rouler plus commodément les brouettes ou les
chiens , &C.
Lorfque la preflion eft très-confidérab!e, & que
l ’on craint que la charpente ne puilïe lui oppofer
une réfillance fuffifante, ou même qu'elle ne doive
être renouvelée trop fréquemment, ainlî qu’il arrivé
dans les excavations qui doivent refter continuellement
ouvertes, comme dans une galerie
d’écoulement -, alors on a recours à une voûte en
maçonnerie. Mais dans ce cas, il ne faut employer-
que des pierres de bonne qualité : le gneifs fur tout,
par fa dureté , fa texture , fa forme en plaques,
tft très-propre à cet ufage. Autrefois la plupart
des maçonneries que l’on faifoit dans les mines ,
étoient en pierres fèches : on craignoit que les eaux
dé filtratibn ne déiayaffent & n’entra ma fient le
mortier } mais l’expérience ayant montré que, dans
la plupart des cas, cette crainteétoit peu fondée!,
on a abandonné Tufage de la maçonnëVie fèche,
qui, pour être folide, demandoit debelies pierres
taillées avec foin, & étoit par conféquent plus
difpendieufe. Dans les mines de Freyberg, on em- ;
p.loie annuellement plus de foixante mille mètres
tubes de pierres à bâtir : cette pierre eft de gneifs ,
le mortier eft lait avec une partie de chaux fur
fept de fable. Le mètre cube de voûte revient,
tous frais fai:s, à environ 24 fr ., terme moyen.
Airage ou circulation de £'air.
L'air atmofphérique qui pénètre dans l’intérieur
des mines , s’y altère peu à peu, & finir par ne
pouvoir plus être propre à la refpiration des ouvriers
: il faut le renouveler, & produire dans
les excavations loutcrraines une circulation d’air
continuelle. Les moyens que l’on emploie à cet
êfff t appartiennent à cette partie de l’art des mines,
qu’on nomme airage.
Parmi les caufls qui tendent à vicier l’air dans
les mines , on doit compter principalement l'ab-
forption de l oxigène & la formation de l’acide
carbonique , produites par li combuftion des lampes
, la refpiration dès ouvriers, & peut-être auffi
par quelques-unes des fubftances qui font dans
l ’intérieur des mines | & même, quoique bien rarement,
par quelques légères fermentations fou- '
terraines. Une diminution de quatre à cinq centièmes
de gaz oxigène & une pareille augmentatif
n de gaz acide carbonique fuffifentpourrendre
l’air incapable de fervir à la refpiration. Les dega-
gemens des gaz hydrogènes mixtes font bien moins
fréque'ns dans les mines métalliques , que dans les
houillères. Les funeftes effets que leurs explofions
produifent, y lont plus rares.
L’air, dans l’ intérieur des mines, conferve à
peu près une température confiante dans nos contrées,
qui eft de 12 à 15 degrés de thermomètre
centigrade. En hiver, cet air étant plus chaud &
par conféquent plus dilaté que l’air de l’atmof-
phète eft plus léger, il tend à s’élever par les
• puits, & eft remplacé par celui qui arrjve;par les
J galeries, ou en général par une ouverture înfér
riëure.. En été, c’eft lé contraire : d’air entre par
les puits, & fort par les galeries. Au refie, ce.quê
nous difons ici eft fubordonné aux circonftances
locales > c’eft ainfi que dans certains momens,
lorfque le foleil vient à donner fur l’embouchure
d’une galerie, la circulation s’ariête,.l’air devient
ftagnant dans la mine. En général, plus la différence
du niveau entre les orifices de deux perce-
mens qui fe communiquent, fera confidérable, ÜC
pius la circulation de l’air , dans ces percemens,
fera rapide, toutes chofes égales d’ailleurs. Tel
eft le grand principe de Y airage..
On favorite la circulation de l’air dans les mines.,
i°. en multipliant & difpofant convenablement
les percemens j 20. en faifant ces percemens
plus, en ligne droite poflihle ; 5?. en établrffanç
dans les galeries , lorfque cela devient neçeffaiféi
des planchers qui joignent exactement les parois,
de manière que, femblablos à des cloifons imperméables
à l’air, ils divifent la galerie en deux parties
qui ne communiquent que par les deux extrémités.
Ces planchers font élevés de quelques
décimètres au dclTus du fol} alors il arrive fou-
vent. qu’il s’établirdieux courans en. fens con?
traire, l’un-au deffus, fautre au deffous du plancher,
furtout s’ il y palfe des eaux. On partage
quelquefois les puits par de 'Semblables cloifons,
& on fait en forte que l’orifice d’un des corn-
partimens foit plus élevé que celui de 1 autre j
4°. en fermant aux courans, par des portes, l’entrée
des excavations qui ,les détourneroient du
cours qu’on veut leur donner 5 5°. en étabfiflant
fur le haut des puits des tourelles au milieu def-
quelles on fufpend un brafier : le feu produit un
courant d’air de bas en haut, & décide & entretient
ainfi la circulation dans l’intérieur de la mine ,*
6°..en introduifant de l’air frais dans les endroits
qui en ont befoin, ou en afpirant le mauvais avec
des ventilateurs ou efpèces de pompes à air.
X Voye^ des details fur l’application de ces moyens
& de quelques autres, dans les Traités fur l’exploitation
des mines. ). ,
De l'épuifement des eaux.
Un des plus grands obftacles que le mineur ren*?
contre dans fes travaux , celui qui lui coûte ordinairement
le plus de frais & de peines à furmon-
ter, vient des eaux pluviales qui, filtrant par des
fiflures ou même à travers la maffe des roches, pénètrent
dans l’intérieur des mines, s’y raffemblént;
& finiraient par les inonder entièrement fi on
n’avoit foin de les tenir continuellement épuifées.
Le moyen le plus fimple & le.plus efficace pour
fe débarrafier d:S eaux dans l’ intérieur des minés,
confiile à leur procurer un écoulement naturel, en
leur ouvrant une iffue qui les conduife au dehors.
C’eft le premier but des galeries <d écoulement. Mais
lorfque les travaux d'exploitation s’enfoncent au
deffous du niveau du terrain environnant, 8c par
conféquent au deffous de la galerie d’écoulement
la plus baffe qu’on puiffe percer, alors on eft contraint
d’aller chercher les eaux qui dépaffent cette
galerie, & de les élever pour les y verfer.
Lorfque les profondeurs font peu confidérables,
&Tes eaux en petite quantité, on lespuife& élève
à l’aide de féaux ou ieilles , qu’on monte â l’aide
d’un petit treuil à bras fixé au haut des puits.
Pour de plus grandes exploitations, & lorfcpie les
eaux font abondantes, on emploie à leur epuife-
ment des tonnes qu’on élève par les mêmes machines
à molettes ou barillets , qui fervent dans
d’autres momens à l’extraélion des minerais. Lorf-
qu’on peut difpofer d’un courant d’eau pour mettre
en mouvement des machines hydrauliques,
l’épuifemcnt fe fait avec des pompes. Ces pompes
font ordinairement afpirantes : leur pifton a de
deux à quatre décimètres de diamètre- On établit,
depuis l’endroit le plus profond de la mine 3 juf-
qu’à celui où l’on doit verfer l’eau , deux files
de pompes, près l’une de l’autre. Dans chaque
file, les pompes font l ’une au deffus de l’autre j
chacune élève l’eau qui lui eft apportée par celle
qui eft immédiatement ail deffous, & la tranfmet
à celle qui eft au deffus: l’extrémité de la plus
baffe plongé dans le püifard où les eaux fe raf-
femblént, & la plus haute verfe dans la galerie
d’écoulement. Tous les pillons des pompes d’une
même file font fixés à une longue pièce de bois ,
appelée tirant , compofée de pluneurs madriers
fixés folidement les uns aux autres. Les deux ti-
rans aboutiffent direélement ou indirectement aux
deux manivelles de la roue hydraulique, laquelle
par fon mouvement élève & abaiffe fucceffive-
ment chaque tirant, 8c met ainfi les pompes en
jeu. On donne ordinairement à de pareilles roues
de dix à douze mètres de diarnètre , en fuppo-
fant que la profondeur foit de cent mètres, de la
quantité d’eau à élever de 0,3 0,4 mètres cubes
par minutes : le courant moteur devroit fournir
environ quatre mètres par minute. Lorfque la né-
ceflité l’exige, on établit plufieuts pareils équipages
de pompesdans une même mine.
Dans quelques endroits on a fubftitué les machines
a colonne d'eau aux roues hydrauliques } 8c
dans les lieux où b houille eft abondante & à très-
bon marché, on leur a fubftitué avec encore plus
d’avantage ks pompes a feu.
Telles font les principales parties de l’art de
l’exploitation des mines : nous avons tâché d’en
donner ici une première idée j nous renvoyons
pour les détails aux ouvrages fpéciaiement con-
facrés à cet objet ; tels font entr’autres le Traité
de Vexploitation des min's, par Delius > celui traduit
par M. Monnet > les Voyages métallurgiques
de Jars & de Duhamel j la Defcription des mines
de Freybèrg& de leur exploitation , par Daubuifion ,
& un grand nombre de Mémoires inférés dans.le
Journal des mines. ( J . F. D a u b ü i SSON. )
M in e s d ’ a c i e r . On nomme mines d'acier le s
carbonates de fer natif ou les fers fpathiques ,
qui donnent de l’acier par leur fufion & leur affinage
, ou par leur traitement immédiat à la forge,
ou par la fimple fufion. ( V oye£ les articles A c i e r
& F e r . )
M in e s d ’a l u n . L e s mines d'alun fo n t d e s e f p
è c e s d e p ie r r e s t e n d r e s , a r g i l e u f e s , m ê lé e s d e
fu lfu r e d e f e r fu lfa t i fé pa r le u r c om b u f t io n le n t e
& n a tu r e lle , o u pa r c e l le q u ’ o n y o p è r e en les c a l-
c in a n r . Ces mines improprement n om m é e s d if fè r
e n t - e n t r ’ e llc s pa r la q u a li t é 8c l ’ é t a t d e l'a lu n
q u ’ e lle s c o n t ie n n e n t : dans le s u n e s i l e ft t o u t
f o rm é , & n e d em an d e qu’à ê t r e d iffo u s par l ’ e au ;
d ans d ’ a u t r e s o n n e p e u t l 'o b t e n i r q u ’ a p r è s u n e
c a lc in a t io n p lu s o u m o in s fo r t e . A u x leffives d e
p r e fq u e to u t e s il fa u t a jo u t e r une c e r ta in e p r o -
p o i t io n d e p o ta f fe p o u r o b t e n i r , b ie n c t i f t a l li le &
a f fe z p u r , l ’a lu n r e c h e r c h é d ans le s fa b i iq u e s de
t e in t u r e , & q u i e f t un fu l fa t e t r ip le d e p o ta f fe de
d ’ a lum in e .
Nous dirons ic i, en paflant, que l’alun le plus
pur, l'alun <le Rome, diffère de tous les autres
parce qu’il ne contient point de fer entre fis crif-
taux , & qu’on l’obtient facilement dans cet état
par des diffolutions & des criflaliifations répécées ,
ou par des leffives bien faites.
M in e s d ’ a n t i m o i n e . L’antimoine fe trouve
parmi les minéraux, i° . dans l’état natif-, 20. dans
celui de fulfure j 30. à l’étar d’oxide fulfure orangé
ou brun ; 4 0, à celui de muriate b la n c & lamd-
leux. ( V o y e i , pour la connoiffance de ces mines,
tes articles AN T IM O IN E & SU LFURE D 'a N T I -
MOINE. )
M in e s d ’ a r g e n t . I! y a fix e fp è c e s d e minei
d'argent : i ° . le n a t if j 2 ° . le fu lfu r e d ’ a r g e n t o u
a r g e n t v i t r e u x î 50. l ’ am a lg am e d ’ a r g e n t ; 4 0. l ’a r g
e n t an tim o n ia l p u r o u a r f in itè r ë & fe r r i f è r e ;
j ° . l’ a r g e n t a n t im o n ié fu lfu r e o u l’ a r g e n t r o u g e ;
6 ° . le m u r ia te d ’ a r g e n t . ( Voye{ l 'article A r g
e n t . )
M in e s d ’ a r s e n i c . L’arfenic exifle dans la nature,
i°. à l’état métallique} z°. à l'état d’acide
arft-nieux ou d’arfenic blanc ; 3° à l’état de fulfure
d’arfenic jaune ou orpiment ; 40. à l'état de
fulfure d’arfenic rouge ou réalgar ; 50. à l’état de
mifpickel ou de pyrite arfenicale. ( Voyez l'article
A r s e n i c . )
M in e s d e b i s m u t h . On diflingue trois efpèces
de mines de bifmuth. dans la nature : i° . le
S bifmuth natif} i°.le fulfure de bifmuth j 30. l’oxide
i de bifmuth natif. ( Voye^ l'article B i s m u t h . )