8r muriates
de chaux , de baryte , de ftrontiane & de magnéfie.
C ’eft par une pareille décompofition du fulfate
de magnefie, à l’aide du phofpkite de foude, qu’on
prépare, comme on l’a vu plus haut, le phofpkite
de magnéfie en criftaux.
Cent’ parties de ce fel contiennent :
Soude.......... ............ . . . . ........................32>7
Acide phofphoreux. . . . ;>•........ ............ 1633
%au..,------------------- -------. . . . . . . . .60
On n’a employé le phofpkite de foude à aucun
nfage. Il eft vraifemblablement purgatif comme le
phofphate de foude, Ôc il ferviroit comme lui à
la fouclure s’il étoit privé dé fon phofphore.
Phosphite de strontiane. C'eft une fuite
des attractions de la ftrontiane pour les acides,
reconnues fi voifines de celles de la baryte. C’eft
par la feule lumière de l’analogie que j'ai rangé le
phofphite de ftrontiane après le phofpkite de baryte
pour l’ordre des attrapions électives.
On n’a point encore examiné cette combinaifon;
& tout ce qu’on en fait, c’eft qu’elle paroît
fe rapprocher du phofphate de la même bafe par fa
pulvérulence, fon infipidité & fon indiffolubilité.
Phosphites de tantale , de tellure, de
TITANE, DE TUNGSTÈNE & D’URANE. Ces cinq
fels ne font pas encore connus: les métaux eux-
mêmes font, & trop peu abondans, & trop peu
traités encore dans les laboratoires de chimie pour
qu’on ait pu examiner leurs combinaifons falines
avec l’acide phofphoreux.
Phosphite d’y t t r ia . L’yttria eft encore trop
peu abondante parmi les foffilcs connus 3 c’eft une
terre qu’on s’eft procurée encore trop difficilement
pour avoir pu préparer & examiner fa combinaifon
faline avec l'acide phofphoreux. Ainfi ce
fel n’eft pas encore connu.
Phosphite de zircone. Ce fe l, qu’on fait
bien pouvoir exifter, n’a encore été examiné par
ancun chimifte à caule de la rareté <k de la cherté
de la zircone.
PHOSPHORE. Le phofphore, une des fubftan-
ces combuftibles fimples ou indécompofées, que
j ’ai placées dans la première feélion des corps eon*
fidérés & divifés d’après leur nature chimique,
tient le premier rang parmi ces fubftances, parce
qu’il mérite en effet ce rang dans Tordre de fes
attractions pour l’oxigène.
Le mot phofphore, qui veut dire porte-lumïere ,
a été donné à ce corps combuftible, parce qu’il eft
fans celle lumineux dans l’air, & parce que c’eft:
celui de tous les corps fpontanément lumineux
qui, en répandant le plus d’éclat, conferve auffi
plus long-tems cette propriété , & qu’il la tient
d’ailleurs de fa nature particulière & combuftible,
tandis qu’une foule de fubftances n’ont de phof-
phorelcence que par accident : la plupart d’entre
elles ne paroiffent qu exhaler dans- ce phénomène,
la lumière dont elles ont été pénétrées. Le
mot phofpkorefcence , exprimant une propriété gé-
néralè , doit donc être foigneufement diftingué
de celui de phofphore, qui défigne & repréfente
une'fubftance particulière.
Le phofphore eft encore une acquifitîon nou-1
velle• paimHes hommes, il leur a été long-tems-
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