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la topaze,'Tataéfhifte, l’ aigue-marine, le grenat,
le péridot, l’hyacinthe & le criftal de roche. En
confultant chacun de ces articles & celui de télé*-
lie, on reconnoîtra combien de corps différens on
rapproche par-là les uns des autres, & combien
v l'opinion de la valeur refpe&ive de ces pierres pré-
cieufes s’éloigne des idées exactes que Ja minéralogie
aduelle & la chimie, qui lui fournit des
rélultats utiles, ont données fur ces compofés
naturels.
Pierre g ra ph ique : nom donné à quelques
variétés de feldfpath & de granit, dont les taches
imitent, foit des lettres, foit des lignes écrites,
foit des efpèces de defiin de géographie.
P ierre g y p seu se : l’une des dénominations du
fulfate de chaux lorfqu il eft en mafles amorphes
ou en couches compactes plus ou moins mélangées
ou pures, dépofées par les eaux, contenant fou-
vent des os foffiles de mammifères qui n’exiftent
plusvivans, comme aux enviions de Paris. C ’eft
proprement la pierre a plâtre.
P ie r re h é l io t ro pe . Les Anciens donnoi’ent
ce nom à une efpèce de jafpe fanguin vert, taché
de rougej qui a un peu de tranflucîdité, & qu’à
caiife de cette propriété les minéralogiftes modernes
rangent parmi les agates ou les filex. Ils le
nomment filex héliotrope. On le trouve dans l’Orient
: on croit que c’ eft une calcédoine colorée
par de la chlorite. ( Voye% £ article Sil e x . )
Pierre h ém a t it e : mine de fer oxidé, d’un
rouge-brun femblabje à la couleur du fang, affez
dure pour recevoir un poli métallique par le frottement,
d’une ftru&ure fibreufe dans fon intérieur
, mamelonee a fon extérieur, formée.comme
les ftala&ites, contenant jufqu’à 0,60 de fer. Elle
fert à polir les métaux. ( Voye^T e r . )
P ie r re h épa tique ou h é pa tite , nommée
aufli pierre de foie à caufe de la mauvaifë odeur,
femblable à celle de l’ancien foie de foufre des
chimiftes, qu’elle exhale, quand on la frotte pu
quand on la frappe pour la brifer. Il y a des ful-
fates de baryte , des carbonates & des fulfates de
chaux qui répandent cette mauvaifë odeur.
. nomme auffi pierre hépatique la concrétion
biliaire cpi’on trouve allez fréquemment dans le
foie de l’homme & des animaux. ( T o y e i C alcul s
& C o n c r é t io n s . )
P ie r re h er bo r isé e . On donne ce nom à toute
pierre qui préfente, fur fa furface ou dans fon intérieur,
une herborifation imitant la ftru&ure,
les petit&s branches, les ramifications & jufqu’au
feuillage d’une herbe. Quelques-unes imitent des
arbres ou des arbrilfeaux difpofés en builfons , &
on les nomme alors pierres arborifées. C ’eft furtout
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dans les agates blanches & laiteufes que les her.
borifations font les plus fréquentes. Les natura,
liftes Denfent^que ces herborifations font formées
par des dépôts de petits grains de mine de fer
brune ou noire placés les uns à la fuite des autres
entre les petites fentes de la pierre ÿ & en effet, on
trouve des grains de fer brun ou noir fi vifible-
ment dépofés par l’eau dans des fiffures de grès
de pierre calcaire, de marne ou d'argile, & imjî
tant fi bien les divarications d’une plante analogue
aux mouffes, qu’il eft difficile de ne pas croire à
une pareille origine pour les agates herborifées.
Quant à l’opinion de quelques naturalises, & fur*,
tout de M. Daubenton, qui admettent la préfence
de mouffes enfermées & canfervées dans urte pierre
filiceufe, & qui vont jufqu’à défigner lé genre &
J’efpèce des cryptogames ainfi enveloppées dans
la pâte quartzeufe, elle eft regardée, par la plupart
des minéralogiftes, comme une véritable illu-
fioa. Le plus fage eft d’attendre de nouvelles recherchés
fur cet objet, avant de rejeter ou d’admettre
cette opinion.
P\£RRE h y s t é r iq u e . On donne ce nom ou
celui d’.fiyfiérolitke à un fofîile calcaire repréfen-
tant lés parties naturelles de la femme, & dont
on^ ne connoît pas exaélemént l’origine , quoiqu’on
l’attribue à une coquille du genre téré-
l bralule.
On donne auffi le même nom de pierre kyfiérique
à une concrétion ofleufe ou de phofphate calcaire
qui fe forme quelquefois dans la matrice.
P i e r r e ig n e s c e n t e : dénomination fynonyme
de celle de pierre fcintillante, parce que les étincelles
produites du choc de l’acier par ce genre
de pierre mettent le feu à de l’amadou ou à du
charbon de linge, & fervent ainfi à fe procurer
la combuftion, la chaleur & la lumière dont on a
fi fouvent befoin dans les ufages de la vie.
P i e r r e i n f e r n a l e . On nomme ainfi, à caufe
de fon a&ion cauftique, le nitrate d’argent fondu !
qu’on emploie fous Ce nom en chirurgie. ( Voye{
les articles AR GENT & N lT R A T E D’ A R G E N T .)
P i e r r e j u d a ï q u e : nom donné, à caufe du
pays ou on en trouve beaucoup, à un foflile calcaire
qu’on croit appartenir à des pointes d’ouriin
d’une efpèce particulière.
P ï e r r e l é g è r e . Cette épithète, comme la
propriété défignée par cette dénomination, appartient,
a plufieurs variétés de pïetres qui different
par-là de toutes les autres, & quelquefois même
entr’elles, pour former un cara&ère effentiel. Ainfi
le liege de montagne, efpèce d’amiante dont les
lames ou fibres font très-écartées les unes des
autres, fe diftingue de toutes les autres matières
pierreufes par une légéreté fingulière.
PierrI
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Pierre l e n t icu l a ir e . Qn nomme ainfi une
efpèce de foflïle ayant la forme de lentille , de la
grandeur d une petite pièce de monnoie, épaiffie
dans leur milieu, prefque toujours fillonée de cannelures
fines & circulaires. Ces fofliles, qu’on
trouve réunis en grandes maffes dans quelques
lieux aux environs de Soiffons, de Laon, &c.
paroiffent être des efpèces inconnues de nautiles.
On trouve en effet dans leur intérieur, en les
brifant avec précaution, des efpèces de volutes
& de chambres qui aboutiffent au centre ; en un
mot, une ftiu&ure doifonée très-fenfible. On les
nomme quelquefois pierres numifimales & liards de
Saint-Pierre
Pie r re n é ph r é tiq ue , variété de jade, efpèce
de pierre dure, remarquable par fon afped
gras-huileux,, fa calibre terne & cireufe , fa couleur
vert-fombre , fa tranflucidité , fa ténacité
ou fa confiftance qui la fait réfifter beaucoup à la
fradure, & fa fuubilité au chalumeau en un émail
blanc ou tranfparent. Le jade néphrite étoit autrefois
porté en amulette : on lui attribuoit de
'merveilleufes propriétés, furtout celle de calmer
les douleurs des reins. Cette pierre vient de l’Inde
ou de la Chine. M. Théodore Sauffure y a trouvé
0,53 de filice, 0,12 de chaux, 0,01 d'alumine,
o,oy de fer oxidé, o,oï de manganèfe oxidé ,
0,10 de foude, 0,08 de potaffe , & 0,02 d’eau.
Pierre lydienne rfurnom de la pierre de touche
chez les Anciens, à caufe de la Lydie d’où on la
tiroit. On en a parlé à l'article Pie r r e cor-
NÉENNE.
Pie r re meulière : nom donné à une varjété
de filex quartzeux, qui fert à fabriquer des meules
de moulin. Quoique fon tiffu foit dur & ferré,
il eft rempli de cavités & de pores plus ou moins
nombreux : on en diftingue, fous çe rapport, deux
fous-variétés, la pierre meulière cellulaire & la pierre
meulière compare. La première ne peutfervir qu'à
la conftrudion ; elle s’emploie avec avantage dans
des foubaflemens ; la fécondé fert à fabriquer les
meules.
La pierre meulière forme des couches continues ,
plus ou moins épaifies dans la terre. Ces couches
ont jufqu’à trois mètres de hauteur : on les trouve
ordinairement vers le haut des petites montagnes
ou des collines, au deflbus de fables ferrugineux
& de cailloux roules : ordinairement elles repo-
fent fur de l’argile à potier.
On exploite & on taille les pierres meulières à
Molières .près Limours , à Houlbec près Pacy ,
département de l’Eure, & à Tarterai près la
Ferté-fous-Jôuarre. Dans ce dernier lieu , où les
bancs font affez épais pour donner plufieurs meu*
les dans leur épaiflèur, on taille d’abord la maife
en cylindres du diamètre des meules : on y trace
énfuite une rainure circulaire, dans laquelle. on
enfonce à grands coups de marteau des coins de
•fer placés entre deux boîtes ou calîes de bois :
les meules _le féparent ainfi. Quant à celles de
Pacy-fur-Eure &t de Molières, on les fabrique dé
plufieurs pièces réunies en cylindres par des cercles.
de fer.
, Pierre n axienn e C’eft une efpèce de fehifte
dur, ordinairement à deux couches, l’une grife-
jaurâtre , &, l’autre d’um.bleu noirâtre. La première
eft dure & d’un tiffu très-fin ; elle fert à
aiguifer les çafoirs. U y .en a qui font deftinées à
qiguifer les faulx. ( Voye^ les mots Pie r r e a
ïa u Lx & Pierre a r a s o ir .) Il paraît que les
Anciens tiroient ces pierres de T île de Naxos. ,
Chimie. Tome V'.
Pie r r e n o ir e , l’ un des noms donnés au
crayon noir ou à l’efpèce de graphite déjà décrite
plus haut fôus le nom de pierre de charpentier.
Pie r re n um ism a le , l ’une,des dénominations
de l’efpèce de foffile appelé pierre lenticulaire.
( Voye[ ces mots. )
PrERRE o b s id ien n e : nom donné par Pline à
une pierre , d’après celui d'un certain Opfidiu.s qui.
l’apporta le premier de l’Ethiopie. Les recherches
de M. le comte de Caylus fur ce piffagede
| Pline, lui ont fait découvrir que cette pierre eft un
| laitier ou un verre noir de volcan , comme la pierre
! de. gallinace. Cela eft adopté aujourd’hui de tous
les haturaliftes.
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Pie r re o d o r a n t e . On donne quelquefois ce
nom à des pierres qui répandent de l'oaeur Iorf-
qu’on les frotte. Tout le monde fait que les
pierres à fufil exhalent une odeur de terre , qui
leur eft propre, lorfqu’on.-.Us brifç, & que la
même odeur fe retrouve dans quelques efpèces de
vin. On connoît aufli l’odeur de gaz hydrogène
fulfuré qu’exhalent plufieurs efpèces de" fpath &
de marbre lorfqu’on les frappe ou iorfqu’on les
feie. Mais par le nom de pierre odorante on défigne
plus particuliérement une pierre qui prélènte
une odeur aromatique & agréable. Brice, Agri-
cola, Ledeliüs , ont parle de pierres qui fentenr,
la violette, M. Faujas a rapporté :en 1807 , de
fon voyage d’Italie , une efpèce de tuf qui fent
très-fortement la truffe quand on la frotte.
. Pierre o l l a ir e : nom donné à une efpèce de
ferpentine tendre, facile à tailler & à tourner,
fufceptible de fe durcir au feu, & dont on fait.des
vafes très-utiles dans ia Haute-Égypte,, dans le
Valais, .dans le pays dps Grifons, &c. :( l^aye^
l ’j i n i clet S e r p e n t i n e .)
P i e r r e o n c t v e u s e ., Les piètres odaires, l« s
ferpeniines, les ftéatites & fmedites, & même
j quelques pierres dures, comme les jades, fe dif-
t ting-uent par un afped gras, huileux , favoneux,
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