
la lumière. M. Haiiy le nomme anatafe. Le
nom A'oifanite eft tiré de celui d’Oifans , bourg
près duquel on le rencontre. M'. Vauquelin a
trouvé que ce corps , qu’on avoit d’abord regardé
comme un fcnorl | & que M. Haüy regar-
doit comme une pierre particulière 3 eft un oxide
de titane prefque pur 5 il faut donc rapporter ce
minéral à l’hiftoire de ce métal. ( Voyeç /’article
T itane.)
OLÉO SACCHARUM. Quoique ce mot fem-
ble appartenir à toute combinai fon, & même à
tout mélange d’huile & de fu c r e o n l’applique
plus particuliérement à l’huile volatile ou effen-
tielle de citÉon ou d’orange, qu’on rend mifçible
à l’eàu en frottant la pellicule jaune de ces fruits
avec un morceau de fucre que l’on diffout enfuice,
foit dans le fuc acide ou la limonade qu’on en
prépare, foit dans toute autre liqueur ou tout autre
mélange dans lequel on veut le faire entrer.
Mais il eft évident que'la même dénomination
appartient à toute préparation pharmaceutique,
qui conlîfte à broyer , à malaxer enfemble le fucre :
en poudre ou en firop, ht une liuiie, une réfine , J
un corps végétal ou animal inflammable quelcon- ■
que, qu’on veut faire tenir diffous ou fufpendu j
dans une liqueur aqueufe.
OL1BAN , efpèce de gomme-réfine, nommée
aufli encens en larmes arrondies, ifolées ou collées
deux à deux , d’un jaune-pâle ou un peu rougeâtre
, demi-tranfpar entes, qui s’allument & brûlent
avec une fumée épaiffe , ht. en répandant une
odeur forte, qui n’eft pas agréable. Audi, malgré
fa dénomination , n’eft-ce pas cette fubftahce que
l’on brûle dans les temples , mais bien des baumes,
comme le benjoin & le ftorax, le. baume du
Pérou ou de Tolu. ( Voye[ tanicle GoMME-RÉ-
sinE , où il a déjà été parlé de ce corps.)
OLIVE, fruit d’un arbre du midi, dont la chair
ou le brou fournit, par la preflion, l'huile fi utile,
fi recherchée & fi employée, comme affaifonnemenr.
On a fait connoître fes propriétés à l’article Huile
fixe. On fe contentera de faire remarquer ici que
Y olive eft peut-être le feul fruit connu qui contienne
de l’huile fixe dans l’enveloppe charnue de
fon noyau. Tontes les autre1? huiles fixes font tirées
des amandes renfermées dans les noyaux eux-mêmes.
( Voyt{ Varticle HUILE FIXE. )
OLIVINE : c’eft le nom que M. Werner le
minéralogifte a donné au péridot granuîiforme
d’Unkel. (Voye^ Plrjdot.)
OLLAIRE : on nomme pierre ollaire une. variété
de talc de M. Haiiy, ou de Jléatite, fmcllite,
pie/ré fdvonèufe de beaucoup de minérâlogiftes ,
qui joint à ut»- afpeél gras & favôneüx , à un taéfc
doux & comme onctueux, unemoileffe telle qu’au
for tir de carrière on la taille, on la fde 3 on la
coupe, on la tourne avec une grande facilité. En rai-
fon de cette propriété, dans les pays ou elle eft fort
abondante, comme dans quelques parties de la
Suède , on en fabrique autour des vafes pour la
cuifine. C ’eft de là que lui vient fon nom. Ces
vaies, très-faciles à fabriquer , ont de plus la propriété
de fe durcir au feu , & de fe cuire allez
folidement pour l’ufage même qu’on en fait dans
la cuifine , pour devenir très-durs &: pour léfilhr
long-tems, foit à l’aétion du feu, foit aux chocs.
ONGLES. On nomme ongles 3 dans les animaux,
les extrémités cornées des pieds des folipèdes, ht
des doigts des fiffipèdes. Ils ont une forme & une
confiftance très-variées : leurs propriétés phyfiques
ht génériques font une confiftance élaftique.plus
ou moins forte , une demi - tranfparerice qui eft
très-fenfible dans les lames minces qu'on en forme,
& la facilité de prendre un poli très-beau. Ils ont
aufli, comme on va le voir, des caraâèrts chi-
miquesr très-diftïnéis de toutes les autres matières
organiques.
Les ongles humains, très-bien caraélerifés par
leur belle forme , leur blancheur , regardés avec
raifon, par les anatomiftes, comme un prolongement
de l’épiderme, & qui , comrrfe lu i, recouvrent
un tiflu mucofo-nerveux & papillaire, croif-
fent, s’allongent , fe renouvellent fans terme ',
ai'nfi que le- montrent les doigts des faquirs-dans
le Malabar. DuvèrneyJes a comparés à la corne,
& Ludwig aux poils, ht ils font en effet d'une
nature chimique ou d'une compofition très-analogue.
Ils fe ramoîliflent par une longue macé^1
ration & décoétion dans l’eau : cette décoétion
ne trouble que très-peu le tannin , moins encore
que celle des poils 5 on ne peut pas les difloudre
complètement. Ils fe diflolvent dans les acides ,
le.fondent dans les alcalis, fe colorent ôc fe brûlent
dans les diflblucions métalliques, adhèrent
aux .matières colorantes, ht fe teignent foiide-
ment, ainfi qu’on peut le voir par l’infpeétion des
mains des teinturiers.
Ces propriétés appartiennent plus ou moins
aux or.gles & à la corne de tous les animaux :
on les trouve furtout dans les cheveux & dans
les poils. ( Voye£ Varticle POILS. )
ONGUENS. Quoique les onguens foient pim
tôt du refTort de la pharmacie que de la chimie >
comme il fe. pafle' dans leur-préparation quelques
phénomènes^ chimiques, il eft utile d'en dire quelques
mots ici. Les onguens font des préparations mé-
aicamenteufes extérieures, compofées d'huile, de
graiflé , de cire & de réfines fondues enfemble, &
dorées de manière à leur donner une confiftance
folide /plus forte que celle des pommades.. On fait
aufli entrer dans la préparation de plufieurs onguens
des oxides métalliques, furtout ceux de
plomb. Dans ces dernières compofitions, les oxides
dçs métaux font plus ou moins rapprochés de
l’état métallique par l’oxigène que les huiles, & les
grailles chaude s leur enlèvent. On obferve cet
effet dans Y onguent de la mère. ( Voyè\ les articles
C ir e , Gra is se , Huile Emflatre.)
ONYX. Quoique ce nom appartienne en général
à toute pierre dure qui prélente‘’des couches
circulaires ht concentriques, imitant les arcs
blancs que l’on voit à la bafe des ongles, on l'applique
plus particuliérement à la variété d’agate
qui offre cette ftruéture, & que l’on taille pour
en faire des bijoux. En fciant la pierre dans le
fens de ces couches, on obtient les camées fur
lefquels on grave en relief. (Voye% les articles
A g a t e & Q u a r t z . )
OOLITHES. On nomme oolhhes , comme qui
diroit oeufs d’infe&es pétrifiés , de petites concrétions
ftalaéliteuTes ht globuliformes de carbonate
de chaux , quelquefois folitaires , fou-
vent réunies en grappes ou en maffes ferrées.
Chaque grain a prefque toujours un noyau autour
duquel la matière calcaire s’eft dépofée én couches
concentriques : c’eft fort à tort qu’on a cru
reconnoître des oeufs d’infeétes pétrifiés dans ces
concrétions, qui varient en grofleur & non en
forme ni en nature , depuis des globes affez volumineux
, jufqu’ à celle des dragées rondes ou des
graines\4è pavot, &c. De là viennent les noms
de pifolithes, méconites , orobites, dragées de
Tivoli, 8tc. que portent ces diverfes concrétions.
( Voyei les mots C A R B O N A T E DE CHAUX , C O N CRÉTIONS
, S t a l a c t i t e s . )
OPALE. Vopale3 pierre dure, autrefois rangée
parmi lès pierres précieufes du fécond ordre , &
fort employée alors dans les ornemens d’églae ,
dans les broderies, les meubles riches & d apparat
, eft une variété du quartz réfinite , peu dur ,
à peine étincelant, recevant un poli doux & un
peu gras, d’une couleur Jaiteufe, & répandant de
beaux reflets irifés : quelques lithologiftes l’ont
homméé calcédoine i ri fée. ( Voye£ les articles C A L CÉDOINE
& Q u a r t z . )
OPALIN. On donne quelquefois ce nom pour
défigner" une variété du feldfpath, plus connu
fous le nom de pie/re de Labrador / mais les chi-
miftès, qui ont befoin de mots expreflifs pour bien
décrire les propriétés des corps qu’ils font connoître,
ont employé le mot opalin ht opaline,
comme adje&if dérivé d’opale , pour défigner l’état
d’une liqueur ou d’un compofé quelconque ,
qui imite par fon blanc-bleuâtre & par fes reflets
irifés , la couleur ht les nuances de l’opale.
C ’eft ainfi qu’une goutte de diflolution de favon
étendue, une goutte de la liqueur du ver à foie,
mêlée d’un peu d’eau, ht plufieurs autres com-
pofés, tels encore que ia terre filicée ht l’oxide
d^étain fermant gelée avec les acides, imitent trèsbien
la couleur & les iris de l’opale , & font bien
caraétéri fes pair l'épithète opaline;
OPÉRATIONS. i°. On fe fett fouvent de ce mot
en chimie pour défigner les expériences par Jef-
quelles on veut faire naître un phénomène connu,
ou obtenir un produit également connu ou dont on
a befoin , & quelquefois même pour obferver dts
effeis qu’on ignore, ou Ce procurer des produits
nouveaux & fouvent inattendus. C'eft ainfi qu’en
comprenant dans un fens général toutes les expériences
que l’on répète pour expofer les principes
de la fcience dans leur enfemble, on dit les
opérations d'un cours de chimie 5 c’eft encore ainfi
qu'on dit les opérations de pharmacie , opérations
aune fabrique de diftillerie, &c. pour défigner
la fuite des expériences que l'on fait dans les laboratoires
ou ateliers deftinés à chacun de ces objets,
pour préparer les compofés ou extraire leà
produits dont on s'y occupe.
Sous ces rapports , le mot opération a , comme
on v o it , une acception très-generale dans la chimie,
puifqu’il s’entend non-feulement d’une feule
expérience , confidérée dans fa continuité ou fa
perfection , mais encore d’une férié d’expériences
appliquées à telle où telle analyfe, à telle ou telle
fynthèfe, à tel ou tel'art chimique, &c.
Il feroit allez difficile ht peut.- être peu utile
de chercherai donner y fous ce titre d’opérations,
une lifte & une claffification de toutes les expériences
que l’on peut taire en chimie j & d’ailleurs,
cet objet a déjà .été préfenté dans plufieurs
articles, notamment aux articles A p p a r e i l s 6t
L a b o r a t o i r e ,s . Je mé contenterai donc de donner
ici quelques notions générales fur les principales
différences qui exiftcnt entre les di.verfes dalles
d‘opérations chimiques, en inférant dans ces notions
les principes les plus certains pour guider
ceux qui fe confacrent à la pratique de la chimie.-
z°. On diflingue furtout parmi les opérations
celles que l’on fait à l’aide du feu, comme les fu-
fions, les diftillations , les fublimations, les évaporations,
les décodions. On pourroit pouffer
cette diftin&ion- jufqu’à défigner le degré de feu
qu’on emploie, puifqu’il eft bien reconnu que
l’art de conduire & d’adminiftrer la chaleur eft
un des travaux les plus importans de la chimie , ht
contribue fouvent au fuccès des procédés qu’on
met en pratique. Les chimifles avoient autrefois
tant de confiance dans cet art, qu’ils, fe qualifioient
du titre d ephilofophes par le feu; & en effet, c’étoic
toujours par fon moyen qu’ils vouloient parvenir
à leur fin. 11 eft vrai que cette, opinion provenait
d’abord des aichimiftes, qu’on avoit aufli furnom-
riiés du titre de fouffleurs, comme toujours occupés
auprès des fournéaux. Mais aujourd’hui l’art
a beaucoup changé fous ce rapport, & l'on pourroit
aufli utilement reconnoître àes opérations par
le froid, que des opérations par le feu. Quelques
chimiftes du nord ont en effet obfervé qu’à, des