
des fciences: dë Paris, un. Mémoire, fur une pierre
de foudre, tombée au Quefnoy.
Lalande a publié deux obfervations fur deux
pierres, pefant vingt livres, tombées à LiponeS)en
Breffe en-: feptembre 1753.
La même année il eft tombé à Planne, près Ta-
bor en Bohème , des pierres confejrvées dans le
cabinet de de Born.
L’ Académie des fciences de Paris .reçut, en 1769,
.trois pjerrcs recueillies, par M, Bachelay, à-Lee»
céclans-le-(Ma,ine.le 13 fepeembre 4768. Lavoifier
Fougeroux de Bondarvy.: & Cadet furent chargés
de;les examiner. Voici, le réfultatjde leur rapport.
Lapefanteur fpécifique de ces pierres étoit de 3,5.3;.
Ils y ont découvert,, par J’analyfe, fur cent parties,
huit parties & demie de foufre, trente-fix
parties de fer , & cinquante-cinq & demie de terre
vitrifiàble.
MM. Gurfon deBoyaval &r, Morand, delà même
Académie ,■ font mention de>deu* pierres tombées
du ciel en. 1768, Tune à Aire en Artois, l’autre
dans le Gotehtin. •
MM. le général Lomet^& Darut fils ont parlé ;
d’une pluie de pierres tombée à Barbotan près
Roquefort, en juillet 1789: l’un deux en a été
témoin.
Des auteurs dignes de foi rapportent que le 24
juille t 1790 , il y eut, aux environs d’Agen, une '
pluie de pierres fort confîdérable.
. Le comte de Brifiol a recueilli, à Sienne en Tof-
cane, douze pierres tombées du ciel en juillet 1794.
Suivant le capitaine Topbame, il eft tombé des
nuages, le 13 feptembre 1795, à Wood-Cotrage
dans le comté d’Yorck, une pierre du poids de
cinquante-lix livres.
MM. Celuize & de Drée rapportent que le 17
mars 1798., il. eft tombé à Salé, département du
.Rhône, „unepierre pefant vingt livres.
M. Southey a vu , en Portugal, tomber une pierre
de dix livres le 19 février 1796. _
John. Soyd Williams a obfervé, àBenarès, te 19
décembre 1798, une pluie de pierres, dont plufieurs
font conservées-dans la colleéfcion de M. Gréville.
Depuis cette époque il eft tombé plufieurs pierres
météoriques dans divers lieux, à l’Aigle , aux .
environs d’Apt, d’Alais , &c. Les phénomènes qui j
ont accompagné la. chute de ces pierres 3 & les 1
analyfes qu'en ont faites plufieurs chimiftes, feront
inférés & décrits à la fuite de cet article.
Après la citation de ces faits rapprochés fur
l’exiftence de la chute de la plupart des pierres
atmofphériques connues jufqu'actuellement, je crois
devoir donner ici la férié des principaux Mémoires
publiés fur cette matière depuis 1802. Je les inférerai
avec leurs titres particuliers, & fuivant leur
ordre chronologique.
L’on aura ainfi une férié affez complète des recherches
publiées,au commencement du dix-neuvième
fiècle fur ce fingulier produit, dont l’origine
fera le fruit des obfervations de nos nevepx.
Expériences & obfervations fur certàines fubflances
i & métalliques , qu'on 4 d i t à différentes
épo.qups, être tombées fur la terre , & remarques
différentes efpièces de fer natif.par Edward
Howard, efq. f membre de la Société Royale. (Tiré
des TranJallions pkilofopkiques pour 1802.)
( T r a d ü CTI o n . )
e« L’accord d’un grand nombre de faits.iparoît
prouver, d’une jmanière indubitable j que certaines
-fubftances pierreufes & métalliques (ont tombées
kir la! terre à differentes époques.-Mais quelle eft
l’origine de Ces, corps finguliersA D’où arrivent-
ils ? Çesïqueftions font encore enveloppées dans
une profonde obfcurité.
n Malh e u r eu fe ment les anciens rapports »même
ceux qu'on trouve dans les premiers regifir.es de
la Société royale, font mêlés de circonftinces que
nous confiderons comme fabuleufes » & dans ce
que les hiftoriens nous racontent de pierres, tonir
bées du ciel ou des nuages lancés par Jupiter, &c.
ils ont évidemment- confondu ces fubftances avec
’ce qu’on a appelé ce raunia , boetilia , ombria }:bro rida
, dénominations tout-à-fait impropres fi on les
applique à des corps tombés fur notre Globe. Les
uns induifent en erreur, les autres n’ont aucun
fens aflignable.
M Le mot ceraunïa, par une équivoque qu’a fait
naître fon origine fuppofée, paroît, ainfi que le
mot boetilia ( : ) , avoir été anciennement employé
pour défigner plufieurs efpèces de pierres polies &
figurées de diverfes manières, & plus ordinairement
en coin ou en triangle : ces pierres fervoient*
quelquefois d’outils, d’autres fois d’oracle, & enfin
d’idole. Le fens des mots ombria, brontia, &c.
paroît enveloppé de la même incertitude,
« Dès les premiers tems de la civilifation, on a
cru qu’irtombwit réellement des pierres d u ciel ou
lancées par les dieux. Soit ignorance ou fuperfti-
tion , on confondoit ces pierres avec d’autres qui,
par leur tiffu compacte, pouvoierit plus aifément
être travaillées, fous diverfes formes, & devenir
les objets d’une vénération myftérieufe. Dans des
tems plus modernes, l ’explofion bruyante qui accompagne
affez ordinairement la defeente de ces
produits extraordinaires, leur a fait donner mal-à-
propos le nom de pierres de foudre ou de tonnerre ;
& parce que -diverfes fubftances que le hafard
faifoit rencontrer auprès des endroits frappés de
la foudre, étoient mal-à-propos recueillies comme
étant tombées avec le tonnerre, on a relégué dans
la même claffe d’abfurdité ces prétendues pierres
de foudre, & les matières pierreufes & métalliques
réellement tombées dans d’autres circonf-
tances. Certainement, depuis la découverte de
l’identité des phénomènes du tonnerre & de l’é-
leétricitë, l’idee d'une pierre de foudre eft ridicule.
(1) Mertati Metallotheca, vaticana, pag.'a^T.
Mais
certaines fubftances réellement tombées fur la
terre , & j’appuie mon affertion fur l’accord oui
exifte entre des faits arrivés à diverfes époques,
& dont l’authenticité eft prouvée à mes yeux.
» M. King, ce favant auteur des Remarques fur
les pierres qu’on dit être tombées du ciel 3 foie de nos
jours j foït dans les tems anciens, a recueilli les
faits de ce genre jufque dans l’antiquité la plus
reculée j & fi l’on vouloit ajouter d’autres témoignages
à ceux que cite ce profond antiquaire, on
en trouveroic dans les Mémoires de M. Taicourt
fur la beetilia, inférés dans YHiJloire des inferiptions
& belles-lettres (1) } dans la Spéculé phyfteo-mathe-
matica hiftoriana de Zahn (a ) , dans la Fiftcafotter-
ranea de Siacinto Semma , dans les ouvrages de
Pline & d’autres hiftoriens.
».Le doâeur Chladni, dans fes Obfervations fur
la majfe de fer trouvée en -Sibérie , & fur les autres
mafes de même nature, ainfi que dans fes Obfervations
fur les météores lumineux accompagnés de corps
durs tombés de l ’atmofph'ere, a recueilli prefque tous
les faits modernes du même genre.
” M. Southey donne un détail certifié juridiquement
de la chute d’une pierre qu’on entendit
tomber , le 19 février 179(3,,. en Portugal; elle
pefoic dix livres, Se fut retirée de la terre encore
chaude.
» La première de ces fubftances qu’on ait tenté
d’examiner chimiquement, eft celle que l’abbé
Bachelay préfenta à l’Académie royale des fciences
de Paris; elle fut ramaflee, le 15 feptembre 17S?,
par des perfonnes qui la virent tomber. Voici la
description qu’il en donne.
»-La fubftance de jeette pierre eft d’un gris-cen-
dré-pâle. Lorfqu’on en regardé le grain à la loupe,
on apperçoit que cette pierre eft parfemée d’une
infinité de petits points brillans métalliques d’un
jaune-pâle. Sa furface extérieure, celle qui, fuivant
l'abbé Bachelay, n’ étoit point engagée dans
la terre, étoit couverte d’une petite couche très-
mince d'une matière noirs bourfouftée dans des
endroits, & qui paroiffoit avoir été fondue. Cette
pierre, frappée dans l’intérieur avec l’acier, ne
donnoit aucune étincelle ; fi on frappoit au contraire
fur la petite couche extérieure qui paroiffoit
avoir été attaquée par le feu, on-parvenoit à
en tirer quelques-unes.
» La pefanteur fpécifique de cette pierre étoit
H 5 J j l ’eau étant io g o . Les académiciens l'analy-
ferent, & trouvèrent qu’elle contenoit :
Spufre........ . S i
Fer.v. .................
Terre vitrifiablë............... . ' . .................... ^ j.
ieo
(1) T °me V ï .p a g . 5i g , & tome X X V I I I , pag. 228.
1 6 9 6 > vol, I , g a g . 385, o ù Ton ,trouve une longue
énumération de pierres dites tombées du ciel.
Ch i m i e . Tome V,
» Je parlerai bientôt de la manière dont cette
fubftance fut alors analyfée. On en conclut que la
pierre préfentée à l’Académie par l’ abbé Bachelay
n’étoit point due au tonnerre j qu’ elle n’étoit point
tombée du ciel ; qu’elle n’étoit point formée par
des fubftances minérales que la foudre auroit fondues,
& que ce n’étoit autre chofe qu’une fubf-
tance pyriteufe qui n’offroit rien de remarquable,
finon l’èdeur hépatique qui s'en dégageoit lorfqu’on
l'attaqiioit par l'acide marin ; que cette
pierre, dit-on alors, qui peut-être étoit couverte
d'une petite couche de terre ou de gazon, aura
été frappée par la foudre, & qu'elle aura été ainfi
mife en évidence. La chaleur aura été affez grande
pour fondre la fuperficie de là partie frappée ;
mais elle n'aura pas été affez long-tems continuée
pour pouvoir pénétrer dans l'intérieur ; c'eft ce
qui fait que la pierre n'a point été décompofée. La
quantité de matières métalliques qu’elle contenoit,
en oppofant moins de réfiftance qu’un autre
corps au courant de matière électrique , aura peut-
être pu contribuer même à déterminer la direction
de la foudre.
»» Cependant on termine ce Mémoire en obfer-
v.anc T*^ a^ez ^n8u^er que M. Morand le fils
ait préfentè un fragment de pierre venant des environs
de Courantes, Ôc donné auffi comme étant
tombé du ciel, lequel ne diffère de celui de l'abbé
Bachelay en ce qu’il n’exhale pas l'odeur hépatique
par l’aCtion de l ’efprit de fel. Les académiciens
ne concluent rien de cette reffemblance ,
finon que la foudre étoit tombée de préférence
fur une matière pyriteufe (i).
1 « M. Barthold ; profeffeur à l'École centrale du
Haut-R h in, a publié, à ce que je crois, ce dernier
rapport détaillé, & accompagné d’analyfe d’un
fait qu il rapporte auffi aux pierres de tonnerre. Il le
décrit de la manière fuivante : ce La maffe de pierre
connue fous le nom de pierre de tonnerre Enfif-
heim, pefanr environ deux quintaux, a la forme
arrondie , prefqu’ovale , raboteufe , d’un afpeCt
ferme & terreux.
” f° 1Jd de la pierre eft d’une couleur grife-
bleuatre, parfemée de criftaux de pyrites ifoiés,
d une criftallifation cohfufe, en quelques èndroirs
écailleux, ramaffés, formant des noeuds & de
petites veines qui le parcourent en tout fens. La
couleur des pyrites eft dorées le poli leur donne
un éclat d acier, & , expofées à l’atmofphère,
elles terniffent & bruniffent. On diftingue de plus,
a 1 oeil nu, de la mine de fer grife, écailleufe,
non fulfureufe, attirable à l’aimant, diffoluble dans
les acides, peu oxîdëe ou s’approchant beaucoup
de l’état métallique (2).
p | y °y et Jwrnal de PKyfique , come I I , pag. 25r
(%) L e profeffèuf Baudin a donné dans le Magafin fur der
heufefie aus der pkyfick , rédigé par le profefTeur V o ig c , un
detail tres-intereiTant fur un météore qui fut accompagné
de pierres en juillet 1790.
Z z z