
near du colonel Prehn, qui l’a- rapportée du Cap
de Bonne-Efpérance. La couleur de la prehnite
varie du vert-pomme au blanc-verdâtre r elie eft
tranflucjde j elle eft affez dure pour rayer le verre.
S i caffure eft raboteufe dans deux fens, lamelleufe
dans un fens, 6c cette ft rupture mène » comme dans
la ftilbite, à un prifme droit à b.Tt s re (^angulaires:
un de Tes caractères remarquables eft de s'ékétri-
fer par la chaleur.
Les criftaux de prehnite font campofés de lames
rhomboïdales ou hexagonales, ifolees ou réunies
par leur milieu, & implantées dans leur gangue ;
mais ces lames font courbées 8c un peu divergentes
par leurs extrémités,. comme les branches d’un
éventail, & difpoféts en gerbes : cette difpofition,
particulière aux criftaux de prehnite , les fait reconnoitre
fur- le-ehamp.
Sa pefanreur fpécifique eft de 2,69 ou de i ,6o.
On diftingue plufteuts variétés de prehuite : i°. la
variété criftaLlifée , qui fe trouve quelquefois fous
h forme de tables hexagones très-régulières : c’eft
la prehuite du Cap de Bonne-Efpérance, trouvée
au pays des Hottentots Namaquas, fur la côte
occidentale d’Afrique, où elle forme des malles
allez conftdérables j elle eft d’un vert plus pur que
celle d’Europe., 6c fa pefanceur fpécifique eft un
peu plus forte. M. Klaproth a trouvé que cent
parties de cette pierre font formées, de filice, 44 >
d’alumine , 304 de chaux, 18 , & de fer, fix parties
> elle ne contient que deux parties d’eau. On
rencontre dms le Dauphiné , à la Balme d’Auris ,
près le bourg d’Oifàns, dans le département de
l’Ifère, une variété de prehnite qui a beaucoup
d’analogie avec celle du Cap.
2*. La prehnite houpholite, qui veut dire pierre
légère. Cette variété fe préfente fous la forme de
petites lames-rhombfïdales d’un blanc-fale, tirant
fur le jaune ou le vert} elle a été découverte par
MM. Lelièvre & Gillet, dans les Pyrénées, près
de Barèges, & trouvée depuis par M. Picot delà
Peyroufe , au pic d’Eredlitz. Elle offre tous les.
caractères de la prehnite, & l’analyfe qu’en a faire
M. Vauquelin prouve qu’elle eft de la même nature.
D’après ce chimifte ,• cent parties de kou-
pholite font formées , de filice , 48 » d’al umine, 245
qe chiux, 23 , & de fer oxidé, quatre parties..
3°. La pVehnite compatit. Cette variété eft en
maffe, à texture fibre ufe & fou vent radiée : fes
ma fies font globuleufes, 6c recouvertes de tubercules
irréguliers3*elle eft d’unrvert-pâle, tirant fur
le jaune. Elle fe rencontre dans le département
de k Sarre, près d’Oberftein t elle eft encore remarquable
en ce que, d’après l’obl'ervation de
M. Faujas, eHe eft mêlée Souvent à de l’oxide de
cuivre & à du cuivre natif. M. Laugier a récemment
fait l’analyfe de la prekntie d’Oberitein la
plus pure. Il réfultê de fon travail, qu’elle eft
compofëe des mêmes principes_ que ks variétés
précédentes, & que ces principes y font.à peu près
daRsiis mêmes- propêfûot^. Cent parties de cf tte
pierre contiennent : fi.ice, 43,35ialumine, 28,5.04
chaux, 20,25 > 3 j eau, 2 : il y a trouvé de
plus 0,075 de pocafte.
PRÉPARATION. Le mot préparation 'a deux
lignifications différentes en chimie, luivant qu’on
l’emploie au fin gu lier ou au pluriel;
Au fingulier, la préparation eft l’opération première
ou la fuite des premiers 6c des plus fimples
changemens que l’on fait fubir aux fubftances naturelles
pour les difpofer ou les préparer en effet
à éprouver des effets, ou à produire des 'actions
chimiques. Ainfi l’on commence par choifir, trier,
nétoyer ces fubftances, pour les avoir bonnes &
pures ; on les broie, on les concaffe, on les pul-
verife, on les porphyrife, pour détruire leur affinité
d'agrégation ; on les lave, on les exprime,
on les filtre, on les fait fécher ou évaporer, quelquefois
même on les diftiile ou on les fubiime, ou.
bien on leur fait fubir une diffolution préliminaire,
& on les précipite enfuite par un réaétif
incapable de les altérer, pour les obtenir dans un
état de divifion extrême. Ainfi, fous ce rapport y
la préparation chimique conlifte dans une fuite
d’opérations préliminaires, parmi lefquelles il faut
fpécialement compter le triage, la pulvérifation ,
la porphyrifation, le lavage , l’expreflion, la filtration,
la defliccation, l ’évaporation, la diftdla-
tion, la fublimation, la folution & la précipitation.
Toutes ces manipulations, employées prefque toujours
plufieurs à la fois ou l’une après l’autre , font
deftinées à rendre les corps capables d’agir fans
obftaclejes uns fur les autres, 6c à fe combiner :
c’eft pour cela qu’on les comprend toutes fous la
dénomination générale de préparation ,• & fi plufieurs
d’entre elles, comme la diffelution, la dif-
tillaiion, ou la fublimation & la précipitations font
de véritables opérations chimiques lorfqu’elles'fQnt
laites dans l’intention d’ifoler, de purifier & de
divifer certains corps pour leur donner toute l’énergie
réciproque de 'leurs propriétés chimiques
il eft tout naturel de les, confidérer comme une
véritable préparation-. ,,
| - Quant au mot préparations employé au pluriel,
on lui donne une autre lignification qu’au fingulier
dans le langage & la nomenclature chimiques> il
yeutdire alors » produits des Opérations ou eom-
pofitions artjficielksi G’eft ainfi qu’on dit, en chimie
pharmaceutique ou, médicinale , préparations
antimaniéesj préparations- mercurielles^ préparations
ferrugineuses, pour défigner les compofés. faits par
l’art chimique avec d’antimoine, le mercure ou le,
fer. Il eft vrai qu’onm'emploie guère cette dénomination
que pour: les niédicamens chimiques, &
quelle n’eft point ou prefque point d’ufage pour
les compofés chimiques iproprement dits«
PRESSION* La pnjfion eft: une circonfiance phyj
fique à laquelle il fôut avoir égard dans l’apprécia-''
tion des phénomènes chimiques, & par conféquent
dans les diverfes opérations qui pvéfentent ces phénomènes.
C ’eft fpécialement à la naifiance de la
chipile pneumatique qu’il faut j apporter l’attention
qu’on a eue de déterminer les degrés de
preflion atmofphérique qui dévoient influer fur le
volume, & par conféquent fur la pefanteur fpécifique
des fluides éle&riques. Depuis cette époque
on a toujours noté, dans les expériences pneumatiques
, l’élévation du baromètre & l’état des gaz
dans les cloches » par rapport à l’élévation de l’eau
ou du mercure au deffus ou au d< (Tous du niveau
extérieur des cuves où les cloches font placées.
Aiqfi tout eft fait à cet égard, & il n’y a plus à
craindre d’erreur dans ce genre d’expériences i
mais la même influence par rapport à l’air extérieur
, & furtout par rapport à la fermeture 6c
à la réfiftance des vaifftaux, 6c plus encore au
degré de prejfpn artificielle qu’on peut ajouter aux
appareils, doit être étudié aujourd’hui allez foi-
gneufement pour la déterminer avec une grande
précifion. Il réfulte en effet des expériences récentes
de M. Hall, phyficien.anglais, qu’en chauffant
des corps infufibles à des feux très-forts,
même à des températures beaucoup moins élevées,
mais en ajoutant à ces corps des moyens de
prejfton qui furpaffe un grand nombre de fois celle
de l’atmofphère, on produit dans les corps chauffés
une forte de ramolliflement ou de fufîon , &
enfuite de condenfation & de retraite , qui n’au-
roienr pas eu lieu fans cette prejfton. Ce réfultat
remarquable pouvant expliquer la formation de
quelques productions naturelles , 6c fpécialement
celle des produits de volcans, déjà entrevue par
Hutton, je crois utile de faire connoître ici le
travail de M. Hall, relatif à l’aCtion combinée du
calorique & de la prejfion, tel qu’il a été inféré
dans la Bibliothèque britannique, tome XXVII ,
page 289.
Expériences fur les effets de la chaleur, modifiés par
.. la comprejfion , par fir James Hall, baronet. Me-
- moire lu a la Société royale d’Edimbourg, le.30
É août 1804«
TRADUCTIO N.
« Je demande la permiffion d’annoncer à la
Société le réfultat d’une fuite d’expériences qui
m’ont occupe prefqu’exclufivernent pendant plufieurs
années. J’avois pour objet de déterminer
les effets de la chaleur, modifiés par la compref-
fion, & d’appliquer les réfultats de ma recherche
à l’examen du principe particulier & cara&érifti-
que de la théorie de Hutton.
»Ce favant, ainfi que.plufieurs des géologues
qui l’ont précédé, a attribué la formation de toutes
les fubftances minérales principalement à l’action
du feu $ .mais, félon lui, l’ influence de cet
élément a été. fort modifiée par le poids & la con-
fiftance d’une maffe confidérable qui repofoit fur
les couches, fuperficidles & actuelles du Globe.
Il a prévenu ainfi l’obje&ion qui fe pré fente naturellement
contre toutesl.es théories ignées »ftvoir:
la différence qui exifte entre les diverfes fubftances
minérales actuelles, & les produits du feu dans
nos fourneaux > car il admet que. la prejfton, en
s’oppofant efficacement à l’expanfibilité, aura dû
contenir, malgré la haute température, plufieurs
ingrédiens qui, fans cette condition, s’échappent
à la première application de la chaleur. Ces ingrédiens
ainfi retenus peuvent, par leurs affinités,
produire des effets inconnus jufquà préfent dans
toutes les expériences ordinaires, & qui pnur-
roient rendre explicables, dans l'hypothèfe de
Hutton, nombre de phénomènes naturels, &
ceux'-là même qui font le plus incompatibles avec
ce que nous connoiffons de l'aétion ordinaire du
feu.
» Les deux données principales que fuppofe
cette théorie, fa voir, l’aétion de la chaleur 6c U
préfence d une maflè comprimante, font certainement
admiffibles, puifque les volcans nous four-
niffenr la preuve que des feux intérieurs agiflent
quelquefois de la même manière, & puifque l’état
de rupture & de bouleverfement fous lequel fe
préfentent les couches actuelles du Globe, montre
avec évidence que fa furface a éprouvé de
grands changemens ; que des maffes énormes ont
été déplacées, & que des fubftances précédemment
dépofées à de grandes profondeurs existent
a&uellement fur des Sommités. Mais cette
théorie fuppofe un troifième fait principal, plus-
difficile à admettre j je Yeux dire qu’en accordant
que la chaleur a agi fur des-fubftances fortement
comprimées, il s agit de favoir fi cette com-
preffion a effentiellement modifié l ’effet ordinaire
du feu, & fi cette modification eft précifémenc
celle qui cadrerait avec la théorie de Hutton.
m L’a uteur de cette ^théorie a répondu â ces
qutftions par des argumens fondés fur l’analogie >:
il n’a pu prouver h vérité de fon hypothèfe que
par fon accord avec les phénomènes de la nature.
À cet égard , peu de théories phyfiques 011c été
plus heureufes; car, par fa faculté de s’appliquer
à toutes les parties du règne minéral, 6c de répondre
à toutes les difficultés, elle réunit en fa
faveur une maffe de probabilités qui agit fur l’ef-
prit d’une manière prefqu’irréfiftible. Mais encore
fauc-il avouer- que la bafe de ce lyftème eft hypothétique,
& tous les fa van s qui s'en font occupés ,
ont formé le voeu de la voir foumettre à l’épreuve
de l’expérience.
»T e l a^été mon but, 6c j’ai defîré réfoudre,
s’il étoit poffible, cette grande queftion par un
experimentum crucis, En fotimettant certaines fubftances
aux mêmes conditions que leur affigne la
théorie huttonienne, j’ai cherché à imiter le procédé
fuppofe de la nature. Des difficultés grandes
& nombreufes fe font pvéfc-ntées à moi dans ce
travail j mais j’ai eu enfin la farisfaétion de réuffir
au-delà de mon attente, & j’ai obtenu des réfui-
Y y y y i