
topaze limpide , c’eft celle de-Sibérie j la topaze
jaune, celle de Saxe & du Bréfil $ la topaze j aune-
pâle de Saxe } la topaze jaune-rouffeâtre du Bréfil j
la topaze jaune fafranêe d'Inde j la topaze jaune-
rougeâtre rubicelle ou rubacelle 5 la topaze jaune-
verdâtre , chryfolite de Saxe > la topaze bleue-ver-
dâtre , aigue-marine de Daubenton , de Briffon,
Jap kir du Bréfil de Delisle 5 la topaze rouge, rubis
du Bréfil ou rubis balai des lapidaires ; Ja topaze
laiteufie.
Enfin , le même naturalifte reconnoît trois autres
variétés fondées fur la tranfparence } favoir : la
topaze tranfparente , la demi-iranfparente■, & la to-
Pa,2® °Pa$ue i ce qui fait en tout vingt-une variétés.
Les belles variétés de cette pierre fervent à la
joaillerie j elles ne font cependant jamais d’un grand
prix dans le commerce. Il paroît qu'on débite &
qu’on emploie fouvent, fous le nom de rubis du
Bréfil3 des topazes de ce pays, chauffées jufqu'à les
faire rougir. M. Klaproth a récemment découvert
que l’acide fluorique eft un des élémens effentiels
des topazes. M. Vauquelin a confirmé cette découverte,
& s’eft affùré de la préfeiice de cet acide
dans les topazes de Saxe, de Sibérie & du Bréfil.
70. \Jémeraude. La belle couleur verte de l'éme?-
raude, qu’on a donnée Jong-tems comme carac-
*tère effentiel de cette pierre, & la gaîté que fa
vueinfpire, l'ont fait regarder t dans tous les tems,
comme une des plus magnifiques productions de
la nature. Ses caractères phyfiques font une pefan-
reur fpécifique de 2,7227 à 2,7755} une Pureté
affez grande pour rayer lè quartz, quoiqu’elle foit
rayée paf les téléfies} une réfraction double , qui
ceffe d’avoir lieu Iorfque l’une dés faces de l’angle i
réfringent eft perpendiculaire à l’axe des criftauxj 1
une caffure ondulée brillante ; une propriété électrique
très-fenfîblé par le frottement; Ses caractères
géométriques font une forme primitive de
J>rifme hexaèdre régulier, & un prifme triangu-
àire équilatéral pour la molécule intégrante. Enfin,
fes caractères chimiques font une parfaite inaltérabilité
à un feu doux, ou un changement en
bleuâtre à un feu-plus fort ; une fufibiiité au chalumeau
en un verre gris ou blanchâtre opaque,
dans leauel il refte fouvent des points verdâtres
ou bleuâtres.
Le nombre de fes variétés eft affez confidérable.
En raifon de la forme, on en diftingue cinq principales
} favoir r l’émeraude primitive en prifme
hexaèdre, qui varie encore lui-même par l'inégalité
régulière, irrégulière,:alterne de fes fix'pâtis,
l’émeraude péridodécaédre, formée' de douze faces
égales ou inégales ; l’émeraude épointée ; l’émeraude
rhombéolaire & l’émeraude fymétrique, dont
les arêtes & les angles jîâroiffeht être tronqués ,
ou font remplacés par des'facettes diverfeinent
configurées & arrangées éhtf*fellës.'1 “ do/ia t
La couleur donné fept principàlès-variétés de
cette pierre } favoir : la vértè parfaite , la verte
foncée, la verte bleue, la verte jaune, la verte
pâle ou béril ou aigue-marine, la verte blanche &
la blanche. M. Bournon a trouvé, dans les montagnes
du Forez , une émeraude verte au milieu,
& blanche à fes deux extrémités; & M. Dolomitu
en a trouvé une tout-à-fait blanche dans le granit
de l’ile d’Elbe.
Enfin, la tranfparence produit trois variétés
dans l’émeraude j l’une tranfparente, la fécondé
demi-tranfparente, & la troiiîème opaque. Il eft
très-rare qu'une émeraude un peu volumineufe
foit d’une belle tranfparence} le plus fouvent 1 e-
. meraude eft nuageufe, remplie de taches ou entièrement
opaque.
Cette pierre a été très-abondante au Pérou, d’où
font venues prefque toutes celles qui font dans le
commerce fous le nom d'émeraudes de vieille roche :
on n’en tire p}us aujourd’hui, & on ne connoît
plus même ces premières mines. On en trouve en
France dans les montagnes des ci-devant Forez,
Charolais & Bourgogne, dans i’île d’Elbe. Celle
qu’on nomme émeraude du Bréfil eft une tourmaline.
Les Anciens en tiroient de l’Égypte, delà
Scythie, de la BaCtriane.
L’émeraude & le béril contiennent environ les
deux tiers de leur poids de filice, le huitième
d’alumine} c’eft dans la première de ces pierres que
M. Vauquelin a trouvé fon nouveau métal, le
chrome à l’état d’oxide vert, & dans toutes deux
une nouvelle efpèce de terre, la glucine , formant
près du cinquième de leur poids. Bergman,
MM. Klaproth & Bindheim avoient confondu cette
terre avec l’ alumine.
L’émeraude eft fort en ufage comme bijou} elle
produit un très-bel effet, & , quand elle eû complètement
tranfparente & bien colorée en vert de
pré, elle eft d un grand prix. Quelques anciens
médecins lui attribuoient des vertus prefque mi-
raculeufes.
8°. Ueuclaft : ce nom , qui fignifie facile a brifer,
a été donné, par M. Haüy, à une pierre nouvelle
rapportée du Pérou par Dombey} elle avoit d’abord
été confond^ qyec l’émeraude à caufe de
< fa teinte verdâtre «e fon pays} mais elle en
diffère par beaucc. de propriétés. Sa pefanteur
fpécifique eft de 5,0625. Elle a une double réfraction'très
marquée. Quoiqu’affez dure pour rayer
facilement le verre & légèrement le quartz, elle
ne donne point -d’étincelles avec le briquet, mais
elle fe brife par le choc. On divife facilement fes
criftaux dans le fens de quatre plans parallèles à
lëur axé, & perpendiculaires entr’eux. Deux de
ces divifions font nettes , & s’obtiennent facilement1}
les deux autres font raboteufes & difficiles
à obtenir.
La forme primitive de l’euclafe eft un prifme
droit rectangulaire; celle de la molécule intégrante
eft la même. Une variété dé cette pierre préfente
Mtfânte-fix faces, dix parallèles à l’axe, & vibgt-
htiit à châqüe fotnmet.
L’euclafe eft fufible au chalumeau en une efpèce
d’émail blanc. M. Vauquelin en a fait l’analyfe,
& y a trouvé un tiers de filice, un cinquième
d’alumine, un fixième de glucine 8c un peu de fer}
mais il a eu une perte de 0,27. Elle n’eft d’aucun
ufage, parce qu’elle n’a encore été que trop peu
abondante pour pouvoir être employée.
90. Le grenat. Certe pierre , regardée depuis
long-tems comme une des gemmes les plus communes,
eft aufli une des plus étudiées 8c des plus
connues. Sa pefanteur fpécifique eft de 5,6511 ou
de 4,1888. Elle eft affez d ure pour rayer le quartz.
Sa réfraction eft fimple ; fa caffure, ondulée & brillante}
fa forme primitive eft le dodécaèdre rhom-
boïdal} celle de fa molécule, intégrante, le tétraèdre
, à faces triangulaires ifocèles égales &
femblables.
On en connoît cinq principales variétés dans la
forme} favoir : le primitif ou grenat dodécaèdre à
plans rhombes} le trapézoïdal ou grenat à vingt-
quatre faces, & l’intermédiaire, variété du précédent
} le grenat en majfe lamelleufe , & le grenat
informeydont les pyramides ne font pas terminées}
trois autres variétés en raifon de la couleur, le
grenat rouge , le grenat vert & le grenat noir}
enfin, trois par rapport au paffage de la lumière
entre fes lames, le tranfparent, le demi-tranfpa-
rent 8c l’opaque.
Plufieurs chimiftes ont analyfé le grenat. Suivant
M. Klaproth il contient deux cinquièmes environ
de filice, un peu plus d’un quart d’alumîne,
un dixième de magnéfie, un peu plus d’un fixième
d’oxide de fer, & un peu de chaux & d’oxide de
manganèfe. C ’eft une des pierres dures les plus
fufibles 8c les plus attaquables par les acides.
Le grenat eft fort employé comme ornement,
quoique ce foit une des pierres les moins eftimées
& les moins précieufes.
io°. Vamphigéne : nom donné, par M. Haüy,
a caufe de fa double divifion, nommée avant lui
grenat blanc , & leucite par M. Werner. C ’eft une
pierre criftallifée, qui a des rapports de forme avec
le grenat. Comme on latrouve fouvent dans les produits
de volcan, on avoit imaginé qu’elle pro venoit
de grenats chauffés naturellement} mais cette opinion
a été reconnue pour une erreur : outre que |
Ion trouve l’amphigène dans des matières non ;
vplcanifées, & même dans des montagnes primi-
tives, elle fe rencontre fouvent avec des fubf-
tances que le feu fouterrain auroit dû altérer, 8c
qui n’ont cependant pas fubi d’altération. Les caractères
de cette pierre font une pefanteur fpéci-
«que de 2,4684} une dureté moyenne qui ne lui
permet que de rayer difficilement le verre} une
caffure raboteufe , quelquefois légèrement ondulée;
une couleur blanche ou grife, légèrement
jaunâtre, jointe à une demi-tranfparence qu’on
*}y obferve que rarement} une forme primitive
«e cube, qui le foufdivife diagonalement, ftiivant
d£s pkns paffant par les arêtes & par le centre,'
forme qui eft la même que celle de la molécule
intégrante. L’amphigène eft infufible.
Il exifte quelques variétés de forme, de couleur
8c de confiftance de cette pierre. Sa figure la
plus ordinaire eft un polyèdre terminé par vingt-
quatre trapézoïdes'égaux & femblables, parfaitement
femblable à celle du grenat trapézoïdal. On
en trouve de lamelleufes, d’informes : il en eft de
demi-tranfparentes, d’opaques, de dures & de
friables, de blanchâtres, de grifes, de verdârres,
de jaunâtres, de tachées} quelques-unes font liffes,
d’autres grenues 8c comme farineufes. L’amphigène
eft le plus fouvent enfermé dans des laves.
C ’eft dans cette pierre que M. Klaproth a trouvé
la potaffe unie, à la dofe d’un cinquième , à plus
du double de fon poids de filice, & à un peu plus
de fon poids d’alumine. M. Vauquelin a confirmé
depuis cette intéreffante découverte, 8c il l’ a étendue
jufqu’ à la lave qui contient le plus communément
les criftaux de leucite , ainfi qu’aux terres
qui fourniffent de l’alun par la feule évaporation
de leur leflive fans addition, ou par leur fimple
diffolution dans l’acide fuifurique.
1 1°. \Jidocrafe. M. Haüy a donné ce nom à la
pierre qu’on avoit appelée hyacinthe dei volcans ou
hyaciruhine, & qui s’éloigne beaucoup de la véritable
hyacinthe. Cette dénomination, qui veut
dire forme mélangée ou figure mixte, eft tirée de ce
que fes criftaux pàrticipent des formes de plufieurs
autres minéraux connus.
Elle eft cara&érifée par une pefanteur fpécifique
qui va de 3,088 à 5,409} par une durete qui raie
le verre } par une réfraction double, une caffure
légèrement luifante, raboteufe, quelquefois un
peu ondulée. Sa forme primitive eft un prifme
droit à bafe carrée, le cube divifible dans le fens
des diagonales de fes ’oafes } celle de fa molécule
intégrante eft un prifme triangulaire à bafes rectangles
ifocèles.
Les variétés de forme, qui tiennent en général
au prifme à huit pans terminé par des pyramides à
quatre faces comme tronquées plus ou moins près
de leurs bafes, 8c dom les arêtes font plus ou
moins remplacées par des facettes, font au nombre
de cinq principales: il y en a une nommée
d’abord nonagéfime par M. Haüy, & qui, préfen-
tant quatre-vingt-dix faces, femble offrir le maximum
des formes fecondaires obfervées jufqu’à pré-
fent. Ces variétés de forme fe font encore remarquer
par une couleur orangée - brune, jaune ou
vette.
Quoique l’ idocrafe fe rencontre dans les matières
vomies par les volcans, elle appartient au
fol même déchiré par les feux fouterrains, & n’eft
point, comme on l’a cru fauffement, le produit
de ces feux. Auffî ne la trouve-t-on que dans les
premières éjections des volcans, furtout dans celles
du Véfuve.
Au chalumeau, elle fe fond en verre jaunâtre. *
M. Klaproth a donné l’analyfe de l'idocrafe du