
que les moulinets aient un certain degré de vite fie.
oi la matière eft trop'fluide', les grofl.es particules
du minerai fe réparent rrop promptement des petites}
elles gagnent le-fond, & y forment comme
une efpèce de fable d’où on ne peut jamais bien
féparer les gouttelettes de mercure. Si la matière
eit trop épaifle -, il efl impoflibie que les molécules
de mercure's'en réparent-s elles y font retenues, 8c
font entraînées par elle- d'ans fon mouvement.
Lorfque le mouvement des moulinets efl trop
prompt, il imprime aux molécules de mercure une
force centrifuge trop confidérable , & les empêche
de gagner le fond j 8c lorfqu’ il efl trop lent,
les particules de minerai b aident trop promptement
5 la matière devient trop épaifle dans le fond,
& s’oppofe à ce que les molécules de mercure
defcendent au fond.
Au bout de fix à huit heures, le laveur débouche
le trou fupérieur d’un cuveau ;i i l reçoit,
dans une efpèce a’écuelle ( de terre, cuite ) les
réfidus qui fortent. Lorfqu’elle eft pleine, il rebouche
le trou 5 il va , avec l’écuelle , près d’une 1
auge pleine d’eau , qui efl dans la chambre ; il y )
lave avec foin ( & dextérité ) .le réfidu qu’elle j
contient, en délayant & décantant à plufieuts re- j
prifes } il voit de cette manière s’il ne refte pas ;
au fond quelque petite goutte de mercure. S'il en,
refle, il attend encore une demi-heure : au bout
de ce tems il prend une nouvelle écuellée de minerai,
8c fait un fécond éflai. S’il n’apperçoit
aucun arôme de mercure, il ouvre entièrement le
trou , 8c laifle écouler les réfidus , lefquels tombent
dans un canal de bois qui les conduit dans les!
grands ïéfervoirs ou bourbiers qui font creufés;
dans le fol hors de l’édifice. Cela fait, il attend
lin certain tems, après quoi il ouvre le fécond;
trou , & eflaie la matière qui en fort. Si cette ma-!
tière ne contient pas de mercure , il débouche 8c
la laifle écouler, ainjî de fuite jufqu’au fixième'
trou. Quant au feptième , celui du fond , il n’efl
ouvert que tous les mois lorfqu’on vidé entièrement
le cuveau. Un laveur defcend alors dans le;
cuveau , 8c puife foigneufement tout le mercure<
qui eft au fond : le peu de matière qui fe trouvé-
avec lui, eft mis dans des écuelles 8c lavé à la;
main. Ordinairement on retire des quatre cuveaux,
dans un trimeftre, de trente à trente-deux quintaux
de mercure tenant amalgame} ce qui fait de:
trente-huit à quaran.te-une livres par four, & pari
tonneau environ deux livres } de forte que , ^parj
quintal de mercure employé dans -ùn tonneau, il|
en refte 0,4 de livre dans les réfidus, lefquels font^
retirés par le lavage dont nous venous de parler.
Le mercure qu’on relire des cuveaux de-lavage j|
eft traité comme celui qui eft forti des tonneaux }
il eft de même paffé dans un facau fiLtrede coutil,!
& l’amalgame .ainfi obtenu eft enfuite ;difiijlé.j
Mais ce qui eft remarquable , c’eft que la matière;
qui refte après la diftillation de l’amalgame retiré
des cuveaux, eft bien plus pauvre en argent que
f celle des tonneaux } elle ne contient pas plus de
trois & demi à quatre onces d'argent fin par marc,
tandis que la matière des tonneaux en tient fi$
& demi & plus , ainfi que nous l’avons déjà dit.
Voiçi quelles peuvent être les caufes de ce phénomène.
J°. Le mercure dans les tonneaux, après que
1 amalgamation eft effectuée , confifte en mercure
pur , amalgame d’argent, amalgame de cuivre,
amalgame de zinc, 8c c. O r , le mercure 8c l’ a-
malgame d’argent étant beaucoup plus pefans que
les autres amalgames , fe féparenc beaucoup ai-
fement du minerai , pendant le délaiement quon
effèélue dans les tonneaux avant de faire fortir ce
qu’ils renferment. Ainfi, les amalgames de cuivre ^
de zinc , &c. doivent fe trouver en plus grande
quantité , proportionnellement à celui d’argent,
dans l’amalgame retiré du lavage des réfidus, que
dans celui qui coule de lui-même , avec le mercure
, hors des tonneaux.
2.0. Peut-être les molécules des amalgames de
cuivre , de plomb , d’antimoine , 8cc. adhèrent
beaucoup plus fortement aux réfidus, aux plaques
de fer & autres objets avec lefquels elles entrent
en contaét pendant l’amalgamation , que les molécules
d’amalgame d’argent : de là vient qu’elles
ne peuvent être féparëes des réfidus que par l’action
du lavage.
Le lavage des réfidus occupe un maître-laveur,
un laveur 8c un garçon. Le premier a par journée
(de douze heures) 1,17 f r ., le fécond 0,1.3 fr.,
8c le troisième o,66 fr. Cesouvriers ,~putre leur
lavage , fâchent les échantillons de la matière
qu’on puife dans les- tonneaux pour en faire des
.eifais j ils doivent aider à enlever la matière qui
eft furies affiètes de drftillation. C ’eft encore .eux
ciui, lorfqu’on remplit les tonneaux, mettent
dans les vaifléaux de bois , 8c chargent dans les
boites qu enleve le cabeftan , le mercure qui eft
dans les auges de pierre à la,chambre de T amalgame.
En i:8o 2 , les frais pour diftiller l’amalgame 8c
laver les réfidus fe font montés à 1205 fr. ; ce qui,
par cent quintaux de minerai amalgamé, fait 2,08 fr!
Ce qui eft forti des cuveaux de lavage eft,
avons-nous d it , conduit par un canal dans dçs
bourbiers qui font hors de l’édifice : là, la partie
terreufe fe dépofe fous forme de vafe , 8c ]’ea,u
chargée des divers felsqu’elle tient en diflolurion-,
la fumage. Lorfque cette eau eft bien claire , on
la fait entrer dans .un autre canal qui la conduit
dans un édifice particulier, où on en retire du
fulfate de foude • ( ftl de.Glauber ). Ce travail
n’ayant aucun rapport avec l’amalgamation des minerais,
nous n’en parlerons pas (1). On cure en-
fuite les bourbiers , 8c on porte la vafe, à l’aide
.... ( j ) .L a quantité de fulfate de foude, faite en 1802 avec
la leffive d’amalgamation , s efl montée à mille quintaux :
on en auroit pu faire davantage fi l’on avoit eu lefpoïr de le
■ débiter. Le quintal revient à environ. 8 francs.
de brouettes, à quelques centaines de pas déjà , j
dans la rivière , qui. l’emporte lors de fe s crues.
Cette vafe contient encore un huitième d once
(de 0,125 à 0,156 d’once); ce qui fait 93 3 à 1120
marcs d’argent fur les 60 mille quintaux qu on
amalgame dans l’année. Cette perte eft inévitable.
Avant de terminer ce que nous avons à dire
fur les réfidus de l’amalgamation, nous obfer-
verons que fouvent les plaques de fer , furtout
lorfqu’elk-s font corrodées au point de n'avoir
plus que la groffeur d’ uae pièce de deux à trois
centimes, font tellement recouvertes d’une croûte
d’amalgame d’argent, que l’action que ces plaques
peuvent ; exercer -Gomme fer métallique, efl entièrement
détruite. On les ramaffe avec foin , 8c
lorfqu’on en a une. certaine quantité j comme un
quintal, on les met dans un petit tonneau avec du
mercure; elles y roulent pendant vingt - quatre
heures : au bout de ce tems, on retire ce mercure,
8c s’il n’a pas entièrement diffous l’amalgame
qui recouvroit les plaques , on y en met d’autre,
jufqu’à ce que la croûte ait difparu. Le mercure
qui fort de cette opération eft traité Comme celui
des tonneaux } il eft filtré à travers du coutil, 8c
puis l’amalgame qu’ il laifle eft diftillé. Cet amalgame
eft aufli pauvre en argent que celui retiré des
cuveaux : fon peu de richeffe-provient principalement
de la grande quantité de fer qu’il contient.
Afin de mettre à même de comparer le traitement
des minerais par l’amalgamation avec celui
par la fonte, fous le rapport économique , nous
allons donner l’état de dépenfe 8c de recette de
l’ufine d’amalgamation dont nous venons de décrire
les travaux. Cet état eft celui de l’année
1799,(0 - '
Pêrfonnel (2) .
( . Maître amalgameur............
Officiers. < Secrétaires de l'ufine..........
L Eflayeurs............................. «1
Directeur des machines.................. ..
Grilleurs.,.. . . . • • v . • *.* ; • • • • • • • • • • • •
Meuniers 8c cribleurs.............. .-.-7.,...
Amalgameurs.........................................
Laveurs... ..............................
Diftillateur . . . . . . . . . . . . . . . . ...........
Forgerons... . . . . . . v . . . . . ► . . . . . . . . . . .
Pefeurs,............................ • ................
Machiniftes.................... . . . . . ’............
Veilleurs de nuit.. . ...................................
1 2
2
1
ü
2
52
i i
2
Total du perfonnel 115
(1) J ’ai rédigé cet état , .lors de mon fejour à Freyberg,
■ fur les pièces.officielles remifes par le maître amalgameur de
Fufine même. L a -monnoie de Saxe a été réduite en francs ,
fur le pied de 4 fr- .par reickjthaller. A v e c un marc d’argent
on fait treize ràJifihaller & vun tiers. On fe rappellera que le
marc dont il s'agit ici.„eu celui.de Cologne, qui contient
233,69 grammes, & eft plus petit que L’âncierimare de Paris
dans le rapport de g55 à fô o o l J. F. Daubuiffon.)
(2) L’ufine de Halsbruckeyprès de Freyberg, dpnt nous.
En 1799 il a été amalgamé 73802 quintaux de
minerai, qui, d’après les eflais de l’effayeur des
fonderies 8c de celui des propriétaires des minerais,
étoient cenfés contenir 31258 marcs d argent.
Par l’amalgamation on en a retiré 31504 8c
demi, c’eft-à-dire, 246 8c demi de plus qu'il n’é-
toit indiqué par l’eflai.
DEPENSE.
A. Achat des 73802 quintaux de
m in e ra i..................................... I24^3i 23>4S fr*
B. Frais d’amalgamation.
I. Appointemens 8c payes.
Au directeur,. 6 deniers par
marc, d’argent extrait.................
A l ’adminiftrateur des fonderies,
2 par marc.-,.,...................... ..
A l’infpeóeur des. fonderies,.
l ï pair marc................... . ............
Au fecrétaire des fonderies,
1 par marc...................................
Au premier maître fondeur >
1 par marc................................. ►
■ Aux cinq officiers d’amalgamation,
2 par marc.........................
Appointemens du premier fonié
z j.3 7
437J 6
437Ȕ <5
447. 3Ö
875,11
864,00
A l’ancien premitr fondeur.. . 208,00'
Appointemens des . cinq officiers
de l’amalgamation.............. - 5408,00
Au dire&eur des machines.. . 1248,00
Aux eflayeurs- 8c pefeurs des
fonderies............. 1000,00'
A l’entreteneur des canaux.. » .
Aux pefeurs........................ .. - 728,00
Aux veiljeurs de nuit— . . . . 485,33
Aux grilleurs........ .. 11596,33
Aux meûniers 8c cribleurs.... 15248,00 ■
Aux amalgameurs, laveurs ,
d i f t i l l a t e u r s . . . . . . . . . . >• 5653,00-
Aux charieurs.. . . ............... 760,6.7»
Aux forgerons . . . . . . . . . . . . . 2141^00
Aux machiniftes...................... 4430,33
A des journaliers. . . ............... 805,33
Maçons.................................. 2077,00-
Fendeurs de bois.............. .. 1711.6-7
Châtie urs de bois................... 1190,00
Pour ramoner.. . . . . . . . . . . . . 40,00
Pour frais d’affinage *. 147,73
Pour tranfport de l’argent à
Freyberg........... (j 104.99-
Pour façon de coupelles........ . 140.75
Pour tranfport d’aciers , fers ,
tôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , 50.33
71859,08 fc.
parlons, ici,(eft fous la direâion du confeil général des fonderies
de la Saxe , 8c fous la direction fpéciale. de M - de
Charpentier, vice-cagitaine-général des mines de ;la Saxe»