I taux, qui font entièrement opaques. Mais la mâ-
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nière différente dont leurs molécules font arrangées
fubftances métalliques ; enfin, que la pierre la plus î
légère eft tout au plus à l'eau comme 12492 eft ;à-ioooo, & que la plus lourde eft à l'eau comme
44161 eft à xoooo.
B. Dureté.
La cohérence des molécules pierrreufes offre
tant de variétés ou de manières d'être, qu'il y .a,
à cet égard , une grande différence entre les di-
verfes efpèces de pierres. Il en eft qui ont une fi
forte aggrégation, que l'acier le plus dur 8c le plus
trempé ne lès attaque prefque point > d’autres ré-
fiftènt fortement aux inftrümens, qui ne les ufent
qu'avec peine. Toutes celles-là détachent, par le
choc brufqüe de l'acier, des parcelles du métal
qui, fortement échauffées par ce choc même,
s'allument dans l'air, 8c forment ces étincelles de
fer enflammé qu’on produit en battant le briquet :
on nomme ces pierres étinceUantes ou fcintillantes.
Beaucoup d'autres font facilement rayées ou en^-
tamées par l’acier : on les taille aifémeht.; quelques
unes font même prefque molles , ou extrêmement'faciles
à broyer.
La propriété de prendre le poli, la nature & la
différence de ce poli même, dépendent du rapprochement
plus ou moins grand des molécules
des pierres ou dé leur dureté. On diftingue une
fuite de variétés ou beaucoup de nuances dans
le poli dont les pierres font fufceptibles y parce
qu'on tire de cette propriété un grand parti pour
le befoin des arts, foit comme objets d'agrément,
foit comme objets d'utilité. C'eft ainfi qu'on dit
poli vif, poli dur , poli gras, poli brillant, poli
fin, poli groflier, poli commun, poli fini; &c.
Quoique : les limes j les poinçons , le briquet,
foierit les moyens principaux dont on fe fert pour
eftimer la dureté des pierres , fouvent on emploie
avec avantage l'aétion réciproque de leurs efpèces
ou de leurs variétés les unes fur les autres. On
frotte- l'angle folide de l’une fur la furface d’une
autre; & l'on juge ainfi par comparaison leur dureté
refpeCtive. Ce moye» fert fouvent à les dif-
tinguer entr’elles avec allez d'exaétitude. Les procédés
des arts, la coupe , le fciage, la gravure,
le tour, la taille, le poli des pierres par les moyens
divers des ouvriers, fourniffent encore des con-
noiffances affez précieüfes pour ce genre de recherches.
Les lapidaires, habitués à tailler les pierres
dures, font très-capables de déterminer avec
préeifion la dureté comparée de ces compofés naturels.
On a même déjà conftruit avec fuccès des
tables de dureté des pierres, d'après leur rapport
& leur expérience.,
C. Transparence.
Il n’y a pas une feule pierre qui ne foit tranfpa-
rente dans fesdernières molécules, & c'eft furtout
par ce caractère quç ces corps diffèrent des nié- •
les unes par rapport aux autres fait varier fin»
guiiérement cette propriété. Aufli diftingue-t-on
dans les pierres la tranfparence parfaite , celle qui
eft nuageufe , glaceufe, ftriée, la demi-tranfpa-
rence, l'opacité plus ou moins grande : fouvent
l'impureté, ou le mélange eft la caufe qui diminue
ou qui enlève la tranfparence, & l'on conçoit
qu’une pierre formée par le mélange de plufieurs
autres doit être entièrement opaqiie.
En fe fervant de la tranfparence comme caractère
diftinétif dés pierres, il ne faut donner à ce
caractère que le degré de confiance ou de prix
qu'il mérite. Souvent il ne fert qu’à diftinguer des
variétés; quelquefois il peut marquer une limite
entre deux efpèces ; mais ce n'eft qu’en l'affociant
à plufieurs autres propriétés ou caractères qui le
fortifient, qu'on peut compléter les traits du tableau
qu’on fe propofe toujours de faire en décrivant
ces êtres.
D. Réfraftion.
Newton, dans fes favantes recherches fur la
lumière, a confîdéré, avec la fagacité du génie, la
route 8c la déviation qu'éprouve la lumière Mans
l’intérieur des corps tranfparens vies pierres ont eu
de lui un coup-d'oeil. Plufieurs autres phyficiens fe
font occupés de la double réfraction que quelques
pierres préfentent, c'eft-à-dire, de la propriété de
doubler l'image d’un objet regardé à travers deux
des faces oppofées d’une pierre tranfparente.
M. Haiiy a reconnu cette propriété dans' un affez
grand nombre de pierres, & il en' a fait concevoir
habilement le mécanifme.
C'eft à la ftruCture intérieure ou à la pofition
refpeétive des lames qui forment les pierres , qu’eft
due la double réfraction que quelques-unes préfentent.
Celles qui en jouiffent peuvent être dif-
tinguées,, par cette fingulière propriété, des efpèces
qui n'offrenf pas ce câraétère, & qui peuvent
d'ailleurs fe , rapprocher des premières par
d’autres propriétés.
E. Elèftricité.
Les pierres paroiffent fe comporter en général
de deux manières par rapport à la communication
du fluide éleétrique; ou bien elles deviennent elles-
mêmes électriques par le feul échauffement lorf-
qu'oii les pénètre d'une fuffifante quantité de calorique
, ou bien elles n'acquièrent cette propriété
que par le frottement ou la communication immédiate
avec un corps déjà éleCtrifé.
■ Quelques-unes deviennent facilement de très-
bons; conduéteurs électriques en raifon des matiè*
; res métalliques qu'elles contiennent abondamment.
II fuffir alors de lès mettre en contaCt avec un con-
diiCtèur éleCtrifé, 8c d'en approcher le doigt ou un
excitateur pour en tirer des étincelles.
, Il ëft utile de décrire foigneufement les diver-
fes modifications de la propriété éleCtrique : il:
futfit de favoir qu'elles forment des..caractères;
avantageux pour les diftinguer les unes,des autres ainfi que pour les difpofer méthodiquement entre
elles; diftinCtion fpécifique M difpofition roétho--
clique qui forment le double but dé I hiftoire na-
t tire lie des pierres. M
F. M-agnétifme.
Le magnétifme a lieu dans plufieurs pierres.: il
en eft quelq,ues:unes qui. y bbéiffent d’une manière
remarquable:., à caufe de. la quantité de; fer
à l'état prefque. métallique qu'elles, contiennent.
Un barreau aimanté, fufpendu par fon milieu fur
un pivot, & rendu trèsrmobile par.ucette fufpen-
fion, fert avançageufement pour déterminer la
préfence de cette propriété dans les pierres. Ce
caraÇfère, très-propre à établir quelque d.iftinc-
tion ; ne doit jamais être négligé.
En l’obfervant avec attention, en comparant
les unes aux autres: les pierres qui en jouiffent, on
reconnoît bientôt qu'il n'a prefque jamais lieu
que dans celles dont l'opacité $c le, grain annoncent
un mçlange plus ou moins imparfait ; en forte
que c'eft, à des-moléc.ules de fer difféminés en,tre
celles de la pierre , qu'il faut attribuer la caufe du
phénomène. On concevra par-là pourquoi, outre
les pierres dont il vient d’être fa.it mention.,, il en
exifte quelques-unes dans lesquelles on-reçonnoît
absolument les mêmes propriétés que dans.un aimant,
Spécialement la p o la r ité8 c conféquem-
merrt la pénétration &t les courans,magnétiques.
Ce dernier mode doit confirmer un.des meilleurs
moyens de reconnoître les pierres chez lefqtielles
ilfe renconrre, d'avec celles qui font Amplement
magnétiques ou attirables, & celles qui ne présentent
ni l'une ni l’autre propriété.
G. Couleur.
La couleur eft prefque toujours, pour ne pas
dire toujours, une qualité accidentelle, une propriété
fugitive , une modification inconftante dans 1 zs pierres. En effet,, celles même qui paroîtroient
en recevoir un caractère q>l us certain , telles que
les pierres gemmes, font Souvent fans couleur,
quoique douées d'ailleurs de toutes les propriétés
qui les caraCtérifent ou qui déterminant en elles
telle ou telle nature , 8c par conséquent telle ou
telle dénomination. C’eft ainfi qu'on voit parmi
les variétés de plufieurs ;efpècës , des pierres ordinairement
colorées.A des variétés blanches ou absolument
fans couleur. On peut donc dire^avec
affurance, que la coloration eft due à des molécules
étrangères à la nature de la pierre-, qui peuvent
n y pas exifter fans que cette nature; change , fans
que la pierre çeffe d’ailleurs de présenter tous fes
caractères diftinÇtifs.. Ainfi Ja coyl eur ne doit être.
Chimie. Tome V*
que très-rarement comptée parmi les caractères.
effentiels des pierre s ; & quoiqu’il Soit néceffai re
d'indiquer la couleur dominante dans les efpèces,
comme le vert dans l'émeraude, le bleu dans le
Saphir .ou la téléfie bleue, il faut ranger cette propriété:
plu tôt parmi les modifications , que dans
l'ordre des' caraéières effentiels. D’ailleurs, quand
on prend la couleur comme caractère , on fe Sert,
d’une, propriété vague 8c incertaine , à moins
qu'à -la place d’une, définition on ne donne un
exemple fixe., Soit en citant une matière naturelle,
foit en offrant , à l’ajde de la peinture, la teinte
même dont.onveut parler.
H. Saveur & odeur.. '
La faveur 8c Todeur font nulles dans prefque
toutes l e s , 8c ce font en général des propriétés
très-rares parmi ces compofés naturels. Il
eft cependant quelques argiles 8c quelques filex
qui laiffènt fur la langue une impreflion de fadeur
particulière dont on peut faire état parmi lés caractères
effentiels, puifque Ce genre d’aélion fur
les organes du goût ne fe trouve que dans deux
efpèces. Il en eft de même de l’odeur ; elle ne fe
rencontré que dans les mêmes pierres : i! fuffit de
les imprégner de la vapeur chaude de l’haleine,
pour qu'elles répandent cette odeur bien fenfible
d'aîurhinë mouillée1, qu’on 'homme communément
ôdèiir de ferre, 8c qui ne laiffe aucun doute fur
la, propriété, qu'a cette terre de.s’élever dans l'air
avec l’eau qui l'éntraïhe/On obferve aufti une
odéur fétide, analogue à celle du gaz hydrogène
fulfuré, ' 8c fort différente de l’ odeur terreufe
proprement dite , dans quelques pierres mélan^
gées.
Çaraller es tirés des propriétés géométriques des |
pierres.
Les propriétés que les naturaliftes nomment
géométriques dans les minéraux peuvent être rapportées
à quatre modifications. A , la forme.extérieure
; B , la forme intérieure ou le noyau;
C , la forme primitive ou celle des molécules intégrantes
d’ où dépend la caffure D , ou la diver-
fité des furfaces qu’on'obièrve dans les fragmens.
Chacune de ces formes étant plus ou moins régulière
8c fufceptible d’être définie avec préeifion'
ou mefurée avec exâélitudè, elle donne dans l’é-»
tude des^ pierres dés réfultats- utiles , fans fournir
cépendant des caractères ifoles très-furs. Les mi-
néralogiftes français ont beaucoup avancé, la.
fcience fous ce point de vue ; il eft donc utile
d'expofex le précis de leur doÇtrine,; en faifanc
! remarquer que ce qui fera dit ici des pierres eft
applicable à tous les minéraux en général.
A. Forme extérieure.
Pour peu qu'on jette un çoup-d’oeil fur un«
S s s