
précipités.'En peu de teins ils paflerent tous trois
au fummum d’oxigénation. Mis alors en contait
avec l'ammoniaque, l'oxide de nickel fut le feul
diüous: Je décantai b. liqueur par la chaleur ; j’en
voJutilrfat l'ammoniaque; l’oxidé (e dépofa fous la
forme de flocons ,qui prirent pëü à peu cfe la c.ôn-
fiftance. 11 étoit d'un beau Vert : fë'diflolutioh
dans les acides lie changeoit pas dé couleur.par
là noix de galle ; le précipité qu'y fovihoit l'ammoniaque,
fe diffolvoit de fuite dans un excès
d'alcali. J’étois convaincu de fa pureté ; mais pour
qu'on ne pût concevoir le moindre foupçon, je le
fournis une fécondé fois au cercle d'opérations
qu'il avoit déjà fiibi, Si qtrecje Viens de décrire;
& même j après Tâvoir combine avec l'acide nitrique,
je fis criftallifer ce fel, & j'eus'le foin de
n’employer que celui qui etoit en criitaux rhomboïdes
bien prononcés. Je parvins à réunir trente-
trois grammes de cet oxide ainfi préparé, & fur
là pureté'duquel l’analyfe chimique ne fauroit, je
Je répété , élever le plus léger doute ; j'en fis une
pâte avec de l'huile 3 du noir de fumée & deux
fois «foti poids de borax bien pur y matières qui
n’ont pü y porter dp fer* j’enfermài cette pâ'te
dans tiri double cVéfifefc dé Hé ffe ,& la fournis',
pendant Une demi-heùrë, à l'adtion d’un violent
feu de forge; le nickel fût réduit, mais il ne fe
fondit, point : on rémarquoit féulement, dans la
maffe légéreriient agglutinée, quelques globules
métalliques; ils étoiént caflans à came du charbon
ou dU'bérax-cjüMté contenoiênt. Jè recommènçâi
l'expérience fins pftis de fuccès, quoique j'éüiîe
donné an éti'üp de feii fi'fort, què les cfèufets de'
Heffe èoi¥irùënçoient à fondre. Jé me décidai à
tenter uhe ’troifième fois la fufipn, éh më fèrvant
des créuffets dé M. Rusfinger, plus réfralhiies
encofé que les creïifets de Heffe. J'àvois a rna
difpofition la forgé de Y Ecole des mines ? dans laquelle
on fond, fans addition , jufqu'a deux kilogrammes
de fer doux. Je Ipiis toütesles précautions
poffibles pouf réüfltfr ; j’âjoütài du borax ; je
donnai Htt coup de feu tel queJës creüfers ètoiefit
famollis , a ffâ iffé iSi ne fàifoieflt plus qu'une
thaffe orbiculairè , & ’ Néanmoins je n’obtins que
des globules dultilés à la vérité, mais un peu plus
gros feulement que dans lés deux premières expé-
tiéncés, encore je ne pus en avoir qtfê très-peu :
plusieurs :sfétoieôt Volàrilifés attachés au couvercle
dtï; èrë&tet ; là apàrr é’toiêftt diffémlnés
dans le vëfrè; ‘Si à pèïfte perceptibles à la loüpe :
«nè portibft peut-être aVoit côiilé àvèt lé flux
daite les tendres. Jè pèhfë qiaé j’aùrois rëufli f i ,
réunifiant tous ces globuWs dahs Un èXCèfiént'
creufet, je les avois fortement chauffés fans aucune
efpèce de flux. Je rite pfô'irfets, au rcfte,,
d’effayer .cette .manière , que ,je regarde, comme
bt i r f neqi i f e j’ a urai afiei d’ oxldé pUr. TbU\
tefoiVil Weh êff pais fnofys confiant' què C‘é mêlât
eft ûn idéi pftW dhficilèsà fiôttdrè ; Si tetré pfo-
ppiéfë ff'étre en qUclqUe forte àpÿre, dfcttt atfcîft*
chimifte n'a encore parlé , me porte de plus en
plus à croire que jufqu’à préfent on ne l'a obtenu
qu'allié, tantôt avec l'arfenic, tantôt fans
doute avec lé cobalt.
I »» Quoique j’euffe perdu beaucoup de nickel dans
ces différentes tentatives pour le fondre, j’en retirai
cependant une quantité plus que. fuffifanre
pour corifiatèr celle de fes propriétés fur lefquëlles
on paroît avoir quelque doute : je veux parler de
fon. magnétifme. Je puis affurer que la vertu magnétique
en lui eft fi marquée, qu’elle égale pref-
que çellè du ter f & pourtant bien certainement
fl n en contient point ; car fi c’étôit au fer qu'il la
dut; elle eft fi forte, qu'il en contiendroit au
mofris la moitié de fon poids ; mais alors la chimie
auroit cent moyens de le reçonnoître. O r , elle
ne peut , par tous ceux qu'elle pofiede, découvrir
dans le nickel la moindre trace de ce métal,
Sl Ü on y en ajoute feulement un cinquantième,
même un centième, il devient de fuite fénfible par
les réa&ifs : donc il me femble pour ainfi dire
mathématiquement dérnontié que le nickel eft
vraiment attirable, Si ceux qui doutent encore de
cette vérité, doivent, en admettant ces expériences
, en être parfaitement convaincus. Plufieurs
chimilics . à la vérité, en ont obtenu qui n'avoit
aucune altion fur l'aiguille aimantée; mais il n’é-
toit pas pur, mais ils né l'avoient pas féparé de
toutes les matières qui l'altè^nr ; ils ne l’avoient
pas furtout féparé de l’arfenic qui peut mafquer
fon magnëtifmê, comme> le prouvent les expériences
que j'ai faites à ce fujer,, par lefquelles je
teVfninefai ce Mémoire. M. Çhénévix vient lui^
même de reçonnoître que 'le nickel non attirable
qu’ il a obtenu, conténoit de l'arfenic : cette erreur
ne pouvoir long-tems échapper à un chimifte fi
dillingué.
»> J’ai fondu erifemble partie égale de nickel &
d’arfenic ; j’ai obtenu un alliage cafiant, grenu,
facile à fondré,vqui ifetoit point attirable. Une
demi-partie d'arfenic fuffit pour mafquer la propriété
du Yèr; un quart l'affoiblit feuletnt-nt. J’ai,
fait le premier de Ces alliages en chauffant, dans
un CFeûTèt, partie égalé de fer & d’arfenic, & le
fécond, une partie de fer & une demie d’arfenic.
J'ai voulu ryoir fi d’autres métanix, Si, entr’autres
le cuivré y âürpient àufii là .propriété fié rendre le
tér non attiVablë. J’ai fait qua.t;rfe 'de .cës|aliuges,;
dans le prémier, j!’ai mis un qûart-de fer ; danMe
fecOnd, un huitième ; tfaris )e troifième j un douzième
; dans ie qftatn;èfne., un feizième ; tous
étoient magnètiqires, & Tétpient d’autant plus ,
qu’ils comenôient pltis dé 'fe r, & d'autant plus
duClilés qu’ ijs én contènoiefit moins. En les dif-
folvant dans ïesacidés, on recohnoiffait aifémenc
la psefepce du fpr pâr la noix de galle, ,7Ie)W et^
la. fu-ite d’expériences, dopt te combpfe ce Me-
moif^ : fi è)le|5 ne font pas nombreufes ^ eiles font
neàhmoi'ns plus que fumfaniéypour ta £olutipn de,
II q'ûéffioh que je mèTuis propçîee.EIti -effet ^élîe^
établiffent, d*une manière inconteftabJe , que le
nickel bien pur jouit réellement de la vertu magnétique
que Bergman , plufieurs chimiftes avec
lui, n’ a point héfîté à lui accorder. Elles démontrent
que cette propriété qu'il partage avéc le
1er & fans douté avec le cobalt, peut être maf-
quée ou détruite dans cës métaux par leur union
avec différens corps, & furtout avec ràifenic,
d'où nous tirons néceflairement cette confëquence,
que le barreau aimanté eft un inftrumeht inexad
pour les reçonnoître, & ne peut nous en indiquer
fûretnent la préfence que là. où ils ne font que
mélangés & non combinés. Elles confirment la ;
propriété de demi-duCtiliré qu’on y a reconnue I
depuis quelque tems , & le rapprochement, fous
ce point de. vue, du zinc & du mereufë. Elles font
voir qu’il eft beaucoup plus difficile à fondre qu'on
ne l'a cru jufqu’ici, Si font prefumer qu'on ne l'a
encore obtenu qu'allié, foir avec de l'arfênic, foit
avec du cobalt. Elles nous apprennent qu’il eft
fufceptible de fe furoxigéner, & de former un !
nouvel oxide noir, foluble dans les acides fulfu-
jique & nitrique avec dégagement d’oxigène , &
dans l'acide muriatique avec dégagement d'acide 1
muriatique oxigéné. Elles confiaient la préfence
du bifmuth dans les mines de nickel, & le pafiage
de celui-ci à l'état d'arfeniate infoluble lorfqu’on
les traite par l'acide nitrique. Elit s nous donnent
un moyen iür pour retirer l’arfenic d’une mine
quelconque , & en déterminer la quantité. Enfin,
/elles nous offrent un procédé à l'abri de tous foup-
çons'j qui manquoit à l’analyfe, & qu’elle récla-
moit depuis long-tems., pour féparer 1 e nickel du'
cobalt & du fer, Si pour obtenir par conféquent;
ces deux premiers métaux dans leur plus grand état:
de pureté.»
11°. Extrait a un Mémoire du doÜeur J. B. Rickcer,
fur la purification du cobalt & du nièk'el, & fur la
féparaiion de ces deux métaux en grand $ par F. À.
<Etiel. Annal, de Chimie, tome LÏII, pag. 107.
Nivôfe an 13.
«« M. Richter d it , dans l’introdiiClion de cè
Mémoire , que ç ’eft depuis dix ans que là purification
da cobalt l’a conduit à plufieurs expériences
intéreffantes.
‘ » Les mines de cobalt qu'il avoit dans çe tems-i
là , ne contenoient que du fer & du bifmuth ; lien
a fou vent féparé le fer par l’arfeniate de po-
taffe ; mais fou vent ce travail ne lui a; pas reuffi,
parce qu’il dépend beaucoup de l ’état dè fatùra-’
tion dans leciuel l’un ou l’autre de ces métaux eft
avec le diflolvant, & de la températurë.
» Depuis quelque tems il a obfervé que la fé- ,
paration du fer & du bifmuth né fuffit pas pour le
cobalt, parce que la mine qù’il emploie à préfent
contient encore; outre cela, un peu dè cuivre &
une grande quantité de nickel. '
»» Comme ces deux métaux font tiès-huifiblés
pour là Couleur bleue du cobalt, f’auteur a fait fon
poflible pour Its en féparer. Il dit que M. Hermf-
tadt lui a communiqué un procédé pour féparer lé
cobalt du nickel y par le moyen de l'àrhmoiiiaquè
pure, & qu’il a décrit ce procédé dans Bourguèt
chtmifcher Handwörterbuck, theil l ï l , fous l’article
N ic k e l ( i ) . Mais comme l’ammoniaque pure eft
trop chère pour l'employer en fi grande quantité ,
l’auteur a cherché un autre moyen pour lg remplacer.
» Après cette introduction , M. Richter décrit
le procédé qu’il trouve le plus propre à féparer
l.èS'ihéta’ux mêlés au cobalt ou au nickel, furtout
ën-gttmd.
On grille avec du charbon le minerai pilé
jufqu’à ce qu’il ne fe dégage plus d’arfenic ; on
ver fe fur le minerai grillé deux tiers d’acide ful-
furique concentré, qui a été étendu avec le doublé
d’eau. A ce mélange on ajoute du nitre jufqu’à
ce qu’il ne s'en dégage plus de vapeurs rouges ;
on le fait féçhèr, & on ie poufle au feu jufqu'à ce
que lés vapeurs rouge5 qui ont rèparu-, ceffené.
Dani5 cette opération,ie,peu de loufrë^ui éft refté
au grillage fé brûle. On leffive, avec deTeau , la
maffe échauffée ; on mêlé les leflivës clarifiées
(qui ont des couleurs différentes , félon leurs principes)
avec de la diffolution de potaffe du commerce
, jufqu'a ce qu'il rre fe faffe plus d'effervef-
cencè. Si la liqueur claire indiqué du cuivre eft
rôügiflTant une lame de fer polie, on la décompofe
tout-à-fait par la potaffe : on lèche le précipité
qui s'eft fait après l'avoir lavé, & onTeXpofe au
feu I avec une quantité proportionnée de muriate
d’a'iimôniaque, dans des vafes de terre. Si1 ie cobalt
ne contient pas trop de cuivre, on l'en féparé
prefqüe toujours par la quantité de muriate d'ammoniaque
qu'on y a mêlée, finon il faut recom-
ihencer l'opération avec le réfidu^ & continuer
jufqu'a ce que la dernière quantité de muriate
d’ammoniaque qui s'eft fubliméè, & le réfidu qii'on
diffout dans* l’eau,, n'indiquent pas des traces de
cuivre. Lorfque cette diffolution eft privée de t'out
fon cuivre , on la décompofe par la potaffe , & on
fait digérer, pendant quelque tems, le précipité
dans une diffolution de potaffe ; après cela on le
lave bien, & on le garde fans Je fécher.
*> Oh faturë une petite quantité dé'ce précipité
avec dé î'àcide fulrurique ; on y mêle un peu de
fulfatè d’ammoniaque, Sc on fait criftallifer ce
mélange, m les çriftaux font verdâtrès, cela prouve
qu'jls’ contiennént du nickel ; mais s’ils ne lè font
pas, on ri’eff pas encore fûr du contraire, & on
ne peut pas l’être avant qu’on n’obtienne, par
quatre ou cinq criftallifations réitérées, des crif-
taux d’un beau rouge.
Çt) Voyez auffî Annales de Chimie, tom. X X I f , pà gvio8,
ic Hermfiadt’s ^Lehrbuch der experimentale Chemie. Landriani
ie ferc auflî dejjl’atâmoniaque .pour >£eparer- le nickel du
bak , cependauc d’une manière différente.'