
P r i n c i p e s p r i n c i p i a n s : les mêmes que les
primitifs. On les nomme ainfi parceque leur union
forme les prétendus principes prochains ou immédiats.
Principes princ ipiés , fynonyme des faux
principes , nommés prochains ou immédiats, parce
Qu’ils font eux-mêmes formés des véritables principes.
( m m ce mot. )
PRISMATIQUE. On donne ce nom à tout
compofé chimique j naturel ou artificiel lorfque,
pour décrire fa forme , on obferve qu’elle imite
un prifme, c’eft-à-dire, un folide à plufieurs côtés
également éloignés d’un axe qui elt cenfé le tra-
verfer, & dont le nombre des côtés varie de trois
à huit. On dit que ce font des criftaux en prifmes
OU piifmatiques.
PRISME. On emploie quelquefois cette expref-
lion en chimie , pour défigner qu’un criftal ou un
corps régulier a la forme d’un prifme : on comprend
un prifme fous une pyramide ou entre deux
pyramides. Beaucoup de iels peuvent être ou én
fimples pyramides ou en pyramides prifmées , terminées
par un prifme. ( yoyeç L'article Sels.. )
PROCEDES. On nomme, en chimie, procédés
les fériés d’opérations ou l’enfemble des opérations
que l’on eft obligé de pratiquer , pour obtenir
un réfultat certain & furtout confiant. Souvent
ce rélulcat peut être obtenu par des moyens
divers , qui tendent au même but. C ’eft ainfi que ,
pour préparer le fublimé corrofif, on a quatre ou
cinq manières diverfes d’opérer.
Cette différence des procédés offre au chimifte,
& furtout au manufacturier, le choix qu’il doit
ou peut faire, foit pour parvenir en moins de
tems au but qu’il fe propofe, foit pour employer
telles ou telles fubftances qui font à fa difpofition j§
foit pour obtenir le produit qu’ il recherche dans
un état de pureté plus ou moins parfaite 3 ou même
dans un certain état d’impureté qui convient au
commerce. C’eft ainfi que l.s opérations pour la
fabrication du fel ammoniac ou de l’alun 3 celles
pour extraire la foude du lèl marin, celles pour
faire criftallifer les fubftances falmes, celles pour
préparer les différentes efpèces d’alun j varient
entr’elles, & forment autant de procédés divers
qu’on pratique dans les. différentes fabriques-* fuivant
les agens qu’on y emploie, les matières que
l’on y recueille, & les produits que l'on dtfire.
PRODUITS : nom donné, en chimie, en général
aux réfultats que l’on obtient des opérations chimiques
, & plus particuliérement aux matières volatiles
que donnent les diftillations, & qui proviennent
par conféquent d’ une analyfe par le feu. C ’eft fur- '
tout à ces dernières que le nom de produits eft affecté.
Ainfi l’on dit que les produits des compofés
animaux, traités par le feu , font de l’eau fétide
& ammoniacale, des huiles épailfes, fouvent con-
; crêtes & d’une fétidité tenace j des fels ammoniacaux
, & lurtout du carbonate d’ammoniaque
criftallifé, & des gaz acide carbonique, hydrogène
carboné, fulfuré & phofphoré huileux. On dit,
dans le même fens, que le produit liquide des matières
végétales, chauffées dans des cornues , eft
conftamment de l’acide acéteux, coloré, & rendu
odorant par des huiles de diverfes odeurs, fuivant
la diverfité de ces matières. On dit encore que le
produit des bitumes eft conftamment acide j que
Jes produits des animaux font ammoniacaux & plus
huileux que les produits des végétaux. ( VoyeT^ les
mots A n a l y s e & D i s t i l l a t i o n . )
Pr o d u it s v o l c a n iq u e s . Les produits volcaniques
ou les matières altérées, forties des volcans,
foit celles qui font lancées de leurs cratères,
lôit celles qui s’en écoulent en laves ou fondues,
ont des rapports avec les connoiffances chimiques,
comme ayant fubi dans l’intérieur, & par l’action
d un feu fouterrain, des décompofitions ou des
combinaisons différentes de celles qu’elles avoient
d abord. Cette affertion générale ne peut préfen-
ter aucun doute } mais quand on l’examine en particulier
, on reconnoît bientôt qu’il s’en faut de
beaucoup que ces produits foient encore bien connus
, & qu’on ait affîgné leur véritable nature ,
ainfi que le mode de leur formation. C ’eft ce qui
i?> partagé quelques minéralogiiles modernes, fur
I origine des bzidXtes en neptuniens en vulcaniens:
les uns attribuent à l’eau leur formation, tandis
que les autres l'attribuent au feu. Il eft en effet
difficile de déterminer quel genre fingulier d’altération,
de ramolliffement ou de fufion ont éprouvé
les laves & les bafaltes, & c’eft auffi pour cela que
plufieurs lithologiftes ont prétendu , dans les derniers
tems, que les fufions par les volcans n’avoient
point de rapport avec les fufions de nos laboratoires
, qu’elles n’étoient point le produit d’une fi
forte chaleur, & qu’eiles étoient dues à l’adticn
combinée d’un feu modéré & d’une grande pref-
fion. Cette opinion, appuyée fur les expériences
■ ie M. Hall, chimifte anglais, tire une grande
force de celles de M. de Drée, faites fous le rapport
particulier de i’aftion du feu volcanique.
( V oye% l'article PRESSION.)
Dans l’impoffîbilité aâuelle de connoître-chimiquement
les produits des volcans, il ne refie
qu’ à les décrire & les claffer d’après leurs propriétés
extérieures ou apparentes.
' Parmi les minéralogiftes qui ont étudié & décrit
en particulier \esproduits des volcans, M. Fau-
jas de Saint-Fond eft celui qui en a donné la di-
vifion la plus méthodique & la claflîfication la plus
complété. Il fait fept claffesde ces produits, qu’il
nomme fubftances minérales volcanifées.
Sa première claffe comprend les laves confédérées
par leurs formes & leurs modifications extérieurès.
Il les divife , i°. en laves noires, homogènes,
à grains fins, à grains rudes, à écailles,
2°. en laves prifmatiques, depuis trois jufqu'àntul
pans, d’un feul jet} en prifmes articules, comprimés,
arques} 30. en laves avec des angles & des
faces régulières} 4°. en laves en tables épailfes
ou minces 5 50. en laves en boules folides, creu-
fées ou feuilletées} 6°. en laves poreufes , pefan-
teSj légères, à grands pores} 70. enfin, en laves
fcôrifiées, torfes j en cables, en rubans, en grappes
, en ftalaétites.
Sa fécondé claffe renferme-les laves confidérées
par rapport à leurs principes conftitutifs : il en
fait trois divifioirs, granitiques à gros grains, granitiques
à grains fins , granitiques fchiiteufes.
Sa troifième claffe appartient aux laves de
trapp. Elles font, ou homogènes, ou amygdaloi-
des, ou porphyritiques , qu’il diftingue entr’elles'
fuivant leur mélange de zéolite , de fiilbite, de
calcédoine, de péridot, de ftéatite, de ipath
calcaire, de feldfpath, de leucite, de pyroxene,
de hornblende ou d’amphibole.
Dans fa quatrième clafîe il place les laves dont
la baie eft du feldfpath : il les diftingue en dix
efpèces par leur couleur & leur mélange.
A fa cinquième claffe il rapporte les bûches &
les tuffes volcaniques, formées par la réunion ou
l’agrégation de laves ou de produits volcaniques
divers. 11 les partage en trois divifions & en quinze
principales efpèces : on y trouve des foflîles végétaux
ou animaux.
Sa fixième claffe eft formée par les émaux &
les verres de volcans. M. Faujas en décrit les
efpèces ou les variétés par la couleur, l’opacité,
la tranfparènce , la forme & les mélanges : il y
en a de blancs , de gris, de jaunes, de verts-
clairs, de verts-bruns ou enfumés, &c.
Enfin, fa feptième & dernière claffe eft com-
pofée des foufres & des fels formés, fublimés, &
du fer micacé des volcans. Le foutre en croûte,
en ftalaétite, en criftaux, en pouffière} les ful-
fates de foude, de potaffe, de fer , d’alumine ,
auxquels l’auteur auroit pu ajouter des fulfites}
les muriates de foude & d’ammoniaque} les ful-
fures d’arfenic jaune & rouge } les fers fublimés
& brillans du Mont-Dor, de Volvic , de Strom-
bofi, du Véfuve & de Sorento font les efpèces
que l’auteur range dans cette claffe.
On voit par l’expofé rapide de cette claffifica-
tion, que cet objet eft fufceptible d’être traité
auffi méthodiquement que toutes les autres branches
de l’hiftoirejnaturelle, -& que la chimie doit
le ranger parmi les fujets les plus intéreffans de fes
travaux.
PROPOLIS. La propolis eff une matière épaiffe,
tenace & vifqueufe qu’on trouve dans l’intérieur
des ruches, & que les abeilles appliquent fur toutes
les fentes & petites ouvertures de leur demeure,
pour en défendre l’accès à l’air froid, à
l’eau & aux infc&es. On a mal connu la nature de
ce corps avant l’examen qu’en a publié M. Vau-
quelin dans les premiers mois de l’année 1802.
( Annales de Chimie , tom. XLII, pag. 205.) Voici
ce qui réfulte de fon travail.
La propolis eft d’une couleur brune plus ou
moins foncée : fa confiftance eft ferme à une température
baffe} elle devient molle & tenace à une
température plus élevée 5 elle a une odeur aromatique
très-agréable, analogue à celle du peuplier
baumier , ou à celle du baume du Pérou.
Les Anciens, toujours guidés par les analogies
extérieures, & jamais par l ’analyfe dont ils ne
connoiffoient pas les procédés, avoient penfé
que la propolis étoit une efpèce de cire vierge qui
n’avoit pas encore reçu toute fa perfection. Quelques
auteurs' ont avancé que c'étoit un baume,
un maftic, une efpèce de réfine que les abeilles
alloîent cueillir fur les arbres où, fuivant eux,
elle eft toute formée. On croit que c’eft principalement
fur les faules, les peupliers & les bouleaux
queles mouches vont, fur le foir, la récolter ;
d’autres naturaliftes ont obfervé que ces infeCtes
trouvoient auffi la matière de la propolis dans des
pays où il n’exifte ni faules, ni bouleaux, ni peupliers}
en forte qu’ils en ont conclu que 1 origine'
de lapropolis eft encore peu exactement connue.
Outre l’ ufage qu’en tirent les abeilles pour
boucher les fiffures de leurs ruches, elles s’en
fervent aufli pour envelopper & faire périr les
infeCtes & les vers qui ont l’imprudente audace
de-pénétrer dans leurs demeures. La vifeofité
dont elle jouit, la rend très-propre à cet emploi.
Ce qu'il y a de merveilleux dans cet arti-1
fice, c’ett qu’une fois enveloppés pa'r cette matière
, les infeCtes ne font plus fufceptibles de
fe pourrir, & conféqusmment ils ne peuvent plus
nuire aux abeilles par leurs exhalaifons malfaifantes.
Voici les propriétés chimiques que cette matière
a préfentées à M. Vauquelin :
i°. Légèrement échauffée, elle fe ramollit, devient
vifqueufe & collante}
20. Mile fur des charbons allumés, elle fe fond ,
fe bourfoufle & exhale des fumées blanches, d’une
odeur agréable}
30. Traitée à froid avec de l’alcool, elle fe dif-
fo.ut en-partie, & communique à la liqueur une
teinte rouge-brune, affez belle. Lorfque la propolis
a été ainfi épuifée par des quantités fucceffives
& fuffifantes d'alcool froid , il refte une matière
blanche, allez fèche, mêlée de débris fie végétaux
& de mouches à miel.
4°. Ce réfilu , traité par l’alcool bouillant, ne
lui communiqué plus de couleur , mais lui cède la
matière blanche dont on vient de parler, laquelle'
fe précipite pour la plus grande partie par le refroidi
ffement, fous là forme d’une bouillie. Il ne
refte plus, après ces opérations, que des fragmens
de plantes & de membres d’abeilles.
j ° . La matière dépofée par le refroidiffement