nient après fa fufton dans un moule qui lui donne
la forme de crayons. ( Voye[ tarticle A r g e n t . )
N i t r a t e d ’ a r s e n i c . L’acide nitrique oxide
facilement , & même acidifie l'atfenic, mais fans
en diffoudre allez fenfiblement pour produire un
fel. il relie cependant quelques parcelles de cet
oxide en diffolution dans l'acide , & on les voit
fe précipiter, (oitpat l ’évaporation, foit par l’addition
d’ur.e grande quantité d'eau, foit parles
alcalis fixes. ( Voyeç / arciitc A r s i Ni c . ) . -
- N i t r a t e - d e B A R Y T E . Le nitrate de baryte,
résultant de la combinaifon faturée de l’acide, nitrique
St delà baryte, a porté les noms de nitre a
bafe de terre pefante , de terre pefanle nitrée , de nitre
pej'ant. Bergman St Schéèle en ont les premiers
annoncé 1 exiltence & quelques propriétés, en
1776. Tous les chimiltes qui ont embrafle l'en-
femble de la fcience dans leurs recherches ourtens
leurs ouvrages, en ont parlé fucceflivement depuis.
M. Vauquelin en a prefque complété -l’hif-
toite par la découverte de plufieurs faits importons
, furtout des phénomènes de fa décompoli-
tion par le feu, de fa forme régulière.
Ce fel bien pur eft en criftau-x oâaèdres: quelquefois
on l’obtient en petites lames brillantes &
comme talqueufes. 11 efl le plus pefant des nitrates.
Sa faveur eft chaude,, piquante, âcre & auf-
tère. il eft dur & peu friable.
- On 11e le connoît point encore dans la nature,
quoique quelques chimiftes modernes en aient
annoncé la préfence dans des eaux minérales. On
ne le trouve pas avec plufieurs autres efpèces de
nitrates qu’ on a coutume de rencontrer fréquemment
dans les mêmes lieux & mêlés énfemble. .
j On prépare \e_nitrate de baryte , foit en unifiant
direâement l’acide nitrique avec la baiy.se , foit
en précipitant le fulfure de baryte obtenu, comme
on fait, du fulfate de baryte-décompofé à chaud
par le charbon, à l’aide de l ’acide nitrique, foit
en diffolvant dans cet acide-du carbonate de baryte
natif. On évapore fa diffolution & on lui
donne la forme criltalline oéhèdre,, qui eft pour
ainfi dire le premier & le plus -irrécufable- témoin
-de fa pureté.
Le nitrate de baryte décrépite fur les charbon
ardens jil devient fec après avoir bouillonné,
& préfente beaucoup d’étincelles autour des
points du charbon allumé qu'il touche. Si on le
chauffe dans une cornue,-if fe.fond , bouillonne,
donne un peu .d’eau , du gaz oxigène, du gaz
azote, & laifiè la baryte bourfouflée, poreufè,
folide , fous la forme d'une maflfe grifâtre.
C ’eft le procédé par lequel M. Vauquelin eft
parvenu à obtenir la baryte pure : c’eft en effet le
feu! qui la -fauTniffeâcre.j s'effleuriffiant avec chaleur
-&.©neirgis à l’air:, bouillonnant avec l’ eau,
fouiffaot enfin de tous ies caraéières que j’ai le
premier fait connoitçe. O11 y trouve quelquefois
une petite quantité d’acide carbonique j ce qui
i provient d’un peu de carbone que le fulfure de
baryte a diffous dans fa première préparation ; car
on fait qu’en France on ne retire cette terre que
de fon fulfate natif, feul fel barytique qu’on ait
encore trdhvé abondamment dans le fol de l’Empire
français.
Le nitrate de baryte bien pur eft peu altérable par
leçon tact de l’air. Cependant quand l’atmofphère
eft bien' fèche & chaude , il devient un peu
opaque à fa furface, & paroît être légèrement
efflorefeent > quand l’air eft très-humide, au con-.
traire j il femble s’hurnedter un peu.
Le nitrate de baryte bien criftallifé exige dix à
douze parties d’eau à dix degrés pour fediffou-
dre. Il produit peu de froid pendant fa diffolu-
tion. Trois ou quatre parties d’eau bouillante fuf-
fifent pour le bien-diffoudre. 11 fe criftallifé par
un refroidiffement bien ménagé. C ’eft ainfi qu'on
l’obtient en oétaèdre. Si on refroidit brulque-
ment fa diffolution bouillante faturée , il ne donne_
que de petites lames ou des aiguilles informes»
confufement groupées les unes fur les autres.
, Quoiqu’il partage toutes les propriétés du genre
par rapport à fa décompofiticn par les corps corn*
buftibles rouges, il a, comme caractère fpécifique,
un5 détonation accompagnée de peu de.flamme., il
brûle en générai moins activement ces corps que
1 plufieurs autres nitrates, & ne pourroit pas fervir
comme eux à former des matière# auffi inflammables
& aufii énergiques dans leurs effets.
Il eft parmi les efpèces que l’acide phofphorique
décompofé en partie à froid, & dont il prend
une poTcion de la bafe jufqu’au point où il forme
du phofphate acide de baryte. L’acide fulfurique,
ep je décompofant, donne fpécialement dans là
diffolution le précipité le plus abondant, le plus
fenfibls, le plus lourd & le plus indiffoluble
comme fulfate de baryte. Aufii les plus petites
quantités d’acide fulfurique font-elles indiquées
facilement & fùrement dans les liquides par Je
nitrate de baryte.
- Aucune bafe Califiable ne. le décompofé , parce
que la baryte eft celle qui adhère le plus à l'acide-
nitrique, & c’eft en raifôn de cette puiffante at-
traition qu’il tient le premier rang parmi les efpèces
de nitrates. ‘
Il décompofé tous les fulfates & les fulfites ; fon
acide s'empare des bafes de ceux ci, tandis que la
baryte , unie à l’acide iulturique ou fulfureux, fe
précipité en fulfate ou en fulfite de baryte.
Son analyfe, que l'aétion du feu feul opère,
comme on l’a v u , donne les proportions fui-
vantes :
Acide nitrique.............................. ,g SH'®.........jo ®au • .........................................................IZ
Il ne fert encore 'qu’aux démonftrations de ebi-
wie., & furtout pour indiquer la préfehee dç la
quantité d’acide fulfurique contenue daps l’ acide
nitrique ou dans des nitrates.
N i t r a t e d e b i s m u t h . C e q u i d ift în g u e c e fe l
d e to u s les au tre s nitrates m é ta lliq u e s ., c ’ e f t , i ° . la
fo rm e d e g ro s p a r a llé lip ip è d e s q u ’ il p ren d f a c i le m
e n t p a r u n e e r i fta li ifa t io n m é n a g é e j z ° . la p r o p
r ié t é d ’ ê t r e d é c om p o fé p a r l’ e a u , & lé p a ré en
un nitrate a v e c un g ran d e x c è s d’ o x id e d e b i fm u th
q u i fe p r é c ip i te en p o u d r e , & q u ’ on a re g a rd é
fa u f lem e n t com m e un o x id e d e c e m é ta l; & e n un
a u t r e nitrate a v e c un e x c è s d ’ a c id e q u i re f te d ans
F e a u , fu rn a g e an t le p r é c ip i té : o n n om m e c e lu i- c i
m agi fiere de bifmuth , blanc de fard , blanc de pe'rle y
$ ° . la m a n iè re r a p id e d o n t il e ft d é c o m p o f é , &
p r é c ip i t é en fu lfu r e o u p h o fp h u re n o irs par l e s g a z
h y d r o g è n e s fu lfu ré s o u p h o fp h u r é s . ( F o y q ; et ailleurs
fon hifioire plus détaillée a Varticle du B i s m
u t h . )
N i t r a t e d e c é r i u m . MM. Hiffinger & Ber-
zelius , chimiftes fuédois, auxquels eft due la découverte
du cérium , s’expriment ainfi fur la combinaifon
de l’acide nitrique avec l’oxide de ce
métal, &c.
« L’acide nitrique diffout difficilement l’oxide
calciné , mais aifément celui qui eft précipité par
les alcalis purs ou carbonatés. La diffolution faturée
d’oxigène préfente une couleur jaune-verdâtre
j mais moins ojîidée, elle eft incolore. Évaporée
en confiftance de miel, elle dépofe des
criftaux lamelleux qui attirent l’humidité de l’-air.
La diffolution a une faveur fucrée ; elle laiffe précipiter
dans l’air libre, comme toutes les autres
diffolutions de cérium bien faturées , un oxide de
cérium au maximum d’oxid'ation. Ce précipité eft
fouvent formé d’oxide de fer. Le fel étant fec, a 1
une couleur blanche-jaunâtre j mais diffous dans j
une quantité fuffifante d’eau , il devient incolore.
U fe “diffout facilement dans l’alcool.
» Une fo lut ion concentrée de ce fel reçoit, par
une petite quantité de fer, une couleur de fan g ,
qui, par le defféchement, paffe au blanc-jaunâtre,
mais qui. fe rétablit par line nouvelle diffolution.
ü m On obtient un nitrate de cérium incolore &
moins oxidé, en diffolvant le fel jaunâtre dans l’alcool;
la diffolution s’enflamme & donne un fel
btenc.
» U eft détruit par le feu, qui en chaffe l’a-
çide. j»
M. Vauquelin., dans fon travail fur le cérium
poflérieur à celui des chimiftes fuédois, parle en
ces termes de l’adftion de l’acide nitrique fur les
oxides_.de cé.métal, &c.
cc L’oxide rouge de cérium fe diffout difficilement
à froid dans l’acider nitrique : 'à l’aide de la
chaleur3 la diffolution s’opère aifément, & il en
refulte une liqueur jaunâtre. Si cette combinaifon
contient une iurabondance d’acide, elleTouinit,
par l’évaporation & le refroidiffement, des criftaux
blancs qui attirent l’humidité de l’air.
» La combinaifon neutre de ces deux fubftances
ne criftallifé point elle donne Un fel jaunâtre par
la deffkcation. Dans cet état, l’alcool à 38 degrés
eu diffout à froid la moitié de fon poids : cette
diffolution a une: couleur rougeâtre. Le nitrate èe
cérium expofé au feu fe fond , fe bourfoufie, exhale
des vapeurs d’acide nitreux, fe décompofé
enfin, & laiffe un oxide couleur de brique.
' » L’oxide de cérium au minimum s’unit plus aifément
à l’acide nitrique : le fel qui en réfulte ne
criftallifé pas plus aifément. Sa faveur eft piquante
d’abord, &'enfuite très-fucrée.»
N i t r a t e d e c h a u x . On a défigné le nitrau
de chaux par les noms fuivans : nitre calcaire , fai-
pêtre terreux , nitre a bafe terreufe, iiitre a bafe de
terre abforbante , phofphore de Baudouin ou de Bal-
duinus , eaù-mére du nitre. Il y a long-tems que les
chimiftes connoiffent cette efpèce de fel, & en
ont examiné les propriétés. Comme il accompagne
prefque toujours le nitrate de potaffe, on a eu de
fréquentes occafions de le traiter, & il n’y a pas
aujourd’hui de fel mieux connu.
Il fe criftallifé en prifmes à fix pans , terminés
par des pyramides très-alongées & tiès-aigues.
Souvent il fe préfente fous la forme de longues
aiguilles ftriées, groupée:s , d’un brillant fatiné ou
argenté. Sa faveur eft âcre, chaude & fort amère.
Il eft fort abondant parmi les matières falpê-
trées. On le trouve fpécialement dans les pierres
calcaires qui fe nitrifient fpontanément. C’eft ainfi
que la plupart des pierres employées aux conf-
truêlions fur les bords de l’Indre & de ta Loire,
contiennent prefque tout nitrate calcaire lorfqu’elr
les font falpêtrées, & exigent tant de potaffe pour
le traitement de leur leftive. Il eft auffi abonaanr?
ment répandu dans les plat ras & les décombres des
édifices. On ne le rencontre jamais folide & criftallifé.
.
Toutes les fois qu’on leffive des matériaux fal-
pêtrés, on extrait ce fel en même tems que le nitrate
de potaffe : mais ce n’eft pais pour lui qu’on
fait ce travail ; c^ett au contraire pour l’éloigner
ou le féparer de ce dernier que le falpêtrier exerce
fon art, & plus fes'procédés font exaéts, plus le
nitrate de. chaux eft ifoié du nitre pur. Auffi ce fel
calcaire fort-il des cuites du premier fous la.forme
d’eau-mère. Mais cette eau-mère, quoique regardée
comme compofée de nitrate calcaire par beaucoup
de chiihiftes, au moins pendant long-tems,
eft bien loin d’être ce fel pur ; elle contient encore
du nitrate de magnéfie, fouvent auffi du nitrate
d’ammoniaque, du muriate calcaire, du muriate
de foude, & une matière colorante. Auffi les chir
miftes ne retirent-ils pas le nitrate de cfhaux de cette
eau-mère y & le préparent-ils exprès avec fes ma»
tëriaux primitifs, ou, comme ils difent, de toutes
pièces.