
calibre lamelle nie & fon état métallique, par fa
forme de petits c&aèdres & par fa diffclubiiiré
fans eftervefcence dans les acides, (Voyez L'article
Cuivre. ) 1
Oxides d’étain. On a vu à l’article Étain ,
que ce métal eft fufceptible de deux ou trois de-
grés d'oxidation j qu’étant fondu avec le contaét
de 1 air , il fe couvre d’abord d’une pellicule grife
& fale , & que celle-ci, chauffée de nouveau &
agitée dans l’air, paffe à l’état d’une poufïière d’un
gris-blanc quon appelle potée d3étain. On croit
que ce dernier oxide contient de o, 17 à 0,20 d’oxi-
gene. On croit encore qu’à une très-haute température
1 étain eft fufceptible de s’enflammer, dfe
donner un oxide blanc fublimé en aiguilles, & que
Celui-ci, comme celui que forme l’acide nitrique,
ne peut pas être réduit en étain par la chaleur &
les corps combuftibles 5 qu’il en eft de même d’un
oxide vitreux & violet qu'on obtient quelquefois
en chauffant fortement & long-tems de l'étain
dans un creufet. Mais ces faits, annoncés à une
époque en la chimie n’avoit pas de moyens exaéls
de les vérifier , méritent d’être revus & fournis à
de nouvelles expériences.
Ce qu’il y a de plus pofitif, c’eft l’exiftence re-
connue.de deux oxides d'étain , dont les propriétés
font tres-dîfférenfes. L’un, lox/Vegris, au minimum
d’oxidation, fe diffout facilement dans les
acides, difficilement dans les alcalis : fes diffoîu-
tions dans les acides font précipitées en brun-
foncé par l’eau hydrofuîfurée , & précipitent en
noir la diffolution du muriate oxigénéde mercure;
1 autre, l oxide blanc d’étain.au maximum d’oxidation
, fe dilfout avec la plus grande facilité dans
les fubftances alcalines, difficilement dans les acides,
& fes diflolutions précipitent en jaune par
l ’eau hydrofuîfurée, tandis qu’elles ne forment
aucun précipité dans la diffolution de muriate oxi-
géné de mercure.
A ces deux oxides il paroît que l’on doit en ajouter
un troifième, dont la découverte eft due au
chirnifte Prouft : c’eft,.celui qui exifte dans l’or
muflif. Il réfulte de fes expériences, que Y oxide gris
au minimum diflillé avec le foufre , ne fe combine
avec ce corps combuftible pour former l’or müflif,
qu après avoir perdu fine portion de fon oxigène.
Le dégagement d’acide fulfureux, qui eft le produit
de cette diftillation, eft la preuve de la perte
que fait Y oxide gris d’une portion de fon oxigène.
D après l’eftimation de Prouft, le métal dans cette
operation abandonne toute la dofe d’oxigène qui
eft comprife entre vingt huit pour cent & vingt-
deux, qui eft le terme du nouvel oxide qu’il affure
exifter dans 1 or muffif. Mais il refte à connoître fi
cet oxide, moins chargé d’oxigène que Y oxide gris
£ étain au minimum, peut exifter autrement que
dans cette combinaifon fingu'ière 5 il paroît que
Prouft neft point encore parvenu à l’obtenir
ifolé.
O xide d’étain natif. C’eft dans cet état
qu’eft le plus fouvent la mine d’étain. Cet oxide
contenant 0,21 d’oxigène, fuivant Bergman , eft
uni dans la mine à un peu de Alice & dé fer.
( Voyei Us articles Étain & Mines d’étain.-)
Oxide d’étain sulfuré artificiel & natif
. C ’eft le nom que doit porter, foit l’or muffif
faétice , loit l’or muflif naturel que Bergman a
trouvé dans des minéraux de Sibérie. Il ne faut
pas confondre ce dernier avec un fulfure d’étain
gris & fibreux, de couleur de zinc, que Bergman
a reconnu dans les mêmes minéraux, & qui, d’après
les récherches de Pelletier , elt uncompofé
d’étain métallique 8t de foufre. ^ Voyez Us uni-,
clés Ét a in , Ormussif 6* Sulfure d’étain.)
Oxides de fer. Il eft peu de métaux qui fem~.
blent préfenter autant de variétés dans leur oxida-
tion, que le fer. De la couleur grife brillante qui
le caraétérife dans fon état métallique , on le voit
palier, par l’aétion de la chaleur combinée avec le
contaét de l’air, aux nuances fucceffives du bleu,
du violet, du jaune, du rouge, du brun & du noir.
On le trouve fous mille nuances jaunes , rouges 8c
brunes dans fes mines 8c fes combinaifons diverfes ;
il eft furtout dans les fels fous les couleurs noire,.
rouge, jaune , verte, d’une foule de nuances ou
d’intenfité diverfifiée.
En cherchant à mettre de la méthode & de
l’ordre dans la description de ces phénomènes relatifs
à l ’oxidation du fer , j’avois diftingué ['oxide
noir comme le premier, le vert comme le fécond,
& le brun comme le troifième ou le plus oxigéné ;
j'avoisadmis, d’après quelques analyfesde Lavoi-»
fier & de Bergman , 25 d’oxigëne dans le premier,
& 0,49 dans le plus avancé} enfin, j’avois annoncé;
des états intermédiaires entr’eux, 8c j ’y plaçois des
oxides gris & jaunes.
Quelques chimiftes modernes ont admis une.
nouvelle divifion des oxides de fer. M. Thénard a
inféré, en 1 an 13 ( 1805 ) , un Mémoire affez détaillé
fur cet objet 5 mais comme il y a beaucoup
plus parlé des fels & de l’état divers du fer que
des oxides ifolés de ce métal, je ne préfenterai ici
que l’extrait de la partie de fon travail , relative à
ces derniers, en l’empruntant à une note que je
lui ai demandée pour avoir un tableau exaft de
fes idées à ce fujet, & qu’il a bien voulu me
remettre.
Ct dans cette note > tr0IS oxides d e
f e r : 1 . 1 oxide blanc j i ° , Voxide noir5 $°. X o x id e ’
rouge.
» On obtient Voxide blanc en précipitant, par
la potaflè ou.l’ammoniaque, la diffolution de fu!-
fate de fer obtenu, foie en diffolvant directement
le fer dans l’acide fulfurique, foir en faifant bouillir
le fulfate de fer du commerce avec du fer métallique.
Cet oxide blanc, expofé à l’air, s’empare de
1 oxigène de celui-ci > 8c devient promptement
vert & enfuite rouge. II éprouve ces changemens
de couleur avec le muriate furoxigéné de chaux.
Traité par l’ acide muriatique oxigéné, il fe diffout
, & précipite enfuire en vert & en rouge,
félon qu’on a mis plus ou moins de cet acide. En
verfant dans le fulfate de fer peu oxidé plus ou
moins d’acide muriatique oxigéné , celui-ci eft
tout à coup décompofé, &r le fulfate , au lieu de
précipiter en blanc, précipite alors en vert ou en
rouge.
M On fait, pourfuit M. Thénard , Voxide noir de
fer à l’ordinaire, c’eft-à-dire, fans doute, comme
l erhiops martial de Lémery, foit en chauffant de
la rouille de fer dans des cornues de grès , foit en
chauffant de la limaille de, fer avec de Voxide brun
de ce métal, foit en laiffant tremper 8c en agitant
dans une grànde quantité d’eau de la limaille ou
des copeaux de fer. Ce qu’il préfente de particulier,
continue M. Thénard dans fa note, c’eft que,
diffpus dans l’acide fulfurique ou muriatique, il
précipite en vert-foncé parles alcalis ce qui tient
à fa divifion.»
J’ajoute ici que cet oxide fe diffout fans effer-
vefcence dans les acides, & qu’il s’y unit fans
abforber de nouvel oxigène & fans en perdre. II
eft évident que les diflolutions , ordinairement
verres, doivent cette couleur à la divifion des
molécules de Voxide noir, & que les fels blancs de
fer ne contiennent que.de Voxide blanc, d’après la
théorie expofée ici Au refte,cette théorie diffère
effentiellement de celle qu’on avoir adoptée auparavant,
& que,j’avois expofée, en 1798, dans mon
Syfiéme des connoijjances chimiques, & cette différence
confifte fpécialement en ce que l’on regar-
doit alors Voxide noir comme le premier & le
moins oxigéné, tandis qu’on attribue aujourd’hui
ces propriétés à Voxide. blanc, qui n’étoit, il y a
dix ans, pour nous qu’un oxide plus oxidé que le
noir & prefque toujours combiné avec un acide.
Je dois faire remarquer ici qu’il ne paroît pas que,
dans cette nouvelle théorie fur les oxides de fer,
on ait une connoiffance exaCte du rapport de ces
oxides, puifqu’on ne dit pas dans la note, d’ailleurs
très-intérelïante, que j’infère ici, quelle eft la proportion
d’oxigène contenue dans/ces deux premiers
oxides blanc 8>C noir.
Quant à Voxide rouge, M. Thénard n’ ajoute rien
dans fa note à ce que j’en avois dit dans mes ouvrages
, puifqu’il fe contente de dire à fon égard
qu’ on i’obtient comme à l’ordinaire. Mais il ajoute
les quatre obfervations fuivantes fur l’état comparé
des trois oxides dans les feis, où il les confi-
dère beaucoup plus que dans leur état d’ifole-
ment.
« i°. Le fulfate de fer pur de commerce, dit-il,
ne contient prefque que de Voxide blanc.
» 20. Les diflolutions de fer peu oxidées ne précipitent
pas par l’acide galliquej elles précipitent
tout à coup en couleur lie de vin fi on ajoute un
peu de potaffe à ces diflolutions j elles donnent un
précipité b’anc par le prufliate de potaffe. Lorfque
ces diflolutions contiennent un excès d’acide , le
prufliate eft d'un blanc-verdâtre.
» 3°. Les diflolutions de fer, moyennement &
très-oxidées, précipitent avec les couleurs connues.
» 40. Selon que ces différens oxides font unis
dans les fels avec un plus ou moins grand excès
d'acide, la couleur des fels varie : ainfi le fulfate
i de fer contenant le plus poffible d’oxide noir eft
I rouge j mais i! devient tout de fuite d'un blanc-
! verdâtre en y ajoutant de l’acide en excès.
» Il en eft de même du fulfate très-oxidé : fa
diffolution. dans un petit excès d’acide eft rouge ;
! fa diffolution dans un grand excès d’acide eft prefque
fans couleur. En général, l’excès d’acide diminue
fortement, dans tous les cas, l’intenfité de
b couleur du fel, quel qu’il foit. »
On pourroit croire que ces énoncés , réduits
en réfultats très-précis dans la note fournie par
M. Thénard, font dénués de preuves} mais on en
trouvera plufieurs à l’article Sulfate de fer ,
dans lequel je confignerai le Mémoire entier de
ce chirnifte fur i’oxidation 8c les combinaifons fa-
lines du fer.
Je renverrai donc à l’article Sulfate df. fer le
développement des réfultats que je viens d’offrir, 8c je terminerai celui-ci par quelques obfervations
fur les caractères des oxides de fer en général.
Les oxides de fer paffent affez facilement d’un
état à l’autre par une foule d’agens & d’opérations
chimiques. Le feu & le contaét de l’air,TaCtion
des acides, tendent à les faturer d’oxigène.
Le fer enlève à fon propre oxide très-oxigéné
une portion d’oxigène, 8c repaffe avec lui à l’état
confiant d’oxide noir ou d’éthiops martial de Lémery.
On ne peut pas faire Voxide blanc par le feu,
mais feulement par les acides j ce qui m’avoit fait
croire autrefois que la couleur blanche étoit l’in-,
dice d’une combinaifon acide dans le fer.
Les oxides de fer noir & blanc abforbent avec
l’oxigène une portion d’acide carbonique de l’at-
mofphère, avec lefquels ils forment des rouilles
jaunes ou brunes plus ou moins foncées.
Les oxides de/èrerès-oxidés font in foiublés dans
tous les acides, excepté l ’oxalique 8c le muriatique.
Ce dernier, avant de les diffoudre , en fé-
pare une portion d’oxigène avec lequel il s’échappe
en acide, muriatique oxigéné. C’eft ainfi
que l’on fait depuis long-tems, dans la pratique
des laboratoires, enlever les oxides de fer jaunes Sc,
rouges aux vafes qui en font falis par l ’ acide muriatique
même affoibli.
Les alcalis, & furtout l'ammoniaque , tendent,
à l’aide d’une chaleur douce, à défoxider les oxides
de fer y ou au moins à les faire pafier à l’état d’oxide
noir.
Les oxides de fer fe combinent facilement avec-
les terres , foit par la voie humide, foit par la vois
B b b z