
renverfe, & la maffe fondue en fort fous la forme
a un cône, dont la pointe eft l'argent chargé d'or,
& le refte eft un mélange de fulfure de plomb &
« argent. L'opération doit avoir été conduite de
manière que l'argent aurifère foit à peu près le
quart du fulfure : de cette manière Y or eft con?
centré dans une quantité d’argent environ quatre
lois moindre que précédemment. On fépare à
coups de marteau l’argent du fulfure ? on le granule
de nouveau ? on le mêle encore avec du
foufre, on le refond avec de la litharge comme
la première fois , pour concentrer Y or dans une
quantité d'argent encore quatre fois moindre. On
repète ces concentrations jufqu'à ce qu’enfin l’argent
contienne un quart de fon poids en or : alors
on le mêle avec un peu de plomb , & on le cou-
peUe? on le lamine, Si l'on pourfuit le départ par
1 acide nitrique.
Le fulfure eft refondu dans un creufet (d’Ipfe) :
on en précipite la petite quantité d‘or ou plutôt
d argent aurifère qu'il peut contenir avec de la
litharge, & lë culot métallique eft traité comme
ceux des premières concentrations. Le fulfure eft
ordinairement fondu & précipité trois fois. On
loumet à l'effai celui de la troifième fonte : s'il ne
contient plus d’or, l'opération eft finie ? mais s'il
en contient encore, on réitère les fontes & les
précipitations.
L argent eft enfuite fépare des fulfures par l*af-
nuage ou par la fonte avec du fc■■ métallique.
C Foye^ Argent. ) ( Extrait de la Métauurgie de
Lampadices.) ( D.) ,
Or b l a n c : furnom donné au platine à caufe
de fa couleur jointe aux propriétés femblables à
celles de l'or. ( Foyei P l a t i n e . ) On a auffi donné
ce nom au tellure. ( Foyeç Varticle T e l l u r e . )
Or d e c h a t : nom ridicule du mica. ( Foye%
le mot M i c a . )
Or d e c o u l e u r : or allié à l'argent, S tvariant
de couleur fuivant les proportions. On fait ainfi
l'or gris & l ’or vert pour les bijoux.
Or d e M a n h e im . On nomme or de Manheim}
dans les arts, un alliage du cuivre & du zinc, fait
dans différentes proportions, & qui imite la couleur
de l'or plus ou moins pâle ou rouge. On a
tellement varié & multiplié ce genre d’alliage,
que chaque fondeur ou chaque bijoutier a Je lien
propre qu'il croit fupérieur à . tous les autres.
Comme on a fait à Manheim beaucoup de ces alliages
imitant l ’or, le nom cette ville, joint à
celui du métal qu’on veut imiter., lui a été donné
depuis long-tems. On les a auffi nommés fimilor,
tombac , laiton , métal du prince Robert, fuivant
leur nuance. Au refte, quelque belle & voilîne de
celles de l'or que foit la couleur de quelques-uns
de ces alliages, on les reconnoît toujours pour du
cuivré allié, à fa pefanteur fpécifique, â fon
odeur défagréable & à fa diflolution complète
par l'acide nitrique. ( Foyeç les articles A l l i a g e s ?
C u i v r e & Z i n c . )
• Or en c h a u x . Or très-divifé , préparé pour
quelques dorures légères en broyant des feuilles
d'or avec du miel, en lavant enfuite ce mélange
dans Peau , & en faifant fécher les particules d'or
qui fe depofent. ( Foye£ /'article de /'Oe.. ) '
Or e n . c o q u i l l e . On défigne fous ce nom le
précipité d'or pourpre délayé avec un mucilage,
& placé en petites couches fur une coquille large,
où on le prend avec un petit pinceau mouillé
pour l’employer dans la peinture. ( Voyti les articles
D o r u r e 6* O r . )
Or e n d r a p e a u x . Cette préparation eft faite
avec du linge fin, trempé dans une diftblution
d'or féché & brûlé. On trempe un bouchon mouillé
dans cette cendre où l'or fe trouve très-divifé.,
avec lequel on frotte les petites pièces d’argent
que l'on veut dorer.4. Foyer les articles D o r u r e
& Or . )
Or f u l m i n a n t . Cette préparation fingulière,
faite en précipitant la diflolution d'or par J’amme-
niaque . eft un oxide d'or ammoniacal. On,en a
fait l'hiftoire à l'article de I'Or .
O r g r a p h i q u e . Le nom d'or graphique ou
à3or problématique a été donné d'abord par les mi-
néralogiftes à une mine exiftante dans la Tranfilr
vanie , furtout à Fatzbay , à Offenbaya., à Na-
gyah , qui contient quelquefois du tellure & du
fe r , de l’or, de l’argent , 4u plomb, du cuivre Si.
du foufre, & quelquefois trois ou quatre Jeule^
ment de ces fubftances. Elle doit être rangée
parmi les mines de tellure , qui en eft prefque toujours
le plus abondant des matériaux. On lui a
donné le nom d'or graphique ou problématique, à
caufe de la forme dé fes criftaux aiguillés, difpo-
fés dans leur gangue de manière à repréfenter des
caractères d’imprimerie. On a auffi nommé l’une de
ces mines , or blanc. ( Foye[ larticle T e l l u r e . )
Or g r i s : nom donné tantôt à un alliage d’or &
d’argent, tantôt à une mine de tellure. Quant au
premier, il en a été traité à l’article de I'Or ? le
fécond fera rappelé à l'article T ellure.
Or m o u l u : c!eft le nom-qu’on donne, dans
1 art du doreur en vermeil, à l’amalgame d'orque
l’on applique fur l'argent & quelquefois fur le
cuivre. ( Foye^ l3article de /O r , oit cette efp'ece de
dorure efi décrite.')
O r m u s s i f a r t i f i c i e l . ( Aurum mufivum,
mujjivum i muficum ou mofmcum.) C'eft un oxide
O R
d’étain fulfure, d’une couleur jaune-dorée , qu'on
emploie .dans les arts pour imiter des dorures fur
les bois , ou pour les bronzer ? il fert auffi à frotter
les couffins des machines électriques. On en a
traité en détail à l’article É t a i n .
Or m u s s i f n a t i f . 11 eft douteux que le minéral
de Sibérie, ainfi défigné dans la Sciagraphie de
Bergmann & dans plufieurs autres ouvrages de
minéralogie, foit véritablement de l’or mujfif ou
oxide d'étain fuîfuré. L'anaiyfe qu'en a faite
M. Klaproth, & la defcription qu'il en a donnée
furtout par rapport à fa couleur grile, brillante Si
comme argentée , femblent annoncer que c'eft
plutôt de l’étain fulforé, Si que le métal n'y eft
pas à l'état d'oxide ^ ce qui eft néceffaire pour
conftituer l'or mujfif. Il paroît contenir du cuivre
Si du fer. Le cuivre n’y feroit-il qu'accidentel ?
Il faut attendre de nouvelles expériences pour
mieux connoître cette fubftance. ( Foye% l'article
E t a i n . )
Or n a t i f : c’eft la mine d'or la plus pure Si la
plus abondante. On l’a décrit avec foin à l'article
Or .
Or p o t a b l e . On a défigné fous ce nom plu-
fieurs compofidons ou préparations pharmaceutiques
dans lefquelles on faitentrer de l'orlë plus fou-
vent diffous, pour le donner comme un médicament
très-vanté. Quoiqu'on ait renoncé depuis long-
tems à ces préparations célébrées autrefois par
des alchimiftes, j'ai cru devoir configner ici ce
qu’en dit Macquer dans fon DiHionnaire de Chimie
, parce qu'il en fait une hiftéire affez exadte,
& parce qu'il en porte un jugement très-fain.
ce Les alchimiftes, dit Macquer, ont cru Si publié
de tout tems que l’or poffédoit des vertus admirables
pour guérir une infinité de maladies, Si
pour prolonger la vie pendant très-long-tems? en
conféquence ils ont travaillé confidérabiement fur
ce métal, pour en faire des médicamens, ils en
ont tiré un très-grand nombre de préparations,
dont une feule, fi l’on en veut croire celui qui l'a
inventée, eft capable de guérir tous les maux.
m Mais I'obfervation confiante des praticiens les
plus éclairés n'ayant confirmé aucune de ces prétendues
vertus merveilleufes, ce métal n'eft guère
employé par les vrais médecins. Le préjugé fub-
fifte néanmoins dans toute fa force chez une infinité
de gens peu inftruits? & les empiriques, qui
favent mieux que perfonne mettre à profit les foi-
bleffes humaines, entretiennent Si fortifient ce
préjugé en préconifant perpétuellement des élixirs
d'or, des teintures d'or, des ors potables, qu’ils
donnent toujours comme des fecrets merveilleux
& uniques.
M L'indeftrudtibilité de l’or fait aflez connoître
que ce métal pris en fubftance, ne peut guère produire
aucun effet dans notre corps , car il eft cer-
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| taîn qu’on rend cet or tel qu'on l’a pris, & on ne
s'en ferc en pharmacie que pour envelopper Si
mafquer d’autres médicamens , ou pour leur donner
un air d'opulence qui flatte certaines gens.
» Cette inaction de l'or en nature paroît reconnue
même des plus ignorans? car prefque tous les
charlatans, qui prétendent en faire des médicamens,
aflurent auflî qu'ils favent le difloudre radicalement?
mais cette prétention eft , aux yeux
d'un médecin éclairé, auiiï inutile qu’elle eft peu
fondée, puifque l'exemple de plufieurs, autres
matières métalliques, dont les vertus font très-
certaines quoiqu'elles ne foient point difloutes radicalement,
prouve qu'une telle diflolution de
l'or, en fuppofant même que ce métal eût des vertus,
ne feroit rien moins que néceffaire. Auffi,
lorfqu'on vient à examiner les préparations qu'on
donne pour de l'or potable , on en trouve plufieurs
qui ne contiennent point du tout d'or; & lorf-
q »'elles en contiennent réellement, il eft toujours
très-facile à un chitnifte de le retirer, & de ie repréfenter
fous fa forme naturelle.
« Pour que l'or foit rendu potable, il faut né-
ceffairement qu'il foit dans un état de diflolution.
On peur le difloudre dans l’eau régale, & même
dans tourles acides en employant les manipulations
convenables ; mais alors il forme toujours
un corrofif, de même que les autres métaux ? Si
cela eftfi connu, que tous les faifeuis d'or^o-
tahle aflurent que leur remède eft préparé fans dif-
folvans acides. Mais toutes les fubftances hui leu fes
très-fluides & très-volatiles ayant beaucoup de
difpofition à s'unir à l'or, Si s'y uniffant en effet
lorsqu'elles le trouvent bien divife, on peut faire
par leur moyen, différentes teintures d'or ou ors
potables , Si fi ces fortes de préparations ne tiennent
aucune vertu de l'or qui leur eft mêlé, elles
ont au moins celle de la matière inflammable fub-
tile , qui en eft le véhicule.
» Les huiles eflentielles fubtiles, Si les liqueurs
éfhérées, telles que les éthers vitriolique, nitreux
| Sic. étant mêlées Si agitées avec une dif-
folution d’or faite par l’eau régale , ont la propriété
d'enlever cet or à l’eau régale, & de s'en
emparer en s'en faturant ? en forte qu'après qua
ces liqueurs ont été mêlées & confondues par l'agitation
& les fecouffes , on voit que, par Je repos,
la liqueur huileufe, chargée de l’or, fe fépare
d’avec l’eau régale , Si vient nager à fa furtace.
« On connoît plufieurs recettes d’or potable ,
faites fur ces principes : il y en a une dans le Dif-
penfaire de la Faculté de médecine de Paris. Elle
confifte à mêler & agiter feize parties d’ huile ef-
fentielle de romarin avec une partie d’or diffous
dans l’eau régale? à féparer enfuite exa&ement
l’eau régale dépouillée d'or, d’avec l’huile effen-
tielle qui en eft chargée, & à difloudre cette dernière
dans le quintuple de fon poids d’efprit de
vin redlifié.
» Cette préparation eft la même que celle qui