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les deux liquides épais prennent prefque fut-Ie-
champ l'érat d’une mafi'e épailfe , qui devient très-
folide au bouc de quelques heures. Il y a long-
tems qu’on n’emploie plus cette dénomination ,
parce qu’on eft habitué à voir dans les opérations
de chin ie , ch s phénomènes auflî finguliers , &
même plus étonnans au premier coup-d’oeil que
celui-là : tels font, i°. des corps folides qui deviennent
liquides au moment de leur aétion récipro-i
que , comme les amalgames de plomb & de bif-
muth, & c. ; 2°. des corps gazeux qui prennent
l ’état folide & criftallin au moment de leur con-
taâ:, comme le gaz ammoniac & les gaz acide
muriatique, acide fluorique, acide carbonique }
3°. des gaz qui s’enflamment au premier inllant
de leur union, comme le gai acide muriatique
©xigéné & le gaz ammoniac, &c. Ces faits &
beaucoup d’autres auroient, plus que l’ancienne
expérience citée plus haut, le droit d’être comptés
parmi les miracles chimiques, fi l’on devoir continuer
d’employer cette expreliion.
MIROIR. On fe fert quelquefois, en chimie ,
de miroir de réflexion ou de miroir concave de
»»étal , pour ralfembler & projeter les rayons de
la lumière fur un foyèr où l’on expofe différentes
fubftances à l’aétion de la chaleur formée par la
concentration des rayons lumineux. C’eft aiofi
qu’on échauffe, qu’on Fond, qu’on volatilife ,
qu’on enflamme, qu’on combine ou qu’on décom-
pofe plufieurs matières mifes en contaél avec dif-
férens gaz dans des cloches, & fans rien perdre
du contenu de ces vafes ni rien y admettre qui
puiffe altérer les réfultats que l’on attend lorf-
qu’on veut faire des expériences exactes. Lavoi-
fier s’ eft fervi avec fuccès de cet appareil dans
plufieurs circonftances. M. Guyton l’a employé
utilement dans fa bèlle expérience de la combuf-
tion du diamant dans le gaz oxigène. On doit donc
avoir, dans un laboratoire bien monté, un miroir
concave de métal, d’au moins dix pouces de diamètre.
M i r o i r d ’ a n e . On a donné autrefois, en
minéralogie, le nom de miroir d'âne aux grands
criftaux de fulfate de chaux, dont les lames réflé-
chiffent fouvent les objets placés aù devant d’eux :
tel eft furtout celui de Montmartre, qii’on nomme
à caufe de cela gypfe fpéculaire. ( Voye-[ Varticle
S u l f a t e d e c h a u x j voyeç furtout le Dictionnaire
de Minéralogie. )
M i r o i r a r d e n t . On emploie quelquefois en
chimie, fous le nom de mirpir ardent, des lentilles
de verre formées par deux calottes concaves rapprochées
, &: dans lefquelles on place de l’alcool
pour réfranger les rayons lumineux : telle eft la
belle lentille de Trudaine, placée autrefois au
Jardin de l'Infante, & appartenant à l’Académie
d«s fciences. Cette machine, qui a fait coonoître
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. plufieurs phénomènes remarquables, produits par
■ une grande chaleur fur un petit e'fpace, a beau*
coup perdu de fes avantages & de fon prix depuis
I qu’on fait naître une chaleur au moins aulfi forte
J avec un jet de gaz oxigène dirigé fur des char-
J bons.
Cependant, à raifon des beaux réfultats qu’elle
I a donnés, il y a quarante ans, aux chimiües de
: l ’Académie des fciences de Paris, j’inférerai, au
; mot V erre ar d en t , l'article que Macquer a
donné dans fon Dictionnaire , parce qu’il appartient
par fon importance aux faits de la fcience
chimique. (Voyeç les mots O x iG ÈN E , S/OUFLET
& V e r r e a r d e n t . )
MISPICKEL. N om donné par le s m in eu r s a lle m
a n d s à la p y r i t e b la n c h e a r fe n ic a le o u F e r a r s
e n i c a l . ( V^oye^ ce mot. J ,j:
Ce mot eft généralement ufité parmi les miné-
ralogiftes de toutes les nations } &: c ’eft: précifé*
ment parce qu’il eft absolument inlignifiànt, qu’il
eft fouvent employé, encore aujourd’hui, pour dé-
figner une fubftance dont la nature n’eft pas bien
connue, de préférence à des noms plusfignificatifs.
Cependant, comme il eft plus adopté pour dé-
figner la pyrite arfenicale, que pour toute autre
mine , il eft bon de favoir ici que cette prétendue
pyrite n’eft que du fer arfeniqué, dans lequel lé
fer fait plus de la moitié, d’après l’analyfe de
Bergman Quand on chauffe cette mine , l’arfenic
fe fublime, & le fer relie attirable. Elle eft ordinairement
criftaliifée en cubes dont les angles
font tronqués. Elle n’eft pas employée.
MIXTE. On faifoit autrefois un grand ufage
de cette expreliion pour défigner les compofés
naturels.
MIXTION. Ancienne expreliion, par laquelle
on défignoit autrefois toutes les opérations qui
avoient pour but de mêler ou même de combiner
une foule de fubflances naturelles. Il n’eft plus
employé qu’en pharmacie , pour indiquer l’art de
mêler les corps qui entrent dans la compofition
& la préparation des médicamens. ( Voye^ le Dictionnaire
de pharmacie. )
MOELLE DE PIERRE. Ancienne dénomination
d’une forte d’argile lithomarge , d’ un grain
fin , fulceptible de poli f grade au toucher , fouvent
friable, quelquefois divifible par l’eau, adhérente
à la langue, qui fe trouve fouvent dans les
fentes de quelques roches primitives. Sa deferip-
tion plus particulière appartient à la minéralogie.
La chimie y fait voir un mélange d'argile & de
craie.
MOFETTES. On donne ce nom , dans les
mines , aux gaz délétères qui en occupent les
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fouterrains. Il en a été traité à Yarticle Méphitisme.
M o ï e t t e a t m o s p h é r i q u e . C 'é t o i t 1 a n c ie n
n om d u g a z a z o t e . L a v o i f ie t l 'a v o i t d a b o rd em p
lo y é p o u r fa ir e c o n c e v o i r q u e c e g a z e x it to ïc
t o u t fo rm é d ans l’ a tm o fp h è r e , & f a i fo i t u n e d es
p a r tie s c o n f t itu am e s d e l'a ir . ( VoyC[ les articles
A z o t e 6* G a z a z o t e . )
MOIS PHILOSOPHIQUE. Croirait- ;o n que
les a lch im if te s a ie n t é t é aflez e n th o u f ia f te s d e le u r
prétendue fc ie n c e p h ilo s o p h iq u e , p o u r deligner,
pa r c e t t e e x p r e li io n , l'efpace d e t r e n te )Ours q u ils
employoient fi fo u v e n t dans leu r s o p e r a t io n s S Sc
p o u r a t t r ib u e r à c e t t e d u r é e une in f lu e n c e im p o r ta
n te fur le fuccès de leurs o p é r a t io n s 1
MOLÉCULES. Ce font les parties les plus déliées
ou les dernières particules qui conftituent
les corps. C’*ft entr'elles , 8c entr'elles feulement
que s'exercent les forces chimiques, & c efl pour
cela que la chimie s'eft beaucoup occupée de la
diltinâion des molécules.
Quoique l'art ne parvienne pas à divifer mécaniquement
tes. corps dans leurs véritables mxue-
1 on a diftingué avec raifon , en chimie i deux
genres de molécules ; lés mies qu'on nomme molécules
intégrantes , les autres qu'on appelle mole-
Cules confti tuant es.
Les molécules intégrantes font celles qui ref-
femblenc à tout le corps d'où elles proviennent ,
ou dans lequel on les conçoit ; elles font de la
même nature que lui 1 compofées comme il i elt
lui-même. Ainfi I dans la pierre calcaire , dont on
fait que la nature èft d'être compofee de chaux,
d'acide carbonique & d'eau . chaque, dermete
particule qu'on en fépare d l'aide de la dtvilton a
plus fine, ou même celle qu’on conçoit par la
penfée, bien plus divifée encore que l'art ne peut
y parvenir, eft un compofé'/, comme toute la
pierre dont elle provient, de chaux , d eau «
d'acide carbonique; de forte que 'a molécule,
dans ce cas, eft elle-même un compofe de trots
molécules Amples : il en réfulte auflî que les molécules
intégrantes font des molécules compoiet s :
ceft pour cela que j’ai propofé de les nommer des
particule*, en refervant le nom de molécules pour
les molécules conftitttantes. Celles-ci font en effet,
les dernières molécules des corps , celles qui jes
conftituent de telle ou telle nature par leur union
ou leur combinaifon. Elles ne font plus fufeep-
tibles, ni de nouvelle divifion, ni de décompo-
fition. , , . . .
On doit concevoir, par cette définition , qu..
les molécules intégrantes font des compofés fui-
C“ ptibles d’être réparés en d’autres molécules plus
fines, & que fous ce rapport la décompolmon ou
ï'analyfe n'eft qu'une divifion faite par des moyens
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& des inftrumens chimiques dont les moyens mécaniques
ne peuvent pas tenir lieu. _
Il réfulte encore de ces confiderattons, que les
molécules d'un corps fimple ou tndecompolable,
comme le foufre , le pholphore , un métal lont
en mêmetems, d'après la nomenclature a op
par les chimiftes , des molécules ^intégrantes 8c
des molécules conftituaittes ; ce qui tait ternir a-
vantage qu'il y aurait d’adopter 1 expreliion de
particules , que j'ai propofée pour delignei les m.o-
lécules intégrantes , & de réferver celle de molécules
pour les véritables molécules commuantes.
L'expérience de plus de vingt-cinq années de pro-
fefforat m'a fait voir que cette dénomination elt
très-utile pour l'étude, 6c pour faire bien concevoir
la nature des corps.
MOLETTE. On nomme molette un inftrument
qui fert à broyer fur le porphyre les corps qu'on
veut réduire en poullière très-fine ou melerintt-
mement. Ceft un cône court, ou une malle en
forme.de pain de fucre , très-lifle par fa furface
inférieure , que l'on promène fur la table^de porphyre.
On le fait de porphyre, de filex , d'agathe,
de quartz opaque, de grès fin, 8cc. On en fabrique
auflî de porcelaine dure. Pour s‘en fervir, on 1 empoigne
à deux mains vers le liant, & on 1 agite en
le tournant fur le porphyre. ( Koycj les articles
P o r p h y r e & T a b l e a b r o y e r . )
MOLYBDATES. Le genre des molybdates mi
des fels formés par l'acide molybdique, uni aux
bafes terreufes , alcalines & métalliques , eft fi
peu connu, qu'ii n'eft pas poftible de trouver des
caraétères génériques certains ou au moins faciles
à reconnoître. On ne peut s'affûter de la préfence
& de la nature de ces fels , que par une décom-
pofition affez exaéte pour extraire 8c obtenir à
part l’acide molybdique. Il faut donc s en rapporter
aux propriétés de cet acide , pour avoir
une notion des fels qu il forme , 8c conlulter les
articles A c id e MO L YBDIQ UE ,8 c M o l y b d è n e ,
qui traitent de ces propriétés.
On va voir d'ailleurs , par les articles particuliers
des efpèces de molybdates , qui font fuivis
ici par ordre alphabétique , que ces efpèces, 1a
plupart inconnues, ne peuvent fournir encore aucune
de ces propriétés générales ou rapprochées,
I fufceptibles de conftituer des carattères générï-
I ques.
M o l y b d a t e d ' a l u m i n e . Inconnu. Il n’a encore
été ni préparé ni décrit. Cependant le molybdate
de potafle précipite en blanc les fels alumineux.
M o l y b d a t e d ' a m m o n i a q u e . On ne fait
autre chofe de ce fe l, fition qu'il eft décompofable
par le feu, en raifon de la volatilité de fa hafe
l de la fixité de fon acide. Après le dégagement
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