
t'a vu , de convertir le foûpçon de Jean Reÿ en
cerdtude par rapport à Toxidàtjpn du plomb. &
d- prouytr que c^tfe augmentation de poids étoit"
due à'un principe de l’air qui fë fixoic dans le ;
métal. Voilà donc, cette accrét'ion aü poids du
plor^î) par l’air ‘deyeniie un dés premiers & des
plus.beaux faits dé la doéhine pneumatique, un
de ceux qui ont fervi à en pofer les premiers
fondemens, ■ .. •
■ Ce plomb fe combine avec la plupart des corps
combuftibles : on ne copnoït pas cependant fa
combinaifon avec l’a z o t e f ’hydrogène, 8ç le carbone.
Ces deux derniers corps agilTenjt fur les :
oxides à çh,aud, de manière à les réduire & à
leur enlever l’oxigène. Il fe forme de l ’eau & de
l ’acide carbonique, tandis que l’oxide repaffe à
l ’état métallique. La réduction s’opère à froid, à
Laide du te ms , par le contact'du gaz hydrogène..
II faut remarquer qu’il n’y a point d’oxides métalliques
plus facilement & .plus complètement ;
ïéduélibles que ceux de plomb ; ce qui annonce le
peu d’adhérence de ce métal.a-vec l’oxigène.
• L’ union du plomb avec le phofphore a été examinée
par Pelletier} il l’a obtenue, foit en jetant
du phofphore fur du plomb fondu dans un creufet,
foit en diftillant du phofphore avec du plomb
dans une cornue. Le phofphure de plomb eft d’un |
blanc-argentin-bleuâtre î >il eft fufceptible d’être j
entamé par le couteau. Sa-ftruéture eft lameileufe; *
& lorsqu’on le frappe fur; i’aciër, il fe fépare en 1
effet par lames. On trouve au defliis de lui, dans :
le creüfet où on le prépare, un verre blanc-lai- I
teux, formé par l’union de l’acide phofphorique |
& de l’oxide de plomb. Le phofphure de plomb fe j
ternit promptement à l’air. Chauffé au chalumeau, j
lie phofphore brûle à la furface du bouton promp- |
tement fondu, 8c l’on ne voit le plomb s’oxider ]
qu’avec beaucoup de lenteur. La fonte qu’on en
obtient dans un creufet eft incomplète & pâteufe j
de forte que le phofphure eft un peu moins fufible |
que les deux corps qui le compofent ne le font j
féparément. Pendant cette fufion, il s’en fépare
toujours un peu de phofphore qui vient brûler à
fa furface avec la flamme, la fumée blanche &
l’odeur qui le caraéférîfenr. Le phofphore s’y
trouve , fuivant Pelletier , dans la proportion de
o ,i2 à o,ry.
7* Le foufre s’unit facilement au plomb. Cette combinaifon
n’étoit pas inconnue .aux Anciens, puif-
qu’on la trouve dans Diofcoride. On l’a nommée ;
long-tems plomb brûlé, plumbum ujtum. Diofcoride
la faifoit préparer en ftratifiant d,s lames de plomb
dans un vafe de terre avec du foufre, & en enflammant
celui-ci, puis.en agitant le tout avec un
triangle de fer. On forme un fulfure de plomb ar- >
tifickl, foit en chauffant du plomb & du foufre
mêlés dans un creufet ,v foit en jetant du foufre i
fur du plomb fondu, dans un même vaifleâu. Dans ;
lune ou lautre opération., on obtient une ma- [
tîère noire, brillante, bien plus difficile à fondra
que le p lom b ou le foufre féparés, qui a un tiflu
lamelleux dans fon intérieur , qui eft très-fragile,
& qui imite1, pat fa couleur comme par fa forme,
lé iiilfüte natif de ce métal ou la galène. Juncker
& Wallerius conleilloient de prendre', pour le
préparer, cinq parties de p lom b en grenailles, 8c
deux parties de foufre. Baume a préferit deux ou
trois parties de p lom b & une de foufre. Au reflet
ce "fulfure faétice fe comporte abfolument comme
le naturel, par les divers agens chimiques. On ne
connoît pas l’union des oxides de p lom b avec le
foufre i on doute même qu’elle exifte, parce
qu’en chauffant ces deux corps ehfembie , il fem-
ble que l’oxide Te réduife, fe rapproche de l’état
métallique, & que le foufre lui enlève fon oxi-
gène de manière à ce que le compofé foit bientôt
revenu à l’état d’un vrai fulfure dq p l o m b , parce
que la même réduction a lieu lorfqu’on met en
contaét le gaz hydrogène fulfuré & un oxide de
p lom b i tout à coup cet oxide noircit, & l’eau ,
chargée d’hydrogène fulfuré, perd fon odeur tk
fes propriétés. J’ai confeilléd’après cette aétion
très - énergique , d’employer l’oxide de p lom b
rouge pour dëcompofer les eaux folfureufes, 8c
pour apprécier la quantité d’hydrogène fulfuré
qu’elles contiennent, par l’examen du fulfure de
p lom b qu’elles donnent avec cet oxide.
Lé p lom b eft fufceptible de s’unir à un grand
nombre de fubftances métalliques. Juncker s’eft
contenté de dire que le p lom b enauffé avec l’oxide
d’arfenic fe volatüifoit en partie, 8c fe fondoit
en partie en un verre de couleur d’hyacinthe.
Waliérms, qui parle auflt de la vitrification colorée
en hyacinthe dans une pareille combinaifon
faite avec l'arfenic métal, ajoute qu’une partie
du p lom b y retient la forme métallique, mais qu’il
eft devenu'calïant & brillant dans fa fra&ure, 8c
que l’oxide de p lom b vitrifié prend une couleur
rouge lorfqu’on le fond avec l’oxide d’arfenic..
Ces faits, qui fembient avoir été oubliés de la
plupart des auteurs fyltématiques. modernes, dans
les ouvrages deiquels on trouve qu’il n’ y a pas
d’union connue entre ces deux métaux, prouvent
cependant que 1 arfenic fe combine véritablement
avec le p lom b -, qu’il réfulte de leur combinaifon
un alliage lamelleux 8c caftant; que le
p lom b partage avec l’arfenic en oxide une partie
de fon oxigène , & que, quand on unit ces deux
métaux oxides par la vitrification, il s’établit également
entr’eux un équilibre d’oxidation dont j’ai;
déjà parlé pluiieun fois, & qui ea change la couleur
ai nft que toutes leurs autres propriétés. O n
peut croire cependant que la nuance rouge dont
les anciens chimiftes parlent dans ces combinai-
fons,. tenoient à l’impureté des matières; car
dans plufieurs arts,. le mélange; des deux oxides,
donne toujours des émaux blancs. La-théorie de
la fcience doit s’occuper, de cet effet, qui offrft
un grand, nombre d’applications, dans, les arcs dit
ÿerrierj de l'émailleurjduporcelainier&du préparateur
de couleurs.
On n’a point parlé encore des combinations du
p lom b avec ie cunglièné, le molybdène, le chrome ,
le titane, l’urane 8c le manganèfe. Ces métaux fi
nouveaux encore, fi peu connus dans la plupart
de leurs rapports avec les autres,.prefqtie tous fi
difficiles à traiter, Ôc furtout obtenus jutqu’ici en
fi petite quantité par les chimilies, n’ont prefque
point été alliés, l'oit enrr’ e.ux, foit avec ceux^qu’on
pofîedoic avant leur découverte. Il eti cependant
très-utile à leur propre étude d’examiner leurs
alliages divers, puifqu’on a déjà reconnu qu un
des principaux moyens d’affurer leurs différences
& de déterminer leurs caraéteres lpêcitiques con-
fiftoit dans leur union avec les autres matières
métalliques. Dans la férié peu nombreule encore
des faits recueillis lur leurs alliages, on ne, s eft ;
pas occupé de les allier avec le p lom b > parce qu’on
a cru n’avoir que peu d’utilité à retirer de cette
efpèce de combinaifon.
Suivant Gellert, le cobalt n’a que peu d’attrac-
tion pour le p lom b . En tondant ces deux métaux,
à parties égales , dans un creufet, la mafle refroidie
fe trouve féparée en deux culots : i un , plus
lourd, occupant la partie inférieure; 1 autre, plus
léger , placé au defhis 8c un peu adhérent au premier.
On croiroit donc qu’il n y a aucune, union
entre ces deux métaux cependaet „ quand on
traite- le cobalt fondu auparavant avec du p lom b ,
par le fer, qui a pour lui la plus forte attraction,
il s’en fépare un peu de p lom b au tond du creufet ;
ce qui prouve que le cobalt en a pris un peu dans
h première fente. Baumé dit n’avoir point trouvé
de p lom b dans du cobalt traité avec ce métal. Ce
dernier, fuivant lui , n’enlève pas le loutre au
cobalt : en coupeîlant parties égales de fulfure de
cobalt & de p l o m b , le premier eft refté en poudre
noire fur la coupelle, que le verre de p lom b pur
& fans couleur a pénétrée. Wallerius affure aulfi
que ces deux métaux ne contractent aucune union
entr’eux.
Cronftedt a trouvé que le nickel ne pouvoit
s’unir que difficilement au p lom b ; qu’ il en rélul-
toit cependant un alliage d'un gris-laie, peu brillant,
lamelleux 8c fragile. Wafferberg reproche
à cet égard à Baumé d’avoir dit que Cronftedt
»’avoir rien indiqué fur ces deux métaux à leur
état métallique , & qu’il n'avoir parlé que de leur
vitrification réciproque; mais l’examen dés ouvrages
de Baumé, 8c l’hiftoire comparée de la
marche de la fcience parmi- ceux qui l’ont cultivée
depuis quarante ans, auroient facilement prouvé a-
WalErberg , que le chimifte français n’a prefque
toujours parlé-que d’après fes propres tflais qu i!
annonce partout avoir plus travaillé que lu , 8c
q^e c’eft pour cela fans doute que tout ce qu’iL
nia pas fait ou pu i faire par lui-même, fenible
Os pas exifter po-ur lui. Au r-efte r il eft vrai ,
Eemarqjie W a& b e rg q^tte Cronftedt *,
dans fon examen du nickel, a dit pofitivement
qu’il s’ uniftoit à tous les métaux, excepte au mercure
8c à l’argent. •*>
Mufchenbroëck a fait des expériences affez foi-
vies fur l’alliage du p lom b avec le bilmuth. Il a vu
que ce dernier communiquoit au p lom b une fermeté
8c une ténacité remarquables lorfque les
deux métaux étoitnt en quantité égale : une
mafle donnée de cet alliage , à parties égales,
a foutenu un poids de 207 ; une pareille mafle de
l’alliage, à trois parties de p lom o 8c deux de bif-
muth, en a fopporté 2^0 ; ceile de trois de bif-
muth 8c de deux de plomb , 147. 11 en a conclu
que le bifmuth lembloit faire fonétion de gluten
pour le p l o m b , dont il rend les molécules plus
fortement cohérentes. Gellert a eu dans cet alliage
une pefanteur fpécifique plus grande que la
moyenne tirée de celle des deux métaux féparés.
Wallerius le décrit d’une couleur grife-foncée,
un peu duéfile, à parties égales, 8c il obferve que
le bifmuth fe fepare, pendant fon union avec le
p lom b , en feories plus abondantes encore qu’il
ne le fait av,ec l’étain. Baumé a obtenu de partie*
égales de bifmuth 8c de p l o m b , un métal plus dur
que celui-ci, allez malléable, imitant l’acier le
plus pur par fa couleur. Une partie de p lo m b &
deux de bifmuth lui ont donné un alliage plus aigre
, plus dur , formé de gros grains dans fon
tiflu , 8c plus bianc que le précédent. Deux parties
de p lom b alliées à fix parties de bifmuth , &:
une demi-partie d'antimoine, lui ont fourni u«
métal très-dur, nullement'compreflîbie par le marteau
, formé de petits grains ferrés 8c d’un blanc
d’argent.
Les mêmes auteurs ont examiné l’alliage da
p l o m b avec L’antimoine. Mufchenbroëck a trouvé
cet alliage d’une grande ténacité quand le p lo m b
étoit uni à un huitième de fon poids d’antimoine.
Une mafle de cet alliage a foutenu un poids de
deux cent foixante livres, tandis.qu’une pareille
mafle de p lom b ou d’antimoine n’en auroit foutenu
au plus que trente..Unis à parties égales, il
n’y a prefque pas de ténacité acquife , 8c le métal
mixte eft très-fragile. Mufchenbroëck en conclut
que , dans cette propriété, la nature obfervoit ou
plutôt avoit établi un m in im um 8c un m a x im um T
ou des limites confiantes. Gellert s’eft affuré que
cet alliage eft d’une pefanteur fpécifique plu«»
grande que celle donnée par )e rapport des deux
métaux unis. Wallerius a annoncé que , fait i
parties égales, il étoit fragile, d’une couleur obi-
cure & terne y Baumé a dit qu’il étoit à facettes-
brillantes , & il a de plus décrit quelques autres
alliages à dofes differentes. Deux parties dz p l o m b
avec une partie d’antimoine lui ont fourni un métal
caftant, terne, à petits grains, femblable à
ceux du fer quatre parties de p lom b & une d’antimoine
, un alliage un peu plus du&i’e , à gros
grains; quatre parties de p lom b avec une demi-
paTti.e d’antimoine, u» métal affez mou , à très