
plomb j j’ai obtenu un précipité que j’ai lavé, &r
que j'ai décompofé par l'acide fulfurique étendu
d'eau. J’ai filtré , & j’ai examiné la liqueur. Par
l’évaporation -, elle fe prend en une efpèce de gelée
comme l'acide malique. Elle précipite l'eau de
chaux, l ’eau de baryte, l’acétate & le nitrate de
plomb, & ces précipités font folubles dans l’acide
acéteux. Ce ne font point là les caractères du
vinaigre, & je croirois pouvoir regarder cet acide
comme acide malique fi j’étois parvenu à le convertir
en acide oxalique par l’acide nitrique ou
muriariqueoxigéné. Je continue ce travail, & j'ai
grand efpoir de réuffir » mais dans le cas même où
je n'obriendrois pas une démonllration complète,
il feroit toujours très-probable que la formation
de l’acide malique précède celle de l’acide acétique.
» Quelle que foit la caufe des phénomènes que
je viens de décrire, je fuis flatté d’avoir paru en
contradiction avec M. Vauquelin, dont la critique.
eft toujours décente & mefurée. Son intention,
comme la mienne, n'étant que d'ajouter des faits
nouveaux à ceux déjà acquis, cette différence de
réfultats doit annoncer néceffairement des obfer-,
varions utiles à l’analyfe végétale, & je. m’àpplau-
dirois même d’une erreur fi elle pouvoit conduire
à une vérité nouvelle. »
PAPIER. Le papier eft une efpèce dé tiffu ordi-
narrement végétal, préparé par une pâte de vieux
linge ou de chiffons étendue & coagulée fur des
formes ou grillages.de laiton ou d'argent. Lorfque
le liber du chanvre ou du lin a été converti en
toile , & lorfque celle-ci, par<m long ufage &
par de fréquens blanchiffages , a été réduite à un
tiffu peu folide, & qui ne réfifie plus affez pour
fervir aux ufages auxquels elle eft deftinée, on la
déchire dans des efpèces de moulin, on la fait
macérer dans l’eau, on la preffe fous des cylindres
pour la réduire en une forte de pulpe que
l'eau chaude ramollit, divife & fufpend comme i
un mucilage peu foluble : dans cet état on la reçoit !
;Fur les formes de fils de laiton ferrés, fur lefquels
la matière muqueuie s’arrête , & fe prend en une
tfeuille à mefure que l’eau s’écoule à travers le
grillage-. Cette feuille eft enfuite recouverte d'une
colle animale très-légère,pour l’empêcher deboire
d'encre lorfque. le papier eft deftiné à . i’écrituie.
Le papier varie beaucoup, fuivant la nature du
linge & des matériaux qu’on emploie pour fa fa- •
•brication, leur finefîe, leur pureté , leur blancheur,
les altérations qu’on leur fait fubir, les
ingrédiens qu’oni y ajoute. Le grain en eft d'après
qela plus ou moins gros ou fin , lâche ou ferré ,
égal ou inégal ; le tiffu plijs ou moins denfe; ou
mol, réfiftàfit ou fragile, grenu ou doux, blanc-
mat, blanc-bieu.ou blanc-gris,.
La préfence, la nature & la quantité.de la colle
animale (font on recouvre les fur faces du papier,
lui donnent auffi plus ou moins de corps, en bouchent
plus ou moins exactement les pores,en rendent
la fürface plus ou moins unie, &c. Le papier
non collé eft nommé Jofepk.
Enfin, il varie encore fuivant les matières qu’on
y ajoute ou qu’on fubftitue au chiffon de linge,
tels que les brins de laine, de foie, de paille,
d’écorce, d’herbe feche j de corps étrangers, tels
que de l'asbefte , du mica, de la filice, des oxides
de fe r , &c. On fent bien que ces additions ou
fubftitutions font des tiffus différens de celui du
papier proprement dit., & tels, font en effet le
papier gris , le papier brouillard , le papier pierre j
les papiers de laine, de foie , de paille, &c. &c.
Pour dire quelques mots ici fur la nature du
papier en raifon de fes caractères & de fes propriétés
chimiques, il ne faut avoir égard qu'au
papier fimple & pur, fait avec le chiffon de linge
bien macéré , bien divifé. Je le définis , avec la
plupart des chimiftes, un mucilage féculent ou
une fécule muqueufe, foluble dans l'eau chaude,
& fe prenant, par le refroidiffement, en un tiffu
affez folide pour n'être pas trop facilement rompu.
Cette matière fe comporte , dans' l ’analyfe chimique
, abfolument comme une fécule > elle donne
de l’acide acéteux empyreumatique à la diftilia-
tion , & de l’acide oxalique par l’aCrion de l’acide
nitrique : elle eft diffolubie dans l’ eau chaude, &
forme une forte de gelée ou d’empois dans cette
opération.
On peut également affurer, relativement à la
nature du papier analogue à celle de la fécule
amilacée, que i’efpèce de gelée formée par le
papier cuit dans l’eau, pourroit fervir de nourriture
dans les cas où une difette preffante forceroit
d’y avoir recours.
Il y a quelques années qu’on a imaginé de. refondre
le papier imprimé, après en avoir enlevé
l’encre par des leffives alcalines, pour en fabriquer
de nouveau papier blanc. Quoique ce procédé
n’ait pas donné un réfultat aifez intéreffant pour
engager à l’exécuter en grand & en fabrique,
parce que la pâte, retraitée par les diffolvans,
perd beaucoup de fa force & de fon liant, il ne
faut pas cependant renoncer à l’efpérance d’en
tirer quelque parti, & de perfectionner un art qui
eft à peine à fon commencement fous le rapport
de la refonte. Il y a lieu de croire, par exemple,
qu’en mêlant cette vieille pâte refondue avec, de
la nouvelle pâte de bonne qualité, én pourra parvenir
à fabriquer certaines efpèces de papiers qui
indemniferont fort au-delà des frais qu’on aurait
été obligé de taire pour parvenir à cette fabrication.
Un dernier fait que j’ajouterai ici fur la nature
du papier, c’eft que ce genre de fécule qui
provient de matières végétales long-tems employées,
leffivées & altérées par beaucoup d’agens
& pendant beaucoup d’années, finit par ne plus
laiffer pour réfidu de fon tiffu lorfqu’il a été traité
par les réaCtifs,& même par le feu, que de la filice
prefque pure. Le charbon de vieux linge , qui fert
comme de l’amadou pour recueillir les étincelles i
du briquet, & pour fe procurer du feu & de la 1
lumière ; le charbon du papier blanc qui fe con- [
vertit fi aifément en cendres dès que, rougi dans
quelques points ai rèsfon'inflammation, cette force'
de flam.me charboneiife a ferpenré dans toute la
continuité du tiflu encore,confervé dans fa forme.,
ne font que de la filice blanche & pure., fans aucune
parcelle de fubftances falines ou étrangères.
On doit donc regarder le papier comme formé de
carbone très-divifé, uni à très-peu d’hydrogène
& à une proportion affez forte de filice, qui retient,
pendant quelque tems , la forme de feuille
donnée à ce léger tiffu. ( V oye£ les articles F e c u l e
6* L in g e . )
PARANTHINE. Le paranthine de M.'Haiiy eft __
une pierre d’Arendal en Norvège, qui a été*
nommée micarelle, rapidolithe & fcapolhe par divers
minéralogifies. Il criftallife en prifmes droits,
alongés, à quatre ou à huit pans. 11 eft mat &
comme effleuri, ou tranfparent & nacré, aflèz dur
pour rayer le verre, ou friable, fufible en un émail
blanc & bourfouflé au chalumeau, non électrique
par la chaleur, & ne donnant point de gelée par
les acides. Il pèfe 3,70. Ses variétés femblent n’avoir
aucun rapport entr’elles. On en trouve de
gris-noir, de gris-métallique , de tranfparent,
d opaque, d’ un rouge-fombre de ciré à cacheter,
& même de vert-poireau. Il a été trouvé en crif-
tau-x groupés dans la mine de fer de Langloé.
M. Laugier, aide-naturalifte au Muféum d’nif-
toire naturelle, a fait, au mois de mars 1807,
1 analyfe d’un fragment de paranthine blanc-nacré
que M. Haüy avoir bien voulu choifir dans fa collection,
& confacrer à ce travail.
Voici les réftütats qu’elle lui a fournis: Cent
parties de cette pierre font formées de
.Silice................................. .....................
Alumine.............. .. ............... • • 33
Chaux............................ i j&
Fer & manganèfe.,...................... 1
Soude,,......... ......................... j r
PQtaffe_________________. . . . . . o. J
5>8.6 j
La nat-ure de ces -élémens, & plus encore leur 1
Proportion, femblent rapprocher cette pierre de i
w prehnite du Cap, analyfée par M. Klaproth. |
PARENCHYME DES VISCÈRES. Je nomme j
ainfi la matière organique qui fait la bafe du tiffu !
des vifcères glanduleux, tels que le foie, la rate, i
Je pancréas, les reins, &rc. Les phyfiologiftes & :
§es anatomiftes regardent cette matière affez gé- i
nérafement-comme du riffu-cellu laire-plu^ou -moins
«ferré , qui renferme des ^vaiffeaux fauguins., Jym-
phasuqaes, &c 'des;nerfis dont les contours varient 1
dans chaque vifcère. Mais,‘quoiqu’on ne puiffe
pas nier cette opinion, qui paroît être d’accord
avec toutes les connoiflances anatomiques aç.quifes
aujourd'hui, il n’en eft pas'moins vrai que l’expérience
ne l ’a point encore confirmée, & qu’il lera
néceffaire d’examiner comparativement les.^rea-
chymes vifcéraux pour déterminer exadtement leur
nature comparée.
PARTICULES. J’ai propofé d’employer la dénomination
de particules pour exprimer les der-
nières.petites parties dans iefquelles on peut divi-
fer mécaniquement tous les corps, en leur con-
fervant toujours leur nature, & jufqu’au degré de
divifion où leurs élémens conftituans fe fépare-
roient les uns des autres. Le mot de molécules
diftingueroit alors les matières conftituances \ il
défigneroit des parties beaucoup plus petites encore
que -les particules. Celles-ci pourroient être
féparees en molécules par les attractions chimiques
, tandis que cette force n’auroit aucune aClion
divifante fur les molécules. En un mot, l’exprelfion
fiinple de molécules remplaceront l’ancienne dénomination
de molécules confiituantes, & .celle de par-,
ticules tiendroit lieu de la dénomination ancienne
de molécules intégrantes. ( Voyej 1',article MOLÉCULES.)
PASTEL. On nomme pajlél une efpèce de ma-?
tière colorante bleue, provenant d’une plante du
même nom, & qui eft fort employée dans la teinture.
J’emprunterai dans la fécondé édition du Traité
de la. Teinture de M. Berthollet, l’hiftoice de cette
matière, comme la plus complète & la mieux faite,
& celle qui pré fente l ’état le plus exaft des con-
noiffances chimiques actuelles.
« Le-pdftel, dit M. Berthollet, eft une.plante de
la famille des crucifères, dont le caractère dif-
tinCtif eft tiré de la forme de la filique, qui eft
aplatie comme le fruit du frêne., bordée d’une
membrane mince, & dans laquelle fe trouvent
deux femences alongées. On en diftingue deux
efpèces, qui ont des variétés 5 le pafiel cultivé,
ifatis tincloria Linn., ÔZ le pafiel. de Portugal, ifa.tis
tufiianica Ljnn., qui.diffère du premier en ce qu’il
elt plus petit, & que fes feuilles font p'us étroites.
La-première efpèce pouffe des tiges hautes d’un
mètre, de la groffeur du doigt, qui fe divifeut
en quantité de rameaux chargés de beaucouprdô
Feuilles grandes, lancéolées , garnies à leur;bord
de petites dentelures liffes, d’une .couleur verter
bleuâtre. Les fleurs font jaunes, difpofegs en par
nicules au foramet des tiges. La racine eft grotte,
ligneufe , & pénètre profondément en terre.
^ »s Cette plante demande une bonne terre noire,
légère & bien amendée : ©n la fème au printems,
après deux labours donnés en automne. Onxn fait
trois ©u quatte récoliespar an }■ la première lorfque
les tiges commencent à jaunir, & que iss
F f f *