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de la litharge ou du plomb de commerce , & on Minerais de cuivre.
les fond avec les minerais aurifères.
Le plomb-d'oeuvre qu'on obtient dans ces fontes
eft enfuite coupellé , & l'or qu'on retire de cette
coupellation eft purifié à l'aide du borax & du
nitrate de potaffe.
La litharge & le reft provenans de la coupellation
font employés comme fondans dans les fontes
fubféquentes.
Quant aux mattes de plomb (fulfures de plomb)
•aurifères, on les grille trois ou quatre fois pour
en chaffer le foufre : on les fond enfuite avec quelques
fondans plombifères, & l'on en obtient un
plomb-d oeuvre pauvre en or3 qu'on ajoute aux
minerais aurifères qui doivent être traités par la
fonte au plomb.
Les fourneaux que l'on emploie dans le traitement
des minerais d’or font des fourneaux à manche
, des demi-hauts fourneaux ( de deux à cinq
mètres de hauteur) , & même de petits fourneaux
de laboratoire uniquement animés par un courant
d air naturel. La coupellation fe fait dans de très-
petits fourneaux deftinés à cet effet.
Il faut avoir foin de ne pas augmenter inutilement
la maffe à fondre par une trop grande quantité
de fondans, & en outre que tous ceux que
J on emploie, foient bien de nature à faciliter la
lufion.
B. Les minerais d’or fe traitent auffi par l'amalgamation.
Si 1 or Ce trouve à l'état métallique dans
les gangues, il faut Amplement les réduire, par la
trituration, en parties très-fines, & puis on amalgame.
Mais fi l'on eft minéralifé par le foufre,
1 arfenic ou quelques autres fubftancês, il faut,
par un grillage préalable, détruire la combinaifon,
féparer l'or de fes combinaifons , & ce n'eft qu'a-
piès cela qu on peut procéder à l'amalgamation.
( Voyei au mot Mercure les détails de Tamalgamation.
) L or qu on retire de cette dernière opération
contient ordinairement un peu de cuivre ;
c'eft pourquoi il doit encore être fpumis à une
purification, foie en le coupellant après y avoir
ajoute du plomb, foit en le fondant avec du nitrate
de potaffe. L'or qu'on retire de l’amalgamation
après la diftillarion de l'amalgame, n'eft qu'à
feize & vingt karats ( fix cent foixante-fept à huit
cent trente-trois millièmes du fin).
JI. Exiraiïion de l or contenu dans les minerais de
plomb , de cuivre & d’argent.
Nous n'avons ici aucun détail a donner fur I
manière d'extraire l'or contenu dans les minerai
qui ne renferment pas d'autre métal étranger qu
Je plomb : on traite ces minerais comme s'ils n
contenaient point d’or(voyei P l o m b , (Métal
lurgie ) ) & puis l'on fépare ce métal d l'aide d
Ja coupellation, ainfi que nous l’avons dit précé
déminent.
Nous ne parlons ici que des minerais de cuivre
contenant de l'or, mais point d’argent. Les procédés
que l'on emploie pour en extraire l’or varient
fuivant leur nature : on les fond ou on les
amalgame.
A. Lorfque les minerais (i) ne contiennent que
quelques grains d’or par quintal, on commence
par concentrer l'or dans une moindre quantité de
matière étrangère ; ce qui fe fait en fondant les
minerais avec de fimples feories : les parties ter-
reufes fe feovifik n t, le cuivre & l'or font diffous
dans le fulfure de fer ; le luifure eft enfuite fondu
avec du plomb, des fondans plombifères & une
petite quantité de fer : l'or, paffe dans le plomb
qui fe précipite au bas du creufet ( du fourneau),
où il eft recouvert par une matte de cuivre ( lui*
fure de fer & de cuivreL'or eft enfuite dégagé
du plomb par la coupellation , & la matte eft fou*
mile à des travaux ultérieurs , qui ont pour objet
d'en retirer le cuivre.
Lorfque les minerais font plus riches, on les
grille, & pu:s on les fond avec des minerais de
jlornb ou du plomb métallique-} & l’on obtient
un plomb-d'oeuvre aurifère, dont on fépare enfuite
l’or par la coupellation.
Si l'on avoir à retirer de l'or du cuivre noir, il
faudroic ajouter beaucoup de plomb à ce cuivre,
& puis on l’affineroir.
On ne fauroit retirer l'or du cuivre par une
fimple liquation ( voyeç L i q u a t i o n ) : l'affinité
entre ces deux métaux eft trop forte ; le plomb ,
en abandonnant le cuivre-, entraîneroit bien avec
lui une grande partie de l'or, mais il en refteroit
encore une quantité confidérable dans le cuivre.
B. L’on emploie encore l’amalgamation pour
extraire l'or des minerais de cuivre. On commence
d’abord par fondre ces minerais , & produire ainfi
des mattes de cuivre & du cuivre noir aurifères.
( Voye\ C uivre.) Le fuccès de l'opération exige
que les maffes que l'on doit amalgamer, foient réduites
en parties extrêmement fines; que le cuivre
foit complètement oxidé,, & que l'or foie à l'état
métallique.
Les mattes font d'abord grillées en plein air ,
afin de les rendre plus propres à être bocardées
moulues. Lorfque la divifion mécanique eft effectuée
, on les grille de nouveau dans des fourneaux
à réverbère.*( Voye\ Grillage.) Pendant ce.tte
opération , le foufre & l'arfenic fe volatilisent :
tous les métaux, l’or excepté, paffenr à l’état
d'oxide ou de fulfate. On mêle enfuite deux par*
ties de matte moulue & grillée avec une partie de
mercure, & dix pour cent de chaux (afin de dé-
compofer les fulfates métalliques ). Lorfque le
mercure s'eft emparé de l'or, on le fait paffer à
( i) Les minerais de cuivre aurifères font des pyrites oii
fulfures de cuivre plus ou moins mêlés de fulfure de fer.
travers une peau , & l’amalgame refte : on'en fépare,
par la diftillation, l’or qui contient encore
un peu de cuivre. Les réfidus de TarnaJgamation
font enfuite traités pour en retirer le cuivre qu’ils
contiennent. '
L’amalgamation du cuivre noir fe fait de la
même manière : le point effentiel eft que tous les
métaux foient bien oxidés ; mais comme dans le
grillage il ne fe forme pas des fulfates, on n’ajoute
pas de chaux lorfqu’on amalgame.
Minerais argentifères. Du départ. •
Tous les minerais argentifères, tant ceux d’argent
proprement dits, que ceux de plomb & de
cuivre, qui contiennent en même tems de l’or,
font traités comme fi l’on n’avoit d’autre but que
d’en retirer l’argent ( voyeç Argfnt, ( Métal-
lurgie') ) : ce métal s’empare , en vertu de fon affinité
, de tout l’o/ contenu dans ces minerais. Lorfqu’on
l’a obtenu , il ne s’agit plus que d’en féparer
l’o r, c’eft-à-dire, de faire le départ.
Cette opération fe fait en partie par la voie
humide, en partie par la voie fèche : la voie humide
emploie l'acide nitro-muriatique ou l’acide
nitrique, & la voie fèche fait ufage de l’antimoine
;©u du foufre. Lorfque l’argent ne contient qu’une
très-petite quantité d’or, on opère la concentration
, à l’aide du foufre, jufqu’ à ce que l'or foit le
quarr de l’argent qui le contient ; alors le départ
le fait à l'aide de l’acide nitrique : il fe feroit avec
l’acide nitro-muriatique fi l’or étoit pour plus d'un
quart dans l’alliage. La féparation opérée par l'antimoine
n'eft, à proprement parler, qu'une purification.
Le départ par l ’acide nitro-muriatique fe fait
ainfi qu'il 'fuit. On fond l’or argentifère dans des
creufets de Heffe (d ’Ipfe); on le granule en le
verfant dans un vafe plein d’eau qu’on agite continuellement.
La grenaille eft enfuite mife dans un
matras de verre,avec de l’acide nitro-rnuriatique.
On laide le tout digérer pendant quelque tems à
froid, puis on le chauffe peu à peu fur un bain de
fable. Lorfque la diffolution ne s'opère plus, on
décante & on verfe de nouvel acide. L'argent eft
diffous par l’acide nitrique , & précipité par le
muriatique fous forme de muriate d’argent. Lorf-
qu'on a décanté entièrement la diffolution d'or,
on lave plufieurs fois le réfidu ou muriate d’argent
produit. On ajoute à la diffolution d’or une
diffolution de fulfate de fer, & l’or eft précipité à
l’état métallique fous forme d'une poudre brune.
On mêle le muriate d'argent avec trois parties de
potaffe dans un vàfe de verre , puis on met ce
mélange dans un creufet plus grand, & on le fond :
la potaffe décompofe le muriate, & la chaleur
enlève à l'argent fon oxigène, & le réduit à l’état
métallique. On lave l ’or qui a été précipité par le
fulfate de fer, & on le fond avec un mélange de
verre de borax & d’un peu de nitrate de potaffe.
Pour opérer le départ à l’aide de l'acide nitrique,
on commence également par granuler le
métal ; puis on le met à digérer avec l’acide d’abord
à froid, puis au bain de fable ; on décante
avec précaution, & l’on met de nouvel acide plus
fort que le premier. L'or refte fous forme d’une
poudre brune & groffière : on le lave, & on le
fond avec du verre de borax & du nitre. La diffolution
d’argent eft décompofée par le cuivre , &
le précipité eft fondu; ou bien on diftille la diffolution
, & le nitrate d’argent qui refte dans U
cornue eft enfuite décompofé & réduit dans un
creufet à l’aide de trois parties de potaffe. Ce
départ s’opère de la manière la plus convenable
lorfque la quantité d'argent eft à,celle de l'or
comme 3 eft à 1. L'or refte alors en maffe fans
tomber en poudre 5 auffi eft-on dans l’ufage de
difpofer l’alliage de manière que les deux métaux
foient le pins poffible dans cette proportion.
(Voyez à l ’article Or ( Chimie) un détail plus
circonftancié de la manière dont on opère le départ
iorfqu'on ne travaille que fur de petites quantités
, comme dans l’orfèvrerie.)
Lorfqu'on veut féparer l’or de l’argent qu’il
contient à l’aide de l’antimoine , on le réduit également
en grenaille ; on le mêle enfuite avec du
fulfure d’antimoine natif, & on fond le mélange
dans un creufet. Le foufre a plus d’affinité pour
l’argent que pour l'or / l’antimoine au contraire a
une affinité plus grande pour ce dernier métal : il
ré fuite de là d'un côté du fulfure d'argent, de
l’autre un alliage d’antimoine & d'or ; cet .alliage
eft enfuite expofé à l’aéfion du feu fur têt : l'antimoine
s’évapore, & l ’or refte.
La concentration par le foufre s’opère ainfi qu’il
fuit. On granule l’argent de la manière accoutu-s
mée, & pendant que la grenaille eft encore mouillée
, on la mêle avec trois feizièmes de fon poids
de foufre en poudre ; on remue bien le tout, on le
met dans un creufet deTIeffe ( ou mieux d’Ipfe),
& on le tient à une chaleur qui le rende d’un
rouae-brunâtre pendant une heure ou une heure
& demie. Durant cette cémentation, le foufre pénètre
entièrement l'argent ; enfuite on augmente
le feu jufqu'à ce que le tout foit parfaitement
fluide. L’or eft ordinairement diftribué dans tout
le fulfure d’argent, & on l’en précipite par de
l’oxide de plomb. A cet effet on met dans le creufet
mie once à une once & demie de litharge par
marc d’argent, 8c on remue la furface du bain : la
litharge eft réduite par le foufre qui lui enlève
l’oxigène , & fe dégage fous la forme d’acide fui-
fureux. Le plomb devenu libre décompofe le fulfure
d’argent en vertu d’une affinité plus forte
pour le foufre ; il fe combine avec lui, & l’argent
féparé, étant plus pefant- que le nouveau fulfure,
fe précipite au fond du creufet, entraînant avec
lui les particules d'or. On répète^plufieurs fois
cette précipitation de l’argent aurifère. Lorfque
cela eft fait, on laiffe refroidir le creufet, on le
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