
La hauteur de la galerie ou enceinte est le tiers de la hauteur du pylône; elle
est le quart de la largeur postérieure du temple, et la hauteur du portique en
est le tiers.
La saillie du portique est le tiers de celle du pylône.
La largeur du portique en dedans est le tiers de sa façade.
La longueur du sanctuaire est double de sa largeur.
Le demi-diamètre ou module des colonnes de la cour divise la plupart des
dimensions que je viens d’énumérer.'La première des colonnes a de hauteur quatorze
de ces demi-diamètres avec le dé, et la dernière, douze; l’entablement,
trois; le chapiteau, deux. Les colonnes des deux portiques ont.également douze
demi-diamètres.
Enfin, si Ion prend pour module la hauteur de l’architrave, qui, avec le cordon,
fait toujours la moitié de l’entablement, on trouve que, dans la cour, la première
colonne, compris le dé, contient neuf de ces modules, et que les colonnes
du premier portique en renferment huit.
Il me seroit facile, mais fastidieux pour le lecteur, de multiplier ces rappro-
chemens. J en ai dit assez pour prouver que les Égyptiens savoient balancer avec
art les masses de leurs édifices, et suivoient des règles certaines pour en proportionner
toutes les parties. Par-là, j’ai peut-être expliqué la cause de l’harmonie
que présente à l’oeil le grand temple d’Edfoû.
T A B L E .
S. I- O b s e r v a t io n s générales et historiques..................................................... page j
§. II. Description du grand temple. De son état actuel et de sa construction................... j .
S. III. De la disposition du grand temple............................... 12
S. IV. De la décoration du grand temple........................... 1
S. V , Recherches surl'objet du grand temple et sur l'époque de sa fondation, appuyées.
par l'examen des tableaux symboliques...............................................
S. VI. De limage du phénix trouvée parmi les sculptures du grand temple et dans
d autres monumens............................................................................................. 2.9.
§. VII. Du petit temple.............................................................
s. VIII. Rapports des principales dimensions du grand temple...................j .................... ¿6.
D E S C R I P T ION
DES RUINES D’EL-KÂB OU ELETHYIA;
PAR M. S A IN T -G E N I S ,
I n g é n i e u r e n c h e f d e s P o n t s e t C h a u s s é e s :
C H A P I T R E VI .
L e célèbre géographe d’Anville, en discutant avec sa sagacité ordinaire les autorités
des anciens géographes, a parfaitement déterminé la position d’Eleihyia, ou la
ville de Litc'me : il la place, sur sa carte de l’ancienne Égypte, en un point correspondant
au village moderne d'el-Kâb. Nous avons appris, en effet, qu’auprès de
ce village, qui est situé sur la rive droite du N il, à deux lieues environ au-dessous
d’Edfoû [l’antique Apol/inopolis magna1, il existe des ruines assez considérables.
La rive sur laquelle ces ruines sont situées, présente le même aspect qu’on retrouve
presque par-tout sur les bords de ce fleuve au-dessus du Delta; une plaine
rase, dont la lisière voisine du Nil est cultivée, et le reste stérile et desséché, depuis
que les canaux d’irrigation, la culture des champs et les plantations d'arbres ne
s’opposent plus à l’invasion des sables du désert. Cette plaine est bordée dans le
fond par un rideau peu élevé de rochers calcaires absolument nus et d’une blancheur
uniforme, quelquefois entrecoupés par de sombres catacombes. En débarquant
un peu au-dessous d’el-Kâb, le voyageur aperçoit devant lui une vaste
enceinte carrée (1), qui lui paroît être une espèce de retranchement en terre, au
milieu duquel s’élèvent les chapiteaux d’un groupe de colonnes, et quelques
pans de murs épais et comme distribués au hasard. Le sentier (2) qui conduit
du village d’el-Kâb (3) à celui d’el-Mahammed, divise la plaine par son milieu, et
sépare du désert le terrain cultivé (4).
Vers le milieu de la distance qui se trouve entre l’enceinte et le village d’el-
Mahammed, on découvre un petit temple isolé (5); plus loin, l’oeil indécis cherche
à deviner ce que peut être une énorme masse de pierre (6) si singulièrement
percée, qu’elle lui présente la forme d’une porte gigantesque. La montagne qui
sert de fond à ce tableau / paroît criblée d’ouvertures; et le voyageur y reconnoît.
bien vîte ces grottes sépulcrales qui, dans la haute Egypte, accompagnent les
ruines des villes antiques. Les anciens Égyptiens semblent par-tout avoir mis autant
( 1) Voyez a , pl. 66 , f i g , /, (4) Voyez e , pl. 66, fig. /.
(2) Voyez b c , même figure, (5) Voyez f , ibid.
(3) Voye^ d, ibid. (6) Voyez g, ibid.
A . D .