
indélébile les matières organiques 3 fe colore en
beau bleu par l ’infufion de noix dé galle , & précipite
en poudre noire par le zinc. (/^oye[ L* article
O s m i u m . )
M u r i a t e d e p a l l a d i u m . Le palladium eft un
métal exiftant dans le platine brut, fe diffolvant,
ainfi que le rhodium& avec le platine, dans l'acide
nitro-muriatique , ne fe précipitant pas avec
le platine de cette diffolution par le muriate d ammoniaque,
réparable par le muriate de foude avec
lequel il forme un fel triple par l’alcool, qui ne
diffout pas dans ce cas le muriate de rhodium.
-Quand on l’a purifié , il eft- duétile; il fe diflout
dans l’acide nitrique concentré, auquel -.1 donne
une couleur rouge très-belle , précipite en feuillets
métalliques par le fuifate de fer vert; oxide,
il fe diffout dans 1 acide muriatique, dont il eft
précipité en vert-olive par le prufliate de pouffe.
Ce mwiate forme , avec celui de foude, un fêl
triple foluble dans l’alcool. ( Koyej les articles
P a l l a d i u m , P l a t i n e & R h o d i u m . )
M u r i a t e d e p l a t i n e . Le muriate de platine a
toujours été catattérifé par une couleur brune-
foncée , & par les criftaux rouges qu’il fournit. Il
eft reconnu aujourd’hui que cette couleur ne lui
eft pas propre, & qu’elle depend d ùn autre metal
qui fe trouve toujours avec lui dans la mine , &
que l’on a nommé iridium à caufe de fa propriété
colorante. ( Voye% /’article P l a t i n e , & l article
I r i d i u m dans le Supplément.)
M u r i a t e d e p l o m b . On ne connoiffoit autrefois
que ce fel, formé par la précipitation du
nitrate de plomb par les muriates folubles : on le
décrivoit comme fufîble au feu , & formant le
plomb corné. On a aujourd’hui beaucoup plus de
connoiffances fur ce fel ; on fait qu’il fe forme
avec les oxides blancs & l’acide; qu’il eft foluble
dans trente fois fon poids d’eau ; qu’il criftallife
en aiguilles brillantes & fatinées. On^fait de plus
que chaque oxide de plomb fe comporte d’une ■
manière particulière avec l’ acide muriatique ordinaire
ou oxigéné; qu’il exifte un muriate de plomb
furoxigéné, &c. ( Voye^Jces derniers mots ; voye%
aujft r article P l OMB. )
M u r i a t e d e p o t a s s e . Le muriate depotajfe a
d’abord été connu fous le nom de fe l fébrifuge de
Sylvius, parce que ce profeffeur de Leyde l’avoit
recommandé comme un fpécifique dans les fièvres.
On l'avoit auffi nommé fel digefiif, fel marin régénéré
, à une époque où on confondoit fa bafè avec
celle du fel marin ou la foude. Bergman le nom-
moit alcali végétal ftlé. Il eft bien connu depuis le
milieu du dix-huitième fiècje. n
Ce fel, fe'criftallife en cubes réguliers ou en
parallélipipèdes re&angles ; il' a une faveur falée
iz amère, & fe diftingue bien par-là du muriate
| de foude , qui, avec la même forme criftalline, %
! une faveur falée , franche & pure , fans mélange
d’amertume.
On le trouve rarement parmi les fofliles ; on
allure cependant qu’il exifte dans quelques fondrières
près de Beauvais , & dans quelques eaux
minérales des départemens de la Seine-Inférieure
& du Calvados. On le retire affez abondamment
de la cendre d un grand nombre de végétaux, dans
lefquels il paroît avoir été porté par les racines
qui l’ont puifé dans la terre. Il fe préfente aufli,
quoique bien plus rarement, dans quelques liqueurs
animales, & fpécialemenc dans le lait,
l’urine, &c.
Quoiqu’on puiffe l’obtenir en analyfant les cendres
végétales, comme il y eft fort impur & fort
mélangé, on le prépare le plus fouvent de toutes
pièces dans les laboratoires, en unifiant directement
l’acide muriatique avec la potaffe , ou en
decompofant les murlates déliquefcens par cet alcali.
On fait évaporer jufqu'à pellicule fa diffo-
lution ; & en la lailîant enfuite refroidir lentement,
ou bien en l’expofant à l’évaporation fpon-
tanée par le contaét de l’air, on obtient le fel en
criftaux réguliers & purs.
Le muriate de potajfe expofé au feu décrépite,
fe brife, perd fa forme criftalline , fe réduit en
pouflière, & laiffe difliper à peu près 0,ô8 de fon
poids d’eau par cette calcination. Au moment où
il commence à rougir, il fond & coule: fi on le
chauffe davantage , il fe volatilife en fumee blanche
, qui eft le fel lui-même fans altération. Si on
le fait refroidir fubitement quand il eft bien fondu,
il fe fige & fe gerce à fa furface en beaucoup de
petites lames carrées ou parallélogrammatiques.
Lorfque l’air eft humide ou pluvieux, il s’hu-
meCte, & fe prend en maffe grumelée & folide fi
l’air fe deffèche enfuite. 11 ne fe fond cependant
pas par ce procédé, &: rend facilement à l’atmof-
phère feche le peu d’eau qu’il lui a enlevé au
moment où elle s’en précipitoit.
Trois parties d’eau froide fuffifent pour le dif-
foudre. L’eau bouillante en diflout un peu davantage
, mais fi peu cependant, qu’il n’eft pas fuf-
ceptible de fe criftallifer par le feul refroidiffe-
ment : on ne l’obtient très-régulier qu’en abandonnant
à l’évaporation fpontanée & lente de l’at-
mofphère une diffolution de ce fel, faturée à froid,
& en y fu(pendant des crins ou des cheveux après
avoir couvert de gaze ou de toile le vaiffeau qui
ilà contient.
Le muriate de potajfe n’a aucune à&ion fur les
corps combuftib'es. On obferve que, lorfqù’on le
jette fur un brafier bien allumé , il forme une
flamme jaunâtre à fa furface : on ne fait pas s’il Jui
arrive quelque changement intime par l ’effet de
cettehaute température avec le charbon.
Lés acides fulfurique & nitrique le décompo-
fent : le premier en dégage Tacide muriatique fous
la forme gazeufe, & conféquemment avec effervefcence
; l’ acide nitrique, en réparant l’acide
muriatique, fe décompofe en partie, & fait paffer
ce dernier à l’état d’acide muriatique oxigéné.
Aufli, avec une partie d’acide nitrique & deux
parties de muriate de potaffe, faifoit-on autrefois
un très-bon diffolvant de l’or, dont il fera parlé à
l ’article de ce métal. Les acides phofphorique &
boraciquele décompofent à la température qui les
vitrifie.
Parmi les bâfes, il n’y a que la baryte qui puiffe
décompofer le muriate de potajfe en mettant ce
dernier principe à nu. A un grand feu , la filice,
ainfi que l’alumine, en fépare une petite portion
de potaffe.
11 décompofe les nitrates terreux, 8e furtout le
nitrate de chaux, de forte qu’il peut fervir, avec
avantage, pour le traitement des eaux des falpê-
triers, & des eaux-mères du raffinage du falpêtre
©u nitrate de potafle.
En prenant le terme moyen des analyfes de ce
fel, faites par divers chimiftes, & furtout par Bergman
& M. Kirwan, qui diffèrent très-peu dans
leurs réfultats , on a trouvé que cent parties de
muriate de potajfe contenoient :
Potaffe............................................ . . . . . . . .é i
Acide muriatique.......... i o ,
Eau............ ................................................... . 8
Jufqu’ici le muriate de potajfe n’eft point employé
: il y a long-tems qu’on y a renoncé en médecine.
Il peut être utile , comme on le dira aux
articles N i t r a t e s , pour décompofer les eaux-
mères du falpêtre , & pour changer le nitrate de
chaux qu’ elles contiennent, en véritable falpêtre.
( Voye^ les articles N i t r a t e DE CHAUX b N it
r a t e d e p o t a s s e . )
M u k iAt e d e r h o d iu m . Le rhodium, nommé
ainfi par M. Vollafton, qui l’a découvert dans le
platine, à caufe de la couleur rofée qu’il communique
à fes diffolutions , paroît être foluble
dans l’acide muriatique , & cette folution partage
avec les autres la couleur rofe , la propriété de
précipiter en jaune par les alcalis , celle de former
avec la foude desflels triples infoîubles dans l’a!- '
çool, de n’être pas précipitée par le prufliate de
potaffe y & de prendre une couleur très-foncée ■
par le muriate d’étain. ( Voye^ les articles Pla- ;
t in e & R h o d iu m . ).
M u r i a t e d e ' s il ic e . Je n’énonce ici le muriate
de filice que pour rappeler la facile diiïolubilité
de cette terre pure & très-atténuée, comme elle
•l’eft, après fa fufion par l’alcali, dans l’acide muriatique.
Lorfqu’on traite les pierres fondues par
la potaffe, à l’aide de l'acide muriatique , on en
diflout toute la maffe. Cette diflolution paffe à
travers les pores du papier. Elle eft claire & limpide
; «lie n’a pas la confiftance qu’on pourroit lui
fuppofer ; elle eft toujours acide. Quand elle eft
concentrée par une évaporation lente , fouvenr
elle fe prend ert gelée tranfparente ; mais fi on la
fait bouillir , elle fe précipite , fe décompofe, &
laiffe dépofer la terre filicée, même fous la forme
grenue & véritablement criftalline , de manière
que l’eau & l’acide n’tn retiennent bientôt plus.
Voilà le vrai caractère fpécifique qui diftingue de
tous les autres ftls l’efpèce de matière faline que
la filice forme avec l’acid? muriatique ; & c'tft
fouvent ainfi que fe comportent les pierres dures
pendant leur analyfe. 11 eft évident qu’il faut admettre
une certaine attraction entre la filice &
l ’acide muriatique pour concevoir la diffolution
de cette terre , & pour la faire regarder comme
une forte de muriate de filice. Aucun autre acide
ne préfentant cette propriété d’une manière auffi
marquée, ii ce n’eft l’acide fluorique , j’ai cru devoir
diftinguer cette diffelubilité par l’admiflioa
d’un muriate de filice.
M u r i a t e d e SOUDE. Le muriate de foude,
combinaifon faturée & neutre d’acide muriatique
& de foude, eft le premier de tous les Tels connus,
le plus anciennement nommé f l . C ’eft lui
qui a fait nommer ainfi toutes les matières falines
qu’on lui a toujours comparées , à mefure qu’on
les a découvertes. Il étpit aufli appelt f e l commun,
fel de eu i f ne 3 f e l marin , quèlquetois fel gemme.
Quoique les hommes jouiflent de.ee corps depuis
l'antiquité la plus reculée, & qu’ils en aient
toujours fait ufage comme d’un affaifonnement
indifpenfable, ce n’eft réellement que depuis le
tiers du dix-huitième fiècle que les chimiftes ont
commencé à le bien connoitre, c’eft-à-dire, à
l'an al y fer , à en déterminer les principes & la nature.
Il a été le fujet d’une fouie d’expériences
utiles & de découvertes importantes, de forte
que fes propriétés ont été paifaitemcnt développées.
Le muriate de foude fe criftallife en cubes parfaits
: il y a quelques variétés de criftaux qui o ffrent
des cubes groupés de diverfes' manières..
Souvent les cubes , en fe collant parleurs bords,
donnent naifiance à des efpèces de trémies ou py-
-tamides creufes , carrées , préfentant des degrés
ou des échelons dans leur face creufée & dans
leur face extérieure. Voici comment M. Haüy
décrit les formes variées de ce fel. La primitive ,
ainfi que la molécule intégrante , eft le'cube. Il y
en a quatre variétés qu’on obeient fuivant les diverfes
circonftances de la crilbllifation ; favoir :
a. Le muriate de foude primitif ou cubique.
b. Le muriate de foude cubo-.oétaèdre, dont le
cube eft comme tronque fur fes huit angles folides.
c. Le muriate de foude oétaèdre. On ne l’obtient
que rarement : tel eft celui que donne l’urine humaine
, dans laquelle on a fait difloudre du muriate
de foude , & qu’on laiffe fpontanément évaporer
au foleil. Je ferai voir ailleurs que cette modification
de forme eft due à une combinaifon du fel