
le produit de cette évaporation dans l*eau diffillée.
Après avoir été chauffée ainfi , !a filice devient
iudifloluble dans les acides , & elle refte au fond
de la liqueur : on 'la recueille fur le filtre ; on la
fait rougir dans un creufet d’argent pour dégager
1 eau qu’elle retient avec opiniâtreté, & on la
pèfe.
On précipite enfuite1 toutes les terres qui ont
été diffoutes par l’acide muriatique à l’aide d’un
carbonate alcalin; par exemple , celui qui eft obtenu
de !a combuftion du tartre par le nitre.
Après avoir bien lavé & féché le précipité, on
le traite avec une légère diffolution de potaffe
caufiique préparée à l’alcool. L’alumine eft dif-
foute, & après avoir féparé les autres fubftances
pulvérulentes terreufes par le filtre, on fature la
difiolution alcaline avec un acide, dont on ajoute
une a fiez grande quantité pour rediffoudre i’alu-
mine. On la précipite de Bouveau avec un carbo-.
naié alcalin , tel que celui qu’on vient de citer j on
lave le précipité ; on le fait fécher au rouge, 8c on
Je pèfe : on a ainfi la quantité d’alumine.
On traite avec l’acide muriatique les autres fubf-
tances terreufes qui n’ont point été attaquées par
l’alcali caufiique. Quand tout eft diffous, on précipite
la chaux, la magnéfîe & l’oxide de fer s’il y
en a , avec une difiolution de potaffe caufiique
préparée a l’alcool. On fépare le précipité ; on
précipite, par l’acide fulfurique, le muriate de
baryte qui peut refter dans la liqueur, 8c qui n’a
pas pu être décompofé par la potaffe ; on fait
fécher le nouveau précipiré formé, & fon poids
indique celui de la baryte, les proportions du ful-
fate de baryte étant connues.
La réparation de la chaux & de la magnéfîe eft
fort difficile , & n’eft peut-être jamais parfaite.
Pour en approcher le plus poffible, ©n rediftout
dans l’acide muriatique le précipité formé par la
difiolution alcaline, 8c l’on évapore cette diffolu-
muriatique jufqu’à confiftance de firop. On
précipite alors la chaux avec l’acide fulfurique
concentré. Il eft à propos de ne pas trop laver le
précipité dany cette circonftance, parce que le
julfate de chaux eft difloluble dans cinq cents fois
fon poids d’eau. Le précipité lavé & féché indique
celui de la chaux.
La magnéfîe peut être précipitée par un alcali
caufiique, ou par un carbonate alcalin qui ne foit
pas trop faturé d’acide, parce que le carbonate
magnéfien refteroit en difiolution. Dans le premier
cas , on obtiendra la magnéfîe pure ; dans le
fécond, ce fera du carbonate de magnéfîe.
S’il y exiftoit du fer, çe qui eft toujours probable
, il faudrait le précipiter de la diffolution
précédente avant de s'occuper de la magnéfîe : il
fe préfente pour cela deux moyens auffi bons l’un
que l’autre. On.peut d’abord précipiterle fer avec
du pruffiate de potaffe ( voye^ ce mot') , & précipiter
enfuite la magnéfîe avec un alcali, ou bien
fe fervir d’un alcali parfaitement faturé d’acide
| carbonique. Le carbonate de fer fe précipitera, &
| après 1 avoir lavé, féché & p e f é o n connoîtra
| facilement le poids du fer. On fera bouillir enfu-te
la diffolution, qui laiffera précipiter le carbonate
de magnéfîe à mefure que l’acide carbonique qui
le diffolvoit fe dégagera.
La zircone ne s’eft préfentée jufqu’à préfent que
combinée avec la filice 8c un peu d'oxide de fer
dans le zircon 8c les hyacinthes. La méthode qui
a été employée avec fuccès pour féparer ces trois
fubftances, &' pour en déterminer les rapports,
eft la fuivante. On pulvérife ces pierres avec foin;
on les fait chauffer, dans un creufet d’argent ou
de platine, avec quatre fois leur poids de potaffe
caufiique fèche, jufqu’à ce que le tout foie bien
rouge & en fonte pâreufe dans toutes fes parties.
On délaie la matière dans une fuffifante quantité
d’eau, 8c on la diffout enfuite dans l’acide muriatique.
JSi l’opération a été bien faite, il ne reftera
rîen ùindiffous. Alors on fait évaporer la diffolu-
tion a une chaleur douce, jufqu à ce qu’elle ait
pris la ^confiftance d’une pâte molle; on délaie
cette pâte dans l’eau , 8c par ce moyen le muriate
de zircone fe diftout, & la filice refte au fond fous
la forme d’une pouffière blanche, grenue, dont eu
prend le poids après l’avoir lavée 8c rougie.
Pour avoir enfuite la zircone pure, on fait évaporer
de nouveau la diffolution jufqu’à ficcité,
afin que, fi l’acide muriatique a voit retenu quelques
portions de filice, il les laiffât échapper par
cette nouvelle évaporation. Lorfqu’il a dépofé
cette filice, on étend d’eau la matière ; on filtre,
& l’on précipite la zircone par un alcali caufiique.
Après 1 avoir Javee & féchée , on en prend le
poids.
Il n y a point encore de moyen bien certain 8c
bien exaét pour féparer la zircone de l’oxide de
fer : celui qui paroît le moins inexaft, c'eft de
faire rougir fortement la combinaifon de ces deux
corps, de la pulvérifer enfuite très-finement, &
de la faire macérer, pendant quelques jours, avec
de 1 acide muriatique ; par ce moyen on enlève
la prefque totalité du fer fans diffoudre fenfible-
ment la zircone. Mais fi l’on vouloit enfuite combiner
cette terre avec les acides pour en former
des fels, il faudroit la traiter de nouveau, avec
trois ou quatre parties d’alcali caufiique, dans un
creufet d'argent, 8c agir comme on l’a fait pour
le zircon ou les hyacinthes. Si la zircone fe trou-
voit quelque jour combinée en même tems à la
filice, a 1 alumine & à la chaux, on la fépareroit
toujours facilement en rediflolvant l’alumine dans
1 alcali caufiique, & précipitant enfuite la zircone
par l’ammoniaque, qui ne fépare point la
chaux, &c.
La glucine s eft offerte, pour la première fois,
unie en même tems à la filice,-à l’alumine, à la
| chaux, a î oxide de fer ou à l’oxide de chrome.
| Les procédés pour fondre & féparer la filice font
I les mêmes que pour toutes les autres pierres qui
contiennent
contiennent cette fubftance : on précipite enfuite
la difiolution muriatique d’alumine, de glucine &
d’oxide de fer ou de chrome, avec un carbonate
alcalin ordinaire, 8c après avoir lavé le dépôt on
le diffout dans l’acide fulfurique ; on y ajoute une
petite quantité de fulfure de • potaffe, 8c on fait
évaporer. Lorfqu’on a tiré., par une fuite d’ëvaT
porations & de criftallifations fucceffives, toute la
quantité d’alun o&aèdre que la liqueur peut donner,
on éterrd d’eau l’ eau-mère, & on y mêle une
diffolution de carbonate d’ammoniaque jufqu’à ce
qu’il y en aie un excès fenfible au goût & à l’odorat.
Par ce moyen la glucine fe diftout entièrement,
& le peu d’alumine qui pouvoit encore s’y
trouver mêlée refte au fond avec l’oxide de fer
ou de chrome.. On retire enfuite ,1a glucine en
faifant bouillir, pendant quelque tems, fa diffo-
lution par le carbonate d’ammoniaque ; elle s’en
précipite fous la forme d’une poudre blanche ,
grenue , 8c on la débarràffe facilement de fon
acide carbonique en la faifant rougir légèrement
dans un creufet d’argent. On a enfuite l’oxide de
chrome ou de fer à part, en traitant la matière,
précipitée par le carbonate d’ammoniaque, avec
la potaffe cauftiquej l’alumine fe diffout,, 8c l’un
& l’autre de ces1 oxides refte pur.
Lorfque le déficit qu’on trouve dans l’anaiyfe
d’une pierre faite par les moyens ordinaires donne
lieu de foupçonner qu’elle contient de la potaffe,
il faut la traiter par les acides, après l’avoir réduite
en poudre très-fubtile, L’acide fulfurique paroît
être celui qui convient le mieux pour cette opération,
comme le plus fixe & le plus fort: on en
emploie ordinairement dix à douze fois le poids
de la pierre, furtout fi elle eft très-dure. On le fait
bouillir deffus, pendant-douze heures, dans un
naatras à long col, 8c mieux encore dans un creufet
de platine ; on met enfuite le mélange dans une
capfule de porcelaine, où on le fait évaporer juf-.
qu’à ficcité parfaite ; enfuite on délaie la maffe
dans l’eau bouillante, & on la lave jufqu’à ce
qu’elle n’ait plus de faveur ; on précipite tous les
lavages réunis par l’ammoniaque. Si l’acide tient
•de l’alumine 8c du fe r , ils fe précipitent ; on filtre-;
on fait évaporer la diffolution à ficcité ; on redif-
fout dans l'eau, & on filtre s’il s’eft dépofé quelque
chofe, qui ne pourroit être que du fulfate de
chaux. On fait encore évaporer la liqueur, 8c lorf-
-qu’elle eft réduite à ficcité on prend ,1e fel qui
rffte, 8c on le fait rougir, dans un creufet de platine,
jufqu’à ce qu’il ne s’en dégage plus de fumée
blanche. S’il refte quelque chofe dans le creufet,
c eft du fulfate de potaffe, qu’on reçonnoît aifë-
roent pat les cara&ères qui feront bientôt indiqués.
Si la foude exiftoit dans quelques compofés pier-
reux, on la trouveroit par le même procédé , 8c
on la reconnoîtroit au fel. très-différent du précédent,
qu’elle formeroit avec l’acide fulfurique. i
Si les oxides de fer, de manganèfe 8c de chrome !
le rencontroient quelque jour enfemble dans une
Ch im ie . Tome V ,
pierre, on les fépareroit tous trois à la fois des
terres, comme il a été dit plus haut, & enfuite
on les traireroit comme il fuit. On commenceroit
par les chauffer dans un creufet ; on les feroit en-
fuite bouillir avec l’acide acéteux : celui-ci diffou-
droit le. manganèfe & le chrome ; le fer refteroit
fans fe diffoudre., 8c s’il s’en étoit diffous quelques
parties, elles fe précipiter oient par l’évaporation.
On précipiteroit le chrome & le manganèfe avec
un carbonate alcalin ; on chaufferoit le précipité
dans un vaiffeau ouvert, pour oxider le manganèfe,
& on le feroit bouillir enfuite avec l’acide
nitrique foible. L’oxide de chrome fe diffoudroit,
& celui de manganèfe ne fe diftoudroit pas.
Les fubftances qui ont été indiquées comme fe
trouvant dans les pierres, peuvent former, comme
■ 0,1 J? c o n ç o it , un nombre infini de combinaifons
diverfes ; mais on parviendra toujours à les féparer,
en fe rappelant bien les propriétés qui caraétéri-
fent chacune d’elles : il feroit inutile d’entrer ici
dans de plus grands détails à cc-t égard. On trouvera
d’ailleurs, dans les articles d.sSELS, beaucoup
d’autres procédés pour reconnaître & obtenir ifo-
lée chacune des matières terreufes , & en particulier
la ftrontiane, dont il n’a point été parlé, parce
qu’elle ne s’eft point encore rencontrée dans les
compofés purement pierreux, mais feulement dans
des combinaifons acidifères ou fah'nes. On fe contentera
de faire obferver ici que fi, par haferd, un
de fes compofés faims pouvoit fe trouver faire
partie d’une pierre 3 furtout avec un autre compofé
analogue a bafe de baryte qui a coutume .d’accompagner
allez fouvent ceux de ftrontiane, on
détermineroit la préfence, la nature 8c même là
proportion- de cette dernière en faifant bouillir
la matière pierreufe pulvérifée avec trois fois fon
poids d’un carbonate alcalin en diffolution. En traitant
le réfîdu pulvérulent, & qui contiendroit du
carbonate de ftrontiane, avec l’acide muriatique,
& le muriate de ftrontiane qui proviendroit de ce
traitement diffous d’abord dans l’eau , évaporé
enfuite à ficcité par .cinq à fix fois fon poids
a alcool, cette dernière diffolution refroidie contiendroit
le muriate de ftrontiane, brûleroit avec
une flamme purpurine, 8c pourroit être précipitée
.par un carbonate alcalin bien pur pour donner la
proportion de fa terre.
Pierre a aiguiser. Quoique ces mots foient
fynonymes de ceux de pierre a rafoir , pierre
naxienne (voye^ ceux-ci ) , ils peuvent & doivent
même être appliqués à toute pierre homogène
d’un grain fin, & affez dure pour ufer les métaux
parle frottement. Ainfi les quartz, Iesfilex, les
agates, les jafpes , les grès durs & fins, les laves.
les bafaltes, & c . , font, fous ce rapport, des
pierres a ai gui fer ; mais lorfqu’on réfléchit à cette
propriété générale & à l’emploi qu’on en peutv
ou mieux qu’on en doit faire pour rendre les trari-
chaos d acier plus ou moins aigus, on recohnoît
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