
métré y qui a l’inconvénient de lier un mot latin à
un mot grec , une dénomination plus exaéïe, 8c
tirée entièrement d’une feule langue ; mais on
doit fentir qu’un pareil infiniment pouvoir fervir
à mefurer l'expanfibilité 8c la vaporabilité plutôt
que la propriété odorante.
OEIL. L'oeil de l’homme 8c des animaux eft un
organe très-compofé, &c qui préfente à l’analyfe
chimique quelques faits interelîans. On a traité de
cet objet à l’article Humeurs de l’oeil. (Voyei
cet article. )
OEil de chat , OEil de loup 3 OEil de perdrix
, OElL DE POISSON , OEil du monde.
Toutes ces dénominations ont été données à di-
verfes variétés arrondies- de quartz , de calcédoine
, de filex y de feldfipâth , foit en raifon de
la forme de prunelle que leurs couches affeétent,
foit en raifon des reflets briilans 8c irifés, qui
partent quelquefois de leur centre y 8c qui imitent
les rayons 8c les couleurs variées de l’iris de ces
diffère ns animaux.
OEILLET (Huile d’ ). On nomme huile d'oeillet
une huile douce, fixe, qu’on extrait dans le nord,
& par la preflion d’une efpèce dé pavot, dont la
fleur très-belle, imite celle de certains oeillets. On
emploie beaucoup cette huile , foit.comme affai-
fonnement, foit comme huile à brûler : on l'emploie
aufïi quelquefois en peinture. ( Voye{ i'ar-,
ticle Huile fixé.)
OESIPE : c’eft le nom que les Anciens donnoient
& qu’on avoic adopté pendant quelque terns dans
les ouvrages de pharmacie, à J'efpèce de graiffe
favoneufe qui garnit la laine ou la toifoir, fur-
tout dans le voifinagé des articulations. Elle eft
plus connue fous le nom de fuint, 8c nous expo--
ferons à cet article les propriétés que les chimif-
tes modernes y ont découvertes. ( Voye^ l'article
Suint.)
OET1TES. On écrit ce mot par un Æ plutôt
que par un OE : je n’en parle ici que parce qu’il
n’en a pas été queftion à la lettre A. C’eft la dénomination
grecque francifee, & adoptée depuis
long-tems en hiftoire naturelle pour défigner .une
mine de fer terréufe ou limoneufe, grife, jaune
ou brune, formée de couches très*fines, en géode
fphérique , ovoïde, curviligne ou plane , ayant
dans fon milieu une ou plufieurs cavités, dans lefi
quelles on trouve de petits noyaux pierreux, qui
font du bruit par i’agitation. On lui avoit donné
ce nom ou celui1 de pierre d'aigle-1 parce qu’on
croyoit que les aigles ttâttfportoient dans leur aire
cette pierre quifacilitoit leur ponte. {Voye^l'article
Fer 6’ l'article Mine de fer.)
OEUFS. Quoique les oeufs.de tous les oiféaux
aient entr*eux une reffemblance prefque parfaite
dans leur ftruéture générale & leur compofîcion }
quoiqu’ils puiffent tous être employés à des ufa-
ges analogues, ce font fpécialement les oeufs de
poule que l’on confidère en particulier, parce que
c'eft de cet oifeau, facile à élever, à nourrir, a
multiplier, & qui fournit les meilleurs comme
nourritureque l’on prend le plus fouvent les oeufs
pour tous les ufages auxquels on les deftine. L'oeuf
de poule eft compofé de blanc , de jaune, de li-
gamens qu’on nomme glaire 3 de la cicatrieule,
d'une membrane mince imérieure , & d’une coquille
folide, placée au dehors, & fervant d'enveloppe
à toutes les parties qui en conftituent. Ten--
femble.
Le blanc d'oeuf 3 albumen ovi 3 efî une matière liquide,
vifqueuiè & gluante, qui enveloppe; le
jaune & qui forme deux couches très-diliindies
autour de ce dernier. Quoique la vifcofité de ce
liquide appartienne à fa propre nature, elle eft
due auflî à une membrane légère , fihmenteuie 8c
vafculaire, qui le tvaverfe de toutes parts & le
retient dans des efpèce s de véficules très-t-ranfpa-
tentes. Le blanc eft d’une faveur fade } il s’epaiu.t,-
devient blanc, opaque 8c folide par la coétion au
feu j il fe ciefleche en une matière jaune, tranfpa-
rente, caftante 8c fucciniforme , par une chaleur
douce & long-tems continuée. Cette coagulation ,
cette folidificarion par le feu, offrent le caractère
le plus prononcé du blanc d’oeuf, 8c c’eft ion exil-
tence dans plufieurs matières animales liquides ,
comme le férum du fang, &c. qui les a fait nommer
liqueurs albumineufes. Le blane d'oeuf le plus
frais verdit les couleurs bleues végétales ; il fe
deffècbe à l’air chaud 8c fec en une lame tranfpa-
rente, fouvent employée* comme vernis, fur les
tableaux} il abforbe, par fon expofition à l ’air,
une plus grande quantité d’oxigène que celle qu’il
contenoit, & une difpoficion à fe cuire, à fe durcir
plus vite & plus fortement, par le feu } ihfe
diffout facilement dans l'eau, fauf quelques flocons
qui nagent fans fe diffoudre , dans le cat- ou
le blanc d'oeuf eft très-oxigéhé. Les acides coagulent
ce liquide } les alcalis le redilfolvent én
partie; les diflblutïons métalliques le troublent 8c
le précipitent ainfi que l’eau de chaux. Les oxides
des métaux le font prendre en coagulum. On y
trouve, par une analyfe exa&e, du muriate de
fonde, du phofphate de chaux, & une très-petite
portion de foufre qui s’en dégage, pendant la
cuiflon, en gaz hydrogène fulfuré.
^ Le jaune d'oeuf, vitellus ovi, eft auflî une efpèce
de matière albumineufe foluble dans l’eau
froide, coagulable par la chaleur & par les acides ,
qui de plus contient une fubftance colorante encore
peu connue, & qui pourroit bien être du
fe r , & une certaine quantité d’huile douce qu’on
voit füinter de ce jaune durci & chauffé, 8c qu’on
en extrait par la prefîe : cette huile d'oeuf eft préparée
en pharmacie & employée en médecine
comme un topique adouciffant 8c relâchant. Sa
préfence dans le jaune établit une analogie remarquable
entre les femences des végétaux & les
oeufs. C’eft à elle qu’eft due la forme émulfive que
le jaune d'oeuf prend lorfqu’on le bat avec de l’eau,
l’émulfion animale qu’on nomme lait de pouley
c’eft encore à fa nature favoneufe , que le jaune
doit la propriété de rendre comme fol ubles dans
l’eau, le camphre, la térébenthine, les baumes &
réfines, comme on le pratique tous les jours en
pharmacie.
Les ligamens ou chalazes , chala{&, qu’on
nomme glaires, & qui fufpendent les parties intérieures
de \'oeuf y font une efpèce de cordon albumineux
plus folide que le blanc, plus près au
moins de l’état concret, qu’on croit par confé-
quent plus oxigéné. La cicatrieule eft pofée fur
le jaune, 8c fe préfente toujours vis-à-vis du
trou que l’on fait à la coquille , de quelque manière
qu’on puiffe placer l'oeuf 3 parce qu elle eft
po(ee fur la partie la plus mince du jaune, tra-
.verfée par le ligament autour duquel ce jaune
tourne comme fur un axe ; elle contient le rudiment
du corps de l’oifeau , qui ne fait que recevoir
le mouvement par'Tincubation , 8c qui fe
développe par l ’effet de ce mouvement : on ne
connoît pas la nature chimique de la cicatrieule ,
& on n’a pas même pu l’ansîyfer en particulier.
La membrane intérieure de l'oeuf3 qui enveloppe
le blanc 8c le jaune , 8c qui eft collée à la
fur face intérieure de la coquille, e ft, comme
toutes les autres membranes animales, une matière
gélatineufe qui fe fond dans l’eau bouillante.
Malgré fon titTu denfe 8c ferré , elle laiffe
tranfpirer manifeftement des fluides élaftiques &
des vapeurs du dedans au dehors, 8c du dehors au
dedans de l'oeuf; c’eft par-là qu’on peut expliquer, 8c la perte du poids que Y oeuf éprouve quand on
le conferve .à l’air fe c, 8c l’aétion que les vapeurs
âcres ou délétères exercent fur le poulet qui y
eft renfermé. Les anatomiftes font parvenus à injecter
cette membrane , 8c à prouver fes communications
»avec le tiffu du blanc.
La coquille, formée de petits corps grenus,
placés les tins à côté des autres , toute perforée
de petits trous, & creufée de .petits canaux que
l’art de i'injeétion & que la tranffudation des liquides
colorés y font découvrir, n’eft pas feulement
compofée de carbonate de chaux, mêlé
de fubftance gélatineufe, comme on l’avoic cru
pendant long-tems $ elle contient une portion de
phofphate de chaux que les acides mêmes foibles
difïblvent facilement, parce qu’elle eft difféminée
dans une grande quantité de carbonate calcaire.
Cette coquille folide eft dépofée à la fuite du blanc
dans le canal de l’oviduâe, fur le jaune defeendu
de l’ovaire , pendant le féjour qu’il fait dans ce
canal.
On connoît affez tous les ufages des'oeufs 8c de
leurs différentes: parties ,pour qu.'il ne foit pas stèceffaire
d’en faire ici une longue énumération..
Le blanc & le jaune font une excellente nourriture
, foit feuls, foie mêlés à une foule de fubf-
tances diverfes : le blanc d'oeuf eft employé dans
beaucoup d’arts pour clarifier les liqueurs bouillantes.
On tire l’huile du jaune durci 8c rôti, par l’ex-
preflion, & on s'en fert dans les maladies de la
peau. Le jaune frais eft un médicament adouciffant
, calmant 8c même fondant.
OE u f p h i l o s o p h i q u e . On donnoit ce nom à
un vaiffeau de verre ou à un matras dont la panfe
avoit une forme ovoïde, parce qu’on i'employoit
pour faire de longues digeftions, au moyen def-
quelles on croyoit s’acheminer à la confection
au grand oeuvre. Tous les appareils deftinés à ce
prétendu oeuvre porroient le nom de philofophi-
ques. On a renoncé à l’emploi de ce vafe, auquel
on n’a reconnu aucun avantage. On n’en trouve
plus que dans quelques laboratoires anciens. Les
alchimiftes avoient foin de faire faire ce vaiffeau
en verre épais pour qu’il pût réfifter long-tems*
& aux chocs, & à la chaleur à laquelle on l’expo-
foit pendant un tems très-long.
OEUVRE. L'oeuvre ou le grand oeuvre étoit pour
les alchimiftes l’enfemble 8c furtout la fin de l’opération
par laquelle ils efpéroient parvenir à fabriquer
de l’or , ou à convertir les métaux ignobles
en ce métal noble. Triftes artifans d’un métier
fans principes comme fans fuccès, ils croyoient
fe confoler de leurs peines, de leurs efpérances,
toujours déçues , en effayant d’ennoblir par l’ex-
preflîon tout ce qui tenoit à la pratique de leur
prétendue fcience. ( Voye^ les articles Alckimis
& Chimie. )
OFFA HELMONTII. On nommoic autrefois
ainfi en chimie la précipitation du carbonate d’ammoniaque
de fadiffolution dans l’eau par l’alcool,
parce que ce fel ainfi féparé , formoit une efpèce
de magma épais. 11 y a long-tems qu’on a renoncé
à ce nom ridicule de foupe de van Helmont.
OING (Vieux ). Le vieux oing eft de l’axonge
ou graiffe de mouton 8c de toute autre nature, qui
ne pouvant plus fervir, en raifon de leur détérioration
, aux ufages ordinaires de la vie , eft encore
employée à graiffer les moyeux des roues de voitures,
& à favorifer le gliffement 8c le roulement
les uns fur les autres des fur faces ligne u fes 8c métalliques
qui conftituent ces machines, pour di-r
minuer leur frottement & ralentir leur deftruc-
tion.
OISANITE. C’eft un minéral fous forme dç
petits criftaux o&aèdres, briilans , 4’afped , :pé7
callique, tranfparens , d’une couleur verte, 1 v.
che ou bleue lorfqu’on .les; place -entre,F'-.il &
L1 2